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Iwak #20 – Inexploré (Uncharted)

Les mines du Roi Salomon, c’est le film hollywoodien par excellence. Il date de 1950 et figure Deborah Kerr et Stewart Granger dans l’adaptation du roman éponyme de 1885. Il y avait déjà eu des versions muettes, et on aura une version nanard des années 80 parfaitement dispensable, mais celui de 1950 est un de mes films cultes d’enfance.

On est complètement dans la veine des histoires d’exploration de terres reculées et parfaitement incognita, où les trésors les plus dingues ont eu la réputation de s’y trouver. Là c’est la version africaine, avec le fameux roi Salomon qui y aurait accumulé de fabuleuses richesses. J’avais adoré ça gamin, et ça reste un film que je trouve hyper efficace dans sa réalisation, son action et, assez rare pour l’époque, qui a bénéficié d’un tournage sur place (dans différents pays d’Afrique qui étaient encore des colonies) très impressionnant. Que ce soit les paysages, les animaux ou les tribus, il y a tout un tas de passages très beaux.

En revanche, nous sommes en 1950, et c’est l’archétype du film colonialiste, raciste et malgré tout typique de tous les films d’action d’aujourd’hui. Car que ce soit un film de cette époque ou de SF récent, on peut y voir des schémas très similaires. Et donc les héros blancs civilisés viennent apporter l’émancipation aux pauvres populations locales, à la fois veules et sans opiniâtreté, sagacité ni combativité. Bien sûr, on montre aujourd’hui des choses un peu plus nuancées, mais en réalité le fond reste assez proche de ça. Exemple avec Les mystérieuses cités d’Or dont j’ai récemment parlé, malgré le rôle essentiel des seconds couteaux c’est Esteban qui est le fils du soleil et qui va sauver tout le monde par son courage et son inventivité.

En dépit de tout cela, le film donne la part belle au principal rôle féminin du fait que Deborah Kerr est clairement la méga star hollywoodienne (même si Stewart Granger et ses tempes grisonnantes est un séducteur réputé). Et donc même si le film est bien misogyne comme il faut, elle tient malgré tout la dragée haute et apparaît dans toutes les scènes. Il y a aussi un parti pris moral avec un Alan Quatermain qui est contre la tuerie gratuite des animaux de la Savane, ou bien qui est clairement proche et avec une certaine considération des autochtones. Evidemment on a toujours un paternalisme terrible, mais c’est à noter.

Le film commence donc avec Deborah Kerr qui débarque avec son frère pour requérir les services d’Allan Quatermain, le plus célèbre pisteur et chasseur d’Afrique (un truc comme ça). Son mari, Henry Curtis, a disparu lors de ses explorations pour trouver les fameuses mines, et elle veut partir à sa poursuite. Allan débarque dans le village, et on a l’occasion de voir quelques images d’un village.

La première rencontre avec Deborah Kerr est géniale, elle est hyper guindée et bourgeoise, quand il entend qu’elle veut partir à l’aventure, il refuse d’emmener une femme. Mais elle réussit à le persuader.

Ils démarrent l’aventure, mais elle a gardé son corset et ses apparats de grande dame ce que l’aventurier trouve ridicule et énervant. Le bras droit de Quatermain est un africain, Khiva, dont on peut percevoir une certaine amitié et considération entre les deux hommes mais si c’est bien le « patron ». Il a tout de même plusieurs lignes de dialogue.

En revanche, j’adore car comme dans tous les films d’aventures, de Tarzan (celui de 1932 avec Johnny Weissmuller) jusqu’aux films des années 80/90, les noirs sont à la fois lâches (ils se barrent tous par peur des autres tribus) et souvent ignorants du terrain (les blancs guident), et alors là carrément : c’est Allan Quatermain qui parle toutes les langues africaines et qui fait toute la parlotte avec les chefs tribaux pendant tout le film. Hu hu hu. C’est tellement ridicule aujourd’hui. Mais à peu près du même ordre que Sun dans LOST (2004) qui est une milliardaire coréenne mais qui passe son temps à jardiner des plantes médicinales en amont de la plage. Je sais que ce n’est pas exactement du même ordre, mais il me semble qu’on peut facilement filer la métaphore.

Après on le passage connu du film où Deborah Kerr s’émancipe de sa condition de femme bourgeoise en arrachant son corset, et en décidant de se couper elle-même les cheveux !! Mais le lendemain, après un grand bain, c’est un magnifique brushing made in LA. Et j’adore la scène où Stewart Granger lui fait « mais qu’avez-vous fait à vos cheveux » dans un brouhaha monstre. Et elle lui fait le geste d’explication qui m’a toujours fait l’effet d’un « Mais qu’est-ce que tu crois gros con, qu’ils sont tombés tout seul pendant la nuit ? ». Et par accident (évidemment), elle lui tombe dans les bras. Tout le film est ponctué de ces scènes accidentelles où ils se retrouvent sensuellement intriqués. ^^

Après quelques mésaventures, ils rencontrent Umbopa, un personnage mystérieux et à l’allure très impressionnante !!

Après c’est de plus en plus compliqué, ils ont plein d’emmerdes, et tout le monde se barre, ou se fait tuer par tribus peu clémentes. Et à mesure qu’ils progressent vers les territoires inconnus, ils prennent des risques. Ils ne sont plus qu’avec Umbopa en réalité, qui, très pratique, s’est muté en un impressionnant boy porteur de sacs.

Ils arrivent à destination pour découvrir des partisans d’Umbopa, et ce dernier est en réalité un prétendant au trône local qui a été spolié par son oncle (Scar1).

Bon après c’est encore la cata, mais il se retrouve avec un gars qui parle d’Henry Curtis. Là c’est ma super scène culte, et je la fais super bien en montrant le visage de mon chéri et en lui disant « Curtis, Curtis… ». Cherchez pas, c’est très « private joke ». ^^

Mais le gars en profite pour les amener dans les mines du Roi Salomon, et pour les enfermer avec le trésor jusqu’à leurs morts. Ils y découvrent le cadavre d’Henry, ce qui confirme à Deborah Kerr qu’elle est libérée de tout engagement, et peut enfin filer le parfait amour avec Allan.

Après, comme d’habitude, ils trouvent un chemin consistant à péter un mur de grotte vers une rivière souterraine qui débouche sur l’extérieur. Et là ils débarquent au village en plein guerre civile et combat singulier entre Umbopa et son tonton.

Evidemment ça se finit bien pour eux, Umbopa devient le roi, et les deux stars continuent leurs jeux de tension sexuelle à couper au couteau. Mais surtout depuis qu’il est roi, le gars est vachement plus intéressant et une relation à chouchouter. Donc voilà qu’on lui parle bien, qu’on se sert la pince, qu’on se fait des coucous, et qu’on repart avec des diams et des boys pour porter nos affaires !!! A bientôôôôôt Umbopa, on revient avec des militaires bientôt pour coloniser ton pays de sauvages !! Merciiiiiii !

Bon, je fais mon rigolo. Mais c’est un bon film de cette époque, et vraiment vraiment mieux que les deux avec Richard Chamberlain et Sharon Stone de 1985 et 1986. Il faut bien sûr le regarder avec la bonne distance, et le contexte d’époque aussi moisi soit-il.

  1. Non, je déconne. ^^ ↩︎

0 réflexion au sujet de « Iwak #20 – Inexploré (Uncharted) »

  1. Suggestion : remonter la zone de texte avant « vous pourriez lire aussi ». Depuis la nouvelle présentation, j’ai toujours dix secondes où je me dis que tu as supprimé les commentaires. :gene:

    J’en profite pour étaler ma science : c’est tiré d’un auteur peu connu en France qui a pourtant écrit toute une série très dans le style Indiana Jones : Henry Rider Haggard (ou plutôt l’inverse : Quatermain pourrait être un modèle d’Indiana Jones).

    1. Ah mais oui, Orphéus m’avait dit la même chose mais c’était au tout début du nouveau thème, et je n’étais pas trop sûr de moi. Mais maintenant que je maîtrise mieux, voilà j’ai remonté les commentaires. :huhuchat:

      Quatermain est clairement un modèle d’Indiana Jones, je pense que c’était dans l’esprit de Spielberg ! J’y vois aussi une littérature proche de celle d’Edgar Rice Burroughs avec Tarzan bien sûr, mais surtout John Carter. Après ça reste un peu différent tout de même, sans doute une littérature moins « pulp » et plus Jules Verne. L’Atlantide de Pierre Benoit m’avait pas mal plu aussi mais c’est encore bien postérieur (1919 mais donc proche de Rice Burroughs) !

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