Mon petit mari a repris ses activités de saltimbanque à Nantes depuis quelques temps. Mais cette année, il est carrément de retour à la mise en scène et à la constitution d’une troupe amateur avec quelques comédiennes, qui ont vraiment l’air de bien se débrouiller (je jette une oreille quand les répétitions sont à la maison). ^^
Voilà que pour cette pièce, il a besoin d’un corps factice d’où l’achat récent de Roger le dummy. Roger porte les affaires de mon cher et tendre, et est TERRIBLEMENT réaliste dans la posture et les proportions. Et on ne veut pas l’abîmer donc on le laisse sorti. Et il me fait flipper à chaque fois que mon regard se pose sur lui !!!!!!
En un clin d’œil, juste le fait d’identifier du coin du regard un « volume humanoïde » suffit vraiment à faire croire que c’est une vraie personne, et encore plus avec les fringues. Le mettre dans un placard me provoque juste une crise dès que j’ouvre le placard, donc je le préfère encore sorti. Mais là je bossais en télétravail, et j’ai tout essayé, il est toujours flippant.
On m’a conseillé de lui mettre des googly eyes car tout est plus drôle comme ça, et c’est vrai. Les googly eyes ça dédramatise tout. Mais je n’avais sous la main que des lunettes cotillons de Noël, alors j’ai testé ça.
Mais bon vous voyez à quel point c’est réaliste, mais Arya s’y est laissée prendre. ^^
Bon, je le laisse là pour le moment, mais vivement qu’il rejoigne la cave !!!!
Après ce post où on réalise le sexisme ordinaire sur une série de films bien proche de nous, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour tous les films qui ont bien mal vieilli avec un sexisme ordinaire (parmi d’autres discriminations parfaitement assumées) qui fleure bon le temps d’avant. Et dans ce domaine, on a tellement l’habitude des James Bond avec des scènes d’un machisme insupportable (Goldfinger en tête, même si c’est un des meilleurs selon moi).
De temps en temps, je rattrape certaines lacunes cinématographiques, et l’année dernière, ou celle d’avant, j’ai vu pour la première fois le seul James Bond avec George Lazenby : Au service secret de Sa Majesté. Le film date de 1969 et il est pas mal du tout parce qu’il reflète bien l’air du temps, et les changements subtils des sixties aux seventies. On a notamment un rôle de Diana Rigg qui est n’est pas spécialement une James Bond girl et absolument pas une potiche.
Mais comme en contraste à cela, j’ai été profondément choqué par une des scènes avec Moneypenny, où la célèbre secrétaire (Lois Maxwell pour les 14 premiers films entre 1962 et 1985) se prend carrément une main au cul. La saynète est hallucinante est surréaliste évidemment. Et le subtil changement de ton entre la réprimande qui vire immédiatement au badinage est incroyable. En 1969, c’était déjà un sacré geste anachronique, mais il faut croire que ça ne choquait vraiment pas. Tout de même, c’est fou !!!
Oh ça fait du bien d’entendre un discours pareil, simple et implacable, faisant appel à une raison toute basique et humaine. Mélanie Vogel, Sénatrice écologiste, explique en quelques minutes l’injustice en cours consistant à discriminer les trans, juste parce qu’ielles le sont.
A la suite des rassemblements du 5 mai, il y a eu une autre mobilisation aujourd’hui qui voulait poursuivre ce mouvement. Cette fois, comme j’étais à Nantes, j’ai participé au défilé chez moi ! ^^
Il y avait une petite foule tout à fait sympathique de 3 à 400 personnes pour une manifestation militante et revendicative. Ce fut encore l’occasion d’entendre de tes beaux, émouvants et parfois énervés discours de concerné⋅e⋅s qui témoignent de leur expériences, et permettent encore plus de toucher du doigt ces injustices et discriminations contre lesquelles il ne faut pas baisser les bras.
Comme je sais que cette année, je vais rater une bonne partie des marches des fiertés, je me suis dit que c’était important d’aller grossir les rangs de ce rassemblement. Mais encore une fois, on devrait être tellement tellement tellement plus nombreuses et nombreux.
Cela fait du bien aussi de voir ces fières démarches, ces sourires, cette vitalité et cette véhémence parfois. Je suis content de voir que des jeunots se démènent pour leurs droits et pour ce qui leur semble juste.
Je suis tombé sur cette vieille réponse sur Quora et comme elle vaut son pesant de cacahouètes, je vous la partage. J’adore quand on prend un peu au sérieux ce genre de chose. ^^
Je sais que je vais passer, soit pour un dangereux radical, soit pour le porte-drapeau de je ne sais quelle variété de politiquement correct, mais… … Vous êtes prévenus, hein, je vais dire quelque chose de déplaisant… Padmé est morte de sexisme. C’est aussi simple, bête et tragique que cela.
Elle vit dans une galaxie où un mec peut être gravement brûlé, perdre plusieurs membres et les litres de sang qui vont avec, et survivre (dans une combinaison aussi seyante qu’inconfortable). L’univers de Star Wars possède des médecins capables de produire des prothèses de bras et de jambes entièrement fonctionnelles, ce qui implique de pouvoir reconstituer des connexions nerveuses avec une précision qui relève (chose rare dans Star Wars, qui est plus une histoire de pirates que de de la SF) de la science-fiction.
À côté de cela, une bête dépression à l’issue d’une grossesse difficile et d’une relation amoureuse, hum, tumultueuse, échappe complètement au corps médical. Ils n’ont tout bonnement pas la moindre idée de ce que subit Padmé. Ils ne se déclarent pas impuissants à traiter une maladie connue: ils ne savent même pas de quoi il retourne! C’est à croire qu’ils n’ont qu’une vague idée de ce que peut subir une femme enceinte. Ils n’ont pas non plus la moindre notion de psychologie ou de psychiatrie. Les médecins de Star Wars savent recréer des membres sectionnés, mais une grossesse compliquée excède à ce point leurs compétences qu’ils ne savent même pas dire de quoi il retourne (indice: on appelle ça une dépression).
Pendant ce temps, sur Terre… L’hygiène périnatale a connu des progrès spectaculaires à partir du dernier tiers du XIXe siècle. Un mec avec une barbe en pointe, débarquant d’un fiacre avec sa mallette en cuir, aurait pu s’occuper de Padmé mieux qu’un droïde médical capable de créer une prothèse de bras qui rétablit les connexions nerveuses.
Le film a tout pour être un super truc, mais il y a un « mais ». L’idée de base est intrigante et originale à souhait, on est aux USA dans une uchronie blackmirroresque et c’est juste une guerre civile de dingue qui a organisé la sécession d’une grande partie du pays. Une armée de l’Ouest avance peu à peu sur le Capitole, et le POTUS se planque à la Maison Blanche, tandis que l’armée régulière commet des exactions un peu partout pour essayer de remettre de l’ordre. Bien sûr, le pays est à feu et à sang et les white trash et autres red necks sont organisés en milices ou font régner la terreur avec une gachette facile qu’on peut facilement imaginer.
En plus de cela, on a tout de même une flopée de bons comédiens avec Kirsten Dunst en figure de proue. Wagner Moura est aussi assez convaincant, et sexy as fuck, avec son petit air je sens trop le cul à la Pedro Pascal.
Donc c’est bien fait, avec de bons décors, plutôt bien filmé, et on suit un groupe de journalistes, un chouïa tête brûlée, qui tente d’aller jusqu’à la Maison Blanche pour interviewer le président dont on devine qu’il va être déposé, et sans doute éliminé, dans quelques jours.
Le gros souci pour moi c’est que l’intrigue est plutôt cousue de fils blancs, malgré des péripéties qui sont parfaitement exécutées. C’est juste qu’on a aucune surprise, et que la fin est « meh » alors qu’elle exigeait un dénouement un peu plus waouh pour moi. Donc ça se regarde bien, et c’est plaisant, mais au final ça ne casse pas trois pattes à un canard.
C’est con car la matière était excellente, et on sent que tout est là pour faire un film incroyable, mais donc une impression de relatif gâchis…
J’avais vu l’année dernière Totoro à Londres au Barbican Centre, et c’était un spectacle d’une beauté, poésie et perfection assez dingue. Il s’agissait d’une création de la Royal Shakespeare Company, et je pense que ça jouait sur l’approche très artistique et onirique des choses. Là cette adaptation de Chihiro est une production tout à fait japonaise, et avec une ambition hors-norme quant aux moyens pour les effets spéciaux et deus-ex-machina.
Et c’est indéniablement très réussi, et à la hauteur des attentes, on a trois heures d’un show extraordinaire qui reprend presque plan par plan le film, et les péripéties avec l’entièreté des effets qui sont plus ou moins littéralement reproduits. Malgré tout, j’ai préféré Totoro, mais plus parce que l’histoire se prêtait selon moi un peu plus à ce genre de transposition. Clairement Spirited Away est sans commune mesure en termes de complexité et d’ingéniosité des décors et des chausse-trappes qui permettent tout ces effets sublimes. Et vraiment c’est un sans faute, on a même des surprises avec des détails du film qui sont repris littéralement et traités à merveille1.
En revanche, pour réussir à refaire ce film fou, il y a des décors de fou et un foisonnement de personnages, de monstres, de danseurs, de marionnettistes etc. Et vraiment ça bouge partout partout partout !! Parfois c’est un peu trop fouillis, et on s’y perd si on ne connaît pas le film et l’intrigue. Et c’est un peu le même phénomène avec l’histoire en tant que telle. Le film est déjà un peu compliqué à appréhender, surtout pour des européens, et sous cette forme je crois que c’est encore un peu plus difficile. On était avec des personnes qui ne connaissaient pas le film, et clairement ils étaient tous largués.
Mais si vous connaissez bien le film (pour l’avoir vu sans doute 20 ou 30 fois comme moi ^^ ), alors c’est un vrai délice d’avoir cette version « en vrai ». Et on est dans une production impeccable où on ne trouve absolument aucun défaut ou erreur d’exécution, c’est super impressionnant. Surtout quand on réalise la taille des décors, et tout est superbement animé et mobile. La scène entière tourne énormément pour passer en dehors et en dedans des bains selon l’intrigue, et l’ensemble est orchestré avec une fluidité hallucinante.
C’était parfois un peu frustrant de ne pas être un peu plus près pour mieux voir les visages et les expressions des comédiennes et comédiens. Le personnage du bébé géant est joué par un adulte, et manque un peu de « gigantisme » malgré les ajouts près du visage, et les trois têtes vertes sont jouées par un seul type avec deux tête attachées à ses poings (ce qui est très habile et fonctionne pas trop mal). Les petits bonshommes en papier sont aussi un peu décevant par rapport à la magie « venteuse » de la scène d’origine. Et c’est difficile de jouer avec des petits personnages comme le bébé transformé en rongeur qui se fait transporter par un insecte bourdonnant.
Mais malgré toutes ces petites déconvenues, la magie de Chihiro est là, et elle est géniale !! Les yōkai sont super réalistes et pullulent autant que dans le film, on retrouve aussi l’activité (littéralement) bouillonnante des bains, et toute la mythologie japonaise qu’on peut attendre d’une telle œuvre dans chaque scène.
Il paraissait tellement impossible de réussir à adapter un tel film que ça reste une prouesse déjà fabuleuse. Et je suis ultra content d’avoir eu la chance de voir ça !!!
Notamment quand Sen sent l’odeur méphitique d’un esprit super crade, et qu’elle fait une drôle de tête avec ses cheveux qui se dressent sur la tête, eh bien là un type avec un gant noir remuaient les mains derrière sa tête pour illustrer cela avec un effet génial. ↩︎
Ce week-end c’était un voyage très très court à Londres pour voir un spectacle, ça m’a permis de photographier l’Angel Bear de Richard Texier devant la gare du Nord. J’aime beaucoup cette sculpture, et j’ai toujours trouvé cela follement queer, mais là avec le drapeau LGBT qui flotte sur la gare, ça l’est encore plus (c’est la seconde année je crois que les gares sont pavoisées avec le rainbow flag pour la journée contre l’homophobie du 17 mai, et durant le mois des fiertés).
C’est toujours chouette de faire un tour à Londres, qui est en train vraiment à quelques encablures de Paris, mais qui permet toujours une super sensation de dépaysement. C’est aussi l’occasion de revoir mon ami Fabrice qui vit là-bas depuis plus de vingt ans, et là j’ai eu la surprise de revoir une ancienne amie que je n’avais pas vu depuis des lustres, et qui était également en visite londonienne. C’était un peu des souvenirs de presque vingt ans qui ressurgissaient, mais vraiment un très chouette moment.