Eh oui, le seul jour où je ne fais pas des pieds et des mains pour aller voir le coucher de soleil, voilà ce qu’on se paye !!!! Bon, même depuis le jardin c’était joli, mais ça devait être dingue au bord de l’océan. ^^
Bon sinon je vous propose ces photos mignonnes d’Arya qui trouve toujours les meilleures positions pour s’endormir.
Avec ces merveilleux ponts du mois de mai, on se fait un séjour prolongé en Bretagne. Même si je n’ai pas pris de jours de congés, au moins je fais du télétravail dans un lieu agréable. Et en ce moment, le jardin explose de nouvelles pousses, de feuilles d’un vert tendre, et il y a plein de fleurs partout !! C’est con mais ça me fait un bien fou de profiter de cela (je mesure aussi le privilège que cela représente).
Avant-hier, on ne croyait pas du tout à un coucher de soleil, c’était très sombre et nuageux. Mais on est allé faire un tour à Bellangenet car je voulais au moins voir l’océan, et grand bien nous en a pris car il s’est passé un truc très sympa vraiment quand on y croyait plus du tout.
Et hier, le contraire, exactement. Il faisait super beau, et donc on s’est dit qu’on aurait un super truc à Kerroc’h (dans le Morbihan à Plœmeur). J’aime bien me promener sur cette pointe où on est tellement proche de l’île de Groix qu’on en voit tous les détails. Et il y a ce Christ en croix qui est magnifique au coucher du soleil… Eh bien, ce n’était pas moche du tout, mais on n’a vraiment pas eu de coucher de soleil waouhh comme on pouvait l’espérer. Ah ah.
Sookie et Arya ne sont pas en reste, et ont largement pris leurs quartiers de printemps ici. Que ce soit depuis le grenier où on a une très très intéressante vue panoramique sur le jardin et tout ce qui s’y passe.
Ou bien dans le jardin où l’exploration va bon train, et où je n’arrive évidemment pas à faire un seul selfie avec elles. ^^
Cette exposition est déjà une bonne occasion pour comprendre pourquoi on ne nomme plus « Aztèque » mais (donc) « Mexica » le peuple qui avait fondé, sous ce qui est maintenant Mexico, la ville incroyable de Tenochtitlan. Cette dernière a complètement été détruite par les espagnols après 1521, et même si on avait connaissance du Templo Mayor dans des écrits, c’est surtout à partir de 1978 que des fouilles d’une grande ampleur ont exploré les sous-sols de Mexico, et ont permis de découvrir énormément de vestiges et pièces archéologiques mexicas.
Ce Templo Mayor était la pierre angulaire du centre religieux majeur de tout l’Empire, et cette exposition est consacrée à toute l’activité spirituelle et cultuelle des Mexica. C’est une incroyable réussite et vraiment à ne pas rater, car tout est passionnant et remarquablement présenté.
Déjà, j’ai bien aimé l’idée, et ça permet aussi de fluidifier la foule des premières salles1, d’avoir un film introductif qui explique un peu qui sont les Mexica (et donc ce sont les Aztèques ^^ ) où se trouve ce fameux Templo Mayor. Et comme je n’ai pas beaucoup de culture, ça m’a aussi appris que Tenochtitlan était carrément une ville à cheval sur un ensemble d’îles sur un immense lac (le lac Texcoco qui a presque été complètement asséché2).
L’exposition se présente de manière très didactique, et avec énormément de pièces pour illustrer ses propos. Et vraiment on en prend plein la vue avec des pièces très impressionnantes, autant par la taille, la valeur artistique ou par l’impression dégagée. Tout le début permet de comprendre ce qu’était cette ville au global et son importance (70 000 habitants) dans un Empire qui contrôlait une région immense3. Mais surtout on plonge rapidement dans le vif du sujet, et ce temple immense et singulièrement bicéphale avec ses deux déités tutélaires en un curieux Yin et Yang. On a l’une des têtes consacrées à Huitzilopochtli, divinité liée à la création mythique de la ville, associée au soleil, au feu et au jour, et l’autre tête à Tlaloc, dieu de la pluie, associé plutôt à l’ombre, à la couleur bleue, à la lune et à l’eau évidemment.
On va retrouver ces associations avec des tas de divinités plus spécialisées dans toute l’expo, et des tas d’explications sur la cosmogonie des mexicas très très intéressante (notamment la légendes des cinq soleils un peu de ouf !!). Les salles sont vastes et avec des petits stands où mieux voir les pièces avec un cheminement logique assez évident, mais la possibilité de faire aussi les choses à rebours, ou de se concentrer sur tel ou tel sous-espace. J’ai adoré le fait que les murs soient aux couleurs majeures des dieux, donc jaune pour Huitzilopochtli et bleu pour Tlaloc, ou rouge pour évoquer les sacrifices et le lien très fort avec le sang qui coule.
Sont exposées des pièces remarquables en tant que telles, soit des éléments de décor ou des statues sacrées, mais aussi énormément d’offrandes votives qui ont fait partie de sacrifices ou de célébrations cultuelles spécifiques. Il y a notamment cette sorte d’écorché hyper impressionnant et de très grande taille.
On y voit aussi des tas de bas-reliefs qui expliquent certains rites, des statues de dieux et déesses, et des étranges bestiaires de créatures mi-hommes mi-animaux dont un surprenant homme-puce !!
Les éléments relatifs aux sacrifices humains sont assez difficiles pour moi. J’ai du mal à traduire mon inconfort, car ce sont bien des pièces de musées, mais ces trucs qui ont vu couler de sang de milliers de gens, ou les ossements de vrais gens, et notamment d’enfants (qu’on faisait pleurer pour prier le dieu de la Pluie, avant de les égorger lentement), bah ça me met un peu mal à l’aise. Je me retrouve à m’imaginer un peu trop bien ces scènes, même si j’ai conscience qu’il s’agit de mon intellect un peu trop sensible. ^^
J’ai trouvé aussi sublime que fascinant et flippant ce récipient en pierre qui recueillait le sang des victimes, et permettait de le faire couler pour des usages religieux.
Il y a aussi ce fascinant objet représentant Tlaloc avec son bleu représentatif, et qui est sur l’affiche de l’exposition.
Et enfin, les crânes plus ou moins apprêtés et décorés, avec l’un deux qui a conservé une lame en silex ou obsidienne planté en plein milieu.
Et évidemment, je vous garde pour la fin un masque bien flippant très « masque de jade » des Mystérieuses Cités d’Or.
Et ce disque énigmatique en tesselles de jadéite qui m’a énormément tapé dans l’œil.
Pour une fois, je fais une expo qui vient de commencer, mais je suis certain que ça va marcher du feu de dieu !! En tout cas, j’ai adoré. ^^
Tout le monde s’agglutine et lit tout les cartels de la première salle comme de bons élèves, et ça va mieux ensuite pour carrément visiter au pas de course les dernières salles. Hu hu hu. ↩︎
Mais on trouve justement les axolotl (désolé ça tombe un peu comme ça, mais j’aime beaucoup ces bestioles, il faudrait que j’en passe un post ^^ ) dans un de ces lacs résiduels. ↩︎
Forcément quand j’ai vu ce thème très ambitieux, j’ai foncé et j’y suis allé avec toute ma candeur mais aussi les attentes exigeantes d’un habitué et féru de l’Institut du Monde Arabe. Eh bien force est de constater qu’ils ont de la graine à prendre de l’IMA… Ce n’est pas bon du tout selon moi, voire carrément raté.
Pourtant la décomposition de l’exposition avec un choix chronologique et des thématiques clefs paraissait plutôt bien sur le papier, et on trouve en effet dans la scénographie globale les 4 chapitres qui suivent.
1-Nahda : Entre renaissance culturelle arabe et Influence occidentale, 1908-1937 : Face à l’influence occidentale, la Nahda (renaissance culturelle arabe) se développe ; plus particulièrement en Égypte, au Liban et en Algérie grâce notamment aux écoles d’art, à la presse… En parallèle, à Paris, les grandes expositions dites universelles, dont la plus importante, L’Exposition coloniale de 1931, incluent des artistes issus des pays colonisés.
2-Adieu à l’orientalisme : Les avant-gardes contre-attaquent. À l’épreuve des premières indépendances (Égypte, Irak, Liban, Syrie), 1937-1956 : Certains artistes renoncent à des références importées et imposées pour se saisir d’une expression artistique enracinée dans l’histoire locale (Égypte, Tunisie) mais aussi se connecter directement aux avant-gardes européennes. À Paris, les salons modernistes mettent en avant l’abstraction et accueillent les artistes arabes. C’est le temps des premières indépendances (Égypte, Irak, Liban, Syrie).
3-Décolonisations : L’art moderne entre local et global. À l’épreuve des deuxièmes indépendances (Tunisie, Maroc, Algérie), 1956-1967 : Dans une période marquée par la violence et l’enthousiasme des indépendances nationales, notamment nord-africaines (Algérie, Maroc, Tunisie), l’Art moderne arabe se mondialise. Les expositions à Paris, comme la biennale des jeunes artistes reflètent largement cette nouvelle dynamique.
4-L’art en lutte : De la cause Palestinienne à « l’apocalypse arabe », 1967-1988 : Le « salon de la jeune peinture », à Paris, est dominé par les questions politiques et les luttes anti-impérialistes internationales, de la guerre du Vietnam à la cause palestinienne. L’artiste libanaise Etel Adnan fait paraitre, en 1980 à Paris, son grand texte poétique « l’Apocalypse arabe ». L’exposition se termine par le sujet de l’immigration arabe en France traitée par les musées parisiens (années 1980).
Mais voilà, l’exécution à l’intérieur des salles est complètement erratique et bordélique, on ne comprend rien, il y en a partout, dans tous les sens, et sans aucune signalétique claire pour suivre un quelconque cheminement. Mais vraiment il y a des frise temporelle hyper précise sur des événements que je ne connais pas du tout1, et sans réelle contextualisation entre ce qu’il se passe à Paris, en Algérie, Turquie ou en Egypte, ensuite tu as des panneaux spécifiques qui zooment sur un ou une artiste, et des œuvres à droite à gauche. Mais aucun lien n’est fait, et en réalité on voit que c’est aussi sans doute parce que 1) c’est complexe et 2) ils ont surtout exposé ce qu’ils avaient sous la main et essayé de broder autour ?
Mais là où le bât blesse encore plus, c’est quand on creuse les explications autour et accompagnant les œuvres. Déjà, on ne fait pas toujours le lien avec la thématique ou la chronologie (ils essaient sans doute de se raccrocher soit à l’un, soit à l’autre), mais surtout c’est un mélange bizarre (surtout parce que sans contextualisation) avec des œuvres de français de métropole qui sont allés en voyage, de français installés au Maghreb, de français pro-décolonisation et qui clairement s’engagent aussi dans leurs œuvres, et d’artistes arabes et/ou autochtones, mais aussi des artistes qui sont passés par Paris, et donc on se retrouve aussi avec des artistes arabes mais rien à voir avec de la décolonisation… Bref, je n’ai rien compris. Et j’ai senti qu’on n’a pas cherché à m’expliquer quoi que ce soit.
Et ensuite, on sent clairement la difficulté insoluble d’écrire des cartels à la fois pertinent, précis, historiques mais aussi engagés mais alors sans s’engager du tout car c’est un musée quoi. ^^ Donc les explications sur la décolonisation sont claires comme de l’eau de boudin, avec des métaphores incompréhensibles2, aucune prise de position, et au final des rodomontades tiédasse donc qui disent à la fois que ça a été décolonisé, mais que c’était compliqué, et que l’art c’est bienchouette.
Vraiment quand c’est comme cela, il faut laisser faire l’IMA ou alors faire un truc ensemble. Mais là j’étais très très déçu, surtout pour un aussi beau et bon musée habituellement.
Mais ça, je reconnais que je manque sans doute de culture générale. ^^ ↩︎
Encore une fois, c’est peut-être moi qui manque un peu de jugeotte. ↩︎
Je suis souvent fan des expos du Musée d’Art Moderne de Paris car ils ont une collection vraiment chouette des peintres et plasticiens de la toute fin du 19e et début 20ème, et c’est une période des débuts de l’abstraction et du chemin vers l’abstraction qui est vraiment exactement ma came. Et ils se focalisent souvent sur les artistes de cette mouvance (notamment Expressionnisme qui est mon truc), et me font souvent découvrir des artistes un peu moins connus mais qui me font un effet assez bœuf.
Et là avec Jean Hélion, je suis partagé. Ce n’est pas pour l’expo qui est de grande qualité, mais pour l’œuvre en tant que telle qui ne m’a pas tant parlé que cela, c’est peut-être parce que l’artiste, même si c’est une pointure reconnue dans son domaine, me paraît plutôt comme un théoricien, expérimentateur et suiveur des artistes de son époque plus qu’un grand inventeur. Et pourtant j’ai bien aimé une bonne partie des tableaux présentés, et notamment ceux qui frôlent entre abstraction et réalisme.
Figure Tombée de Jean Hélion (1939)
Après ce qui est marrant et très intéressant avec ce peintre, c’est qu’il a beaucoup travailler l’abstraction et avec des inspirations à la Mondrian très très « suprématistes », mais qu’il est allé ensuite vers le figuratif (le tableau ci-dessus est son dernier abstrait). Et tout cela est très bien documenté et expliqué dans l’exposition, puisqu’on a énormément d’écrits de témoignages de cet homme, qui a vraiment beaucoup réfléchi sur son art. Il faut dire aussi qu’on est avec un artiste qui est une charnière assez hallucinante avec tous ces artistes qui ont inventé l’abstraction picturale. Jean Hélion (1904-1987) a connu tout jeune artiste les Mondrian, Kandinsky, Klee ou Fernand Léger et tous les artistes qui passaient un jour ou l’autre par Paris. Et il est décédé bien après ce mouvement et tant d’autres. D’ailleurs, il y a des projections avec des interviews filmées super intéressantes (années 60 à 80) où il témoigne de ses rencontres avec ces peintres du siècle dernier (il raconte notamment comme il était considéré comme un gamin par Mondrian et sa clique).
Ce qui est troublant c’est sa manière de tester des choses et de chercher sa voie dans des tas de tableaux dont on sent qu’ils sont sa vision d’une théorie ou du style d’un mouvement. On le voit aller vers le cubisme comme un Braque, ou vers des personnages très proches d’un Fernand Léger, et donc je n’ai pas été totalement sous le charme parce que je me disais « ah oui c’est un peu comme machin mais en moins bien ».
Donc l’expo est bien, mais le gars ne m’a pas totalement conquis, même si sa période figurative avec un certains codes abstraits, comme l’affiche ci-dessous, me plaisait pas mal. J’ai bien aimé aussi sa fixette sur les citrouilles (cela m’a fait pensé aux peintures de Jack Palance dans Badgad Café et à la fois à Frida Kahlo, ne me demandez pas pourquoi). ^^