C’était bien notre anniversaire de mariage ce week-end puisque ce vendredi nous avons fêté nos dix ans de convolage en justes noces. Ce fut l’occasion, une fois de plus, de rappeler se remémorer ces bons souvenirs bretons (donc un chouïa pluvieux) d’une décennie passée.
Mais hier, c’est la date choisie par un proche ami pour se marier avec son cher et tendre. Et comme ils ont un petit bébé, je trouve que ça a un côté encore plus touchant et émouvant. Cela me fait super plaisir, car on se souviendra facilement de la date, et le calcul des années ne devrait pas trop non plus nous prendre la tête.
On a passé un très bon moment à Bordeaux avec des amis très chers, et cela m’a fait beaucoup de bien, surtout après le coup de massue des élections du jour. La fête a battu son plein, mais avant tout on a passé des petits moments à la fois intimes, précieux et uniques. Des petits trucs qui ragaillardissent, qui font chaud au cœur, et qui rassurent sur ces gens sur lesquels le dévolu mis est particulièrement idoine.
Il y avait un olivier exceptionnel au lieu du mariage, et si l’on en croit le panneau juste à côté, il s’agirait1 d’un arbre planté en 18 de notre ère (appelé Pline l’Ancien). Il a un petit côté camphrier géant de Totoro qui m’a beaucoup beaucoup plu.
Nous sommes retournés à Nantes juste à temps pour aller voter. Et j’ai été impressionné par la traversée des deux fleuves, d’abord Garonne puis Dordogne, avant même l’imposante Charente. En passant un pont ferroviaire, j’ai pris quelques photos au hasard à travers des croisillons rouillés, et celle-ci m’a bien tapé dans l’œil, pour son cadrage à l’esthétique stochastique mais bien effective.
Et sans surprise pour mon vote… sachant qu’en plus cela me procurait un petit plaisir supplémentaire à glisser dans l’urne le bulletin d’un camarade pédé. ^^
C’est sans doute vrai, mais ça a rendu à juste raison quelques suiveurs sur les réseaux sociaux un peu suspicieux. Je me demande moi-même quelle raison peut rendre cette indication de date aussi précise, même si la taille de l’arbre donne un certain ordre d’idée sur sa longévité. ↩︎
Lorsque ANOHNI hier a commencé à demander à la cantonade si des gens étaient là en 2006 à l’Olympia, j’ai pesté en moi-même comme je l’ai fait sur ce blog à l’époque. Je connaissais tout juste le chanteur qui s’appelait alors Antony (and the Johnsons), mais je rêvais déjà de le voir sur scène. Depuis, je pense malgré tout n’avoir manqué que peu de ses concerts parisiens. Il y eu cette première fois au Grand Rex en 2009, trois fois à la salle Pleyel (en 2009 aussi, il faut abuser des bonnes choses), dont une fois déjà pour le Festival Days Off en 2012, et en 2013 à l’invitation de l’inénarrable Laurie Anderson. A chaque fois, c’était un peu moins Antony, et ANOHNI qui se profilait telle un papillon en train de quitter sa chrysalide.
Et il y a sept ans (le post est dans ma liste de rattrapage des années de maigre blog), j’ai eu la chance de voir ANOHNI à la (toute neuve) Philharmonie de Paris. Quelle révélation !! L’album était incroyable, mais la chanteuse et ses performances aussi. Il y avait eu bien sûr une petite déception d’avoir perdu Antony et son univers (et les morceaux cultes de l’époque), même si ses lamentations étaient toujours là, mais un bonheur extraordinaire de partager cette révélation de soi, cette célébration d’une femme dont l’éclosion nécessitait un tournant artistique.
Et nous voilà en 2024, certes Antony n’est plus, mais ANOHNI est « and the Johnsons », et la voix est intacte. De plus j’ai adoré son dernier album, et comme d’habitude elle nous a gratifié d’un concert qui fut un moment d’exception, suspendu dans le temps. La communauté d’adelphes ainsi rassemblée a eu le souffle coupé comme moi pendant une bonne partie du show, tant il frise la perfection.
Formellement déjà, c’est une chanteuse d’exception, mais en plus les musiciens qui l’entourent sont ultra talentueux, et le son de la Philharmonie rend parfaitement hommage à leurs qualités. ANOHNI m’est apparue comme un étrange mix entre Lisa Gerrard et Björk. Les deux pour son allure de diva et la manière dont son aura occupe l’espace, dont sa stature et ses robes s’imposent à nous. Mais la première pour la voix qui nous habite dès les premières notes, et ne nous lâcheront jamais, aussi pour cette voix qui est son instrument et dont il joue pour nous toucher par ses modulations, son vibrato et l’ensemble de ses prouesses vocales. La seconde pour une créativité sans relâche, une droiture dans son art, pour le goût de la démesure et d’une singularité qui nous ont amené jusqu’ici, avec la surprise qu’elle a elle-même exprimé d’avoir eu du succès.
D’ailleurs ce début (et la fin) de concert avec une figure tout à fait björkesque qui danse avec des bois immenses n’est pas anodin. ^^
Mais au-delà de tout cela, ANOHNI s’est peut-être réconciliée avec Antony et embrasse sans ambages l’ensemble de son répertoire. Et elle l’étend au-delà de nos espérances, en conservant ses lamentations poétiques, son blues syncopé, son gospel transfiguré, son spleen divinisé, une sorte de free jazz où quelques phrases sont répétés et modulées, et où elle fait mouche à chaque titre. Car il faut aussi écouter les paroles, elle ne fait pas que chanter, elle raconte quelque chose à chaque morceau.
En plus de cela, elle propose des vidéos très touchantes et avec un impact très fort pour chaque chanson. On y voit beaucoup de femmes trans, dont Marsha P. Johnson lors d’une interview bouleversante.
C’était la première fois, étonnamment, que j’arrivais à embarquer mon petit mari avec moi, et j’ai été content que ça lui plaise autant. Il m’a dit « Mais jamais plus je ne pourrais écouter ses albums de la même manière. » Et je pense que cela traduit bien ce qu’est un concert de cette glorieuse femme. J’ai été au bord des larmes à plusieurs reprises, et vraiment ça ne m’arrive pas souvent pendant un concert.
Elle nous a offert aussi quelques uns des titres emblématiques de sa carrière, et la salle s’est levée à plusieurs reprises comme « un seul homme ».
Vidéo tournée par une connaissance qui me l’a envoyé. Merci PT.
On retrouvait aussi une personne finalement assez loquace et enjouée, malgré un répertoire fait de pas mal de tranches de désespoirs, mais que voulez-vous ça fait de belles chansons. ^^
Bon inutile de dire que si vous en avez l’occasion, il faut la découvrir sur scène.
Hier soir, abreuvés de ces émissions H24 sur la dissolution, les élections à venir, et cette atmosphère de peur dégueulasse distillée par des journalistes dont l’objectif est de nous garder en haleine nous proposant une dose constante et cyclique de dopamine pour nous accrocher1, nous avons pensé à Stefan Zweig.
Oui bon d’accord, on peut nous accuser de faire un peu de « drama », mais c’est difficile pour nous de ne pas faire un parallèle avec l’auteur autrichien qui a fui le nazisme, et qui s’est suicidé en 1942 d’un certain désespoir de ce que l’Europe était devenue. Et Nithou, avec qui je partage beaucoup de valeurs (et d’affect pour les mèmes décrivant nos angoisses existentiels sur les Internets), semble aussi y avoir pensé.
Contre ma volonté, j’ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison et du plus sauvage triomphe de la brutalité qu’atteste la chronique des temps ; jamais — ce n’est aucunement avec orgueil que je le consigne, mais avec honte — une génération n’est tombée comme la nôtre d’une telle élévation spirituelle dans une telle décadence morale.
Le monde d’hier (Stefan Zweig)
Et ça fonctionne puisque je critique ce truc dont je suis complètement le jouet conscient depuis quelques jours, où j’écoute en boucle les mêmes infos, les mêmes interviews, les mêmes craintes et espoirs de certains ou repoussoirs d’autres. C’est « moins pire » sur France Info, mais eux-mêmes convergent vers cette médiocrité journaleuse triste à mourir. ↩︎
Cela fait quelques semaines déjà que l’artiste Makiko Furuichi a terminé son œuvre : Dans les pas… de l’évolution du vivant. Je l’ai vu jour après jour peindre à même le sol sans dessin préparatoire cette fresque (sur béton) fascinante de beauté et de créativité. Le truc est carrément interminable comme vous pouvez le voir dans cette galerie qui la présente de bout en bout. Des animaux, des végétaux, des écosystèmes, et des évocations du muséum à travers des espèces présentes, menacées ou fossilisées…
A priori, dans 6 mois, ça aura à peu près disparu sous l’usure des pas, de la pluie et du temps qui passe.
J’ai vu ce film dans le cadre de la soirée de clôture du festival CinéPride nantais1, et évidemment on avait tous en tête le film d’Alain Guiraudie qui l’avait rendu célèbre en 2013 : L’inconnu du lac. Présenté au festival de Cannes, le film avait aussi fait émerger le comédien Pierre Deladonchamps. Ce film là m’a beaucoup plu car il est vraiment dans la lignée de l’inconnu du lac tout en allant plus loin dans sa fibre surréaliste, voire comique, avec des ruptures de narration d’abord troublantes, puis carrément poilantes.
C’est marrant d’y voir Catherine Frot, qui est toujours impeccable, avec d’autres comédiens qui ne sont vraiment pas exactement au même niveau, mais avec cette manière de filmer assez naturaliste, et parfois barrée, il n’y a rien de choquant dans un jeu parfois un peu hésitant. Alain Guiraudie sait en tout cas vraiment bien filmer, c’est indéniable, on y voit des cadrages, un montage et des plans qui ont une vraie qualité cinématographique.
Félix Kysyl joue Jérémie qui débarque dans un petit village reculé de l’Aveyron, à proximité de Millau, chez Catherine Frot. Cette dernière accueille avec enthousiasme Jérémie qui vient pour le décès de son mari, qu’il a connu il y a pas mal d’années puisqu’il était son apprenti boulanger. On devine rapidement que Jérémie était amoureux de son patron, et cela semble être su et accepté de son épouse. De même, le fils, Vincent, débarque et c’est un mélange détonnant d’agressivité et d’une sorte de passion amicale ou amoureuse. De véritables pulsions entraînent les amis à se confronter à plusieurs reprises. Et avec chaque protagoniste, Jérémie nourrit des relations tout aussi haute en couleur, avec soit de sa part, ou de celle d’autrui, une tension sexuelle hors norme.
Le film commence comme un Chabrol, puis passe au thriller et nous emmène encore ailleurs avec des scènes qui sont carrément nawak et deviennent plutôt drôles (ce qui apparaissait déjà en filigrane dans l’Inconnu du lac mais qui là paraît plus assumé) malgré le fond scabreux de l’intrigue, et son insolence formelle (j’adore sa manière de filmer des bites en assumant complètement le truc). Cela donne un OVNI assez charmant, un peu déroutant, et sulfureux, mais qui ne se prend pas trop au sérieux. ^^
Cette « fin d’année » (je ne sais pas pourquoi on reste toujours sur ce truc très scolaire de voir une fin de période avant la coupure estivale) est très éreintante et tonitruante. Plein de trucs, plein de déplacements, plein de changements… au final pas mal de fatigue. Et la période va encore continuer à être riche en événements, jusqu’à notre départ en vacances.
Bien sûr, on veille de près sur Arya qui se remet petit à petit de son opération. Mais on a dû être beaucoup plus strict sur le port de sa collerette, car elle a commencé à arracher ses fils bien trop tôt. Mais j’essaie de lui donner quelques séances de liberté en la surveillant bien.
J’ai fait un aller-retour illico chez mes parents à Osny (dans le Val d’Oise) vendredi et samedi, parce que c’était un moment important qui suivait le décès de mon oncle1 d’il y a quelques semaines (presque 3 mois en réalité). Evidemment tout cela s’est allègrement fait sous la flotte et une atmosphère très étrange, il fait à la fois froid et chaud, selon qu’il flotte ou qu’il fait beau, et dans tous les cas l’humidité est dégueulasse et les sols sont complètement détrempés.
J’ai comme cela été en pèlerinage à mon habituel parc de Grouchy, qui jouxte la petite gare d’Osny, en arrivant. On passe depuis la gare par un tunnel qui passe sous les voies ferrés, et qui est une des entrées du parc du château. J’ai toujours aimé cette manière d’arriver à Grouchy qui est à la fois très industrielle et urbaine, mais qui revêt en réalité un petit côté féérique et onirique qui va chercher pour moi du côté de l’imaginaire de la Belle et la Bête de Cocteau.
J’ai bien failli me faire courser par cette Bernache qui a moyennement apprécié que je m’approche de ses petits en train de paître sereinement. Sur le chemin vers chez ma Maman, j’ai été fasciné par la disposition des gouttes de pluie sur des plantes, et je n’ai pas pu ne pas immortaliser cela.
La journée en famille s’est bien passée, même pour cette funeste raison. Et le lendemain je repartais pour Nantes. J’ai eu un chouette accueil avec une petite manif des familles qui occupait les rails du tramway. C’était une des manifestations antifascistes du moment, et donc je m’y suis un peu attardé pour en grossir quelque peu les rangs. On avait encore une belle représentation LGBTQ+ ! ^^
Et puis sans tram, j’ai en conséquence pédestrement cheminé pour rejoindre mes pénates. Je suis passé comme d’habitude par la belle église Notre-Dame-de-Bon-Port.
Les chatounettes étaient bien au rendez-vous, et Arya donc avec son cône obligatoire à présent pour la majeure partie du temps. Mais elle commence à bien s’y faire, et elle ne moufte même plus quand on lui met.
Elle arrive maintenant à se déplacer à peu près normalement partout dans l’appartement. Et elle a même profité du soleil sur sa chaise longue. ^^
Bon et maintenant, on vient de la choper en train de tirer encore sur ses fils MALGRÉ la collerette (elle appuie dessus pour la faire descendre sur son cou) !!! Donc maintenant on doit doubler le dispositif : collerette avec en plus une jolie fraise en pétales de fleurs pour lui bloquer le cou. Regardez-moi cette dégaine de Bibendum Michelin !!! ^^
Ce post sur le Fediverse évoque une étude scientifique américaine qui démontrerait (par la statistique) que les gens (américains) trouveraient grosso modo que la musique est « bonne » lorsqu’ils sont enfants, jusqu’à la fin de leur adolescence, et après 35 ans ce n’est qu’une chute inexorable.
Je trouve ça marrant car c’est très proche de mon ressenti, même si j’aime pas mal de choses actuelles, mais c’est sans commune mesure avec tout ce que j’aime beaucoup qui date en gros des découvertes de ma vingtaine (y compris des vieux trucs). ^^
Un mois après que je vante Arya et Sookie dans le jardin à Clohars, voilà que l’on a beaucoup moins envie de les voir courir partout dans la nature. Juste avant de partir, Arya était revenue d’une de ses tournées des grands ducs dans le jardin en boitant d’une patte. Et comme elle faisait vraiment la folle à grimper aux arbres assez haut et à sauter ensuite depuis des branches, ou à courser des souris et des papillons imaginaires, on s’était dit qu’elle avait dû se blesser mais que ça se soignerait tout seul.
Comme cela ne partait pas, on l’a emmené chez notre véto qui avait un doute sur une luxation ou au pire une rupture de ligament. Et comme ça ne s’était pas du tout résorbé une semaine plus tard, un chirurgien orthopédique l’a vu pour nous dire que c’était bien une rupture des ligaments croisés. Donc la pauvre petite a été opérée hier, et je l’ai récupérée il y a quelques heures avec son nouveau look « Caroline Ingalls ».
15 jours de collerette, je ne suis pas certain qu’elle ait la patience, et nous non plus, mais on verra bien. Et sans doute deux mois de convalescence avant de voir le bout !! Là, on essaie de gérer la minette qui n’a qu’une envie c’est de faire sa toilette et de lécher son pansement. Et elle ne tient pas en place plus de 5 secondes. ^^
J’avais envie de me changer les idées en sortant du boulot, et le jardin des plantes de Nantes est à deux pas. Alors comme ça faisait longtemps que je ne vous l’avais pas montré, je vous repartage ce très bel endroit. Tout en verdure et en quiétude, c’est un parc particulièrement réussi et agréable d’y flâner.
Et puis, il y a toujours cette très jolie sculpture végétale, le Dormanron qui est emblématique du jardin et qui me procure toujours une envie de (lui) faire des câlins. Après une semaine bien remplie, ça fait du bien. ^^
Bon mais, depuis le retour à Nantes, après une semaine d’absence, je suis squatté de manière très intense !!!!