Des lochs aux landes et tourbières septentrionales

Nous sommes donc repartis du Loch Maree, mais il y avait un jardin qui avait d’excellentes notes et nous nous sommes dits qu’il valait peut-être le détour. Bien nous en a pris, car il valait vraiment certainement la visite attentive. Il s’agit des jardins d’Inverewe, parmi les plus beaux d’Écosse (apparemment) !! Visite vraiment cool, intéressante et qui en met plein la vue. D’une sacrée richesse botanique et naturelle dans un endroit qui n’a pas forcément les conditions idéales pour l’horticulture. D’ailleurs le site a été totalement maîtrisé et construit petit à petit à partir d’une lande d’herbe toute classique du coin.

Nous avons eu la chance d’avoir du très beau temps à ce moment là, et nous étions parmi les tous premiers visiteurs du matin, donc presque seuls à arpenter le lieux (en sortant les bus blindés arrivaient dangereusement ^^ ). Des parterres de fleurs multicolores aux grands séquoias en passant par des bosquets de tous les continents, c’est un endroit merveilleux et magique !!

Nous filons ensuite vers le nord, avec un changement progressif de paysages, de reliefs (moins volcanique, plus de traces de glaciers), et une météo qui devient un peu plus contrastée. On n’a pas eu beaucoup de pluie, mais un temps un peu plus couvert, puis carrément fait de grisaille, mais tout en gardant une belle luminosité. En tout cas, en arrivant à Gruinard Bay, on a un joli coup de soleil pour donner de belles couleurs à cette première plage aux allures caribéennes.

Un peu plus tard, ce sont aussi les magnifiques chutes d’eau (46 mètres) de Measach au sein des gorges de Corrieshalloch (très étroites entre 10 et 20 mètres de large) qui nous émerveillent, en plus d’un pont suspendu de 1867 !!

Les lochs s’enchaînent bien sûr, mais le temps se gâte, nous continuons la route, et il y a encore quelques trucs qui fonctionnent très bien pour moi. Et notamment ces vieilles pierres écossaises qui suintent l’historicité des Highlands. Ce château d’Ardvreck sur le Loch Assynt, est un lieu de plein de drames sanguinaires, et donc des fantômes pour en témoigner. 

Et donc à présent, on croise beaucoup de plages de sable fin et clair, et plutôt des landes, avec des anciennes vallées glaciaires et montagnes élimées, et surtout des tourbières plus ou moins formées. En tout cas, j’ai assez testé le fait de sortir des sentiers et de s’enfoncer dangereusement dans des endroits de la lande qui paraissaient parfaitement fermes. Flippant !!!

Pour le cliché cliché :

Le temps est carrément capricieux, mais les couleurs émergent encore de la grisaille, et les reliefs apparaissent en nuances de gris.

Hier soir, nous avons dormi dans le petit village de Shegra. Il n’y avait pas beaucoup plus reculé (pas de connectivité, hu hu hu). La plage était « un peu » frisquette, un simili coucher de soleil et Véronique la brebis pour nous accompagner.

À mesure qu’on progresse dans le Flow Country, ce sont paysages désolés, tourbières, traces des anciennes glaciations et on sent que le nord est bien plus austère. Mais c’est beau aussi. 

Nous avons enfin croisé des vaches des Highlands que je redoutais de rater, alors que nous avons évidemment fait le plein de moutons, brebis et autres caprinés.

Nous sommes enfin arrivés à John o’Groats qui est réputé pour être le point le plus au nord de l’Ecosse continentale.  Je n’ai jamais été plus près des îles Féroé (oui j’aimerais beaucoup y aller un jour ^^ ). 

Et tout à l’heure, juste après dîner, on a eu ce qui ressemblait le plus à un coucher de soleil, alors je n’ai pas résisté. ^^

Mais bon, le voyage continue, nous n’avons pas encore terminé cette cruciale étape 5 sur laquelle le roadtrip devait porter toute son attention. ^^

Loch Torridon et Loch Maree

Nous voilà repartis sur le continent, mais nous continuons à cheminer vers le nord de l’Écosse. Les deux lochs cités là et leur vallée nous ont encore présenté de sacrés panoramas. Et on est vraiment à chaque fois admiratif de ces vues vertigineuses, cette lumière qui change tout le temps, et une météo tout aussi lunatique !!

C’est surtout le Loch Torridon qui m’a épaté, il a été difficile de faire la sélection de photos !

Côté Loch Maree, c’était un moins épatant, mais tout de même ça en met plein la vue. Il y a en plus des tas de randonnées qui ont l’air géniales et pas trop difficiles, mais on passe vraiment trop rapidement pour plus s’appesantir (c’est le principe du roadtrip, on saura revenir dans un endroit précis pour explorer plus avant une autre fois).

Et pour finir, cette magnifique montagne qui m’a fait penser au Mystérieuses Cités d’Or. Ah oui pour moi c’est la montagne du Bouclier Fumant, et les olmèques sont en plein production d’énergie !!!! ^^

L’Île de Skye

Ces deux jours ont été bien remplis sur l’Île de Skye, ou en plus Alex avait réservé un hôtel particulièrement confortable et luxueux. Nous avons eu de la chance pour le temps, qui est souvent capricieux dans ces régions septentrionales, et malgré quelques gros nuages, nous avons eu droit à de jolis panoramas (maintenant familiers) de lochs et de montagnes.

Il y a notamment le grand classique de l’ascension du Storr pour voir l’Old Man of Storr (un bout de basalte érodé joliment dressé), et avec tant de français que je me suis dit qu’on pourrait peut-être revendiquer ce site !! ^^

Il y a eu aussi ce très joli point de vue sur une cascade qui s’appelle le Kilt Rock.

Et globalement des panoramas à couper de souffle avec d’incroyables concrétions rocheuses, dépressions basaltiques, anciennes vallées glaciaires et des tas de trucs érodés bien recouverts d’herbe grasse (et de moutons ^^ ), comme à Quiraing.

Même combat, mais en un peu différent, pour le massif des Black Cuillins qui offre de somptueux panoramas montagneux.

Et enfin, une vue également d’un phare tout au bout d’une péninsule à la géographie assez époustouflante. Il n’y a pas à dire, c’est le bonheur des photographes (des instagrammeurs quoi ^^ ).

Inveraray et Glencoe

C’était très sympa de repartir d’Inveraray à la cool ce matin, et selon l’agenda. ^^ Et vraiment c’est une très jolie petite ville au bord d’un loch magnifique, ce matin c’était encore assez nuageux mais on a eu une superbe journée.

Inveraray a aussi un château qui est celui de Shrimpie dans Downton Abbey, je n’ai pas eu le temps d’en faire la visite, mais j’étais déjà content de l’apercevoir au travers des arbres…

Sur la route pour l’Île de Skye, nous avions plusieurs endroits à voir, mais surtout la vallée de Glencoe qui a une certaine réputation. Le Loch Tulla nous a déjà offert un panorama somptueux.

Mais Glencoe c’est vraiment quelque chose… J’ai certes déjà vu des panoramas sublimes en France ou aux USA, mais avec cette verdure et cette présence de lochs, c’est vraiment exceptionnel.

Un peu plus tard c’est la vallée du Glenmoriston qui m’a tapé dans l’œil.

Et enfin juste avant de traverser le pont pour atteindre l’Île de Skye, nous sommes passés au château d’Eilean Donan qui est un peu l’archétype du château écossais qu’on attendait !!! ^^

Flat tyre at Invoices Disarmed Overpower

Nous étions repartis de Glasgow bien décidé à mettre derrière nous cette mésaventures un brin traumatisante, dont les séquelles consistent principalement à nous faire paniquer quand un olibrius ose manger un peu la ligne en face de nous. Et tout s’est bien passé, nous nous sommes courageusement rapprochés des Highlands, avec notamment pour objectif le Loch Lomond qui est très réputé.

Nous sommes arrivés, ayant passé un peu de temps le matin à Glasgow pour la cathédrale, vers midi à l’entrée du parc des Trossachs (à proximité de la ville de Callander). Alex a serré un peu trop sur la gauche sur une route étroite alors que nous croisions un minibus. Il a alors buté sur un trottoir comme cela peut arriver, et ça a fait un petit choc mais rien de dingue. Seulement ce n’était pas un trottoir en béton, mais plutôt un bloc de pierre du coin, un truc joli. ^^

Quelques minutes plus tard, le symbole de regonflage des pneus qui s’allument. On se dit que ce n’est pas très grave, on s’occupera de faire la pression dans quelques temps. Mais quelques minutes plus tard, alerté par un bruit carrément étrange, Alex stoppe la voiture. Et force est de constater que nous avons un pneu à plat… A voiture moderne et récente, pas de pneu de secours, mais un kit de regonflage uniquement valide pour des crevaisons sur la roue mais pas comme là : un pneu éventré sur plusieurs centimètres près de la jante.

Et nous voilà arrêtés, en pleine pampa, à côté d’un tout premier loch, ma foi très sympathique, le loch Venachar qui nous servira de décor (voir photo là-haut) pour les 6 prochaines heures.

Car il faudra contacter l’assistance. Je teste d’abord un formulaire en ligne me garantissant une réponse en 20 minutes, mais rien au bout de 20 minutes. Je tente alors Whatsapp car il garantisse alors une réponse immédiate, mais je n’ai jamais eu de réponse, ou des échanges ubuesques qui m’ont presque fait rire dans mon malheur. Alors j’ai appelé le fameux numéro (on le chantait gamin, la pub avait trop bien fonctionné : zéro cinq zéro cinq quinze quinze !). Là j’ai quelqu’un qui m’explique que les crevaisons ne sont pas pris en compte dans mon contrat, et pourtant je suis persuadé du contraire… Ok, je vais donc devoir appeler l’assurance « classique » de la voiture qui comprend aussi ce genre de dépannage.

Mais c’est alors que j’ai un appel de la fameuse assistance, c’est mon formulaire en ligne qui a finalement marché ! Et là une jeune femme m’indique qu’elle a mon contrat sous les yeux, et qu’en effet pas de problème, je vais être dépanné. Je vais recevoir un sms et plein d’informations en temps réel et tout va bien se passer.

Je reçois aussi un coup de fil du premier monsieur de l’assistance, il se confond en excuses, j’ai bien droit à être secouru même pour ma bévue. Et puis… rien.

Je ne reçois rien, pas de message ou de sms. Je reteste Whatsapp juste pour savoir si je peux avoir un No de dossier, et surtout me rassurer sur le fait que le truc est en cours (j’avais peur d’un micmac entre le premier gars pas très compétent et la jeune femme ensuite). Mais comme vous pouvez le voir ci-dessous, j’ai abandonné.

Et vers 16h, j’ai eu un appel d’une femme anglaise d’une société d’assurance qui avait été missionnée pour me secourir. Alléluia !! Ensuite, ça a été encore pas mal de patience, car il a fallu passer le dossier à une autre boite d’assistance, et celle-ci a essayé de trouver quelqu’un pour venir où nous étions avec le bon pneu. Je vous passe les questions sur la taille et le modèle de pneu (mais qu’est-ce que j’en sais moi !!!!) sans jamais m’expliquer que c’est écrit sur le pneu et qu’il suffisait de sortir de la voiture (Alex l’a fait au cas où et oui c’est bien pratique ^^ ). Ensuite on nous a expliqué qu’on devrait sans doute attendre le lendemain matin avant de réussir à avoir un pneu installé sur notre voiture à quelques dizaines de kilomètres d’où nous étions. Mais l’idée de reperdre du temps, et une nouvelle nuit d’hôtel…

Et finalement Ô miracle, un type avec une camionnette et tout le matériel pour remplacer les pneus en mobilité a pu être sollicité. Et vers 19h30 nous avons été dépannés.

Alors je n’ai jamais craint de passer la nuit dans la campagne écossaise, ni d’être dépanné un jour, mais ces heures ont été si longues, et sans nouvelle, sans réassurance, sans confiance… Encore du stress en plus de l’accident de la veille, et clairement le flippe maintenant à chaque minute qu’il nous arrive un nouveau pépin.

Le seul truc bien de cette expérience, c’est que nous étions juste le long d’une route au milieu de pas grand chose, et que c’est difficile de donner un No de rue ou un code postal (comme tous me l’ont demandé comme si c’était putain d’évident !!!! I AM IN ZE MIDDLE OF THE PARC OF ZE TROSSACHS BORDEL). Et un monsieur adorable m’a dit ok pas de problème, pouvez-vous aller sur what3words ? Tu tapes ça sur ton moteur de recherche et tu tombes sur ce site. Tu te géolocalises à quelques mètres près, et tu donnes juste à ton interlocuteur les trois mots proposés. Et c’est un code unique qui permet de partager un lieu en ayant ou pas une adresse postale !!! Alléluia ! Nous étions donc à Invoices.Disarmed.Overpower. ^^

C’est donc pour cela que nous avons dû encore réduire notre programme, et avons pu in extremis profiter des dernières lumières sur le Loch Achray.

Et puis les dernières lueurs sur le Loch Lomond, qui en effet a l’air d’être sacrément beau. Purée !! (On devait passer la journée là.)

Mais nous sommes arrivés comme prévu à Inveraray dans la soirée, et on essaie de reprendre le cours du voyage. Seulement laisse tomber la sérénité ou la quête de zen là. Je suis toqué à mort dès que j’entends un bruit suspect ou qu’une voiture essaie de finasser avec la ligne blanche.

Pffff.

Glasgow en raccourci

Allez en moins d’un jour au lieu de deux, on a dû sérieusement revoir notre programme, mais on a au moins flâner un peu dans les rues et pu prendre le pouls de la ville. Eh bien, tout cela est plutôt positif et nous a carrément donné envie de retourner découvrir plus encore cette jolie ville. On y a trouvé une chouette atmosphère, de beaux bâtiments et quelque chose de très dynamique et en transformation.

On a fait le tour de quelques bars gays, et même si les rues n’étaient vraiment pas pleines de monde (ni les bars), c’était très agréable et vraiment à taille humaine. (La Pride était la semaine d’avant, donc il y avait comme à Belfast pas mal de manifestations visibles de ces célébrations ! ^^ )

On trouve aussi dans la ville un beau dispositif de street art, et notamment des œuvres splendides de Smug dont celles-ci.

Mais en repartant, nous nous sommes dits qu’il fallait au moins visiter les deux trucs qui paraissaient essentiels : la cathédrale gothique et sa nécropole attenante.

La cathédrale St Mungo est en effet un must, c’est une magnifique église et qui recèle plein de surprises. On a d’abord cette nef immense et lumineuse, un jubé de pierre massif qui découvre un chœur qui forme un édifice à part, et un étage en dessous une « basse église » présentant le tombeau de St Mungo avec des ogives dans tous les sens.

Et donc juste à côté, il y a une petite colline qui au 19ème siècle s’est transformé en Père Lachaise, avec des tas de tombeaux et pierres tombales aux allures très romantiques. C’est justement de là qu’on a une vue plongeante et magnifique de la cathédrale.

De Stranraer à Glasgow

Tu m’étonnes que j’ai dû faire répéter cent fois le nom de la ville où on allait débarquer… Stranraer avec un bon accent écossais !! ^^

Nous en sommes enfin partis ! Comme promis, nous avons récupéré notre voiture à 15h, et avons repris la même route que la veille. Mais nous avons passé donc une journée un peu suspendue dans le temps et l’inquiétude à boire des capuccinos dans un café qui donnait sur le castle St John. C’est une minuscule et charmante demeure de nobliau écossais, une de ces maisons-tours qui fleure bon le « laird » de Outlander (Jamie Fraser, where are youuuuu??).

Sur le chemin qui nous mène à Glasgow, nous avions prévu de visiter le château de Culzean, mais comme nous sommes partis un jour plus tard et dans la journée, c’était impossible de réussir à faire la visite complète. On s’est contenté des extérieurs et du parc, c’est déjà ça et sans regret car c’est un endroit magnifique, qui nous a fait penser à notre récente visite de Trévarez.

Mais avant même le château, vers Girvan, je voyais une petite île au loin dont la forme m’a vraiment tapé dans l’œil. Il s’agit d’Ailsa Craig qui ressemble plutôt à une Lion-Turtle d’Avatar !! Je la trouve vraiment extraordinaire avec son profil de montagne noyée qui submerge miraculeusement, et elle a une histoire étonnante.

Belfast fière

Mince, je fais un petit post anachronique, mais j’ai oublié de parler de Belfast avec tout ça. C’était vraiment intéressant même si juste quelques heures avant d’attraper notre ferry pour l’Ecosse. La ville m’a paru en tout cas plus vivante et plus dynamique que Dublin. Je ne sais pas si c’est la concurrence entre les deux Irlande qui fait cela, mais vraiment c’était criant pour moi.

Et pourtant Belfast c’est de la brique rouge pour la plupart des immeubles, et on n’est pas dans un faste incroyable avec même une bonne partie des bâtiments, quels que soient leurs destinations, qui ressemblent à de grosses usines du début du 20ème siècle. Mais le centre a un certain charme, et il y a quelques immeubles avec une architecture ancienne qui ont été préservés.

C’est la Pride à Belfast le week-end prochain et c’est très impressionnant de voir toute la ville au diapason. Il y a des drapeaux et messages LGBT friendly absolument à tous les coins de rue, aussi bien les endroits de la communauté, que les immeubles officiels ou des pubs sportifs classiques.

On a beaucoup aimé la boîte gay de Belfast qui est donc le Kremlin avec un beau Lénine en figure de proue. Mouahahahahah.

En revanche, presque personne dans les rues, vraiment peu de monde, et très très peu de circulation… Et les quelques jeunes qui se baladent pour sortir arborent un look, pour les jeunes femmes surtout, assez hétéroclite et osé. Quel que soit le physique, c’est short-legging juste en dessous des fesses, plus moulax tu peux pas, maquillage à la truelle avec contouring de Drag Queen, faux-cils les plus longs possibles, et ongles à gerber de kitsch. Mein gott!!! C’est un concentré de mauvais goût anglais portée à son paroxysme. J’adoooooore !!! ^^

La chance de l’infortune ou la fortune malchanceuse

Le réveil à 4h30 était compliqué ce matin, mais on avait un ferry à attraper au port de Belfast pour profiter ensuite d’une première grande journée écossaise (ce n’est pas exactement notre horaire préféré ^^ ). Nous avons quitté sans encombre le petit port écossais de Cairnryan un peu avant 10h, et hop sur l’autoroute (qui serait dans nos standards une simple nationale à deux voies sans séparation, avec une limitation à 60 mph soit 97 km/h) direction Glasgow.

Nous devions rapidement bifurquer pour prendre la route de la côte et s’arrêter dans notre premier château écossais à mi-chemin de Glasgow. Mais à peine après avoir roulé dix minutes, dans un trafic soutenu mais fluide et sans dingues de la route, voilà qu’une voiture qui arrive en face déboite et semble foncer littéralement vers nous.

Et donc c’est le chérichou qui conduit, et évidemment on roule à gauche mais je suis donc à droite (c’est notre voiture à nous que nous avons embarqué si vous vous souvenez), et j’ai littéralement l’impression qu’avec des voitures qui roulent dans les deux sens, la bagnole décroche comme pour doubler ce qui est dingue, et se précipite directement vers nous frontalement.

Heureusement, Alex a braqué à gauche fortement en manquant de nous mettre dans le fossé, et nous avons entendu un gros boum lorsque l’avant droit de ce véhicule à frappé notre arrière droit. Immédiatement après, on a entendu le bruit d’une collision, et clairement le véhicule fou est entré en collision avec la voiture juste derrière nous. Nous nous sommes arrêtés sur le bas côté, avons soufflé en nous disant que nous n’avions qu’une bosse sur de la tôle. Mais rapidement, en nous rendant sur les lieux de l’accident, où des personnes étaient déjà en train de secourir et appeler de l’aide, nous avons découvert l’étendu des (énormes) dégâts. (Je floute fortement toutes les photos, l’idée c’est d’avoir une idée concrète de la situation mais évidemment pas de se repaître d’un truc pareil.)

La personne dont on pense qu’elle a failli nous rentrer dedans était inconsciente, et elle est très gravement blessée. L’autre conducteur très choqué et contusionné, pour le moins, était alerte et parlait aux gens. La police et les ambulances sont rapidement arrivés, et tout le processus s’est ensuite déroulé classiquement. Mais après on rentre aussi dans des complications dont on aurait bien sûr aimé se passer.

Nous sommes évidemment officiellement des protagonistes de ce crash, mais pour le moment c’est une investigation avec des témoins et des indices. Alex en tant que conducteur est lui une sorte de suspect bien sûr (après le déroulé est assez simple, et les témoignages concorderont surement). Reste à savoir ce qui s’est passé, et qui a fait exactement quoi et pourquoi. Et surtout, s’il y a un décès conséquent à cet accident (la personne étant grièvement atteinte), alors c’est une autre affaire. Et dans ce cadre, la police a « saisi » notre voiture avec nos affaires (j’ai eu le droit de récupérer mon insuline ^^ ).

Les policiers ont demandé à un bus qui était pris dans les embouteillages de l’accident de nous ramener à Stranraer (je vous dis pas combien de fois j’ai fait répéter ça avec l’accent du coin, et ils ont fini par épeler), où se trouve le poste de police. Nous avons pris une chambre dans un hôtel pour patienter après le déjeuner. Soit on récupère rapidement notre voiture, soit (si décès…) elle pourrait être immobilisée quelques mois (je crois que c’est le scénario vraiment du pire qu’ils nous ont donné en toute transparence).

Et puis il y a encore l’assurance et tout… Bref !!

Donc de la malchance évidemment car merde quoi !! Et tout de même une certaine fortune, car on a été frôlé et les deux autres voitures ont été réduites à néant. J’espère que la personne qui nous a foncé dessus ira mieux, et j’aimerais vraiment comprendre ce qui s’est passé. Ce n’était pas du tout comme quelqu’un qui double (la route était droite, visibilité impeccable, et trop de bagnoles pour songer à doubler à ce moment) mais plutôt comme quelqu’un qui perd le contrôle, ou qui a peut-être déjà perdu connaissance ? On en saura sans doute plus dans quelques heures.

*Après quelques heures.*

Bon, finalement on a pu récupérer nos affaires au poste de police, et peut récupérer la voiture demain à 15h. Une personne vient l’expertiser (en mode forensics) dans le cadre de l’enquête, et on est libéré car tous les témoignages corroborent une même version. Pfiouuuuuu.

On aura à priori perdu une seule journée et sans doute la majeure partie de Glasgow ! J’espère que les personnes accidentées vont mieux, elles sont en tout cas sans doute sorties d’affaire au vu du dénouement.

La chaussée des Géants

En remontant pour prendre un ferry à Belfast, le Giant’s Causeway, ou Chaussée des Géants, paraissait assez incontournable. Après un très chouette coucher de soleil hier soir, on a eu une très belle journée ensoleillée (sinon c’était pas mal de pluie par intermittence).

L’endroit vaut vraiment le coup d’œil et le détour, et on a fait toute la route « scénique » en suite jusque Belfast avec beaucoup de plaisir et de chouettes paysages. Mais il y a un petit hic pour moi, et j’ai eu le même à Dublin sur la cathédrale ou la bibliothèque du Trinity College. C’est à dire que le marketing expérientiel de mes couilles est passé par là, et chaque endroit vend à présent une expérience, obligatoire évidemment et parfaitement conçue pour t’obliger à payer cher un service et des contenus assez moyens selon moi, voire indigent à certains égards.

10€ par personne pour la cathédrale, 25€ pour la bibliothèque avec un pseudo spectacle multimédia insupportable, et là c’était 32€ pour se garer et accéder à un audioguide (dont on ne voulait pas) et un visitor center fait pour justifier ces coûts hallucinants, et il faut encore payer pour emprunter une navette électrique pour descendre au site (bon, on peut le faire à pied aussi, et c’est vraiment facile). A chaque fois, on t’appelle ça une expérience et c’est avec moult discours emphatiques plein de vide et d’émotions nazes, pas les explications scientifiques ou historiques que j’attends, et uniquement des poncifs d’autocongratulations inutiles. Cette manie de tout transformer en loisirs avec un même moule, et en vidant les contenus de tout intérêt pour le remplacer par de l’émotion facile est insupportable pour moi. Et quand en plus c’est juste fait pour te faire perdre du temps, et te le faire payer au centuple, c’est terriblement irritant (pour moi).

L’accès à la cathédrale Ste Cécile d’Albi qui est inscrit à l’UNESCO et qui est une des merveilles de ce monde c’est 6€ (je viens de vérifier le prix) pour un audioguide absolument passionnant que j’ai écouté de bout en bout (ce qui est rare ^^ ).

Bon !! Malgré tout l’endroit là était très sympathique malgré l’afflux dingue de touristes. Et on a juste regretté de ne pas avoir la possibilité de décaler un peu la visite en dehors des horaires classiques, mais c’est mieux que rien. Le chemin pour s’y rendre est très beau et a le mérite d’être parfaitement accessible.

Mais l’arrivée à la première partie de la visite des orgues basaltique souffre d’un tourisme de masse avec des centaines de gens qui se prennent en photo dans tous les coins. Pour vous dire, sur les deux prochaines photos, j’ai effacé numériquement les gens, car ça me gavait d’en avoir autant.

Mais je ne boude pas mon plaisir, c’était vraiment un bel endroit, et en marchant un peu plus, on perd plus de la moitié des gens.