Trop cool de (re)voir le véritable mur d’Hadrien, ce fameux limes de 80 miles construit entre 122 et 127 ap JC, qui marquait la fin de l’Empire Romain au nord. (C’est assez facile de tomber sur pas mal d’exemplaires du mur en quittant Newcastle.)
On a aussi visité les ruines et fondations d’un des fortins (Birdoswald) qui ponctuait cette muraille romaine de l’actuel nord de l’Angleterre.
J’ai déjà évoqué pas mal de fois cette ville de Newcastle où j’ai passé quelques mois en 1996 pendant mes études (le fameux programme Erasmus bien sûr). Il y a 4 ans dans le cadre du jeu du Dr. CaSo, j’ai évoqué cette personne que j’aime mais que je n’ai fréquenté que peu de temps, et dont je n’ai même pas une photographie. D’ailleurs c’est fou, on prend tant de photos aujourd’hui, et je n’ai pas un seul cliché de cette époque, à part justement les merveilleuses photos que Brian avait fait de moi, et dont il m’avait offert un magnifique tirage papier avant que nous nous quittions.
Et donc lorsque nous avons prévu ce voyage, j’ai demandé si on pouvait inclure un petit tour à Newcastle pour me remémorer ce passage de 19 à 20 ans que j’ai vécu là en 1996. C’est ainsi qu’une partie pèlerinage a été naturellement intégrée, hu hu hu. J’avais donc connu un certain Brian E. au boulot où j’étais en stage de DUT, et nous étions devenus très potes. Il avait le double de mon âge, et il n’y a jamais eu aucune ambiguïté, même si c’est bien notamment l’homosexualité qui nous avait rapproché. Il m’avait bien aidé quand mon premier petit-ami m’avait largué par courrier (rencontré évidemment 15 jours avant de partir à Newcastle, hé hé hé). Et nous avons passé quelques très bons moments ensemble à discuter de tout et de rien (avec mon anglais balbutiant, c’était parfois un défi).
Brian fut clairement un des piliers qui m’ont permis de tenir si loin de chez moi (pour une époque, je le rappelle, pré-internet, téléphone mobile ou facilité de communication ou de transport), avec une correspondance fournie et riche qui serait un vrai roman épistolaire si on la retrouve un jour. ^^
Nous nous sommes écrits pendant quelques années avec Brian, et puis nous nous sommes naturellement perdus de vue, mais je l’ai toujours eu dans un coin de mon cœur. J’ai régulièrement gouglé le gars, mais il a un de ces noms communs qui le rendait impossible à traquer. Et un jour, je l’ai retrouvé via LinkedIn, et depuis nous correspondons principalement via Facebook.
Il y a deux jours, nous nous sommes garés devant chez lui pour un dîner qu’il nous avait préparé. Il m’a présenté son mari, et moi le mien. 28 ans s’étaient écoulés, mais je l’ai retrouvé comme avant. C’était beau et troublant, et un sentiment de plénitude et de bonheur comme rarement ressenti.
Ce court passage à Newcastle, c’était l’occasion de réimprimer en moi ces lieux qui m’étaient alors familiers, et que j’avais appris à apprivoiser, parfois avec l’appréhension d’un jeune étudiant de 19 ans. Les repères étaient là, avec le Tyne Bridge bien sûr, l’emblématique pont métallique sur la rivière Tyne.
Cette ville qui s’appellerait Châteauneuf en France possède en effet un château normand du 11ème siècle dont il subsiste un donjon et un bout de bâtiment avec la voie ferroviaire qui passe entre les deux (cette ville au lourd passé industriel n’envoie pas du rêve, mais je l’adore aussi pour cela, pour cette tragique transition qui a marqué tout le coin). C’était un marqueur fort pour moi, juste à côté de la gare par laquelle je suis arrivé là.
Et dans le centre, le monument qu’on appelle « The Monument » qui est un des emblèmes de la ville, et un des points de croisement des lignes de métro. Charles Grey (ancien Premier Ministre) sur sa colonne, c’était un de mes repères.
Et je descendais à ce métro Monument pour aller à mon endroit favori, mon havre, mon salut et mon souvenir le plus ému de Newcastle : le Tyneside Cinema et Café.
J’y ai vu Beautiful Thing et Priest qui m’ont durablement marqué et formé. Et dans le petit café à l’étage, j’ai bu beaucoup de cafés, et j’ai lu, et j’ai écrit et noirci bien des pages. Il y avait ce petit serveur trop mignon avec son piercing au cartilage de l’oreille qui me plaisait trop (les deux ^^ ). En quittant Newcastle, je me suis fait percé de la même manière que lui en souvenir (de tout ce qui s’était passé dans ma tête et mes songes).
Je profite pour parler tout de même de la très belle cathédrale que j’ai découverte là, car je n’avais pas encore cette passion !!! Mouahahahaah. La cathédrale St Nicholas est un petit bijou, et qui redore bien le blason de Newcastle. Hu hu hu.
J’ai refait également ce que j’aime bien faire quand j’ai des photos anciennes, c’est à dire retrouver les lieux pour essayer de rejouer les scènes. ^^
Bon bah, ayant quitté Edimbourg, nous allons inexorablement vers la fin des vacances, et tout à fait vers le sud du Royaume-Uni. Mais dans notre descente très méridionale, nous avons tout de même prévu quelques arrêts qui ont attiré notre attention, et parmi ceux-là à quelques encablures de la capitale écossaise, on trouvait la chapelle de Rosslyn.
Ce blog est témoin du fait que j’ai lu et vu le Da Vinci Code, et un des moments marquant est sans conteste quand Sophie Neveu et son acolyte vont dans la chapelle de Rosslyn qui est toute auréolée de mystères autour des Templiers et tout et tout1. Eh bien force est de constater que cette chapelle est une petite merveille architecturale, et de loin de que nous avons vu de plus beau en gothique dans notre voyage. Les photos à l’intérieur étant interdite, je ne peux pas vous montrer vraiment la beauté des sculptures et des piliers, mais c’est véritablement exceptionnel.
Dire qu’il n’y a que le chœur et une partie de la nef jusqu’au transept (à peine achevé, il sert de devanture à la va vite comme on peut le voir sur les photos), qu’est-ce que cela aurait été comme bâtiment s’il avait pu être construit en entier ?
C’est en continuant notre périple vers le sud, et en atteignant presque l’Angleterre, que j’ai aperçu ces ruines magnifiques au bord de la route, et nous nous sommes arrêtés pour jeter un coup d’œil à cette Abbaye de Jedburgh tout juste écossaise. Il reste encore les traces de l’église mais aussi des fondations passionnantes qui racontent une bonne partie de l’histoire et le fonctionnement du lieu ! Super cool. ^^
Ils sont à la recherche du Féminin Sacrée, et moi plutôt du Masculin Profane mais on ne va pas chipoter. ^^ ↩︎
On est tombé par hasard sur le Fringe Festival à Édimbourg qui est un gros truc, et la ville vrombit des spectacles plus ou moins grands de rue ou de salles. C’était difficile de trouver un show mais là j’avais vu qu’on avait la possibilité de voir assez tard un échantillon de quelques stand-upers du festival qui en gros essaient de donner envie qu’on aille voir leurs shows complets. C’est ainsi qu’on s’est retrouvé au Gilded Balloon, et qu’on a vu 5 artistes queer nous faire quelques minutes chacun de leurs numéros.
Le premier c’est le choupinou Mark Bittlestone que je ne connaissais que d’Instagram pour avoir vu ses vidéos, et il était assez marrant en live (mais très très classique twinky gay musclé qui parle de GrindR et consorts). La chouette découverte c’est Ciara qui s’est montrée en quelques minutes extrêmement douée, et pleine d’un humour grinçant et mouillé d’acrimonie et de dérision comme j’aime. Elle nous a vraiment cueilli et c’était un plaisir de l’écouter, et de nous faire rire très spontanément.
La personne qui présentait et introduisait les artistes était un certain Jeremy Topp, mais je n’ai pas été super convaincu par sa prestation. Enfin pour enrober le truc, ça le faisait.
Le dernier, Otter Lee, était vraiment intéressant mais extrêmement malaisant à la fois. Il était très drôle mais totalement largué et à l’ouest, et paraissant parfois vraiment à la limite du burn-out sur scène. On s’est demandé si on devait vraiment rire, ou si l’auto-dénigrement comme cela était obsolète, même dans le stand-up, depuis Hannah Gadsby. Mais il avait une sorte d’énergie du désespoir et une fragilité queer qui m’ont beaucoup touché et fait rire, donc difficile de statuer. ^^
Cela faisait du bien de se poser 3 nuits au même endroit, alors que nous n’avons pas fait plus d’une nuit au même lieu de tout le voyage. Et ça a permis de bien découvrir Édimbourg, et de prendre notre temps plutôt que de tout faire au pas de course. La ville est vraiment jolie et a un chouette patrimoine architectural, et encore une fois on est plutôt chanceux avec le temps.
On a fait quelques visites, mais une seule selon moi vaut vraiment le détour et a bien retenu mon attention, c’est le Palais d’Holyrood. C’est un château qui appartient effectivement au roi, et donc c’est assez curieux ce truc d’un monument historique mais qui est encore la baraque d’un gars. Mais la visite est assez bien fichue, et permet autant de profiter des extérieurs que des différents salons à l’intérieur (mais on ne peut pas photographier à l’intérieur).
Il y a ce très beau château, plus ou moins bien restauré (et là on se dit que Viollet-le-Duc malgré ses exactions architecturales avait tout de même un joli coup de crayon et savait manier la truelle historiographique ^^ ), et des ruines très belles et romantiques d’une abbaye attenante du 13ème siècle.
Après les trucs étaient bien notés dans le guide, mais vraiment je n’ai pas été épaté. Et pourtant on m’avait vendu encore une belle cathédrale avec St Giles, mais j’ai préféré de loin celle de Glasgow. Celle de St Giles a bien ce clocher ajouré qui est très original, et une petite chapelle assez singulière, mais sinon ça manque un peu d’ambiance et de décorum. J’en viens à me dire que les cathos sont bien plus doués pour mettre en scène leurs temples et leurs croyances avec un peu de drama mylénien qui va bien !!
Le Musée national d’Écosse est très riche et vraiment bien pensé en termes de présentation et pédagogie, mais alors aucune signalétique et c’est un dédale insupportable !!!
Aujourd’hui, on visitait le château d’Édimbourg, et là ça puait carrément du cul. Nan mais c’est quoi ce truc ? C’est assez moche, pas super bien refait ou alors justement trop bien, et il n’y a juste rien à visiter en réalité. Après ok, c’est un joli promontoire avec de belles vues sur la ville. Les bijoux de la couronne écossaise, c’est sympa deux secondes, mais ça casse pas trois pattes à un canard selon moi. ^^
Les vues du château restent bien cool depuis le contrebas, que ce soit depuis le parc ou le cimetière attenant.
Aux Clava Cairns (inspiration pour Craigh Na Dun de la série Outlander) dans une belle atmosphère celtique. Cela fait un peu penser aux ensembles mégalithiques de la « chaise de César » à Erdeven. Les cairns sont accompagnés d’un impressionnant dispositif en cromlechs (des menhirs en cercle) qui frappent toujours l’imagination, d’autant plus qu’il y a encore des hypothèses sur la correspondance avec le solstice d’hiver et d’autres conjonctions astronomiques.
Et sinon, nous sommes bien arrivés à Édimbourg, en plein Fringe Festival (qui vient tout juste de démarrer).
Changement du tout au tout aujourd’hui avec la descente vers le sud par la côte Est côté mer du Nord. L’air est tout de suite plus doux, et on sent un énorme changement de paysage comme de ville, on a l’impression d’avoir quitté le côté un peu dur des Highlands pour une atmosphère plus apaisée et moins torturée par les éléments.
En quittant John o’Groats, nous avons fait un petit crochet pour visiter deux cairns, et c’était une belle surprise. Les Grey Cairns of Camster sont absolument superbes et très (trop ?) bien restaurés ce qui permet carrément de rentrer dans les sépultures (à quatre pattes ^^ ). Toujours un peu fou d’entrer en contact avec ces sépultures de 5000 ans, et dont les formes harmonieuses des tumulus ne sont que d’invisibles collines.
La côte est moins découpée, il y a pas mal de plages, et il fait assez doux (une vingtaine de degrés au soleil) pour qu’on déjeune sur une plage dans un adorable patelin au nom de bourgade amérindienne : Portmahomack. Hu hu hu.
Nous sommes gentiment allés vers Inverness où nous dormons ce soir, et évidemment on a jeté un coup d’œil au Loch Ness en passant. C’est sans doute un des derniers lochs du voyage, et on a clairement vu des paysages plus jolis et intéressants, mais sa taille en elle-même lui confère une certaine majesté. Vous noterez qu’Alex, sur le chemin, a fait copain copain avec un joli cheval, copie conforme de Petit-Tonnerre le mustang de Yakari !!! ^^