Ou dans le cas de Trump : Asinus asinum fricat. Cela fonctionne bien aussi.
Joan Cornellà a bien sûr encore bien capturé ce moment de nawak mondialisé.

Ou dans le cas de Trump : Asinus asinum fricat. Cela fonctionne bien aussi.
Joan Cornellà a bien sûr encore bien capturé ce moment de nawak mondialisé.

On est allé faire une petite promenade en fin de journée au bois d’Amour qui est un tout petit bout de forêt dans la ville de Pont-Aven. L’endroit est connu pour avoir inspiré des peintres comme Gauguin ou notamment Paul Sérusier. On connaît pour ce dernier son chef d’œuvre de 1888 Le Talisman qui est justement une peinture de l’Aven au bois d’Amour.
C’est mignon comme tout, même si vraiment un circuit minuscule un chouïa frustrant. Mais avec l’Automne, on a aussi toujours ces jolies couleurs…


Au bord de l’Aven, il y a aussi un ancien moulin avec quelques bâtisses d’époque très cool.

Et à quelques minutes de là, en s’arrêtant à côté d’un méandre de la rivière qui fait penser à un immense lac, on a tenté de se faire un coucher de soleil. Le truc s’est vite mué en nuages gris, mais ne boudons pas notre plaisir, c’était vraiment chouette comme tout.




Cela faisait longtemps que je n’avais pas mis la main sur un recueil de poésie. Et que ça fait du bien !! C’est un genre qui a tellement peu d’attraction aujourd’hui, alors que c’est clairement une manière d’expression singulière qui a marqué toute l’histoire de la création humaine, avant même l’histoire de la littérature en tant que telle. Et la poésie contemporaine a une liberté de ton, de forme et d’abstraction qui marque souvent son temps, autant que son auteur.
Mais là en plus, c’est un petit pédé qui écrit, alors ça a tout pour me plaire. Et je suis assez fan, car il aime éhontément les mots, leurs sens, leurs sons, il jette tout ça avec talent et créativité, mais aussi une grande sensibilité, ou parfois une crudité très sexuelle. J’ai beaucoup aimé le rythme de ses stances très libres, mais souvent avec des vers courts et percutants, et une forme qui peut rappeler le haïku (que j’aime tant).
Je vous ai fait une petite sélection qui représente je pense assez bien le recueil, et le style de son auteur. Il y a celui-ci qui m’a plongé dans mes années de vingtaine parisiennes, je ne sais pas pourquoi. Enfin si, il suffit de lire. ^^
CONSOLATIONS
des oranges des lumières
du ciel le dimanche soir
au crépuscule surgissent
les consolations éphémères
comme les averses subreptices
sous les nuages gris
de faux-semblants
ce sont les gorgées sirupeuses
et tanniques de vin rouge
les embrassades musclées
trempées de réconfort
et les regards discrets
des garçons pétris de noires
intentions
elles appellent
au coin des jougs
réveillent
dans leur soupirs soulagés
les illusions de sexes
turgescents
pansent les désirs
convalescents
on baisera un autre jour
Il y a de belles évocations de cul, mais surtout de chouettes métaphores et des allitérations, des combinaisons de mots très euphoniques qui font vraiment mouche pour moi. J’aime aussi beaucoup la construction du poème ci-dessous avec les quatre verbes : palpiter, crépiter, surgir, vibrer. Mais aussi la progression dans cette narration brève et intense, et ses images très lyriques et « brillantes ».
VIBRATIONS
laissons palpiter
sur nos bas-ventres dilatés
aux terminaisons cruciformes
le cœur d’une comète et
les nids de mille libellules
laissons crépiter
dans nos têtes échaudées
des ballons de baudruche
le charbon noir des cheminées et
des caresses étincelantes
laissons surgir
de nos sexes rouges
sous les pantalons
des poèmes d’un jet et
des cris de joies impurs
laissons vibrer sur le champ
des poils pubiens en feu
nos amours incandescentes
Là, c’est plus simple et mécanique, mais j’adore cette concision, et ce glissement sémantique juste en changeant une lettre ou un phonème. Encore des allitérations, et des variations subtiles sur un même thème qui viennent raconter une histoire avec une scansion et un rythme particulier. Et cette fin précipitée vers l’abîme des verbes et du stupre combinés…
DES MOTS D’AMOUR
des mots durs
des mots doux
des mots crus
des mots courts
des mots sûrs
des mots sourds
des mots fous
des mots flous
des mots mûrs
des mots mous
des mots lus
des mots lourds
des mots purs
des mots pour
te déshabiller
t’admirer
te lécher
te sucer
t’avaler
te baiser
te recracher
t’enculer
te faire jouir
t’aimer
de tous les mots
J’ai adoré celui-ci car les poèmes me faisaient déjà pas mal penser à la littérature de Dustan de mes jeunes et vertes années. Et ci-dessous, c’est je mange un œuf de Nicolas Pages. Ce roman de 1999 m’a bouleversé à ce moment-là, et le roman Nicolas Pages de Guillaume Dustan de la même année, sera encore une occasion de marquer pour moi toute une époque, MON époque. ^^ Les poèmes de Bardou évoquent très directement des plans culs comme des amourettes ou des choses plus sérieuses, mais aussi des prises de drogue, sans doute du chemsex et des teufs à n’en plus finir. Le texte suivant est de tout cela, avec un brin d’écriture automatique et intuitive que me plait, car j’ai l’impression de la comprendre au-delà de la surface des choses. En tout cas, elle me parle au-delà de la simple littérature.
LA MACHINE À FÊTER
un verre sortir clubber une bière deux verres taper danser des basses une clé de ké un soft danser trois verres de l’eau draguer cachets darkroom danger mâcher choper deux bières une trace de trois danser sniffer parler du gé vomir pochons mourir mater des lèvres manger défonce lécher de l’eau taper réponses pisser chanter patrick cowley baiser des mains des flashs oublier quatre heures cinq bières poppers du èl triper danser fumer ployer six mecs s’aimer s’en foutre pleurer pisser de l’eau sucer se dessécher philosopher rire déblatérer taper beyoncé danser chier rentrer gober xanax lexo sexter jouir dormir crever sept heures câlins rêver ne plus penser recommencer un verre sortir une bière un gin taper cachets danser choper baiser aimer vomir pleurer mourir de rire rentrer dormir
la machine à fêter ne s’arrête jamais
On peut aussi y découvrir ce poème troublant sur le consentement, et c’est là où la poésie a cette force singulière qui fait que quelques mots suffisent pour exprimer tout un univers de sentiments, de traumatismes et de subtiles émotions.
ZONE GRISE
ton sexe est là
là où il ne faut pas
pas de faux pas
pourtant ton sexe
est là
malgré les non
criés trois fois
criés trop froids
ne faute pas
contre moi
ne frotte pas
quand je dis
non ton nom
trois fois
crié effroi
ta bite est chaude
mon sang est froid
ne me réchauffe pas
quand je dis
non trois fois
dans la zone grise
tu te déploies
je me débats
dégrisé émois
déguisé et moi
plié je ploie
j’avais dit non
trois fois
sans protection
sans moi
si je t’en veux
parfois
Il se trouve que Florian Bardou vient juste de sortir un second troisième ouvrage, donc il faut que je regarde ça. ^^

Je me suis fait niquer en beauté avec la bande annonce et les trois millions d’entrées, je me suis dit que ça devait valoir le coup d’œil au moins. Je n’ai pas pensé à lire les critiques, et j’ai au moins été rassuré de voir que je ne suis pas le seul à trouver ce film indigent. Pourtant j’y allais avec vachement d’entrain, et en me disant que j’allais au moins avoir deux comédiens que j’aime bien, Adèle Exarchopoulos et François Civil, dans une chouette histoire d’amour.
Bon… par quoi commencer ? Bah déjà c’est très très long, beaucoup trop long, le truc prend son temps, ce qui pourrait être une qualité, mais là c’est pour ne rien raconter de spécial. Le scénario tient sur un timbre poste, et le film paraît être un patchwork d’inspirations qui ne parvient jamais à se fixer sur un objectif ou un fil rouge. Donc déjà on a deux parties qui sont très distinctes, et la première partie qui ressemble à une introduction pour mieux comprendre la suite. Mais en fait non, la première partie dure mille ans, et elle raconte la genèse de cet « amour ouf » entre les deux héros, entre les années 80 et 90.
Alors le point positif c’est que les deux acteurs qui incarnent la petite Jackie et le petit Clotaire sont plutôt mignons et touchants, et pas trop mauvais (surtout lui). Mais tout le reste est terriblement raté et naze. Avec déjà un premier truc qui m’a énormément gêné. On montre le jeune Clotaire comme un voyou prolo qui va crescendo dans la violence et devient de plus en plus malfrat. Mais tout cela est illustré par un mélange de scènes de harcèlement où il insulte tout le monde, vole ou dégrade des trucs, et en même temps des images de grandes libertés et joie de vivre sous forme de s’accrocher à un train en marche ou conduire une mobylette sans casque.
On a vraiment toute cette mythologie des années 80, et le film développe un truc masculiniste et patriarcal complètement moisi. Et avec cela, le bullying est presque montré comme un truc cool, comme de conduire sans casque. En plus tout ça, les prolos n’ont vraiment pas le choix d’être des losers qui deviennent des loubards. Mais au moins ils sont cool, alors que les bourges sont ridicules et absolument pas enviables. Le sous-texte de tout le film est vraiment terriblement bancal et maladroit. Malgré tout, les décors et les costumes ou coiffures sont vraiment très bien « années 80 » et j’imagine que ce sera un truc un peu nostalgique pour certains, mais au-delà de ça, je ne vois aucun intérêt.
Et alors, ça dure, ça dure… Et ça ne fait que raconter deux petits ados qui tombent amoureux, et le gars qui devient de plus en plus racaille et violent. Bon ok, mais quoi d’autre ? Bah plein de trucs inutiles, avec grands renforts de musiques hyper pompiers, de zoom en avant, de zoom en arrière, et de scène de danse. Il y a presque un côté Danny Boyle mais sans le talent, juste une idée similaire mais mal fait et mal exécuté, avec des ficelles beaucoup trop grosses.
Clotaire déconne à fond, et finit par faire 10 ans de prison, et on se retrouve pour la seconde partie à sa sortie. Et là, on se dit que ça va peut-être partir sur un truc un peu violent et sur une thématique de revanche (il s’est fait avoir et a porté le chapeau pour un meurtre), mais même le côté Tarantino fait un four. Il y a un accident de voiture foutraque, et Jean-Pascal Zadi qui se retrouve le side-kick noir et faire valoir comique… En fait, c’est un film avec tous les codes des années 80, écrit comme à l’époque, et donc porteur de tous les stigmates de l’époque mais super bien assumés comme des regrets implicites ou une nostalgie chelou.
Et là encore, on a des scènes avec des plans ridicules… Dans l’église notamment avec Poelvoorde qui voit François Civil comme le tueur de son fils, ou lorsque Clotaire et Jackie se retrouve avec un travelling désopilant sur elle, ou encore le moment Top Gun avec des baisers torrides sur un coucher de soleil. C’est juste du mauvais cinéma, avec beaucoup trop de moyens ! Et c’est quoi cette histoire d’amour ? Mais on n’y croit pas !! C’est beaucoup moins fort que lors de la première partie. Et accrochez-vous, François Civil a écrit 457 mots avec un dictionnaire en prison qui lui font penser à Adèle Exarchopoulos, et ils sont sur un papier et il va les lui lire. Nan mais sérieux ????
Après je vois bien que ce sont de bons comédiens, mais ils sont très mal dirigés, et malgré quelques scènes sympas avec Alain Chabat ou Elodie Bouchez, bah c’est très mal écrit et c’est naze. La morale est absolument putride, et le film démarre plein de trucs sans jamais sérieusement s’y mettre.

C’est vraiment un des plus beaux endroits de la côté morbihannaise près de chez nous. C’est une petite pointe juste en face de l’Île de Groix, et avec son calvaire, son petit menhir, ou son phare, c’est vraiment la chouette carte postale. ^^ Et au coucher de soleil, bah ça tape vraiment bien !!



Et avec Djizeusse, ça a toujours un petit côté spirituel que je trouve très touchant et profond. Surtout lorsque le soleil couché révèle une telle palette de couleurs !



Bon sinon, Arya va bien, mais elle se plaint de ne pas avoir assez d’attention. Voilà ce que ça donne, hu hu hu. ^^

Je vous avais bien dit que j’irais faire un tour en forêt, et en effet les couleurs sont un peu dingues !!! Jaune, rouge, orange et toutes les nuances jusqu’aux feuilles mortes bien marronnasses. J’adore l’odeur de l’humus en formation, cela donne au sous-bois une curieuse odeur doucereuse qui sent la terre et les champignons. Tout ça c’est de la décomposition et de la pourriture bien sûr, mais c’est loin de puer la mort. ^^





Il se passe plein de trucs dans ces sols de forêt en automne avec une couche de plus en plus importante de feuilles mortes. Les bactéries dégradatrices de glucides décomposent les substances riches en glucides et les transforment en sucres (par exemple la cellulose, l’hémicellulose, les amidons). Les bactéries décompositrices de protéines et ammonifiantes dégradent les protéines en
acides aminés, en ammoniac et en ammonium. Les bactéries nitrifiantes oxydent l’ammonium en nitrite puis en nitrate. On parle alors d’un processus de nitrification. Les bactéries dénitrifiantes réduisent les oxydes d’azote en azote élémentaire dans un milieu anaérobie. Il s’agit alors d’un processus de dénitrification (du nitrate au nitrite, puis à l’oxyde nitreux et enfin à l’azote atmosphérique élémentaire). Les bactéries fixatrices d’azote fixent l’azote atmosphérique et le transforment en composés organiques. Les bactéries formatrices de méthane utilisent la formation de méthane comme source
d’énergie. Seule les archaebactéries (archées) disposent de cette capacité. Ces bactéries sont strictement anaérobies (par exemple dans les sols très compactés).
Après vous avez aussi des champignons bien sûr, mais aussi des vers, des acariens, des pseudoscorpions, des larves de diptères et coléoptères, bref tout ce petit monde qui se sert sur la bête, et qui contribuent à ce cycle de la nature.
J’avais adoré ce cours en sciences naturelles au collège qui avait consisté à analyser un bon sac de feuilles et d’humus d’une forêt. La prof était allée collecter tout ça le matin même (ça m’avait d’ailleurs épaté comme dévouement), et on avait passé deux heures avec des pinces et des petits outils, à analyser les bestioles, les feuilles, les strates d’humus, les niveaux et degrés de décomposition etc. On avait regardé plein de trucs au microscope, et on avait dessiné tous ces éléments dans le cadre du cours. On avait trouvé des centaines de bestioles différentes, et même deux pseudoscorpions dans la classe. C’est drôle mais je m’en rappelle comme si c’était hier, et j’avais été fasciné par ces fameuses bactéries minéralisatrices.
On a fini la journée par un petit coucher de soleil, bien moins flamboyant qu’hier car la lumière était très faiblarbe. Mais c’était tout de même bien joli. ^^

Il faisait absolument gris lorsque nous partîmes1 de Nantes, mais dès le golfe du Morbihan, la brume s’est dégagée et on a eu un très beau ciel bleu. La lumière d’automne était sublime, et j’ai hâte de découvrir la forêt avec ses feuilles colorées.
On a d’abord fait une balade au bord de mer pour reprendre un petit bol d’air océanique à Doëlan. Le soleil s’est vite couché, c’est la fin de l’année qui s’approche à grand pas. C’était un spectacle magnifique avec ce ciel sans nuage et des rayons bien dorés.







Avec comme toujours, l’Île de Groix qui n’est jamais loin, et qui se découpait parfaitement sur l’horizon, puisque nous n’en sommes qu’à quelques encâblures.

Et votre serviteur qui regarde ça avec un petit soupir de contentement. ^^
