Tous les ans, il y a des illuminations de la cathédrale, et j’expliquais l’année dernière que je regrettais de n’avoir vu que le troisième tableau d’une série. Eh bien, voilà, cette année on a vu le triptyque en entier !! Le spectacle s’appelle Kejadenn qui veut dire confluence en breton, et qui surfe sur la représentation du triskell et ses 3 branches qui évoquent 3 éléments : eau, feu et terre.
On a donc vu les trois volets avec d’abord une évocation de l’eau qui brode sur la thématique océanique de Quimper jusqu’à la Cornouaille et ses peintres impressionnistes.
Ensuite, c’était une sorte de conte, l’oiseau de feu, avec une histoire passablement surannée (l’oiseau se transforme en meuf, et le gars l’épouse et ils ont beaucoup d’enfants ^^ ). Mais c’est l’occasion d’un survol des continents et de versions intéressantes et créatives d’une cathédrale qui passe de jardin avec des hortensias à la Chine, l’Inde ou les Amériques.
Et après on a donc revu le volet de l’année dernière, qui rend hommage aux villes jumelées avec Quimper, et encore l’occasion d’un petit tour du globe. La version japonaise est particulièrement croquignolette avec ses néons.
C’est non seulement bien fichu, mais en plus c’est toujours poétique et parfaitement exécuté. Et ce n’est vraiment pas un pauvre truc de 5 minutes avec de la musique libre de droit, donc c’est à souligner. Après j’imagine qu’il le garde quelques années, mais ça vaut vraiment le coup d’œil.
La sortie traditionnelle de fin d’année pour profiter des éclairages nocturnes de Pont-Aven. Il pleuviotait et c’était dimanche soir après 20h, donc il n’y avait pas un chat, et c’était super agréable de s’y promener (ça peut être carrément blindé de touristes à certains moments).
Oh là, mais ce n’était pas du tout facile à traduire ce truc. Pour moi, c’est bêtement une coquille St Jacques1. Mais non, c’est un terme global qui serait plutôt pour nous la super-famille des pectinidés, soit grosso modo les St Jacques et les pétoncles.
Scallop me fait toujours sourire sur les menus, car j’ai l’impression de lire « salope » très mal orthographié ou dans une forme d’ancien français aux accents rabelaisiens si croquignolet parfois !! Mais qu’est-ce que je peux bien vous dire à ce sujet… Je cherche hein !!!?
Tiens, c’est fou mais pour moi évidemment c’est lié au pèlerinage de St Jacques de Compostelle et les chemins du même nom. Mais en cherchant un peu, apparemment on n’est pas certain du tout de l’histoire de ce truc avant le Moyen-Âge. Il n’est pas du tout dit que le petit Jacques de Zébédée (ce nom…) avait vraiment eu des accointances particulières avec ces dignes et succulentes pectinidés. Tout ça n’est peut-être qu’une invention beaucoup plus récente (mais tout de même moyenâgeuse) et parfaitement marketing pour promouvoir ce tourisme religieux. ^^
(J’aurais pu sauter ce mot au vu de l’indigence de cet article, mais vous me connaissez je suis trop toqué pour ça. Il faut respecter le processus !!!! ^^ )
Par pure habitude de le lire dans les menus de restaurants anglosaxons. ↩︎
Il y a presque vingt ans, j’écrivais un post sur ma « mythologie de l’enfance« , et régulièrement je fais le tour de ce patrimoine personnel très immatériel mais largement animiste et lié aux éléments bien tangibles de ces lieux de mon existence toute entière. Ma maman habitant aujourd’hui dans la maison de ma grand-mère, j’ai l’opportunité de voir et documenter régulièrement l’évolution de mes Terres Sacrées.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris de photos du Sanctuaire, dont je parlais déjà dans mon précédent article. Et donc j’en ai profité lors d’une promenade hier pour prendre quelques clichés de meilleure qualité. Ce truc est assez incroyable, et m’a toujours à la fois attiré et fait grandement flipper. C’était un peu une incarnation figée des Fraggle Rock et du décorum de Dark Crystal, grosses références de mon enfance. Il y avait une admiration du travail de sculpture et d’assemblage, et sans doute aussi de la monomanie de l’exécution sur une toute petite surface, mais aussi une vraie répulsion de certaines représentations, comme autant d’incantations à des esprits plus ou moins sympathiques.
On penserait immédiatement aujourd’hui au fameux Palais du Facteur Cheval, mais en plus petit et peut-être moins fascinant et « abouti ». Et c’est en essayant de gougler des mots-clefs afférents, que j’ai trouvé une vraie référence à cet endroit (que je connais vraiment depuis toujours, donc me concernant une quarantaine d’années). Voilà que cette adresse est listée à l’inventaire du patrimoine de l’Île de France, alors ce n’est pas du tout encore un monument historique, mais c’est assez intéressant pour l’inventorier et le référencer, ce qui est une très bonne idée à mon avis.
Et donc j’ai ainsi appris qu’il s’agissait du lieu de retraite d’un facteur également, un certain Georges Maillard (1932) qui a acquis le terrain en 1964, et habite là depuis 1972 (je ne sais pas s’il est encore en vie). Evidemment ils n’ont pas résisté à l’idée d’appeler cela le « jardin du facteur Maillard », sans doute en écho à celui de Cheval. J’imagine que c’est une sorte d’étape indispensable si jamais on veut ensuite conserver l’endroit, et ne pas le voir détruire par un promoteur (c’est ce qui arrive à toutes les parcelles qui se libèrent dans le coin). Comme n’importe quelle ville de banlieue parisienne, les mètres carrés constructibles sont rares et prisés.
Il y a maintenant un nombre d’œuvres assez impressionnants, avec aussi des éléments architecturaux qui viennent encore souligner l’aspect fantasmagorique de ce bestiaire vaudou contemporain. J’aimais bien ma version de l’enfance avec quelques personnages phares que je ne vois plus (notamment une vieille dame avec son fichu) et encore avec quelques bosquets qui donnaient un peu plus de vert à l’endroit (mais c’est sans doute aussi la touche hivernale qui fait cela). En tout cas, on peut imaginer l’effet que cela peut faire sur un enfant, qui matin et soir en revenant de l’école, passait devant, et sans que jamais on ne lui explique ce que c’était (c’était vraiment comme si c’était un truc tout à fait normal).
Et à côté, coule toujours la Viosne, et cela demeure un lieu magique pour moi.
Hier, il y avait un cygne solitaire qui m’a accompagné pendant une vingtaine de minutes dans mes pérégrinations. En cette fin 2024, ma mythologie tient encore bon la rampe ! ^^
*Edit du 27/12/2024* :
L’ami estèf a été plus opiniâtre que moi, et il a trouvé cet article génial qui évoque l’artiste. Il est malheureusement décédé en 2022, c’est super triste car si j’avais su tout cela, je serais allé le voir et j’aurais pu lui dire tout ce que ses œuvres m’ont apporté au fur et à mesure de mon enfance et adolescence.
Je remarque aussi qu’il est né en 1932 à Arronville, et ça m’a fait sourire car c’est la ville voisine de Berville, où j’ai vécu entre 7 et 21 ans, et dont j’ai pas mal parlé dans mes évocations du Vexin Français que j’aime tant. Il est décédé à Pontoise, sans doute à l’hôpital, hôpital où je suis né en 1976. Et il a donc vécu à Osny, à quelques pas de mes deux grands-parents comme on peut le voir sur ma carte des lieux de mon enfance.
Enfin, l’article évoque le fait qu’il a commencé à œuvrer en 1985 (j’ai 9 ans) avec des totems en bois, et c’est marrant car j’avais des souvenirs même plus tôt (comme je le sous-entendais plus haut), mais donc c’est juste mon imagination. Et en réalité, j’ai plutôt connu son travail lors de mon adolescence, qui, c’est vrai, a beaucoup eu lieu chez mes grands-parents et surtout ma grand-mère. Cela ne m’étonne pas, car on déforme beaucoup de choses et on en invente (ou sublime) aussi pas mal quand on se fie à ses seuls souvenirs d’enfance.
Je garde l’article lié en pdf pour assurer sa postérité (tant que je demeure en ligne en tout cas).
Et donc, les ouailles ont rejoint leurs familles pour célébrer la Nativité. Classiquement, Paris et sa région se sont vidées en direction de nos bonnes Provinces, et les pages grindères de nos campagnes regorgent d’étudiants qui tentent de résoudre leurs névroses chabroliennes en suçant local, et en espérant secrètement tomber sur le père d’un de leurs anciens bourreaux du collège.
J’ai également rejoint les pénates osnyssoises de mon Val d’Oise natal, et comme je remontais, une fois n’est pas coutume, en voiture, j’ai fait une halte à Chartres pour jeter un coup d’œil à sa très belle cathédrale gothique.
Noël oblige, la crèche était de sortie, mais pas encore, évidemment, le petit Jésus. ^^
J’ai ensuite pris le chemin des écoliers, et j’ai même fait un crochet pour rendre visite à mon oncle et ma tante dans l’Eure, avant d’atterrir chez môman. Là trônait fier comme Artaban et imperturbable sphinx : Obi-Wan.
Il est toujours aussi adorable et câlin malgré son petit air revêche de prime abord. C’est un chat miauleur de compétition qui tient de véritables conversations et qui module à la perfection le ton, la hauteur et l’intensité de ses assertions sonores. A n’en pas douter, il est le maître des lieux. ^^
Je ne vous avais jamais montré je crois mon petit alignement de menhirs maison ?? J’en suis très fier. Petit à petit, je rajoute des pierres qui me paraissent mériter de faire partie de cette construction élaborée sous le joli cèdre bleu pleureur.
Il m’en faudrait encore quelques uns, mais mon mari a suggéré qu’ensuite je passe à un cromlech. ^^
Et sinon pour finir ce petit week-end en beauté, un petit tour pouldusien à Bellangenet en fin de journée ?
Je n’ai jamais le plus magnifique des sapins de Noël, mais au moins cette année, grâce à MÔH, j’ai le plus GAY des anges qui trône à son sommet !!! MÔH est un artiste dont j’ai déjà une œuvre que j’adore, et qui est un chantre du Pixel Art. Il propose de très originales décorations de sapin de Noël, et je n’ai pas résisté à cet ange kinky pour agrémenter les classiques attributs de la saison.
Vous noterez la boule à facette et le père Noël glitter argenté pour aller avec le tout bien sûr. ^^
Oui c’est vraiment le typique ciel de décembre avec ses zébrures rougeoyantes et violettes, du froid et de la flotte, mais un soleil qui par miracle nous régale de quelques rayons de fin de journée, et percent juste pour mes photos. Ah ah, ça tombe bien. Mais ce n’est qu’un passage rapide en Bretagne pour mettre le chauffage en attendant les vraies vacances. Car je suis en vacances, mais comme je vais aller passer Noël dans le Val d’Oise, il faudra encore un peu de patience pour la fin de l’année dans le Finistère.
En attendant, c’était bien joli hier soir, même si je vous rassure ce n’était que 10 petites minutes où ça s’est allumé comme ça. Mais comme je suis évidemment le seul à sortir pour un coucher de soleil inexistant alors qu’il flotte et qu’il fait gris, bah j’étais dans une parfaite solitude pour mirer cette merveille bretonne.
On aurait pu croire que j’allais tout bêtement et candidement parler de chiroptères, comme ces petites pipistrelles adorables qui venaient nicher derrière mes volets quand j’étais minot. Elles étaient toutes mignonnes, et je leur donnais des bouts de pêches ou de brugnons l’été1. Cela m’a rendu les chauve-souris très sympathiques, malgré leur sombre réputation.
Mais non, le premier truc qui m’est venu, c’est cette bien nommée chanson du groupe Vive la Fête.
Chauve-souris (Vive la Fête)
Ah là là, que de souvenirs, d’images et de sensations de cette période !! Encore un truc qui date en gros d’il y a vingt ans, et qui était ma bande son de ces années. Merci la Belgique !!!
Et avec Vive la Fête c’est évidemment, Raphaël qui nous avait fait connaître le groupe via des potes à lui. C’était un collègue de boulot qui était très cool, et avec qui je m’entendais très bien. J’ai d’ailleurs très très couramment parlé de lui dans le blog, et il connaissait bien mes activités sur le net. C’était un gars très parisien, parfaitement gay-friendly et super à l’aise dans ses baskets.
Son acolyte du bureau c’était Benoît, et les deux se battaient tout le temps. C’était leur truc, un vrai truc bien mascu, mais c’était plus fort qu’eux. Et c’était marrant car ils étaient vraiment potes et comme cul et chemise, mais tout en étant très différents. C’était deux échalas, mais Raphaël était blond et extraverti autant que Benoît était brun et introverti. Raph était un vrai bourreau des cœurs qui déployait stratagèmes et techniques de drague hors pair, tout en étant pas une gravure de mode mais jouant à fond sur son charme et son bagout, tandis que Ben était d’une beauté si frappante que les meufs tombaient en pamoison juste à voir ses petits yeux bleus humides ourlés de grands cils noirs. Mais ce dernier était un grand timide, il n’abusait en rien de ses capacités innées, et je pense, n’en a jamais eu bien conscience.
Comme je l’ai souvent témoigné ici, j’ai narré quelques-unes de ces anecdotes de boulot, assez inutiles je le reconnais, de ces années. Mais j’ai aussi depuis beaucoup plus longtemps que le commun des mortels gardé des photos et des vidéos de plein de trucs tout aussi inutiles. Il y a vingt ans, les appareils photos argentiques étaient encore légion, et les appareils photos numériques très onéreux. Mais comme j’en ai parlé récemment, j’ai eu pas mal de ces webcams portatives bon marché qui proposaient une qualité exécrable mais avaient le mérite de capturer certains moments.
C’est comme cela que je me retrouve avec des disques durs qui ont miraculeusement survécu, et ces vidéos comme autant de daguerréotypes animés d’une époque… Et autant vous dire, des vidéos de 30 secondes en 176px de large, ça ne fait pas des miracles sur nos écrans d’aujourd’hui. Huhuhu.
Mais je trouve ça génial, car j’ai notamment gardé ces quelques séquences où les deux zigotos se mettaient à faire des démonstrations de kung-fu, en réalité chorégraphie hésitante de paons testostéronés qui faisaient la roue, en plein open-space. Et à l’époque, pas de smartphone, donc on ne me remarquait pas toujours avec mon mini-appareil qui ne ressemblait à rien, et dont on ne se doutait pas qu’il pouvait enregistrer des vidéos.
Vidéo de 2003
Ci-dessous, un autre souvenir qui me fait sourire, et où on peut voir qu’un ou deux ans plus tard, j’étais passé à un autre modèle et à 352px de large… C’est drôle aussi de s’entendre, et de revoir ces adorables types avec qui j’ai bossé pendant des années.
Vidéo de 2005
C’est la vie d’une chauve-souris à minuit, c’est la vie d’une chauve-souris à minuit !
A priori pourtant elles sont insectivores, mais je me rappelle qu’elles acceptaient nos offrandes sans difficultés. ↩︎