Hier, c’était tout calme… Pas une goutte de flotte non plus, ce qui était assez exceptionnel après ces jours d’une pluie incessante. Cela finit par être un peu stressant avec les inondations qui se mettent à devenir fréquentes un peu partout. Mais là c’était une atmosphère bien lavée et claire de toute pollution, et avec la fin de journée il y avait une teinte orangée très jolie sur tous les bâtiments du centre-ville.
Autant sur la cathédrale que le château des Ducs, la Tour LU ou les remparts du château… Et comme d’habitude dans le centre de Nantes, très peu de voitures, que des marcheurs, vélos et les transports en commun. ^^
C’est marrant je regardais par hasard mes archives d’il y a tout juste vingt ans, et je suis tombé sur un post qui citait le mot du jour. Et ça m’a tout attendri de relire ce moment où mes parents m’insupportaient déjà (mais ce ne serait pas des parents sinon), et ma maman avait récemment emménagé dans la maison de ma grand-mère, juste après le divorce d’avec mon père, mais cette maison était et demeure mon nid malgré tout. ^^
Dieu sait que c’est compliqué en ce moment avec ma maman, et je n’ai pas envie de m’en éloigner plus, mais… c’est compliqué.
Il y a vingt ans tout juste c’était aussi ce post fabulé et fantasmé de ma rencontre avec Freaky ou celui-ci qui m’avait valu bien des témoignages pour un phénomène dont on ne parlait étonnamment pas du tout !! Et à l’époque, ça se lâchait dans les commentaires, les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Nous étions la hype baby !!! ^^
Mes nids ont été aussi des lieux importants pour mon équilibre et mon épanouissement, j’en avais parlé déjà en 2004 avec cette vraie fixette sur mon petit onzième arrondissement. Sachant que j’ai réussi ensuite à transformer l’essai avec mon chérichou à Ménilmontant, puis Sentier en changeant carrément d’arrondissement (oouuuuuuh). Et puis Nantes depuis trois ans, où je me sens vraiment à la maison, même si la maison de Clohars-Carnoët a aussi ses atouts et est maintenant chargée de bons souvenirs et d’une bonne énergie nidificatrice. ^^
Je revois aussi cette page de mon journal de février 1998, il y a donc 27 ans, où je faisais des résumés par mois… C’était mon tout premier appartement à Paris !
Et cette phrase collector à propos de Thomas dont j’étais loin de m’être sorti de la tête et du cœur :
La continuité dans mon attitude envers lui : Je le hais pendant un temps, puis je l’aime à mourir ensuite. Mais c’est mieux qu’avant, je ne faisais que l’aimer.
(J’avais pris cette photo à Osny, à deux pas de chez ma maman, il y a quelques années, j’aime bien les pies. ^^ )
J’ai déjà pas mal parlé de Joan Cornellà qui est un artiste barcelonais génial.
Cela faisait longtemps que j’avais envie d’une de ses œuvres plastique qui reprend parfaitement l’état d’esprit vitriolé de ses dessins que j’adore (dont celui qui m’a permis d’illustrer le précédent article). Donc voilà l’œuvre I Hate Everyone qui mesure vingt centimètres de haut et dont le petit cœur rouge s’allume quand on lui touche la tête. Elle va particulièrement bien entre Marguerite Duras et Sailor Psychokwak !!!! ^^
Et en plus, Sookie approuve. Je crois qu’elle s’identifie au personnage. ^^
Voilà quinze jours que j’ai modifié ma manière de contribuer sur les réseaux sociaux. Bien sûr c’est lié à l’arrivée (de nouveau) de Trump à la Maison Blanche et l’implication d’à peu près toutes les plateformes dans son élection et la célébration de celle-ci. Et cela brosse large : d’Apple à Google, en passant par Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp), Amazon, Spotify et Twitter. Donc c’est au-delà même des réseaux sociaux, et c’est globalement l’ensemble des outils numériques utiles à la vie (sur les Internets) de tout un chacun, et gratuits en apparence (mais on le sait « si c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit »).
Ce n’est pas évident de quitter tout cela, et c’est à la fois pour des raisons pratiques, mais surtout parce que j’ai des habitudes très ancrées et que personne n’aime changer. Les réseaux sociaux sont des rites de fréquentation du quotidien, et me concernant une véritable assuétude pas toujours positive et rarement féconde, mais c’est aussi une source d’information, d’échanges conviviaux et de divertissements (et de bites) non négligeable.
J’ai peu à peu beaucoup limité mes interactions à des publications de photos, d’abord sur Instagram, puis dupliquées partout où je suis inscrit, et des liens vers des articles du blog, en plus de maigres échanges avec des pairs. La polarisation extrême des expressions et des opinions m’a fait me fermer peu à peu à tout débat en ligne, et je ne le vis pas plus mal depuis. Comme tout le monde, je me replie derrière les lignes de mon camp, et je vois les mêmes travers des deux côtés, mais je trouve ceux d’ici un peu plus acceptables évidemment. ^^
Donc depuis deux semaines, je ne publie plus sur Twitter, Facebook ou Instagram, mais je suis toujours inscrit, et je m’y connecte assez peu car j’ai simplement supprimé les applications mobiles pour Twitter et Facebook (j’ai conservé Instagram). Donc je garde des accès par navigateur old school ce qui limite naturellement et pratiquement mes occasions de me rendre dessus.
Facebook est tellement impraticable et inutile que cela ne me peine vraiment pas. Mais c’est un lieu où des membres de ma famille prenaient des nouvelles, il y a aussi le groupe de Clohars-Carnoët qui était assez pratique pour avoir des news de la maison, mais bon on peut imaginer à quoi ressemble ce genre de forum (full boomer imprécheune)… ^^ Et les liens vers mes articles de blog étaient de moins en moins montrés à mes contacts. Je garde le compte, mais je vais vraiment le faire mourir d’inanition.
Pour Twitter, je pensais que ça serait plus difficile, mais non. Il y a tout de même en face deux réseaux de choix qui sont une très bonne substitution : Bluesky et Mastodon. Le premier est un succédané de Twitter (fondé par Jack Dorsey, le co-fondateur de Twitter) et a l’air d’avoir remporté une première bataille du micro-blogging post-X. Et c’est vrai qu’on y retrouve nos marques, avec quelques éléments encourageants en termes de modération des échanges, mais aussi de maîtrise de ses contenus. En revanche, c’est une plateforme qui devra monétiser des choses pour s’en sortir un de ces quatre, mais pour le moment ils continuent leur stratégie « don’t be evil« . Ils remportent aussi la mise car ils réduisent les barrières à l’entrée, et ont une stratégie de conquête de nouveaux utilisateurs, donc rien de très nouveau dans le monde du marketing digital… J’y retrouve en tout cas absolument l’ensemble de ma communauté Twitter (et anciennement diariste), même si quelques irréductibles ne changent pas de bauge, ce qui est drôlement triste (pour moi).
Concernant Mastodon, c’est vraiment à l’image de ce blog sous WordPress. Mastodon est un système de micro-blogging ouvert et mutualisé. Donc il faut que quelqu’un ouvre un serveur Mastodon et le maintienne, exactement comme je maintiens mon propre blog ici. Mais ensuite, on est complètement libre et sans aucune contrainte marketing. Néanmoins inutile de dire que la barrière à l’entrée est assez importante car ce n’est pas une seule plateforme mais des milliers dans le monde entier, et que c’est encore un truc de geek un peu fou furieux. Moi je trouve ça plutôt simple et intuitif, mais bon je suis tellement dans la cible. Hu hu hu.
J’ai trouvé par hasard un serveur tenu par un chouette pédé de Seattle et c’est l’url qui m’a tapé dans l’œil : super-gay.co1 !! Eh bien aujourd’hui sur cette instance, il y a 68 personnes inscrites. C’est un peu comme si on était 68 auteurs sur un même blog, avec la même url en début d’adresse de blog. Mais à partir de notre instance, on peut suivre n’importe qui sur n’importe quelle instance. Il suffit de connaître son identifiant et son serveur, donc pour moi par exemple : « @matoo@super-gay.co« , un peu comme une adresse email en réalité. Je donne deux euros par mois à l’admin pour filer un coup de main sur les coûts d’hébergement, mais la plupart d’entre eux assument seuls ces charges.
Donc c’est plus compliqué qu’une seule plateforme uniforme, sur laquelle on peut chercher des gens. En revanche, si on pratique comme d’habitude de proche en proche, en allant piocher dans les conversations et les listes de « suivis/suiveurs » de ses potes, ça marche très bien. Et là, j’ai nourri une communauté qui se recoupe avec les autres, mais qui est également assez différente. On est sur beaucoup plus de nerds des Internets libres et open-source, mais aussi des altermondialistes, des queers à la pointe de la queeritude, des pirates de toutes les obédiences, et de militants de tout poil (et aux cheveux bleu et rose). Inutile de préciser que je m’y sens comme un poisson dans l’eau. Je retrouve un peu l’ambiance des débuts du net, avec énormément de contacts dans le monde entier. Je trouve ça très cool de convoler avec des pédés anglais, américains ou globalement anglophones, et de se lier comme cela numériquement comme j’avais pu le faire avec Yahoo! à la fin des années 902. ^^
Mais bon je comprends ceux qui trouvent ça trop relou et compliqué. Et j’aime cette barrière à l’entrée aussi élitiste soit-elle. En revanche, ça ne donne pas spécialement à ces plateformes le vent en poupe, alors que c’est un outil fantastique et complètement détaché de toute monétisation. ¯\_(ツ)_/¯
Donc depuis quinze jours, c’est photos et liens vers le blog depuis ces deux plateformes de micro-blogging. Bah ça va. J’ai survécu. Hu huhu. Et je dois constater que les statistiques du blog sont absolument exactement les mêmes, ce qui m’épate, mais c’est vraiment ça.
Whatsapp ne sera pas trop compliqué à remplacer par Signal sans doute. Je dois encore faire ma mue pour me détacher de Google, et comme ce sont des outils je peux là encore en geekant trouver des solutions acceptables3. Je crois que le plus difficile ce sera de ne plus consommer Instagram, car c’est une source de contenus qui me plaît et divertit beaucoup (Youtube aussi mais c’est un usage très très ponctuel pour moi).
En revanche, j’aime beaucoup voir les fameux « créateurs de contenus » justifier leur présence ici ou là avec la notion de « résistance de l’intérieur ». D’ailleurs ce n’est pas une notion complètement viciée, mais c’est juste que ce n’est pas du tout le sujet. Le truc c’est que les plateformes ont rendu captifs les créateurs de contenus qui en dépendent pour se faire voir et connaître du plus grand nombre, et réussir à gagner sa vie directement (pub) ou indirectement (vente de trucs). Et d’ailleurs moi aussi je suis, à ma manière, un de ces créateurs de contenus, puisque je vous dis que je poste des liens vers ici. ^^ En revanche, je n’en dépends pas financièrement, et je pense même qu’offrir ces contenus médiocres doit me coûter de l’argent à moi (les coûts permettant de maintenir ce blog en vie), c’est ce qui me permet d’avoir l’impudence de vous écrire ainsi en conservant une certaine intégrité et probité devant les Dieux des Internets. Et mon seul moteur reste donc mon orgueil démesuré. Ah ça mon hubris, il est toujours là, et bien en forme le bougre. Hu hu hu.
Et donc je ne jette pas la pierre à ces créateurs de contenus qui dépendent de telle ou telle plateforme. Mais quand elles rejoignent explicitement l’extrême droite et les LGTBphobies, cela pose sans doute quelque dilemme à l’ensemble des militant·e·s que je suis depuis tant d’années. En réalité, aucun « gros » compte n’a quitté de plateforme majeure, en se tirant certes une balle dans le pied, mais en étant conforme à son Credo.
Clément Viktorovitch, dont j’adore les live Twitch en podcast avec son Café Rhétorique qui propose des heures et des heures de déblatérations passionnantes sur des sujets politiques, en a parlé récemment lors d’un épisode explicite Faut-il quitter Twitter ? Et il explique clairement que ce n’est pas un crève cœur pour lui car ce n’est pas du tout un réseau avec une forte traction le concernant et donc ça ne le dessert pas trop de s’en séparer, mais il garde tous les autres qui sont tout autant complices de Trump (mais c’est vrai que Twitter est particulièrement vénéneux). Il explique aussi qu’un Mélenchon qui a 3 millions de followers ne peut absolument pas s’en passer, même s’il tente de trouver une justification.
Ce qui m’épate quand j’écoute tous les commentaires à ce sujet, y compris de la part de Clément Viktorovitch, c’est encore autre chose. Aucun d’eux n’a de recul sur leur propre succès sur ces réseaux, et la manière dont ils nourrissent et entretiennent la croissance de ces béhémots à la morale douteuse. Or ces plateformes cherchent plus d’utilisateurs, et le plus de temps passé possible pour collecter un maximum de données et de recettes publicitaires. Ainsi les algorithmes ont été conçus pour organiser et favoriser cette polarisation des opinions et les « clashs » car c’est très efficient pour atteindre leurs objectifs. Si en chemin, on détruit la démocratie, ce n’est qu’un effet de bord.
Après je n’essaie pas non plus de grossir le trait, et c’est également le talent de certains de ces hâbleurs des Internets qui est aussi à leur crédit4. Mais je suis persuadé que c’est également ce qui nourrit la polarisation la plus diamétrale qui est promue aux premiers rangs de ces réseaux. Et je regrette qu’on ne trouve pas plus d’autocritique de cet acabit, même si c’est compliqué de se dire que sa réussite sur les réseaux populaires actuels est la preuve ipso facto de son échec (au moins moral).
Récemment, j’ai été étonné d’une critique acerbe et un rien jusqu’au-boutiste de Mathieu Burgalassi, dont j’ai déjà parlé ici, et dont j’aime énormément les contenus, toujours finement réfléchis, structurés, argumentés et d’une grande probité intellectuelle. Il a créé une vidéo vraiment très importante pour critiquer un très gros compte Instagram avec une grande popularité : L’Esprit Critique.
Ces derniers publient des contenus qui ont eu beaucoup de succès sur les réseaux, et sont promus comme des outils pour mieux comprendre les méthodes de manipulation des politiques. Mais en réalité, Mathieu Burgalassi démontre assez rapidement et implacablement qu’il s’agit d’une campagne marketing pour vendre des formations. Et c’est vrai que ça n’a jamais été dit aussi clairement, même s’il n’y a pas non plus vraiment tromperie sur la marchandise. Mais c’est indéniablement un stratagème de vente, et c’était bien de le mettre en exergue. En revanche, alors qu’on comprend tout ça dans les trente premières minutes de la vidéo, le vidéaste continue à taper sur l’émission, et encore et encore pendant trente minutes de plus.
Et le reproche principal qui est fait c’est que ce sont des gens non engagés, non militants et qui se permettent de critiquer à droite, comme à gauche, et quand c’est à gauche c’est clairement vicié. Alors ce n’est pas faux, et c’est important de noter ce côté « centriste » et se voulant impartial, peut-être dans une simple volonté commerciale. Mais ce n’est pas un crime non plus, et je ne crois pas qu’ils ne se soient jamais fait passer pour des militants justement. Donc je trouve juste que c’est un peu fort de café, un peu agressif et très très énervé de sa part d’être aussi remonté5.
Mais dans le même temps, le (très gros) compte Instagram wikihowmuseum (dont j’ai posté déjà des mèmes ici) qui a toujours été tellement génial et drôle tire à boulets rouges sur le même Esprit Critique. Et je comprends le truc, mais je trouve qu’ils tapent trop fort… Est-ce que je suis trop veule alors ? Bah peut-être bien, en tout cas cela m’interroge.
Et donc cela m’a aussi fait réaliser que je suis évidemment plus à l’aise avec ces contenus, aussi polarisés soient-ils, parce qu’ils sont de ma paroisse. Et malgré tout, je lis encore beaucoup d’injonctions très radicales de militants, mais qui ne sont pas créateurs de contenus per se.
Et donc dans la même paroisse, j’ai ces gens qui disent que rester sur Twitter c’est être collabo, mais je continue à suivre sur des plateformes tout aussi méphitiques des créateurs de contenus de la même obédience, qui sont obligés de rester pour continuer à exister.
Piouuuuu, c’est compliqué la vie. Je continue à suivre le conseil de Joan Cornellà que j’ai posté en tête de l’article. ^^
Quelle meilleure définition de votre serviteur ? ^^ ↩︎
J’utilisais les « Yahoo! Profiles » qui étaient des sortes de pages de profil permettant de se connecter par affinités. ↩︎
Même si les grandes plateformes se sont retrouvées à financer aussi considérablement l’open-source, et en cela rendant essentiel leur implication et leurs usages déguisés. ↩︎
Et cela fonctionne à tous les niveaux et pour tout le monde. Les prolos et les cons ont leurs influenceurs et leurs médias aussi critiquables soit ils. Les gens plus intelligents, fins ou bobos ont aussi les leurs… ↩︎
Même si moi aussi les mecs de ScPo qui vendent des formations pour accéder à ScPo, ça me fait un peu vomir dans ma bouche. ↩︎
Je n’en avais pas entendu parler avant je crois… Mais il y a donc un iceberg gigantesque, le plus grand du monde, qui s’est détaché de la banquise en 1986, et qui fait son chemin à travers l’océan Austral. Il fait 3500 km2 le machin (80 km de long) et s’appelle A23a1 !!!
C’est fou car il est resté immobile pendant très longtemps, mais petit à petit il s’est délogé de la banquise, et se déplace plus librement.
Et là le hic, c’est qu’il va probablement rencontrer une île, et même si elle n’est pas habitée en permanence, il s’agit de l’île de Géorgie du Sud qui est un territoire essentiel pour énormément de bestioles du pôle sud. Bon, apparemment c’est un phénomène naturel, et ça arrive (mais ça pourrait arriver plus souvent avec le réchauffement climatique).
On aurait tout de même pu lui trouver un plus joli nom de baptême. ↩︎
La semaine a été assez dégueulasse à Nantes en termes de flotte. On a reçu des tonnes de pluie, et on sent que les remugles de la tempête Éowyn ne nous ont pas épargné. On est souvent touché de manière assez synchrone avec le sud de la Bretagne…
Il y a eu quelques minutes d’accalmie au coucher du soleil ce soir, et j’en ai profité pour immortaliser cela, mais on voit bien, malgré le bleu, que la grisaille va l’emporter. Et depuis une bonne heure là, c’est clairement la tempête Herminia, annoncée en Bretagne pour demain, qui arrive à grands pas. Il vente de folie là, et la flotte se démène de nouveau aux carreaux. Laissez-moi vous dire que je ne mets pas le nez dehors. ^^
Alexis Michalik, un peu comme Florian Zeller dans un genre différent, c’est vraiment un auteur de théâtre majeur dont les succès sont à chaque fois tonitruants, et aussi bien de la critique, que du public. Ses pièces se jouent depuis des années partout en France, et il y a quelques années c’est Edmond qui a été adapté pour le cinéma. Je ne déteste pas ce qu’il fait, mais je ne suis pas non plus le plus grand fan.
Ce qui m’ennuie à chaque fois c’est le côté sentiments un brin mièvres, des intrigues imbriquées qui perdent rapidement en crédibilité, et l’insistance sur des twists et révélations qui deviennent un peu abracadabrantesques à mon goût. Mais je reconnais toujours une très belle écriture, de chouettes mises en scène, et une plume énergique, imaginative et très alerte qui font des spectacles où on ne s’ennuie pas.
Dans Intra Muros, l’intrigue tourne autour d’un atelier théâtre montée dans une prison par un prof d’art dramatique sur le retour et une toute jeune assistante sociale. Seuls deux hommes se présentent à cet atelier, un jeune gars un peu espiègle et bavard, Kevin Garcia, et son acolyte de maison d’arrêt : un grand échalas, au visage fermé, plus âgé et mutique qui s’appelle Ange Bernardini. Avec l’aide d’une comédienne, qui est l’ex du prof, l’atelier va se tenir, et cela commence par des exercices de base de théâtre. Peu à peu, les exercices mènent à des explications sur la présence de chacun à cet atelier, et des liens inattendus entre eux.
La pièce est pour moi du Michalik pur jus, et donc avec les maladresses, selon moi, que j’ai indiquées. J’ai été encore dérangé par des intrigues et sous-intrigues trop nombreuses et alambiquées, et des personnages finalement peu crédibles. Mais il y a aussi les qualités que j’ai citées, avec une mise en scène (et en abîme) vraiment brillante et inventive, et un musicien sur scène (qui joue de la musique mais aussi des bruitages) qui ajoute une énergie géniale. J’ai adoré la manière de figurer les flash-backs des personnages, il suffit de quelques notes de musique, de bouger deux chaises et changer la lumière, et on est vraiment projeté en quelques secondes dans la scène. C’est vraiment la magie du théâtre dans son extraordinaire capacité à faire imaginer des choses très ambitieuses avec deux bouts de ficelle (bon, là il y avait un peu plus de moyens).
Mais vraiment l’immense qualité de ce spectacle nantais et de cette distribution locale, ce sont les trois comédiens et deux comédiennes (et le musicien tout aussi important et doué). Ils sont tous parfaits, mais comme j’ai rarement vu sur scène avec une excellence aussi homogène. J’ai été épaté, car ils sont justes, complètement possédés par leurs personnages, et ils passent d’un personnage à l’autre (chacun incarne un série de personnages dans les intrigues secondaires) en quelques secondes tout en changeant de vêtement et en se mouvant très rapidement d’un bout à l’autre de la scène. Cela donne aussi l’image d’une sacrée performance physique pour eux ! Je me suis rapidement beaucoup attaché aux personnages, grâce à ces comédiens et comédiennes fabuleux.
Il y avait bien des passages casse-gueule, où le texte est un peu sur le fil pour moi, mais ils s’en sortent tous très bien, que ce soit pour décrire un cheminement familial et social qui mène en prison, ou un parcours amoureux et passionnel ou bien une enfance en l’absence d’un père. Donc le petit problème pour moi reste cette complexité narrative un peu artificielle et la tendance terrible de l’auteur à ripoliner tout son théâtre de bons sentiments amélipoulinesques (on se sent vraiment contraint à l’émotion à certains moments, au risque d’être considéré comme un psychopathe le cas échéant).
La pièce m’a beaucoup intéressé également pour l’incursion même du théâtre dans le sujet. Il y a bien la mise en abîme des histoires racontées, et on ne sait plus trop à un moment si ce sont des flash-backs ou bien des exercices de théâtre où on exorcise ainsi son passé. Dès le début de la pièce d’ailleurs, qui est introduite par le prof de théâtre, il y a un petit jeu consistant à interpeler les spectateurs, et faire comprendre que la pièce, en réalité, a déjà commencé ! Et donc ensuite, on est consciemment au théâtre. Le jeu se poursuit très explicitement par la suite, et j’ai bien aimé qu’on puisse sérieusement questionner ce qui est montré là. Est-ce que c’était vraiment un récit factuel, ou bien une fiction de théâtre sublimée par des souvenirs ? Et donc mes reproches sont peut-être un peu gommés par ce petit tour de passe-passe. ^^
En tout cas, juste pour ce tour de force de jeu et d’implication des comédiens et comédiennes, pour cette mise en scène fascinante de virtuosité, et pour ce mystère résiduel autour de la notion de « théâtre » c’était une très très bonne pièce. ^^
J’aime bien cette carte qui projette une hausse du niveau des océans qui correspondrait à une théorique fonte de l’intégralité des glaciers et banquises du monde. Ce n’est pas pour demain malgré l’accélération importante de la disparition de nos glaciers de montagne, et certaines parties des pôles qui disparaissent maintenant tous les étés. On va d’abord voir des 30 à 50cm de hausse qui vont déjà avoir des conséquences extraordinairement cataclysmiques.
Mais si on devait imaginer les 70 mètres de hausse en modèle de fonte ultime, eh bien cela donne ça !! La Bretagne est une île centrée sur le massif armoricain, avec Rennes sur le continent ou sous la flotte (les finistériens vont adorer), et notre maison à Clohars est ENFIN vraiment au bord de mer !!!! ^^
La première fois que j’ai eu le résultat avec cette proposition hypothétique de composition de mes ancêtres (on a fait ça avec mon mari il y a 9 ans), j’ai été éberlué par cette incroyable capacité à relier ADN et généalogie. Parce que me concernant, vu que j’ai une hérédité assez traçable et plutôt bien distribuée chez mes grands-parents. Un grand-père maternel portugais, le paternel algérien, une grand-mère maternelle de Lorraine et des Vosges, l’autre d’Alsace et du nord de la France, et tout cela est parfaitement représenté dans la cartographie suivante, et les pourcentages « matchent » encore très bien cette réalité biologique.
Et lorsque les données sont assez renseignées et corrélées (qu’il y a assez de gens dont on connaît le patrimoine génétique et la localisation), on a même des proposition de régions. Et pour la France, bah ça marche carrément super bien !!
Idem pour l’Algérie, que l’on peut voir dans l’image en tête, puisque mon grand-père est de la région de Biskra. En revanche la région secondaire est une vraie découverte pour moi, car je n’imaginais pas avoir des origines aussi profondément saharienne. C’est follement exotique !! ^^
Carton plein de nouveau pour mes origines ibères, puisque mes arrières-grands-parents sont bien venus de l’Algarve (mon arrière-grand-père pendant la guerre de 14, et mon arrière-grand-mère qui l’a rejoint en 1919). En revanche, la généalogie me place de côté-là au même endroit pendant des générations (c’était un endroit carrément reculé à l’époque, et les gens ne bougeaient vraiment pas), donc je ne m’explique pas la provenance plus centrale.
Bon et après, ce qui est marrant ce sont toutes les petites singularités et bouts d’origine qui traînent en plus. L’Italie est tout de même une origine assez marquée, mais généalogiquement parlant, je ne vois absolument pas comment. Après on sait bien que plus on remonte dans les archives, et plus les chances de se tromper ou plutôt d’avoir des relations familiales mais non biologiques sont proche de 1. Les petits trucs comme la Sardaigne ou la Finlande sont peut-être des bugs, ou bien des marques trop faibles pour avoir une interprétation littérale en termes d’origines d’ancêtres, mais c’est toujours marrant à constater ! Les pouièmes de la péninsule arabique, j’imagine que c’est un classique du mix algérien pour les populations arabes évidemment.
L’autre utilité plus ou moins abstraite c’est le fait de matcher avec des gens, basé sur des bouts d’ADN en commun. J’ai beau avoir 1263 membres de la famille en plus avec ce service, je partage au mieux 0,43% d’ADN avec une petite petite petite petite cousine. Donc le système me trouve des ancêtres communs au temps des Celtes ou des Huns quoi. ^^
Mais il est drolatique de constater qu’ils ont tous des origines portugaises, algériennes ou françaises. Hu hu hu. J’avais aussi fait un test sur un autre site en espérant avoir des résultats plus fins ou d’autres matches, mais en réalité j’ai matché avec… ma cousine. Donc ok on avait beaucoup d’ADN en commun, mais ce n’était pas une grande découverte. Bon après, je ne me plains pas, car des personnes nées par dons de sperme se sont parfois retrouvées avec une immense fratrie répandue dans le monde entier !!
Ce que je trouve très beau dans ces tests, c’est que pour les origines françaises, on est « French & German« . Et on ne peut pas vraiment nous différencier génétiquement. On s’est trop mélangé, on a trop convolé dans l’histoire, il faut dire que nous avons Charlemagne comme référence commune aussi. Ça marque ! Pour des pays qui se sont faits tant de fois la guerre, bah on est lié comme jamais, et je trouve ça chouette. Rien que pour ça, on devrait se réunifier je trouve !!! ^^
Je voulais la voir cette pièce hein, je suis allé jusqu’à Moissy-Cramayel, dans le 77, pour cela !! Parce qu’une adaptation de la vie de Bambi sur les planches, je ne vois pas ce qui serait plus dans mes cordes. ^^ Bambi c’est Marie-Pierre Pruvot, qui est née en Algérie en 1935, et qui fut une des premières femmes trans de notre pays. Elle fut connue comme une meneuse de revue et danseuse de cabaret, mais elle a surtout été enseignante et autrice une bonne partie de sa vie.
La compagnie du théâtre de l’Estrade crée des œuvres qui sont autant de supports de médiation culturelle avec des lycéens, et donc c’est une démarche de fond assez différente des processus de création plus conventionnels. En revanche l’intérêt manifeste là est de proposer des opportunités de travaux avec des lycées de la région sur le sujet de la tolérance et plus globalement de la diversité sexuelle et de genre. Donc l’œuvre présentée est à la fois une proposition de la compagnie, mais aussi un outil de travail pédagogique, et la résultante des échanges avec les élèves, et aussi des interactions avec Marie-Pierre Pruvot.
L’idée c’était de reprendre le roman autobiographique de Bambi qui s’intitule « Marie parce que c’est joli », et qui rend compte chronologiquement des étapes importantes de la vie de l’artiste. Ainsi, on suit différentes saynètes qui nous montrent les moments charnières de sa vie, depuis son enfance, puis adolescence et vie adulte jusqu’à la transition de genre et au-delà avec notamment le passage au cabaret, chapitre après chapitre du livre. La mise en scène est très dynamique et enlevée, et j’ai aimé que ce soit si vivant et syncopé.
Le recours à des vidéos et des écrans secondaires sont aussi de chouettes ajouts qui aident à la compréhension, et donnent aussi beaucoup de peps à la mise en scène. Après je regrette un peu que l’écran déporté (qui était une bonne idée) ne soit que peu utilisé (très bien vu en revanche pour la scène du confessionnal), et devienne un peu un gadget. Mais on a aussi une musique très présente et tout cela rend le spectacle vraiment agréable et fluide.
La volonté est clairement de se concentrer sur la vie de Bambi, mais en la rendant la plus universelle possible. J’ai regretté justement que ça ne soit pas plus « daté » et « référencé », mais j’ai compris que c’était manifestement conçu de cette manière à dessein (on a pu discuter en fin de spectacle lors d’un « bord de scène »), un peu comme pour 120 BPM. De même on est sur une pièce un peu trop courte à mon goût, mais je crois que c’est une forme qui devait seoir à des adolescents, donc un peu taillée aussi pour cela.
Il y a 3 comédiens et 1 comédienne sur scène, cette dernière incarnant Bambi à tous les âges, et globalement j’ai bien aimé leurs performances. Les acteurs jouent plusieurs rôles à chaque époque de l’artiste, et il y a un mélange des genres qui est très bien senti, l’un des comédiens jouant notamment la maman de Bambi, et chacun pouvant porter des talons hauts ou du maquillage. On sent bien la volonté d’ouvrir les possibles et les chakras des spectateurs.
J’ai passé un bon moment, mais j’ai trouvé que c’était une œuvre un peu limitée par son format à destination des lycéens. C’est bête car cette qualité profonde et sincère de travailler le spectacle dans un cadre pédagogique a finalement, selon moi, oblitéré sa portée potentielle. Bien sûr l’initiative est géniale, et il faut absolument la soutenir. Mais je regrette que ce travail de base très riche et intéressant n’ait pas pu servir aussi à nourrir une œuvre avec un peu plus d’ampleur et d’ambitions.