Château de Fontainebleau (et musée)

Comme on devait être dans le 77 ce week-end, on en a profité pour visiter le château de Fontainebleau, qu’on ne connaissait pas. Autant je suis allé régulièrement en forêt de Fontainebleau, ce qui est une promenade assez commune pour les parigots, autant jamais je n’avais poussé jusqu’à ce fameux domaine impérial. Le chéri nous avait trouvé un hôtel avec une vue assez exceptionnelle, puisque voilà ce qu’on voyait de nos fenêtres.

Le château est connu pour son architecture qui reflète le passage de bien des propriétaires royaux, depuis François Ier jusqu’à Napoléon III en passant par Henri II, Henri IV, Louis XIV, et son double escalier monumental (made in Louis XIII). Il faisait un froid de canard et les étangs et bassins étaient tous gelés en surface.

La partie purement muséale du château est consacrée à Napoléon, et d’ailleurs on sent bien que la ville a surtout retenu son statut « impérial ». Le musée est très riche et très bien documenté pour suivre tout ce court et intense épisode de notre histoire de France.

Le reste du château permet de découvrir des collections assez folles de mobiliers et arts décoratifs de toutes les époques, mais on se retrouve aussi surtout face à des ensembles de style Second Empire qui sont juste affreux à mon goût. C’est surchargé, c’est surdécoré et doré. Clairement c’est comme si on avait donné à Nicolas Sarkozy carte blanche pour la déco et qu’il s’était lâché dans la boutique ROMEO. ^^

Bon donc, clairement le style impérial, c’est pas ma came… Mais il faut reconnaître l’inventivité et la créativité des artisans, horlogers, tapissiers1, peintres etc. Ce qui est assez cool dans le cadre de la visite c’est que l’atmosphère est très sombre, sans doute pour protéger les œuvres , mais cela donne aussi un cachet particulier aux salles qu’on visite dans une ambiance « à la bougie ».

Il reste tout de même quelques trucs que j’ai beaucoup aimés comme cette bibliothèque napoléonienne, une salle de bal Henri IV, ou cette sublime galerie François Ier tout en boiseries sculptées. Je suis un peu partagé sur la chapelle qui appelle en hurlant au baroque et en fait déjà un peu trop à mon goût, mais ça reste un chef d’œuvre d’ornementation et de décors très harmonieux.

  1. Bon j’aime bien les tapisseries, et il y en a des incroyables !! ↩︎

Affronter les frimas

Je suis tout seul cette semaine, Alex est en déplacement et ne revient que vendredi. On a une semaine bien frisquette à Nantes, et j’essaie de rester au chaud. Les chatounettes suivent le même principe, en me collant encore plus au train vu que je suis le seul humain de la maison pour quelques jours.

Arya alterne entre son canapé (que je ne présente plus) et son coussin « je m’écroule et je m’affale » qui est stratégiquement placé également devant un convecteur. Sookie préfère les couettes que j’ai disposées sur le canapé ou en supplément sur le lit pour les nuits fraîches.

On retrouve évidemment les deux styles très complémentaires et opposés des deux félines. Et pourtant ça ronronne des deux côtés comme un B52, mais Arya est à l’aise dans ses baskets en mode grunge et Sookie trône et juge, drapée dans sa dignité.

La nuit, je sers de ligne de démarcation du lit, donc j’ai Sookie à droite et Arya à Gauche, et je les sens contre moi de manière bien appuyée. C’est un peu comme dans cette vidéo là, avec la même impression de taille des bestioles. ^^

Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse (Musée Jacquemart-André)

La Galerie Borghèse de Rome est un musée très célèbre, et il doit sa remarquable collection à la famille Borghèse, qui a commencé avec le cardinal Scipione Borghese à partir de 1607. Ce dernier et d’autres membres ont ainsi pu accumuler des œuvres extraordinaires, et c’est une petite partie qui est visible en ce moment (une quarantaine de peintures) au musée Jacquemart-André. Sont donc représentées quelques œuvres emblématique de la Galerie Borghèse, et c’est une vraie chance d’en profiter dans un tel écrin et avec une telle « intimité ».

Il n’y a rien que j’aime plus dans la peinture classique et « conventionnelle » (parce que mon vrai truc c’est tout de même l’Expressionnisme et les débuts de l’abstraction) que les explorations picturales autour de la lumière, et donc les usages inconsidérés du clair-obscur. Donc de Caravage à Rembrandt en passant par notre de La Tour, je peux rester de longues minutes hypnotisé par certaines toiles. Et cela se reflète aussi dans mon attrait pour van Gogh et ses mangeurs de pommes de terre (et moins pour les tableaux les plus connus) qui est pour moi une référence extraordinaire dans ce domaine.

Donc j’ai beaucoup aimé ce « Loth et ses filles » de Giovanni Francesco Guerrieri, même si ma photo n’a pas du tout été bien prise. ^^ L’intensité des expressions des visages, et cette lumière crue qui vient souligner tout cela, c’est génial !!

Mais dans le domaine évidemment, le maître c’est Le Caravage, et il y avait un seul tableau mais qui est super connu, et j’étais très content d’enfin le rencontrer. J’ai toujours une pensée pour ce roman qui propose une fiction biographique du peintre mettant en valeur son homosexualité, sa vie trépidante et une existence qui sent le soufre pendant toute sa vie. Ce « Garçon avec un panier de fruits » est une de ses œuvres sulfureuses justement avec son amant1 comme modèle dans une pose et attitude très suggestives.

Cette Cène de Jacopo Bassano aussi m’a bien tapé dans l’œil pour l’énergie folle qui s’en dégage. Les personnages semblent bouger tant la tension de la situation est palpable, et on sent que c’est tout sauf un p’tit déj tranquille entre potes ! Détails marrants, le chien calme dans la lignée de JC représente la loyauté, et le chat à l’extrême droite sous Judas, tout le contraire évidemment. ^^

Bon et on tape dans la star de chez star avec ce Raphaël, sans doute aussi connu que la Joconde, la dame à la licorne. C’était vraiment chouette de pouvoir profiter d’aussi près d’un tel chef d’œuvre.

La figure mythologique de Sybille de Cumes par Le Dominiquin est sans doute un des tableaux dont la découverte là m’a le plus frappé. Il est tellement parfait, tellement bien exécuté et délicat, et ce visage est d’une troublante beauté.

Enfin, il y a ce portrait d’Antonello de Messine qui date de la fin du 15ème siècle et que je trouve absolument troublant (raison pour laquelle je vous l’ai collé en tête de l’article). Le visage est parfaitement peint avec une attitude incroyable, et un regard fascinant. On dirait un selfie d’aujourd’hui d’un quidam qui regarde la caméra, et ce flegme est fabuleux (sans parler de la manière dont il a rendu la texture du pourpoint en velours).

Et donc ce tableau d’Andrea Solario suivant est un de ceux qui ont particulièrement retenu mon attention. Autant je me moquais éhontément d’un Christ un peu raté dans la collection permanente du musée, autant celui-ci est extraordinaire selon moi. La construction du tableau, les personnages, et l’attitude du Christ avec sa carnation, son regard, ses lèvres, les traces sur son corps, il y a un truc très fort qui se dégage. C’est du très grand art. ^^

A voir à Paris, ou à Rome bien sûr !!

  1. Ou pas hein, ce n’est qu’une hypothèse historique. ↩︎

Musée Jacquemart-André (Paris)

En 25 ans de Paris, je n’étais jamais allé au musée Jacquemart-André, c’est fou non ? En tout cas, j’ai réparé cette lacune ce week-end, et j’en ressors plus qu’enchanté. C’est bien simple, je veux habiter là !! S’il vous plait, je voudrais juste que ce soit ma maison !!!

Parce que parfois on visite des châteaux sympas, mais voilà les baraques sont trop grandes, impossibles à chauffer, et puis le décor n’est pas toujours à mon goût, les collections ne me reviennent pas forcément, ou pire je trouve que c’est carrément moche. Mais là, purée de sa mère, sa race, mais c’est absolument grandiose. Et voilà, c’est une baraque de grand bourgeois du 19ème qui ont mis des millions dans un bâtiment à l’architecture néoclassique qui emprunte tout de même au savoir-faire des anciens. Mais surtout l’intérieur est fabuleusement beau. C’est aussi très riche et opulent, mais pas clinquant ni boursoufflé, non c’est simplement superbe de bout en bout.

Et ça m’a soufflé d’apprendre que les proprios ont légué ça, et qu’on a là un accrochage archéologique c’est à dire qu’il s’agit de l’habitation d’origine avec ses collections, sa « scénographie » et un vrai instantané de la fin du 19ème siècle. On retrouve tous les styles mélangés, aussi bien pour le mobilier, les objets décoratifs ou les peintures, mais à chaque fois avec une harmonie irréprochable, une finesse exquise et des accords qui sont, pour moi, le nombre d’Or du goût.

Bon si j’avais un truc à leur reprocher, c’est tout de même cela :

Parce que j’imagine que c’était des expressions de douleur et de tristesse qu’il fallait lire dans cette scène biblique ? Mais on n’a pas plutôt l’impression qu’ils se fendent la poire après une super bonne blague entre potes de déconne ?? ^^

Chienne de mort

Je parle assez régulièrement de Boules de fourrure, et même s’il ne poste pas très souvent, je suis à chaque fois épaté par son talent. Mais si cela fonctionne aussi bien, c’est aussi par la nature même de son travail de vétérinaire, qui fournit une matière incroyable. Et on est, comme je le suis, aussi admiratif de sa plume que bouleversé par la manière, précise, factuelle, chirurgicale, vitale, avec laquelle il évoque ces anecdotes de véto de campagne. Ce sont les interstices de ces récits qui troublent, par le supplément d’âme qui parcourt chacune de ses phrases.

Attention, c’est de l’écrit donc c’est moins graphique qu’un film ou qu’une photo, mais ce qu’il décrit est assez prosaïque et pourrait choquer mes lecteurices très sensibles à la souffrance animale. L’article est là.

Comme toi en fait ?

Je découvre, peut-être après tout le monde ^^ , cette série de planches absolument délicieusement désopilantes de Kalam, ça s’appelle Annyo, le mouton à 5 pattes. C’est drôlement sagace, opiniâtre tout en étant marrant (ou genre rire jaune et grinçant parfois), et ce strip là m’a bien fait sourire.

En plus, on peut produire ses propres planches avec un générateur qui propose de disposer ses personnages et ses phylactères à base de moutons, loups, bergers, chiens et autres. C’est très cool. ^^

Le chêne et le loup

Attention, grosse actualité pour ma Bretagne cloharsienne, le long de la Laïta, fleuve côtier dont je vous parle si souvent, entre Finistère et Morbihan. D’abord donc le plus bel arbre de France (2024) se trouve sur le site de l’Abbaye Saint Maurice à Clohars-Carnoët !!!

J’adore ce chêne qui a une forme très belle et majestueuse, et qui se trouve sur cette circonvolution de la Laïta qui ressemble à un gigantesque lac dont la surface se transforme considérablement au gré des marées. C’est pourquoi j’ai mis en tête d’article un des clichés de notre mariage qui figure ce chêne, et que nous tenions à avoir dans notre série de photos souvenirs.

Et sinon plus incroyable encore, il y a quelques jours on a vu un loup le long de la Laïta à Guidel (Morbihan), et le loup a traversé la Laïta et donc est maintenant rendu dans le Finistère du côté de Clohars-Carnoët ou Quimperlé. Il y a un excellent article qui explique tout cela sur le site d’une association « Groupe Loup Bretagne ».

Flâneries parisiennes

A chaque déplacement parisien, je retrouve mes habitudes de marche intense, et comme j’étais du côté de « quai de la Gare », c’est souvent plus pratique de traverser la Seine à pied (via un pont hein ^^ qui relie les gares d’Austerlitz et de Lyon) et de prendre le métro sur l’autre rive pour rejoindre le centre.

Donc j’ai traversé plusieurs fois le fleuve hier, et c’était agréable de retrouver ces errances pédestres avec de la musique dans les esgourdes, de nouveau anonymisé dans cette immensité à la fois surpeuplée et vide par endroit.

Paris et moi, seuls, la nuit.

Et plus tôt dans la journée, c’était plutôt vers Montparnasse avec une belle perspective *mondrianesque*.

La Velu.e, cabaret queer au Cirque Électrique

Quand B. m’a proposé de me faire découvrir un show queer que je ne connaissais pas, j’ai sauté sur l’occasion. Je n’ai plus trop la possibilité d’aller voir les Paillettes sur scène ou des shows à Paris, et on essaie autant que faire ce peut d’en profiter sur Nantes. Et donc j’ai expérimenté avec une grande joie cette Velu.e pour sa 23ème édition (si j’ai bien compris, cela existe depuis 2022) au Cirque Électrique (un chapiteau polyvalent à deux pas de la porte des Lilas).

On est dans un événement assez classique et qui mixe shows de drag, performances et burlesque, avec une pincée de tombola drôle et stupide et une présentation plein d’humour et de sass par Üghett. Les copines Loki et Fabisounours sont aussi de la partie et de l’organisation, ce qui était très cool de les revoir dans ce contexte (la dernière fois, c’était à notre soirée de départ de Paris il y a trois ans).

Le premier numéro était assez spectaculaire avec l’apparition d’une vraie créature qui a plus ou moins l’apparence d’une drag mais qui va au-delà du genre traditionnel. C’était très très cool avec un Pingo Speed qui se donne à fond et qui met un petit grain de folie très salutaire dans une performance corporelle assez saisissante. Il est revenu une seconde fois avec un autre accoutrement impressionnant et très architectural, tout en montrant son corps à chaque fois avec quelques codes du burlesque.

Il y avait aussi Charly Broutille qui est une artiste burlesque mais qui là a plutôt proposé un tour de chant très humoristique, tout en gardant ce truc de sassiness (que je traduirais par insolence, impertinence, espièglerie ce champs lexical là mais sans bien trouver le bon mot) que je trouve toujours irrésistible chez les effeuilleuses burlesque (et la mise en valeur de son corps était incroyable et géniale).

Ensuite, j’ai tout de suite pensé à nos performers drag King et Queer de Nantes avec Monsieur Confiture. C’est un personnage très attachant et énigmatique, et qui a une voix assez incroyable. Il a chanté avec beaucoup de talent, d’émotion et dans une mise en scène qui a véritablement uni toute l’audience dans une même vibration.

Et enfin, Veida Shimmy avec deux numéros de drag assez classique mais très bien exécutés.

Cela fait un bien fou de voir du spectacle vivant et aussi vivifiant, avec un public qui est très réactif, et soutient avec bienveillance et une sincère mansuétude ses coreligionnaires queer. J’aime bien que l’ensemble soit un peu bancal et parfois hésitant, ça ne rend l’ensemble que plus attachant et chouette. Bon bah maintenant je vais vouloir venir sur Paris pour voir les autres dates !! ^^