David Lynch

J’avais posté ce mème lors du premier confinement de l’épidémie de COVID, et c’est tellement l’image d’Épinal de Lynch…

C’est rare que je poste comme cela à propos du décès d’un artiste, mais c’était vraiment un type que j’admirais énormément, même si en l’occurrence c’était vraiment plutôt une idole de mon chéri. Et c’est sans doute lui qui est le plus touché, mais comme je vis avec, et que j’en subis cette délicieuse influence du quotidien, il a peu à peu renforcé mon admiration du cinéaste, et m’a aussi donné pas mal de clefs pour mieux comprendre son œuvre.

J’aimais beaucoup, comme pour Hitchcock, qu’on le voit en caméo ou dans des petits rôles dans certains films ou séries. En tête d’article, j’ai mis cette image de lui dans Dune (1984), où on le voit en réalité quelques secondes lorsqu’il communique avec les chenilles des moissonneuses sous attaque des vers d’Arrakis. ^^

Mais la vraie découverte de Lynch pour moi, c’est vraiment en 2007 lors de l’exposition « The Air is on Fire » à la Fondation Cartier. C’était un vrai tour d’horizon de tout le génie de l’homme, expliquant non seulement la facette la plus connue du réalisateur, mais aussi celle de l’artiste polyvalent qu’il était. Et quand on découvrait ses peintures, sculptures, dessins et créations vidéos, on accédait à tout un nouvel univers lynchien, ou plutôt une prolongation de celui qu’on appréhendait par ses films.

Bref, une pensée pour toi David !

Evidemment depuis hier c’est l’explosion des mèmes à propos de Lynch. Pour finir sur une note humoristique, voilà un détournement du Dune de 1984 qui m’a beaucoup fait rire. ^^

*Edit du même jour*

Alors ça c’est une drôle de coïncidence, je suis en train de me refaire la série Fringe que j’adore, et voilà qu’à l’épisode S03E10 (The Firefly) Walter Bishop a la remarque et action anodine suivante :

Huhuhu, le Dr Jacoby de l’Université du Washington avec ces lunettes là… Twin Peaks Easter egg!!

La conjuration des tech-oligarques

Dans son dernier discours (d’adieu) Joe Biden a été assez explicite sur le danger de la désinformation, et l’article de The Verge résume ses propos.

In his farewell message on Wednesday, Biden called back to warnings that President Dwight Eisenhower gave about the military-industrial complex causing a “disastrous rise of misplaced power.”
“Six decades later, I’m equally concerned about the potential rise of a tech industrial complex that could pose real dangers for our country as well,” Biden said. Despite praising US technology leadership for its innovation and ability to transform lives, Biden said he was concerned about “a dangerous concentration of power in the hands of a very few ultra-wealthy people,” warning that there could be alarming consequences “if their abuse of power is left unchecked.”

[…]

“Americans are being buried under an avalanche of misinformation and disinformation enabling the abuse of power,” Biden warned. “The free press is crumbling. Editors are disappearing. Social media is giving up on fact-checking. The truth is smothered by lies told for power and for profit.”

Biden warns nation about the rise of American tech oligarchs

La VF :

Dans son message d’adieu mercredi, Biden a rappelé les avertissements du président Dwight Eisenhower concernant le complexe militaro-industriel provoquant une « montée désastreuse d’un pouvoir mal placé ».
« Six décennies plus tard, je suis tout aussi préoccupé par la montée potentielle d’un complexe industriel technologique qui pourrait poser de réels dangers pour notre pays », a déclaré Biden. Tout en louant le leadership technologique américain pour son innovation et sa capacité à transformer des vies, Biden s’est dit inquiet d’une « dangereuse concentration du pouvoir entre les mains d’un très petit nombre de personnes ultra-riches », avertissant qu’il pourrait y avoir des conséquences alarmantes « si leur abus de pouvoir n’est pas contrôlé ».
[…]
« Les Américains sont ensevelis sous une avalanche de désinformation et de mésinformation permettant l’abus de pouvoir », a averti Biden. « La presse libre s’effondre. Les rédacteurs disparaissent. Les médias sociaux abandonnent la vérification des faits. La vérité est étouffée par des mensonges proférés pour le pouvoir et le profit. »

Aryadalisque

Je reposte des photos d’Arya sur son canapé, parce qu’elle nous refait à chaque fois des poses inédites qui me font mourir de LOL. Là c’était entre l’ado renfrogné, l’odalisque lascive et Kate Winslet dans Titanic. ^^

Bon sinon, hier, j’ai été touché par la Grâce en pleine conférence téléphonique dans un bocal au boulot. Hu hu hu.

Aristote et Phyllis

J’ai complètement oublié de parler de ce truc en bronze du musée Dobrée. Curieusement disposé entre des bondieuseries médiévales et le cœur d’Anne de Bretagne, il s’agit d’un aquamanile, autrement dit une petite réserve d’eau (et là en métal donc, avec un piti robinet tout mignon) pour se nettoyer les mains. Ils sont utiles dans un contexte religieux ou profane, mais là j’ose espérer qu’on est dans le profane. Hu hu hu.

Ce qui nous a surpris c’est quand on s’est rapproché pour comprendre le pourquoi du comment, et qu’on a découvert qu’il s’agissait d’une représentation d’Aristote et Phyllis. Il n’y avait pas plus d’information, donc nous en sommes restés là. Mais ça me turlupinait, donc j’ai gouglé le machin pour comprendre d’où venait cette histoire du philosophe Aristote qui joue au cheval pour une gente dame. Et nous voilà sur un nouveau vortex passionnant et vertigineux !!! Le lai d’Aristote !

Ce poème raconte comment Aristote faisait la leçon à Alexandre le Grand (qui était son célèbre disciple) parce qu’il s’était trop amouraché d’une femme indienne. Cette dernière pour jouer un tour au philosophe vient le voir en mode femme fatale, et il n’en fallait pas plus pour que Môssieur Aristote accepte de se prêter à ce petit jeu érotique équestre. La jeune femme humilie le philosophe devant Alexandre, et la conclusion c’est que Amour vainc tot, & tot vaincra / tant com li monde durera. Bref, Eros est très fort, et on peut tous être son jouet.

Déjà c’est marrant car beaucoup d’autres langues ont retenu le nom de la dame comme étant Phyllis, mais elle n’est en effet mentionnée dans le lai que comme une indienne. Et surtout on lit dans l’article, qu’il s’agirait d’une vieille histoire plutôt moyen-orientale qui a été adaptée à nos contrées, et dont on trouve les plus anciennes traces au 13ème siècle.

C’est très drôle aussi de voir les différentes avec la version allemande de cette même histoire, surtout quand on apprend l’origine du manuscrit : Des manuscrits du XIIIe siècle – dont le plus ancien du tout début du siècle, qui avait servi en 1695 à colmater les fuites des tuyaux de l’orgue du couvent de Benediktbeuren et ne fut retrouvé qu’en 1964-1965 lors de la restauration de l’instrument – utilisent également le thème mais avec des différences notables.

L’article, et plusieurs autres références sur les Internets, fait comprendre que cette thématique était très très populaire au moyen-âge, et il y a clairement une fixette sur cette « domination » féminine qui a dû faire couler de l’encre et faire s’échauffer les chantres de la masculinité toxique de toutes les époques. Mais pour qu’on trouve des exemplaires multiples de cet objet (sur Wikipédia c’est une pièce du MET), c’est que c’était sans doute de la grande série, et une représentation très commune. Mais pourquoiiiiii ?

Alors moi je dis : verra-t-on des moulins à poivre en forme de bite à Griveaux !! Non vous ne croyez pas que ça passera à la postérité1 ?? ^^

*Edit du 15/01/2025 :*

Suite au commentaire de Baptiste, ci-dessous, qui évoque la présence de l’objet dans une exposition actuellement au Louvre sur les « Figures du Fou », on peut en effet voir une mention avec des explications sur notre aquamanile en page 13. Quelle drôle de synchronicité !! ^^

  1. Franchement, il mériterait. ^^ ↩︎

Les cartes et Mercator

[Via Mastodon] encore un super contenu BD pour tout comprendre de la fameuse projection Mercator. Je connaissais bien les différentes projections et leurs avantages et inconvénients, mais j’ai appris des trucs sur les cartes d’autres pays et la redécouverte de Ptolémée (à la Renaissance, soit plus de 1000 ans plus tard) que je n’avais pas imaginé (je m’étais dit que ça avait juste dû marcher à son époque) !! ^^

Piles gallo-romaines

Bon, ok mon illustration n’est pas super pratique, mais je me suis dit que ça représentait bien la taille dingue de cette tour antique (près de 30 mètres de haut). Je suis tombé par hasard dessus, via un toot de Monumentum, ce site que j’adore et qui géolocalise les monuments historiques (chacun son hobby). Je suis leur compte Mastodon qui publie de manière totalement aléatoire des liens de pages de monuments toute la journée. Et parfois, comme là, ça retient mon attention et je sombre dans un vortex wikipédien.

Car je n’avais JAMAIS entendu parlé de ce patrimoine français très étonnant de ces « piles romaines« . Vous connaissiez vous ? Elles sont surtout dans le sud-ouest, mais on en recense tout de même une trentaine en France ! La pile de Cinq-MarsCinq-Mars-la-Pile en Indre-et-Loire) est particulièrement bien conservée et impressionnante, et je reste fasciné par ces constructions pleines, qui avaient été assez bien fichues pour durer deux mille ans, qui ont apparemment une fonction plutôt funéraire.

Du Rothko céleste

J’ai oublié de vous montrer ce coucher de soleil assez moche, mais qui m’a bien plu car il y a une séparation nette entre la couche bleue du ciel, et celles orangées en dégradé qui sont aussi en bandes (organisées). ^^

Voilà c’est fait.

Bon histoire de ne pas vous faire trop perdre votre temps, je vous propose aussi Arya sur son canapé. ^^

Bon et pour me rattraper finalement, vous pouvez aussi lire ce compte-rendu édifiant de la manière dont Mark Zuckerberg parle de ses récents changements de politique de modération de Meta lors d’une interview très consensuelle. Dans un autre registre tout aussi dingo, je découvre ce stratagème très habile consistant à signaler des contenus plagiés (faussement) pour faire disparaître des résultats Google des articles gênants.

Musée Dobrée de Nantes

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer le musée parce que, par le plus grand des hasards, nous habitons à deux minutes à pied de ce magnifique endroit. Et donc je passe devant très couramment. Mais il était déjà en travaux depuis quelques années quand nous avons déménagé à Nantes, et il a réouvert en milieu d’année dernière. Je l’avais déjà visité avec l’ado nantais dont je vous ai déjà parlé, mais là j’y suis retourné avec le mari pour lui montrer aussi le lieu.

Et comme on avait vu la promotion pour l’ouverture du cabinet d’Arts graphiques avec l’exposition de plusieurs estampes d’Albrecht Dürer, on s’est dit que ça devait valoir le coup d’œil.

Le musée en lui-même se compose de plusieurs bâtiments, mais on visite surtout le Palais de 1898 qui renferme toutes les collections de Thomas Dobrée, et les différents legs successifs, qui en font le musée que l’on voit et visite aujourd’hui. Il y a en face le Manoir de la Touche qui abritera les expositions temporaires, et qui date du 15ème. Le duc de Bretagne Jean V y est décédé en 1442. Tout l’endroit a été parfaitement rénové, et c’est une sacrée réussite, autant pour les jardins que les différents bâtiments.

C’est assez difficile de décrire ce que le musée présente puisque c’est vraiment basé sur des collections privées. Mais cela fonctionne bien car il y a un fond assez important pour avoir une sorte de démarche à la fois chronologique et thématique. Mais en réalité, on a vite l’impression de visiter des dizaines de cabinets de curiosités qui vous invitent à passer d’un monde à l’autre, d’une civilisation à l’autre, en brossant des époques, des pratiques artistiques ou des accumulations d’objets diverses et variées, comme autant de trésors et témoignages. Et vraiment il y a à boire et à manger !!

On va donc trouver au sous-sol toute la partie archéologique et préhistorique, mais aussi antique de la région. Et tout est très bien présenté, contextualisé et illustré. Cela permet de découvrir le riche patrimoine nantais et local en la matière, et c’est toujours drôle de voir des bouts de dieux romains appartenant à des temples qui étaient consacrés en plein Condevincum (le nom de Nantes à l’époque gallo-romaine). Il y a aussi cette stèle géniale qui est la tombe d’Argiotalus qui est mort dans les années 30 à Worms en Allemagne (c’est un moulage de la stèle en question qui est en Allemagne).

Aux étages supérieurs, on a ce mélange avec une progression chronologique mais aussi des pièces plus thématiques. Mais on retrouve d’abord beaucoup d’éléments médiévaux et religieux d’une grande valeur. Et toujours un très bon parcours muséographique avec toutes les explications qu’il faut. On est vraiment sur un travail muséologique moderne avec des excellents supports pédagogiques, mais pas trop non plus. C’est à dire qu’on peut flâner et profiter des pièces, avoir deux trois repères historiques ou artistiques, et puis les cartels vont détailler les chronologies ou mettre l’accent sur tel ou tel événement ou pratique. Il n’y a pas trop à lire de prime abord, mais on a mille manière de creuser ou d’aller plus loin si l’envie nous en prend.

J’ai flashé sur ce reliquaire magnifique avec ses incroyables émaux.

Mais bien sûr, un des fleurons du musée c’est l’écrin du cœur d’Anne de Bretagne, si on devait encore apporter la preuve de la bretonnitude des nantais… Hu hu hu. ^^

Le cabinet d’Arts graphique n’est pas très loin, et on a pu profiter du premier accrochage d’une série d’estampes de Dürer. Sachant que les conditions de conservation font qu’on ne pourra les voir que pendant trois mois, il y aura une autre série en alternance dans quelques temps. Albrecht Dürer est LE grand maître de la gravure, et il faut avouer qu’il savait bien manier son burin le bougre !! ^^ Les détails des gravures ou eaux-fortes sont extraordinaires, et j’ai aimé comme chaque cartel indiquait qu’il s’agissait d’un thème obscur, d’une allégorie énigmatique, d’une inspiration mystérieuse etc. Bref, personne ne sait bien ce qu’il avait dans la tête, et je trouve ça vachement chouette.

Après le musée propose vraiment de tout comme je l’évoquais. On va trouver du mobilier de cabinet de curiosités, comme des collections d’armures et de casques, des pièces en verre Art Nouveau très contemporaine de Dobrée, ou encore des tas de petites collections d’objets à découvrir. J’aime beaucoup aussi toutes les pièces qui sont sous des caches qu’il faut soulever pour découvrir plein de petites choses secrètes. On a ainsi des bijoux de la famille Dobrée, des camées, des portraits miniatures, des éventails etc. J’adore cette manière d’apporter une découverte similaire à celle d’ouvrir un mini tiroir d’un cabinet de curiosités justement.

Tout en haut du musée, sous les toits, on a une partie que j’aime beaucoup avec carrément un tour du monde et des civilisations. Evidemment ce ne sont que quelques pièces parfois (ça dépend vraiment de ce qui a été collectionné…), mais elles renforcent encore le côté ultra global et « panculturel » de l’endroit. On a droit à quelques éléments d’Egypte ou de Grèce antique qui permet un regard très sympa si on n’a pas l’occasion d’aller au Louvre, dont ce sarcophage félin en bois avec ses vases canopes en albâtre à têtes de divinités égyptiennes.

Et puis ce sont des vitrines qui montrent quelques éléments du monde entier, et permettent de brosser des continents entiers avec la vision de l’époque « Compagnie des Indes ».

J’adore ce dernier élément qui est une pièce japonaise : un poids de ceinture de kimono. C’est exactement le genre de détail qu’il faut apprécier dans ce gigantesque cabinet de curiosités au milliers de possibilités, de rencontres improbables et inopinées, et qui permet le temps d’une visite d’abstraire l’espace et le temps.

Voyage

Il y a dix ans jour pour jour, j’étais encore sur l’Île de Pâques, et à ce jour c’est sans doute le voyage qui a le plus marqué mon existence. Depuis tout môme, j’ai été fasciné par cette île volcanique qui est minuscule (ça fait deux fois Belle-Île en surface) et solitaire, et surtout plus isolée et reculée que toute autre terre émergée1. Mais évidemment, la fascination c’est aussi et surtout pour les grandes sculptures basaltiques qui couvrent l’île, les moaï.

On sait aujourd’hui pas mal de choses sur ces statues, mais il reste tout de même une bonne part de mystères, et surtout beaucoup de théories ou conjectures sur la manière dont elles ont été sculptées, déplacées, érigées ou même leur place dans la société pascuane. J’avais donné pas mal d’explications sur mon article à ce sujet.

Il y a dix ans, j’étais là-bas, et j’en garde un souvenir très vif et ému.

  1. La pire étant tout de même l’île Tristan da Cunha. ↩︎

Bouquet

Je n’ai jamais réussi à garder une plante vivante chez moi, je suis vraiment nul nul nul. Mais quelle n’est pas ma surprise de constater que pour la toute première fois de ma vie, j’ai une orchidée qui repousse !!!!

Cela faisait trois ans, presque exactement, que les fleurs étaient tombées, et je gardais ça sans espoir, me disant que ça fait au moins de jolies feuilles et tiges. Je mettais de l’eau quand j’y pensais, donc très rarement, mais miracle !!! Et on va bien avoir 6 fleurs, donc c’est vraiment une belle prouesse.

Eh bien, cela me met en joie. ^^

(Y’a une saison des orchidées, c’est la saison ? laule)