Kind (Gentil/Genre)

Je me suis toujours demandé comment le mot « kind » en anglais pouvait avoir deux significations qui paraissent aussi éloignées l’une de l’autre. Et donc ça me fait sourire de voir ce mot avec ces deux acceptions, car sans contexte c’est en effet impossible de savoir de quoi on parle (ce qui arrive également couramment en Français évidemment).

Eh bien à priori, l’étymologie du mot anglais « kind » explique l’évolution de ses deux sens principaux: « genre/type » et « gentil/bienveillant ». Cela viendrait d’une racine commune, indo-européenne et germanique, liée à la famille, la naissance et la nature. « Kind » vient du vieil anglais gecynd ou cynd, signifiant « nature, race, génération », apparenté à cynn (famille, d’où le mot « kin ») et issu du proto-germanique kundjaz ou kinþiz (famille, race), lui-même dérivé d’une racine indo-européenne qui évoque l’idée d’engendrer, de naissance et de groupe familial.

Le sens premier de « kind » était celui de nature, race, famille, groupe, puis par extension catégorie, sorte, type. Ce sens s’est maintenu dans des expressions comme « a kind of » (une sorte de) ou « all kinds » (toutes sortes de) et dans des mots composés comme « mankind » (l’humanité).

L’adjectif « kind » a évolué à partir de la même racine, mais en passant par l’idée de naturel, inné, propre à sa famille. Au Moyen Âge, il a pris le sens de « qui agit comme on le ferait envers sa parenté », c’est-à-dire avec bienveillance et douceur (enfin bon, tout est relatif hein ^^ ). Vers 1300, ce sens s’est spécialisé pour désigner une personne « bienveillante, compatissante, pleine de tendresse », d’où le sens actuel de « gentil ».

Voilà pour le TIL1 du jour. ^^

  1. TIL = « Today I learnt » ou « Aujourd’hui j’Ai Appris » ↩︎

Des deux côtés de la Laïta

Bah oui, ça commence par le Finistère, où j’ai pu constater que le vert tendre printanier a laissé place à une forêt de Carnoët bien touffue et luxuriante. On voit bien que l’alternance pluie et soleil fait du bien à la nature, ça explose de pousses et de feuillage dru dans tous les coins des bois.

Et puis, lorsqu’on traverse la Laïta en allant vers le Morbihan et Le Fort-Bloqué, on a avec un peu de chance, comme hier soir, un chouette coucher de soleil. Un ciel immaculé, des températures estivales, pas un chat à l’horizon (juste quelques gravelots qui filent à la vitesse de la lumière avec leurs petites papattes), c’était merveilleux. Il y avait même un micro-menhir juste pour mon pétrobonheur. ^^

Après une journée de boulot, c’est toujours agréable de profiter de ça. Je mesure ma chance et mon privilège. ^^

Mission: Impossible – The Final Reckoning

Bon, normalement c’est le dernier, c’est tout de même la bonne chose à souligner. Huhuhu. J’ai presque trouvé ça moins bien que Moonfall c’est dire !! Et pourtant, je partais avec pas mal d’optimisme, même si la première partie (Dead Reckoning) me paraissait assez mal engagée, avec plein des qualités des films précédents qui tendaient à s’amenuiser dangereusement.

Parce que Mission: Impossible c’est une saga qui avait commencé gentiment avec des petits films d’action pas oufs, mais qui avait fini par me conquérir avec Rogue Nation (2015) et Fallout (2018). Et puis moi j’aime bien le gars Tom Cruise, j’adore qu’il fasse ses cascades et qu’on ait des plans très détaillés de son visage alors qu’il virevolte dans un avion vaguement harnaché. Ouai ça se respecte ! Mais surtout avec Rogue Nation et Fallout, on avait finalement renoué avec un James Bond de bonne facture (cascades, actions, complot mondial avec twist, un brin d’humour), servi par des comédiens attachants (toujours Simon Pegg et Ving Rhames) et proposant des scènes assez époustouflantes (Ethan Hunt débarque en parachute sur le toit de la verrière du Grand Palais pour s’incruster à une soirée ^^ ). Et ces deux films voyaient l’apport non négligeable d’une fabuleuse comédienne à présent très connue : Rebecca Ferguson.

Ce dernier film conclut la franchise en essayant de faire des tas de petits clins d’œil et caméos de comédiens (ça c’est le côté sympa), et même de remettre une sorte de fil rouge depuis le tout premier film (pourquoi pas). Mais là où le bât blesse c’est pour tout le reste. Les comédiens sont vieux et fatigués, complètement en décalage avec l’action, y compris Tom Cruise (mais qui au moins ne ment pas, ne se fait pas ravaler la face ou rajeunir numériquement). Et surtout mais que c’est mal écrit !!!!!

L’histoire est indigente, avec une énième vue anthropomorphique d’une « Entité » qui est une IA (évidemment) et qu’on cherche à tuer grâce à une pilule informatique empoisonnée. Et je vous le donne en mille, quand on l’emprisonne dans un dispositif de stockage 5D (bon ok ça existe), bah le truc s’illumine pour bien montrer qu’elle est « dedans »… Les dialogues sont vraiment le pire du pire d’un truc généré par IA justement. C’est ampoulé, emphatique et ça tchatche, ça tchatche, pire que dans un Woody Allen, pour ne dire que des banalités mais avec une gravité intergalactique, et avec une manie de réalisation dégueulasse consistant à faire une phrase avec trois mots par personnage, et la caméra passe d’un personnage à l’autre…

D’ailleurs c’était une avant-première, donc j’imagine plutôt avec des amateurs du genre, et les gens ont beaucoup ri pour des scènes qui n’étaient pas vraiment dédiées à ça. Parce que tous ces gens qui se prennent au sérieux pour raconter des conneries, au bout d’un moment ça ressemble presque à une parodie, et c’était au final un vrai « Hot Shots » des films d’action de Tom Cruise. Il y a aussi cette pauvre Pom Klementieff à qui on ne fait dire que des bouts de phrase en français dans des répliques caricaturales et bateau, ce qu’on ne fait pour aucun autre personnage (même gimmick que là). Et on lui répond bien sûr en Français également, avec un Tom Cruise incompréhensible, et un Simon Pegg qui est un peu plus convaincant.

Il faut juste sauver deux scènes grandioses : celle dans un sous-marin avec des décors extraordinaires et donc sous l’eau, et celle où Tom effectue des cascades dans un petit avion biplace absolument épatante. On a toujours aussi droit à des décors naturels splendides, là c’est en Afrique du Sud. Donc les scènes d’action restent potables, et le film ne déçoit pas à ce propos. Mais ça ne fait pas un bon film, et là en l’occurrence l’histoire de merde, les dialogues de merde, la réalisation épileptique et la fatigue générale des comédiens en font un mauvais film.

Bon sinon, est-ce qu’Angela Bassett va se mettre à vieillir un jour, parce que 66 ans et pas une ride, et évidemment toujours belle comme le jour ! ^^

Andor Saison 2

Il y avait un certaine pression sur cette saison, car la S1 avait été une sacrée découverte fin 2022. Alors que je ne voulais pas spécialement la regarder car j’étais échaudé par les séries Star Wars vraiment pas terribles, ou le fait d’avoir d’abord pensé que c’était un reboot des Ewoks1, bah ça s’est révélé un des meilleurs trucs de l’Univers Star Wars depuis Rogue One dont c’est le prequel2. J’étais presque un peu déçu de savoir que ce serait seulement une seconde et ultime saison. Mais le truc génial qui était aussi la beauté de Rogue One, c’est que l’on sait exactement comment ça se termine, et qu’il n’y a pas cette pression de showrunner à vouloir nous étirer des intrigues dans tous les sens ou tenir en haleine le spectateur. Tout le jeu réside dans l’écriture et comment nous allons y arriver à ce fameux début de film !

Comme dans la saison 1, nous avons plusieurs arcs qui sont assez distincts et auraient pu être des films en tant que tels. On retrouve aussi les différents protagonistes et avec autant d’intrigues parallèles que pour la S1. C’est sans doute aussi un peu la limite de la série et un des petits défauts. On met vraiment beaucoup de trop de temps à présenter les choses de manière tellement séparée que ça en devient difficile de faire le lien et de se remémorer correctement les péripéties des uns et des autres. On a ce qui se passe du côté du héros Cassian Andor (Diego Luna), on a du côté des fomenteurs de la Rebellion : Luthen Rael (Stellan Skarsgård) et Mon Mothma (Genevieve O’Reilly), et du côté des méchants : Syril Karn (Kyle Soller) et Dedra Meero (Denise Gough) du BSI (Bureau de Sécurité Impérial), et parfois même des intrigues secondaires nous séparent un peu plus les histoires avec un peu trop d’étanchéité à mon goût.

Et je vous dis tout de suite gros « hic » avant de passer à ce qui est très bon. Eh sur les 12 épisodes, qui se composent de 4 arcs narratifs de 3 épisodes le premier arc est à chier ! Mais c’est tellement naze, con et inintéressant que j’ai cru que j’allais arrêter de regarder la série. La mise en place est chiante, longue et ne fait RIEN avancer. En plus, elle se passe sur une une planète en bordure de la Galaxie et qui paraît être un grand champ de blé… Cela m’a beaucoup trop rappelé Rebel Moon de Snyder3, et donc j’ai eu très très peur.

Mais bien heureusement, le second arc démarre et c’est génial. Et ça ne cesse de s’améliorer avec plus de tension, plus d’actions et une histoire qui gagne en intérêt et densité. Ouf !!! La saison 2 commence 4 ans avant la bataille de Yavin (point d’orgue de Rogue One), et donc tous les trois épisodes on avance d’une année complète.

Le second arc voit les héros sur Coruscant avec un focus qui commence à se faire sur une planète très secondaire (Ghorman) dont on apprend qu’elle intéresse beaucoup l’Empire. La planète recèle des matières premières essentielles à l’Etoile de la Mort, mais l’extraction conduirait à détruire la planète. Pour arriver à leur fin, le BSI met en place une stratégie très « trumpiste et CNEWS » pour manipuler l’opinion : to weaponize galactic opinion. Il s’agit de faire passer les personnes de cette planète pour des terroristes afin de les envahir officiellement et surtout de les tuer tous avec l’accord implicite des citoyens de l’Empire.

Cassian est envoyé sur place, et c’est assez drôle de constater que la parabole qu’on avait déjà la S1 et le film Rogue One revient, donc on est vraiment sur l’Empire qui est le IIIe Reich. Mais donc ce qui est cocasse c’est que Ghorman c’est la France. Hu hu hu. On suit ainsi des rebelles de cette planète qui s’engage en « résistance » contre les occupants. Et comme ce sont presque tous les acteurs et actrices français que l’on fait parler avec un accent à couper au couteau, la parabole n’est vraiment pas difficile à incarner. Et en plus, alors que tous les autres peuples des galaxies parlent anglais, là les gens de Ghorman, qui sont spécialisés sur le tissage et la haute-couture (si si ), et sont assez hautains (hu hu hu), ne parlent qu’en un patois qui ressemble à du yaourt français vu par un américain. Le créateur de la série, Tony Gilroy, avait vu « Un Village Français » qu’il avait beaucoup aimé, et ça se voit. Mais c’est super bien fichu, donc ça fonctionne !

L’arc d’après tend encore plus toutes les intrigues. On sent le génocide approcher à grands pas, le Sénat Galactique devenir encore plus manipulé, et la Rébellion prend racine sur la lune Yavin IV. On retrouve aussi tous les personnages du film, y compris le génial androïde K-2SO. Mon Mothma fait un discours pour dénoncer le massacre sur Ghorman au Sénat, et elle s’enfuit grâce Cassian en gagnant la clandestinité.

Le dernier est surtout, comme la fin de Rogue One, une accélération des intrigues, puis on les ferme une par une. Les costumes et décors sont minutieusement reconstitués avec une transition presque parfaite entre les personnages de la série et du film. Mais surtout on retrouve bien l’esprit à la fois de Star Wars quand il est le meilleur (c’est à dire pour la Guerre des étoiles épisode 4), avec une écriture moderne et singulière concernant l’envers du décor qui était peu tout travaillé dans les films, même si le côté nazi des méchants transparaissait un peu. Là c’est encore plus fin avec des métaphores qui vont clairement flirter du côté de la droite américaine, mais qui seraient parfaitement cohérentes avec les politiques de Retailleau4.

Si seulement, Disney pouvait comprendre que c’est ça du bon Star Wars !!

  1. Oui j’ai confondu de prime abord Andor et Endor… ↩︎
  2. Et Rogue One est un de mes films préférés de l’univers Star Wars. ↩︎
  3. Qui est une catastrophe thermonucléaire globale de cinéma. ^^ ↩︎
  4. Par exemple hein. ^^ ↩︎

Pierre Lapointe à la Bouche d’air à Nantes

Cette fois Pierre Lapointe était accompagné de deux pianistes classiques qui jouaient en duo à quatre mains, et c’était assez épatant en termes de virtuosité tant musicale que « digitale ». Mais on a aussi eu du solo piano comme à son habitude, avec ce décor très simple mais super efficace d’une succession de boules de Noël argentées (en réalité des baudruches géantes) qui s’animent merveilleusement bien avec le dispositif lumineux.

Un show de Lapointe c’est autant pour son indéniable talent de conteur, sa voix sublime et son flegme adorable, que pour ses élucubrations entre deux chansons. On rit toujours beaucoup de ses blagues et remarques d’autodérision. Là j’étais surtout très heureux de voir cette tournée parce que son dernier album est une absolue merveille : Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé. Il n’y a rien à jeter sur ce disque, et je l’écoute toujours d’une seule traite, en ayant d’abord été pris par certaines chansons, puis découvrant à force de réécoutes d’autres facettes, et d’autres mélodies qui retiennent plus mon attention.

On est dans un album un peu concept, et il s’est inspiré de ses références de chansons francophones avec pas mal de gimmicks qui sonnent comme des standards des années 70. Les textes sont toujours aussi beaux, poétiques, neurasthéniques et lacrymaux évidemment. Mais je trouve qu’il a poussé le bouchon un cran plus loin dans une qualité et une authenticité qui touchent profondément l’auditeur.

L’accompagnement à quatre mains est splendide, et on se rend tout de suite compte qu’on a affaire à deux concertistes très talentueuses (Marie-Christine Poirier et Amélie Fortin1). Et le chanteur est toujours aussi juste dans son chant et son interprétation. J’aime bien le fait que ce soit parfois assez différent de l’enregistrement, car on a l’impression d’une performance un peu singulière. Mais avec une voix et un timbre parfaitement posés, et une émotion qu’on sent intègre et pulvérulente2.

Pierre Lapointe est finalement peu connu en France, et il le met souvent en exergue, car il est vrai que c’est un autre genre de célébrité au Canada francophone (il nous disait qu’il était malgré tout plus connu en France qu’au Canada anglophone). Il déplace des foules pour ses concerts au Québec, et c’est une immense star là-bas.

C’est vrai qu’ici ça restait un concert avec pas mal de têtes grises et un public que je qualifierais sans coup férir de 100% France Inter. Huhuhu. ^^ Mais donc, il continue son bonhomme de chemin, et la chance pour nous c’est bien évidemment d’en profiter dans une toute petite salle comme « La bouche d’air », et d’être à quelques rangs de lui.

Il a beaucoup joué de son dernier album pour mon plus grand bonheur, mais nous avons aussi eu droit à tous ses standards, de ces chansons qu’il se doit un peu de chanter à un public de longue date qui n’attend que cela. Le public s’est d’ailleurs mis debout à plusieurs reprises, et manifestement Pierre Lapointe était en terrain conquis.

Grosse surprise pour la fin, puisqu’il a proposé de revenir quelques minutes après la dernière chanson pour un « Q&A » avec le public et ses deux pianistes invitées. C’était surtout des gens qui avaient envie de parler d’eux qui se sont exprimés, mais c’est toujours génial d’avoir un artiste qu’on aime bien comme cela très détendu et qui a envie de tailler le bout de gras avec son public. Vivement la prochaine fois !!!

  1. Les québécois ont décidément les noms les plus Français que les Français de France !! On dirait des personnages et villes de Pokémons. ^^ ↩︎
  2. POURQUOI PAS ? ^^ ↩︎

Seconde rare observation de paréidolie de narval à Nantes

Attention, c’est très sérieux, vous savez que ce qui touche au narval est extrêmement crucial pour moi !! ^^ J’avais en 2022 été le témoin opportun d’une rare paréidolie de narval dans les rues adjacentes à l’église Notre-Dame-de-Bon-Port. Il s’agissait sans doute à la base des restes humides d’un pipi des rues sauvage par une espèce autochtone (sans doute un homo pseudosapiens aparuresis1), mais le résultat était sans conteste un narval, même si la nageoire caudale convexe typique était absente. Mais la défense du Monodon monoceros reste un marqueur assez certain pour affirmer cette attribution.

Et voilà qu’hier soir, dans une rue proche, je tombe sur un autre spécimen !!! C’est fou non ? Comme on peut l’observer sur ce cliché, on a cette fois une jolie nageoire caudale convexe bien elliptique, et même si la défense commence à s’effacer, son emprunte stratigraphique prouve le lien et la continuité sur l’ensemble de la marque asphaltique.

Il s’agit donc à présent de noter que nous sommes sans doute en présence d’une zone de reproduction exceptionnelle de paréidolies de narvals. La zone en question se doit d’être protégée, et il faudra peut-être encourager les homo pseudosapiens aparuresis à servir de catalyseurs à ces extraordinaires et rarissimes résurgences d’illusions de narvals nocturnes.

Et sinon rien à voir, mais il était joli aussi le coucher de soleil d’avant-hier et j’ai oublié de le poster, alors je vous le colle ici. ^^

  1. En opposé à ce que j’évoquais là. Hu huhu. ↩︎

Hypnocratie (quoi le feuque !!)

Allez, continuons de nous esbaudir sur les joyeusetés de notre monde avec cette vidéo qui explique de manière passionnante comment un philosophe italien, Andrea Colamedici, a créé un auteur et lui a fait publier un bouquin qui a édifié tous les commentateurs. « Hypnocratie » de Jianwei Xun a passionné plein de gens dans la manière extraordinairement pertinente et opiniâtre de décrire d’un point de vue philosophicosociologique les méthodes et techniques avec lesquelles l’opinion est façonnée et les fascistes arrivent en ce moment au pouvoir. Un auteur créé avec de l’IA pour un bouquin écrit avec de l’IA, pour dénoncer les oligarques qui manipulent les peuples avec de l’IA, ces mêmes peuples bientôt remplacés par de l’IA, mais qui utilisent aussi l’IA (pour faire des portraits Ghibli). ^^