C’est la fin, c’est le début

Mon dernier jour de transhumance Rennes-Nantes régulière du matin… J’ai continué à prendre quelques clichés ce matin avec d’épaisses couches de brume sur un joli soleil levant. C’était bien joli. ^^

Grosse journée, plein de gens, encore des réunions, des passations, quelques échanges cordiaux et sympathiques, beaucoup de vœux de bonne continuation.

Dernier retour vers Rennes ce soir. Alors évidemment je mets plein de « derniers » très terminaux et funestes, mais j’ai conscience que tout cela est très relatif. Je reviendrai à Nantes bien sûr, mais là c’était un jour spécial. Et demain, ce sera également un jour spécial, plein de première fois, de nouvelles transhumances, et de commencements.

Je rigole tous les jours quand je rentre, car en sortant de la gare de Rennes je passe devant ces magasins.

Je m’imagine toujours à dire RELOU CONDUITE BONJOUR avec une grosse voix désagréable et acariâtre, et RICHOU VOYAGES BONJOUR avec une voix de grande hurlaaaaante. ^^

Dimanche en revanche

Ouai ça c’est ma tête, en ce dimanche, pendant que mon mari ahane, tousse et expectore moult miasmes sur le canapé, se remettant difficilement d’une infection carabinée de la sphère ORL (le truc du moment là, savant mélange de COVID, angine, laryngite et autres joyeusetés de l’Automne), moi je bosse là. Enfin j’aimerais bosser.

Parce que ce sont les derniers jours comme je vous ai dit, mais donc ma propension à procrastiner est à son zénith absolu. Et donc nous voilà en ce dimanche après-midi, et me voilà à bloguer car c’est urgent n’est-ce pas ? ^^

Bon et après, je m’y mets !!!

Mais laissez moi d’abord vous dire comme la journée était douce et agréable hier, malgré les frimas qui arrivent, et la lumière qui change, les rayons du soleil qui n’ont pas la même inclinaison, un truc un peu doré qui ne nous réchauffe plus autant. Le petit tour au centre-ville, à deux pas de la nouvelle maison, pour sentir un peu de cette nouvelle saison, et encore de la fin de l’été, avec des places publiques noires de monde, des gens qui se marient devant la mairie, qui dansent devant l’opéra et qui magasinent… Le ciel encore bleu, mais le fond de l’air un peu frisquet, on est sorti trop habillé, on retire des couches, et on va attraper froid. ^^

Je crois que le truc qui m’a tout de même fait du bien cette semaine, c’est cette condamnation qui, pour qu’elle arrive avec cette sévérité et outrecuidance, repose sur un dossier en béton, le truc tellement évident que même en étant le plus inféodé au pouvoir, on ne peut tout de même pas être à ce point dans un déni de justice. Les levers de boucliers conséquentes nous montrent bien nos ennemis, et c’est sans doute le traitement médiatique de ce jugement qui m’effraie le plus. Cette remise en question d’une justice indépendante, ce piétinement de l’état de droit et de l’égalité des citoyens face à la justice. C’est grave et dangereux.

Vidéo humoristique avec un détournement évidemment manifeste.

Bon sinon, car jirai jusqu’au bout de mes velléités de procrastinateur, ça m’a fait beaucoup rire ça.

Et puis ça aussi, dans un genre d’humour assez différent mais très geek évidemment. ^^

Bon allez, pas le choix hein… Pfff.

Derniers jours

Encore deux jours à Nantes, et c’est le changement de crèmerie. Au moins avec le déménagement, ça me refait goûter à de longues heures de transport en commun pour aller au boulot, donc je renoue avec cette funeste habitude. Car oui, ce n’est pas top. ^^

Mais bon, je le prends aussi comme une petite parenthèse parfois agréable où les paysages défilent et c’est joli. Et la Vilaine, contrairement à ce que son nom pourrait instiller, peut s’enorgueillir de quelques jolis spots entre Rennes et Nantes.

C’est aussi l’occasion de finir du taf, mais surtout de lire ou écouter des podcasts, ou simplement rêvasser en embrassant sa facette nihiliste et vacuiste1.

Je vous rassure, les couchers de soleil sont plutôt sympas du nouvel appartement, même si je les préfère dans la même direction 165 kilomètres plus loin.

Pour finir, j’ai trouvé une nouvelle activité pour mes futures balades en forêt !!! Apparemment on peut concevoir et produire des circuits imprimés à partir de quelques denrées de base et un peu de jugeotte. Allons inventer l’informatique post-effondrement civilisationnel !! ^^ (Ah oui on vient aussi de dépasser la septième « limite planétaire » sur neuf avec un niveau sublime d’acidifcation des océans.)

  1. Sympa comme mot non ? ^^ ↩︎

A closer look

Je mange souvent seul comme un pauvre malheureux au bureau le midi. Et j’ai pris l’habitude de regarder les intros de certains late shows américains. Depuis Trump, je trouve que c’est la manière la plus supportable d’avoir des nouvelles des USA sans avoir ensuite envie de se jeter par la fenêtre.

J’aime beaucoup Stephen Colbert du Late Show et Jon Stewart du Daily Show. Etrangement, je ne regarde pas Jimmy Fallon et son Tonight Show. J’ai une préférence marquée pour Seth Meyers et le Late Night. Sa pastille « A closer look » est carrément irrésistible. Ils déploient tous un humour et une dérision à la newyorkaise que j’adore, et on retrouve un savoir-faire et dire à l’américaine génial sur la forme, extrêmement drôle mais aussi d’une sagacité et d’une grande finesse dans les propos (ils ont tous une palanquée d’auteurs qui bossent en bande organisée). Je regarde aussi les intros de Jimmy Kimmel qui a l’originalité d’être le seul hôte d’un late show depuis Los Angeles, donc résolument côte ouest.

Evidemment ces bougres sont de gauche, en tout cas toute proportion gardée car la gauche américaine est une sorte d’oxymore, ce sont même des « ultra-gauche » sur l’échelle de Retailleau (bon ok, c’est pas difficile ça). Et alors que l’on voit un recul extraordinaire de l’état de droit aux USA, et que là on se demande carrément si la démocratie n’est pas en danger. Eh bien, ces émissions sont attaquées à leur tout. D’abord Stephen Colbert, qui présente l’émission la plus connue et regardée, a vu il y a quelques semaines son show annulé par CBS. Evidemment ça fait parler, ça bruit, ça soupire, mais c’est un fait. Et ça passe.

Et là c’est Jimmy Kimmel, suite à un commentaire complètement banal sur l’assassinat d’un fasciste homophobe raciste et misogyne (et vraiment je suis gentil, il n’y a pas de meilleur qualificatif pour ce type), qui se voit remercié par Disney (ABC). Il y a tout de même une certaine levée de boucliers, on voit des annulations à Disney Plus et quelques coups d’épées dans l’eau, mais là on y est vraiment. Je sais que Kimmel vient d’être à priori reprogrammé, mais les attaques sont bien là et c’est terriblement flippant. Avec Trump c’est comme toujours en plus des attaques stupides, violentes et illégales, et plus c’est énorme, plus ça passe…

Les autres présentateurs de shows réagissent bien sur, et continuent à tourner en dérision le pouvoir. Mais on assiste à un truc complètement fou… Ils ont tous ironisé sur la manière dont ils allaient maintenant célébrer le pouvoir en place pour garder leur place, mais c’est sans doute un présentateur hollandais, Arjen Lubach, qui a réalisé le plus drôle et grinçant des détournements.

J’ai bien aimé aussi ce rappel sur fond de culture pop :

Avec la référence pour les béotiens. ^^

Car cette scène pour l’enterrement du type dont je parlais plus haut, avec Trump qui a encore dit des horreurs, est effrayante. Et en France, nos trumpistes maison ont commencé à faire exactement la même chose, et la fenêtre d’Overton s’est encore assez déplacée pour que la presse généraliste parle de ce type mort comme un simple « polémiste influenceur MAGA ». Nan mais ça va pas hein…

Car ce qui me fait peur c’est vraiment que les USA ne sont que l’exemple par lequel nous voyons exactement ce qui se passe en France, et globalement en Europe, avec un retard de quelques années. Avant c’était vingt ans, mais aujourd’hui le mimétisme est bien plus véloce. Et on voit déjà l’abêtissement généralisé de la société, le nivellement par le bas des journalistes, la polarisation venue des algorithmes publicitaires qui a infecté tout notre environnement, et absolument tout ce qui est diffusé (même la radio qui est encore « pure » y passe).

On va se payer exactement la même chose, peut-être avec des méthodes légèrement différentes, mais il va se passer la même chose, c’est inexorable.

Et en parallèle, je lis encore un post de Romain sur Facebook qui me fait réagir. Je sais que le sujet est différent, mais en réalité tout est lié selon moi.

Dans l’avion, j’étais assis à côté d’Ewan. Un gamin de dix-neuf ans, agent de sécurité le jour, combattant de MMA le reste du temps. Il part s’entraîner en Géorgie comme d’autres vont prier. Il paraît qu’ils sont bons en MMA, les Georgiens. Alors il part là-bas prendre des baffes jusqu’à se faire péter les neurones. Il n’est ni en colère ni fanfaron — plutôt doux, résigné. Il ne croit plus à l’école, plus au travail, plus à la France. Les Etats-Unis ne l’intéressent pas. Il croit vaguement à Dubaï, à TikTok et à Gattouz0, un acteur porno influenceur qui apparemment fait le tour du monde à coups de bite et dont j’ignorais jusqu’ici l’existence. Enfin, il m’a raconté ça mais le cul, ça l’intéresse pas des masses. L’amour encore moins. Même le dernier iPhone ne le fait plus rêver : « Tu l’as voulu un an ; au bout d’une semaine, tu t’en fous. » Je crois qu’il a raison.

Il m’a raconté, sans emphase, ces « combats » en ligne organisés par des influenceurs sur des plateformes dont je n’avais jamais entendu parler. Il ne me parlait pas d’un ailleurs exotique mais du présent qui grouille sous mon nez et auquel je suis aveugle. En l’écoutant, je me suis dit : «Le présent, c’est lui. Ce n’est plus moi. » Sauf qu’il n’a pas d’avenir : « Moi ? Je mourrai avant mes quarante ans », il a dit. Bombe sèche. Je n’ai pas su quoi répondre. Moi qui ai dépassé la quarantaine, mais qui n’en fais pas grand-chose. Vous voyez la rencontre entre Tyler et Jack dans Fight Club ? Gamin, je rêvais d’être Brad Pitt et me voila en Edward fucking Norton dans un vol low cost.

En le quittant sur le tarmac d’Istanbul, je me suis dit deux choses : on a vraiment livré un monde de merde à ces gosses. Et puis aussi : ma jeunesse est morte. Je l’ai dans le dos. Mais je la préfère à la sienne. Mais ça, je me suis bien gardé de lui dire.

Post Facebook de Romain Burrel (18/09/2025)

Bon tout ça c’est encore de la faute à l’IA… Ou en tout cas, l’IA apporte aussi dans ce cadre son lot de fléaux bibliques… J’ai souri à cette référence à Platon qui est assez connue, et qui évoque l’impact négatif de l’écriture sur la mémoire des gens. On parlait d’internet de la même manière, et avant de l’informatique, et avant, et avant et avant… ^^

366 avant JC, Platon dans le Phèdre se demande si l’écriture ne va pas nous rendre idiots et nous faire « perdre la mémoire ».

La bataille de l’IA, et nos effondrements par Olivier Ertzscheid via la veille de Louis Derrac.

Drag Race France Live All Stars « Royal Tour 2025 » au Zénith de Nantes

Bon, ça commence à devenir un rendez-vous habituel et incontournable, et il faut avouer que c’est non seulement à chaque fois un plaisir, mais qu’en plus les shows sont de plus en plus beaux et professionnels. La première saison était clairement un truc pas vraiment pensé, la seconde avait déjà corrigé les défauts grossiers et donnait à voir un vrai show, la troisième c’était déjà un truc aux petits oignons avec une qualité qu’on ne pensait pas vraiment voir en France pour un Drag Show.

Donc là c’est épatant à constater mais c’est encore un « glow up », et donc on s’en prend plein les mirettes pour les costumes, maquillages, danseurs, habillages vidéo etc. Mais si j’avais un petit bémol, ce serait que le prix des places s’est également envolé, et je ne pense pas qu’un drag show aussi bien troussé soit-il valent une centaine d’euros. En tout cas, là en l’occurrence, même si c’était très bien, je trouve que c’est un peu trop cher, et que ça en limite tout autant l’audience bien sûr. Malgré tout la salle était archi pleine et nous étions donc 5300 personnes !

Les défauts les plus criants ont été corrigés, et notamment cette année : le son est tout à fait correct !! Youhouuuu !

Là où cela diffère aussi des autres années, c’est que l’on n’est pas exactement sur une saison de Drag Race, et donc on n’est moins dans la connivence et le rappel de l’émission. Je ne sais pas si c’est bien ou pas… Au moins on est dans un show hyper pro et cadré, mais le petit défaut c’est que ça perd un peu en retrouvailles sympathiques, en petite discussion sur chacun et chacune, c’est un peu plus froid quoi. J’ai été également un peu déçu qu’on ne soit pas plus sur une célébration plus marquée de la grande gagnante. On a l’impression d’un show qui était prévu avant même la fin de la production de la saison en réalité.

Mais sinon là où les points continuent d’être marqués c’est dans l’animation de Nicky Doll, et l’état d’esprit général de la soirée. Et cela vaut autant pour le spectacle que pour le public. Et le public nantais, qui était largement aussi au vu des plaques d’immatriculations, angevin, rennais, brestois, tourangeau et même rochelais, est aussi vraiment beaucoup pour la réussite d’hier soir. L’ambiance était absolument géniale et haute en couleur, avec des tas de gens maquillés, draguifiés, lookés, et tout le monde qui se lève, et danse et crie et fait la fête avec des rires, des sourires, des gestes d’affection et une atmosphère globale très apaisante, bienveillante et festive.

Le thème du show est cette fois de reprendre un peu l’histoire du drag en partant des ballrooms des années 90, vers l’émergence pendant le clubbing, puis les combats pour l’émancipation (notamment contre le VIH) et enfin la Pride et ses aspects à la fois vindicatifs et festifs. Il y a quelques bons moments, je repense à Elips et son évocation des actions ACT-UP ou encore Soa de Muse qui met toute sa rage sur scène, mais ce sont tout de même plus des prétextes pour les numéros.

Et en réalité, comme les spectacles dépendent aussi un peu des talents en présence, on remarque surtout les performances de Misty, Mami ou Piche, ou encore la superbe d’Elips, et donc je suis un peu déçu que Punani n’ait pas trop trouvé sa place avec un peu plus de moments où son humour aurait pu poindre dans un show assez tonitruant et « busy ». De même Moon est clairement toujours dans le cœur du public, et je la trouve un peu trop en arrière-plan. Mais bon, c’est compliqué à organiser ces choses là, et je comprends que ce soit une équation assez insoluble.

Alors que je célébrais récemment un petit show indépendant dans la pure militance, et que je fustigeais un show un brin désincarné qui manquait d’âme, je me dois de reconnaître les nombreuses qualités de celui-ci. Déjà d’être un grand spectacle professionnel tout en étant vraiment d’une certaine sincérité dans les discours et les messages militants (les choses sont souvent dites et très clairement). Et je suis persuadé que c’est la bonne alchimie pour à la fois toucher un public large et agir sur la société, tout en ne reniant pas ses valeurs et sa raison d’être.

J’étais tellement content que la fin soit sur cette reprise des chansons à la française qui étaient tellement drôle pendant cette saison. On a donc eu droit à Liberté té té té té et Oui oui j’adore, et c’était sans doute un des moments les plus barrés et sympas du show (sinon encore une fois un chouïa froid dans son exécution).

Je recommande à tout le monde d’aller voir ces spectacles qui sont une belle représentation de la chose drag actuelle. Et c’est un des rares trucs qui allient vraiment dans un magnifique élan pédés, goudous, trans, nb et alliés, avec une atmosphère joyeuse et sensée, une fête où on danse, on chante et on crie, et un beau manifeste sur notre capacité à lutter avec nos armes pour un monde meilleur : à coups de talons, de strass et de paillettes.

Glitter by Mama au Mama Shelter de Rennes

Dans la continuité de la découverte de Rennes et ses joyeusetés, on reste dans le volet « Drag show » mais alors on passe de l’autre côté du spectre. Un 180° dans la facette indépendante, militante et performance. Mais bon, il faut de tout pour faire un monde. ^^

Mais là, c’était un peu trop diamétralement opposé à mon goût à ce drag show très chouette au Marquis de Sade, avec un événement organisé par le Mama Shelter local et avec une boîte de prod « Drag ». On est tombé dans le truc complètement main stream, mais à un point que je ne soupçonnais pas. Pourtant j’ai bossé dans l’hôtellerie de luxe, et je connais les ressorts de ces soirées qui voulant surfer sur une mode se font les succédanés d’une mouvance de société pour le présenter de manière très polie et policée à des gens qui n’ont rien à avoir avec la choucroute. Mais tout le monde fait semblant, et c’est sans doute le plus ridicule de la situation.

Dieu sait que j’étais sans doute plus à ma place dans la cour intérieure pavée charmante d’un hôtel de luxe, mais je me sentais tellement mieux et à l’aise dans mes baskets dans un rade libertaire à la scène décrépite.

Mais ça aurait pu le faire si ça avait été un super show drag. Et pas vraiment, même si c’était tout à fait sympathique avec Quetzal (déjà vue à Paris l’année dernière d’ailleurs) et une bande de drags latinas dont des pointures dans le domaine, avec le sacro-saint tampon « Drag Race » et le name-dropping des saisons ou All-Stars dans lesquels les artistes ont figuré.

Mais ça a commencé par une maladroite session de bingo-drag pas très bien animée et assez pénible. Et pour le show, bah c’est une succession de pageant queens qui lip-sync. Et donc même si les trois invités sont en effet très bonnes et savent jouer les « entertainers », cela ne suffit pas à mettre une ambiance alors qu’il n’y a même pas un projecteur, une sonorisation à la hauteur, et un public totalement réceptif (pourtant c’était très LGBT). Donc c’était « meh », un peu mou, même si le show de Alyssa Hunter était vraiment de très bon niveau, qu’on retrouvait Jessica Wilde qui est une antédiluvienne participante de RuPaul dont je me souvenais bien et qui en a sous le pied.

Mais tout ça était poussif, sans message autre que « nous sommes des drags queens », et clairement sous forme d’une attraction d’hôtel… Et comme il n’y avait pas un show à s’en décrocher la mâchoire, bah on est forcément plus difficile. Après je sais que c’est bien aussi le mainstream, les productions sont sollicitées et travaillent, les artistes touchent des sous, et un petit bout de l’esprit du drag parvient tout de même à filtrer…

J’imagine que les choses peuvent aussi s’améliorer si la sauce prend, mais il faudra un peu plus d’exigence. Ce qu’on pouvait pardonner avec un show un peu plus artisanal dans l’arrière-cour d’un rade l’est beaucoup moins dans un endroit pareil.

Point lever de soleil et chatounettes

Les levers de soleil sont plutôt très rares chez moi, car j’aime beaucoup trop dormir. Mais comme je pendule entre Rennes et Nantes deux ou trois jours par semaine, il y a des matins où l’aurore aux doigts de rose pointe son nez et propose des trucs pas trop moches. Bon après à travers les vitres sales ou usées d’un TER qui galope à travers la campagne, c’est la garantie d’un filtre hamiltonien naturel.

Et comme je sais que vous voulez des nouvelles des colochataires, en voilà. Elles se sont vraiment très très bien acclimatées à l’appartement qui leur offre un sacré terrain de jeu. Et Arya en particulier adore pouvoir rentrer par la porte, sortir par la fenêtre, et pouvoir faire le tour de l’appartement en toute liberté. Il commence à faire un peu plus froid, et on voit bien que lorsqu’on devra fermer les pièces « intérieures », il y a aura sans doute quelques miaulements plaintifs.

Il y a eu deux jours un peu compliqués avec beaucoup de cartons, et un de nouvelles odeurs et bruits de voisinage à appréhender, mais grosso modo on les trouve déjà très apaisées et habituées. Et il semble que la routine soit déjà bien intégrée. Il faut dire que Sookie a retrouvé l’usage de son siège bleu moumoute préféré.

On avait aussi installé une petite table avec des coussins pour leur permettre de voir dehors et faire les commères, tout en siestant au soleil. Mais pour le moment c’est Arya qui squatte. De toute façon, Arya c’est la bonne patte, dès qu’on installe un truc, elle l’adopte immédiatement (et on a dû jeter son mini canapé qu’elle a fini par complètement ruiner de ses griffes coupantes comme un rasoir). Et c’est un signe, elle nous refait sa pose « je suis tellement bien que je suis comme morte ».

Nan mais vous voyez ce truc flippant ? Les yeux entrouverts, le corps en chiffon, la bouche un peu ouverte… A chaque fois, je vérifie qu’elle va bien, elle me fout les jetons. Mais donc, ça va du feu de dieu. Elle est juste complètement à l’aise Blaise. ^^

Downton Abbey 3 : Le grand final

Je suis un méga-fan de Dowton Abbey, et j’ai vu la série en entier 5 ou 6 fois. Je suis allé à Highclere Castle l’année dernière et c’était merveilleux (parce que les pièces filmées et la configuration des lieux sont absolument identiques entre la fiction et la réalité) !! J’avais beaucoup aimé le premier film qui était selon moi un chouette hommage à une série qui s’était arrêtée pour les bonnes raisons : on avait tout dit, il n’y avait plus de méchant, le schéma narratif avait déjà été joué trois fois, le côté soap commençait sérieusement à atteindre la qualité formelle de la série et l’intégrité de bons comédiens et comédiennes.

Mais le premier film finissait bien pour Thomas, et cette touche gay-friendly était bienvenue. On retrouvait l’esprit de la série, et le côté neuneu était pardonnable pour un opus cinéma en conclusion, et un bon « fan service ». Le second film était une atteinte assez grave à l’ordre moral avec un scénario affligeant, des intrigues éculées, et une usure de ces gimmicks, qu’on adorait pourtant, jusqu’à la corde. J’imagine que comme le premier avait marché, il fallait un second.

Le troisième est au moins annoncé comme le dernier, donc il faut saluer l’initiative. Et c’est tellement mauvais là, que ça assure, je pense, une véritable fin. Parce que là, aucun des acteurs ou actrices n’a envie d’être là. Ce n’est que sourire mielleux et répliques lénifiantes, avec toujours ce béni-oui-oui des domestiques qui confinent à l’imbécillité, et cette vision angélique de la dame patronnesse qui rendrait anarchiste Stéphane Bern. Et ils ont tellement des trucs merdiques à jouer que ça ne rend pas bien du tout, ils sont parfois complètement faux et à côté de la plaque alors qu’ils ont prouvé par le passé qu’il s’agissait tous de bons comédiens.

Donc le truc est une énième resucée d’une saison de Downton Abbey mais avec une intrigue rappelant à la fois la série, mais brodant sur le scandale de la pauvre Lady Mary qui se voit ostracisée suite à son divorce. Tout est expédié en deux secondes, même le potentiel méchant de l’histoire qui n’était vraiment pas à craindre, et c’est uniquement l’occasion de ces gimmicks de la série qu’on a aimé entre 2010 et 2015. Et comme c’était déjà limite « cringe » sur le film précédent, bah là ça ne passe plus.

Après, je ne boude pas mon plaisir de revoir le château, les décors, les costumes et même les comédiennes et comédiens. Mais il faut arrêter là !!! Je vous demande de vous arrêter ! ^^

On était juste tous les deux dans une immense salle de cinéma hier pour la séance, alors j’espère que ce n’est pas le reflet du box-office, sinon cela devrait suffire pour leur couper la chique.