La cage au folles (théâtre du Châtelet)

J’ai pris des places en lisant de très bonnes critiques, et piqué par la curiosité d’une adaptation actuelle d’une telle œuvre : est-ce que la bouffonnerie moqueuse (et malgré tout extrêmement drôle) est devenu un « rions avec » plutôt qu’un « rions de », voire un truc un peu queer et modernisé ? Mais vraiment je n’avais rien lu de spécial, donc j’ai même découvert que le rôle titre était tenu par Laurent Lafitte en arrivant, ou que l’adaptation était d’Olivier Py. Donc vraiment, c’était la pure découverte !

A vrai dire, j’ignorais également que l’hymne LGBT I am what I am de Gloria Gaynor venait de cette comédie musicale (totalement béotien le gars ^^ ). Et c’est donc le thème qui revient pendant toute l’œuvre, ce qui fait qu’on a toujours un rappel mélodique très agréable et familier. C’est une production du théâtre du Châtelet, on peut donc aussi compter sur quelque chose de vraiment au poil et bien léché techniquement parlant, il y a des moyens et ça se voit ! D’ailleurs ce qui est le plus probant est sans doute ce décor gigantesque et tournant sur lui-même qui montre la devanture du cabaret, la Cage aux Folles, et qui pivote ensuite sur une belle scène de cabaret avec escalier monumental et lumières hollywoodiennes (un petit côté revue du Paradis Latin), mais aussi sur les loges sur 3 niveaux, ou l’appartement à la déco kitsch et gay du couple Albin/Georges. L’ensemble de la scène est occupé sur plusieurs étages, et l’occupation de l’espace est très bien fichue et assez impressionnante.

Il y a également du monde sur scène, avec les deux héros évidemment, mais aussi la troupe du cabaret qui forme un chœur de folles danseuses à plumes (plutôt que des travestis, on est sur des « girls »), et cela donne des numéros de groupe assez jolis et bien troussés.

Mais voilà le problème, ce que j’ai aimé, ça s’arrête là… Et c’est principalement parce que dès les premières minutes, j’ai été décontenancé par les choix artistiques ou d’adaptation, et que c’est reste en moi comme un « choc déceptif » pendant tout le spectacle. Et je suis ressorti hyper triste de cet état de fait, autant d’ailleurs parce que je voyais bien à quel point j’étais à contre-courant de la presse ou de la salle, à la fois hilare et applaudissant à tout rompre. Mais bon, je reste droit dans mes bottes. ^^

Evidemment l’histoire reste la même, et je ne pensais vraiment pas à une réécriture. D’ailleurs, autant c’était un problème dans la Cage aux Folles était la seule représentation « gay » pour mes parents quand j’étais gamin. Et donc le film a été un énorme problème sur la manière dont la caricature a été érigée en modèle unique, et a institutionnalisé la follophobie de la société avec le clown-folle en figure de proue. Mais aujourd’hui, il passe mieux parce qu’il est carrément « vintage » et qu’il est au milieu de tant d’autres choses. Donc je trouve qu’il se revoit très bien comme la comédie de la fin des années 70 avec d’anciennes valeurs et représentations, et on peut même voir avec un œil positif le couple représenté et la conclusion du film tout en tendresse pour eux.

En outre, Michel Serrault était un merveilleux Albin, et il fallait qu’il soit lui-même très très folle pour réussir à incarner comme cela Zaza ou avec la même trempe hilarante un assez peu viril Jules César1.

Mais nous sommes en 2025, et la comédie musicale avait déjà opté pour une approche un peu moins gauloise et misant plus sur l’acceptation de la diversité des relations amoureuses, donc soit on modernise, soit on date carrément le truc et on joue sur la reconstitution d’époque. Et là, je n’ai pas compris que l’on soit sur une représentation aussi datée et surtout avec un straight-gaze (et Olivier Py est aussi pédé que moi hein, et ce n’est pas un planqué) aussi manifeste (pour moi en tout cas).

Dès le début, et c’est un vrai choix artistique je trouve, on est sur un cabaret qui s’ouvre avec des travestis qui ont l’air de travestis en effet. C’est à dire l’idée que se font les hétéros des travestis, donc on doit voir que ce sont des mecs avec des perruques et du maquillage. Parce que les perruques ne sont pas très belles, et le maquillage très basique, et alors avec Laurent Lafitte en Albin c’est encore pire. On est vraiment sur le mec hétéro grimé. Et tout son jeu est comme cela selon moi, il singe, il mimique, il est clownesque. Il est exactement comme le mec hétéro beauf au bureau qui fait la folle en imitant le mec de la com un peu trop sensible.

Je pensais que ce serait plus sur une acception plus actuelle et moderne des cabarets comme Madame Arthur ou simplement même comme les shows drags qui sont légions aujourd’hui. Il y a tellement d’artistes drag qui auraient été géniales pour incarner les danseuses ou Albin. Et je m’attendais à vraiment cette nouvelle représentation, avec des maquillages incroyables et des apparences de créatures féminines qui dépassent l’entendement. Là non, on est toujours dans la moquerie du mec qui joue les divas, et c’est pour provoquer le même genre de rire, celui des hétéros. Alors ok, c’est un rire plus gentil et sympathique, il y a plus de commisérations sans doute, mais c’est à peu près identique aux rires gras des publics du théâtre de boulevard de 1978. Et ça, ça m’est resté au travers de la gorge.

Toutes les blagues de Lafitte lorsqu’il est dans le public m’ont fait juste roulé les yeux jusqu’au ciel. Cela sonne tellement faux, tellement Michou des années 70, et pourtant il y a des références qui se veulent plus modernes. Par exemple, c’était une bonne idée de mettre les futurs beaux-parents du fils en chantres de la manif pour tous, plutôt que de simple conservateurs. Mais alors, je ne comprends vraiment plus l’intrigue avec le fils qui cherche à faire se rencontrer ces personnes avec ses parents qu’il aime et qui sont clairement un couple de pédés. Et ne parlons pas de la dissonance du figurant avec son t-shirt Act-Up qui apparaît comme un cheveu dans la soupe. Le truc invisible pour tout un chacun, et qui interpelle quelques initiés, mais pour dire quoi ? On est dans les années combien en fait ?

L’adaptation était l’occasion de rendre ça vraiment moderne et queer, et d’avoir des représentations de folles d’aujourd’hui, car elles sont toujours là les folles, et elles peuvent toujours faire rire, mais on ne rit plus d’elles ! Elles peuvent être les plus belles et gracieuses des girls à plumes. Au lieu de cela, c’est un spectacle pataud qui joue vraiment encore sur les représentations d’antan, ou au mieux sur une vision aznavourienne du « comme ils disent ».

Et puis Laurent Lafitte chante très mal, et ça nuit carrément à la comédie musicale. Vocalement, même si Georges (Damien Bigourdan) essaie tant bien que mal de rattraper le coup, l’ensemble est assez faiblard selon moi, et en tout cas bien en dessous de productions anglosaxonnes vu au Châtelet. Même du côté des numéros de danse, et malgré l’énergie et les jolis costumes, ce n’est pas au niveau d’un show de cabaret, et surtout pas d’un show de Broadway.

Alors je ne sais pas si c’est ma frustration initiale qui m’a rendu l’ensemble aussi peu rutilant (c’est possible, je le reconnais), mais pour moi c’est un truc pour les CE et les clubs du troisième âge qui adoreront rire du monsieur qui fait la folle.

J’ai conscience d’avoir lu des critiques diamétralement opposées et de plein de pédés sur les réseaux sociaux ou même dans Têtu. Donc c’est peut-être moi qui suis devenu un terrible wokiste qui ne pense que non binaire et queer. Les messages de la comédie musicale qui se veulent justement très militants sont peut-être justement très utiles pour l’édification des masses, mais servis comme cela, ils ont pour moi un arrière-goût plutôt amère. Un peu comme un type avec une black face qui ferait un discours antiraciste…

  1. Dans le film de Jean Yanne : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982). ↩︎

Passage

J’aimais bien emprunter les anciens passages commerçants couverts de mon ancien quartier parisien, et en plein confinement c’était un certain privilège de les avoir juste pour moi, et cheminer à l’abris des intempéries pour passer d’un coin à l’autre du second arrondissement.

Il y avait bien le passage Pommeray à Nantes qui avait ses charmes, mais là-dessus les vestiges parisiens ont gardé la prééminence. Ils sont parfois bien dans leur jus, mais il y a toujours une vie très intense et authentique derrière ces portes et vitrines, avec parfois des passages encore plus « roots » et attachants.

Odeur

Alors, vous ne le réalisez sûrement pas, mais vous êtes sur un blog qui vient de déménager à l’autre bout du web. Ça ne sentirait pas un peu le propre ? ^^

Croyez-moi ce n’était pas évident du tout de se battre contre des moulins à vent à essayer de télécharger bases de données et archives avec des performances aussi mauvaises. J’ai dû laisser tourner mon ordi pendant 3 jours et 3 nuits pour tout télécharger en entier, avec moultes plantages, fichiers corrompus, arborescence incomplète etc. Mais vous constaterez au moins que ça fonctionne de manière un peu plus fluide, et qu’il n’y a plus les problématiques de cache qui laissaient certaines coordonnées de commentaire persister.

Il faut encore que je vérifie et revérifie que je n’ai pas des bouts d’archives qui ne sont pas sur le nouvel hébergement (car ça plantait aussi dans l’autre sens, mais plutôt avec le FTP qui trouvait que 17Go de données d’un coup c’était beaucoup, pfff). Donc il se peut que certaines images soient manquantes ou des vidéos, des trucs comme ça.

Allez bisous, je vais me coucher. ^^

Cher

Arf, j’ai eu la même idée que Gilsoub ! Donc aujourd’hui :

It’s Cher BITCHES!!!!

Je continue les brèves, car le truc tient avec des étais qui se cassent la gueule toutes les 5 minutes. Hu hu hu. Ne vous bilez pas pour moi, j’en ai assez d’attendre et suis en train de fomenter un plan pour m’échapper de ce pandémonium cybernétique. ^^

Donc Cher, cette jeune et sémillante artiste de 79 ans, est largement connue pour être absolument inoxydable, et pour avoir eu des vagues de succès, mais une constante : un public gay absolument fidèle et insatiable. Et donc un peu comme pour Madonna, ou encore Dalida ou Mylène Farmer, et même Ysa Ferrer, en France, les pédés de l’Univers Connu les vénèreront jusqu’à la mort. Il y a avec Cher un truc particulier depuis son dernier retour de flammes qui date de Believe en 1998.

Or 1998 est une année importante pour moi1 puisque c’est mon arrivée à Paris, cela coïncide également avec Ray of lights de Madonna, et j’ai eu l’insigne honneur de voir en live Cher au Queen pour la sortie de Believe fin 98. Je ne suis pas un fan de Cher, mais j’adore le personnage et je révère la femme.

Voilà le genre de mèmes qu’on trouve sur le fait qu’elle est immortellement bien refaite d’année en année. Hu hu hu.

Elle-même d’ailleurs en a relayé parfois sur ses réseaux sociaux, et c’est assez drolatique.

Mais évidemment mes favoris, ce sont les calembours et jeux de mots infinis sur son nom… Celui-ci qui est irrésistible, et me fait penser à celui-là.

Allez pour le plaisir !

  1. Hein la coupe de quoi ? ^^ ↩︎

Conception

Et tout est dit ! ^^

Je suis très très fan de Natasha Lyonne depuis la série Russian Doll, et la récente Poker Face a juste confirmé tout le bien que je pense d’elle.

Mais cette première blague, un véritable mème sur les Internets, reste le truc le plus drôle, new-yorkais et absurde, qui me plaira longtemps !!!

(Désolé je ne peux pas poster plus long, ça plante trop. ^^ )

Nuit

Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.

Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !

XXV – Les fleurs du Mal (1868) de Charles Beaudelaire

Automne Glorieux

Nous faisons un très rapide passage à Clohars-Carnoët, donc j’ai fait un bisou aux petites avant de m’éclipser pour prendre un train pour l’ouest. Pour si peu de temps, cela ne vaut pas le coup de leur faire subir des changements qu’elles détestent (surtout à Sookie pour le lieu, et Arya pour le voyage). Je n’ai pas eu le courage de les virer du lit, j’espère juste ne pas retrouver de cata en rentrant…

Il faisait tout gris et pluvieux à Rennes, mais dès l’arrivée à Lorient et sa rade, le temps s’est grandement éclairé.

Et à l’arrivée à la maison, le jardin se paraît de ses plus beaux atours automnaux. Avec le soleil qui point, et le ciel qui se dégage peu à peu, ce n’était pas facile de se remettre au boulot !

Mais le plus joli m’attendait, car malgré les nuages, c’était bien dégagé à l’horizon, et on a eu droit à un magnifique coucher de soleil. Il n’y a pas à dire, plus on se rapproche de l’hiver, plus c’est beau. Les couleurs sont plus chaudes à mesure qu’on se gèle les miches. Hé hé hé.

Et le soleil se couche à un endroit beaucoup plus photogénique, merci à lui. ^^

Et la plage de Bellangenet continue à me donner pleine et entière satisfaction, il faut l’avouer.