Ce qu’il faut pour être heureux

Cela faisait longtemps que je n’y avais pas pensé, mais j’y reviens toujours (ce matin sur les Internets, quelqu’un demandait quels étaient nos vers préférés). Pourtant ce ne sont pas les plus beaux vers, formellement ou poétiquement, de la langue française, mais ils ont une beauté intrinsèque pour moi dans leur signification même. J’ai cité ce poème dès 2003, et je l’ai découvert par le plus grand des hasards quand j’étais ado en colonie de vacances. On visitait une papèterie en Auvergne, c’était un moulin traditionnel qui produisait du papier avec des fleurs et des pétales incrustés. Et dans la boutique, j’ai découvert ce poème imprimé sur ce papier. Il m’a tout de suite tapé dans l’œil. Je l’ai rapporté à mes parents, mais en vrai c’était surtout pour moi. ^^

Poétiquement encore une fois, ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux, et leur portée pourrait même paraitre neuneu, mais non. Chaque ligne est vraie, est parfaite, est une évidence alors qu’on ne penserait jamais à citer tout cela. Cela reste très épicurien, mais ça me va bien.

Depuis un peu plus de trente ans, j’essaie de me dire que certains trucs vont être obsolètes, ou qu’il en faudrait ajouter de nouvelles lignes. Mais non, ce n’est pas encore ça. Pas encore en tout cas. Et puis c’est Voltaire merde !!!

Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.

Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.

Il faut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

Il faut, le soir, un souper délectable
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.

Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

Voltaire (Ce qu’il faut pour être heureux)

Neo Vinshlor

Cela fait 17 ans que nous nous suivons sur les Internets, et nous ne nous sommes croisés qu’une toute petite poignée de fois. On n’est même pas potes alors qu’on a vraiment tout pour, mais bon c’est la vie qui est comme cela (on n’a même pas couché ensemble, quel gâchis ^^ ). Cela ne m’empêche pas d’avoir beaucoup de considération, et d’affection même, pour lui.

Il était en couple avec quelqu’un depuis pas mal d’années, assez pour les avoir identifié ainsi tous les deux sur les Internets, et en avoir construit une image, mais une de ces images dont le filtre des réseaux sociaux ne veut finalement pas dire grand chose. Et je peux largement m’identifier à ce sujet. Huhuhu. De même, je m’identifie aussi très bien au passage suivant de son dernier article.

Nous allions bien, je crois. Certes, après toutes ces années, il n’y avait plus beaucoup de sexe, il y avait moins de réflexes de jeune couple, mais il restait encore une certaine tendresse, une solide complicité après neuf ans passés côte à côte. Un confort du quotidien, une confiance. On ne se posait pas vraiment de questions. Mais nous étions déconnectés. Nous avons mis deux ans de mariage à le comprendre. Nous vivions deux vies séparées, réunies uniquement par les nuits et les vacances. Nous nous sommes lancés, en pilote automatique, en mode projet, dans de grands et coûteux chantiers d’adultes, sans nous demander si nous en avions envie ou si ça nous rendrait heureux. C’étaient juste les étapes « logiques » après s’être mariés et avoir quitté Paris. Nous n’avons pas su voir que nous n’étions plus en phase. Chacun sur son île. Chacun dans son coin de la vie domestique.

« Les nouveaux horizons » de Vinsh

Je me sens bien incapable d’expliquer ce qui fait que ça dure plus d’un côté que de l’autre, étant donné que c’est inextricable, qu’il y a bien trop de variables et d’inconnues dans cette équations différentielles d’ordre N, et que la bonne chose n’est ni de rester ensemble, ni de se séparer, ce serait trop facile. En tout cas, c’est encore l’occasion d’un sacré bel article, alors c’est déjà ça de pris. ^^

https://vinsh.fr/2023/09/les-nouveaux-horizons.html

Ce qu’on retiendra de Drag Race France saison 2

Ce sont vraiment les deux citations suivantes, la première dans la comédie RUsicale d’une version queer de Notre Dame de Paris qui flirte avec Starmania.

Quand on arrive en Queen !

Drag Race Saison 2 – Punani et Sarah Forever

Et il y a aussi la merveilleuse Barbara Butch qui a déclamé quand on lui a demandé comment elle allait :

Muy bien, muy lesbienne !

Barbara Butch dans Drag Race Saison 2

3 formes de violence

Orpheus vient de citer, via son père, une bien intéressante citation de Hélder Câmara (que je ne connaissais pas du tout) :

Il existe trois formes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.

Hélder Câmara

Indulgences 2.0

Notre société est hantée par les Indulgences des papistes. Sur condamnant fortement les crimes de subsistance des pauvres, et pratiquant l’indulgence pour les crimes d’exploitations des riches.

Accident du travail, vols de salaires différés, vols d’heures de travail. Pas d’inscription à un fichier et le patron est protégé par la police, petite amende expiatoire.

Le chichon c’est 25% des taulards.

Notre société est une machine à imprimer des Indulgences à la hauteur de la richesse héritée.

Lac Meod sur Mastodon [source]

L’ensemble du fil de toots est à lire. ^^