Le toutou et le bâton

Ah mince, il a fait beau toute la journée, mais giga flemme de mettre le nez dehors. Et donc quand j’ai eu le courage, c’était trop tard, grisailles et super nuageux. Mais bon, je suis allé faire un tour à la plage.

Je suis resté fasciné par ce chien et son maître qui ont passé de longues minutes à jouer à je te lance un bâton. J’ai halluciné de la capacité de bondissement du chien qui avait l’air d’être monté sur ressorts. Et comme souvent, il récupère son bâton et il a à la fois très envie qu’on lui relance, mais aussi pas du tout envie de le rendre à l’envoyeur !! ^^

Avant j’étais allé un peu en forêt où les arbres ont bien perdu leurs ramages, et on a malgré tout encore de jolies couleurs automnales.

Skynet comme si vous y étiez !

Je découvre [via Gonzague] cette édifiante vidéo qui explique assez simplement la progression fulgurante de l’IA, mais surtout qui dessine une intéressante projection vers la fameuse AGI : l’Intelligence Artificielle Générale. Et ce n’est pas flippant du tout, c’est pour 2027, et l’hypothèse la plus crédible c’est qu’on est tous tués par des IA avant 2030. Hop là ! Emballé c’est pesé ! Après tout, on a déjà 30 ans de retard par rapport à Skynet en 1997.

Pour lire plus avant la source qui a permis de réaliser cette passionnante et pédagogique vidéo : c’est là.

C’est d’ailleurs ce qui rend cet outil de promotion qu’est une vidéo Youtube plutôt crédible et convaincante, car les études sous-jacentes le sont, et les personnes impliquées paraissent plutôt avoir la tête sur les épaules. Daniel Kokotajlo est souvent cité, et j’ai bien aimé son propre retour d’expérience et auto-analyse sur les prédictions qu’il avait réalisé sur l’IA.

Totally correct Ambiguous or partially correctTotally incorrectTotal
20227119
202354110
202474516
Total198635
[Source]

D’ailleurs, l’atteinte de l’AGI pour 2027 (soit 30 ans exactement après la mise en ligne de Skynet hein ^^ ) est une de ces prédictions qui commencent à sérieusement faire douter les spécialistes. Certains pensent que c’est pour 2030 et d’autres 2044, mais dans tous les cas c’est assez inexorable pour tout un chacun.

Ce qui est drôle, je trouve, c’est que nous avons évidemment maintes hypothèses crédibles quant à notre sombre avenir, et qu’on peut à présent considérer comme voies possible cet étonnant mix entre fiction et réalité. Il y a donc Skynet et l’univers de Terminator que je cite là en figure de proue. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser à Joshua et Wargames, ou simplement à Dune et le récit de la manière dont les hommes ont lutté et gagné la guerre contre les machines pensantes. Dans le Dune de Paul Atréides, les IA ont été complètement bannies de l’Univers Connu et les personnes qui en utilisent sont immédiatement condamnées à mort. Certaines personnes en revanche, qui sont appelées Mentats, sont des ordinateurs humains avec des capacités d’analyse équivalentes grâce à certaines drogues et un entrainement spécifique.

Un de mes auteurs favoris, Isaac Asimov, a imaginé Multivac. C’est un ordinateur gigantesque et sans parler explicitement d’intelligence artificielle, on est sur un truc de compète malgré tout. Dans « La dernière question« , on demande pendant toute son existence à Multivac s’il existe une manière d’inverser l’entropie, et il n’a pas de réponse à cette question. Mais après des millénaires et des millénaires, alors qu’il est devenu une entité informatique qui subsiste dans des dimensions à la physique encore inconnue, et que l’univers a beaucoup changé, et que les humains ont depuis longtemps disparu, il trouve la réponse à cette question posée par l’humanité depuis la nuit des temps. Et alors, il « dit » Fiat Lux. De manière plus prosaïque et proche de nos préoccupations, j’avais adoré aussi la nouvelle « Droit électoral » dans laquelle on utilise Multivac pour élire un président des USA en 2008. Car on est dans un moment du développement et des compétences de Multivac1 où il est capable de modéliser des milliards de paramètres pour soupeser les opinions, les faits, les trajectoires économiques, techniques, le développement de l’humanité etc.

Et donc on lui fait confiance pour choisir la bonne personne, plutôt que de voter soi-même, vu qu’il prend en compte tous les facteurs statistiques imaginables. Malgré tout pour prendre une décision, et pour continuer à donner l’illusion du choix électoral, Multivac sélectionne un seul citoyen américain, et il lui pose une question (à la con). Cette simple réponse « de la base » lui permet d’avoir un modèle statistique absolument parfait. On suit dans la nouvelle la célébrité éphémère de ce citoyen « élu ». Et les gens trouvent que ce principe démocratique est absolument merveilleux et rationnel. ^^

  1. Tout en étant cohérent avec les 3 lois de la Robotique d’Asimov évidemment. ↩︎

Marathon d’en haut

C’était le marathon de Rennes hier et aujourd’hui, avec des tas de courses intermédiaires pour les milliards de fans de course que notre pays semble compter aujourd’hui (le phénomène est vraiment dingue, il faut l’avouer). En tout cas, Rennes était bien achalandée pendant ces deux jours, et comme les parcours passaient en dessous de nos fenêtres, on était au moins aux premières loges !

C’était une course nocturne de 10km donc plutôt une manifestation sympathique de runners convaincus, et il y avait tout un rassemblement de coureurs qui faisaient la fête plus loin. Ce matin, c’était plein de familles et de badauds qui encourageaient les marathoniens. Le truc vraiment qui m’épate, je vous assure, mais donc j’ai observé tout cela (depuis le 16ème étage) avec attention et circonspection. ^^

Sinon il y avait de jolies couleurs ce soir. ^^

Cadres à géométrie variable

Je suis content de retourner à Clohars-Carnoët pour ce week-end, je n’y étais pas retourné depuis les vacances et surtout le déménagement à Rennes. Et puis, la journée de télétravail avec cette vue là, c’est toujours appréciable.

Je vous avais montré un peu de mes images de parcours entre la maison et le boulot pendant mon mois entre Rennes et Nantes. Mais maintenant donc, c’est entre Rennes et Le Mans. Et donc entre les deux, je vois surtout Laval tous les matins et tous les soirs. Voilà ce que ça donne, quand je vais cahin-caha le matin vers Le Mans et que je regarde côté extérieur de la ville sur la belle Mayenne.

Et quand le soir, je repars vers Rennes, en regardant vers le château de Laval.

Quand j’étais nantais et que je travaillais à Nantes, j’avais la chance de faire 15 minutes de vélo, et mon truc c’était vraiment de jeter des coups d’œil à des croisements architecturaux qui me faisaient sourire.

Encore avant, je vous avais partagé aussi mes « Matoo trips » du matin ou du soir pour aller au boulot. Comme ci-dessous en 2011, entre Ménilmontant et La Défense.

Et en 2005, il y a 20 ans, j’avais déjà partagé cela, et c’était il y a deux mille ans en temps ressenti. J’étais célibataire, je vivais à Goncourt, je bossais à Suresnes… J’avais dû collecter des tas de mini clips avec un téléphone génial dont le clavier coulissait (Siemens SL65 qui était seulement en 2G évidemment) . Mais ça avait fait le job, et malgré les pixels, je suis content d’avoir ce souvenir et de revoir ce Paris de mes vertes années. ^^

Iwak #10 – Balayer

J’ai souvent eu des demandes de cadeaux un peu spéciales pour Noël ou les anniversaires, mais avec chance j’ai eu des parents qui ne sont jamais trop posés de questions et sont restés parfaitement ouverts d’esprit. Par exemple, et parce que j’étais fan absolu de Nestor le Pingouin, j’avais demandé pour un anniversaire un baluchon. Oui c’est tout ce que je voulais : un BALUCHON !

Mon oncle m’avait donc coupé une branche de noisetier mais il l’avait gravé avec un couteau et avait fait de super arabesques, et même mis un M dessus. Et avec une serviette de table à carreaux orange, on m’avait conçu un petit baluchon avec plein de chocolats et de bonbons dedans. Eh bien, c’est jusqu’à maintenant le plus cadeau que j’ai eu de toute ma vie. ^^

J’aurais pu demander des barbies, mais j’ai toujours préféré les Big Jims. C’était les accessoires que j’adorais, et surtout j’avais un Big Jim à qui on pouvait faire changer le visage, il suffisait d’appuyer sur l’omoplate et hop le visage tournait et révélait une autre face qui était amovible (il y avait plein de visages disponibles en remplacement). Et son camion était super parce qu’on avait un treuil fonctionnel, et j’ai pu comme cela concevoir un ascenseur avec des boites de caprices des dieux, de la ficelle et des pailles en guise de poulies. C’était sans doute mon instinct naturel le plus viril de toute mon enfance. Déjà nerd !!

Mais quand j’ai voulu un balai, j’ai eu un balai génial avec des poils violets trop beaux. Et j’ai balayé, balayé, j’ai joué à la sorcière et c’était trop bien. J’ai aussi beaucoup couper les cheveux des mottes d’herbes dans le jardin. Je sortais avec une paire de ciseaux et une brosse, et j’étais coiffeur de jardin. Je disais Bonjour Monsieur ou Bonjour Madame aux mottes d’herbes, et je leur faisais des super coupes. En brosse, des mini-vagues, des carrés, je me coupais en quatre pour satisfaire ma clientèle horticole. Je n’ai jamais coûté très cher à mes parents en cadeaux, c’était vraiment mon atout N°1 en tant que rejeton. ^^

Alors quand en 2010, ma passion pour le balai a rencontré celle de Big Jim, j’ai investi dans un robot aspirateur, alors que ça démarrait tout juste. Je l’ai très peu utilisé en réalité car c’était un fonctionnement médiocre. Le truc ne ramassait rien, s’emmêlait dans à peu près tous les fils (électriques ou du tapis), n’arrêtait pas de se cogner contre les murs, restait coincé sous les meubles, et manquait sa station de base, tout en faisant un boucan de tous les diables. J’avais pourtant essayé d’en faire une jolie vidéo promotionnelle. Hu hu hu.

Mais j’ai changé d’avis, car j’ai enfin réinvesti dans un nouveau robot aspirateur d’aujourd’hui. Et on ne m’avait pas dit que ça marchait enfin ce truc !!! Il aspire, il lave hyper bien avec de l’eau chaude, il repère tous les trucs de la maison, il aspire tout, il passe le long des plinthes avec un bras amovible, il explique ce qu’il fait, c’est silencieux aussi. Il s’autonettoie, nous informe s’il voit un chat, peut nous envoyer des vidéos à distance de la maison. Bref, je suis conquis par ce nouveau compagnon, cadeau d’Ulysse pour Télémaque son fils.

On l’a appelé M-O.

La Transmance

Je vous avais parlé de Léon lors d’un précédent article sur la transidentité car il était vraiment un militant qui me touchait énormément. J’avais adoré ses émissions sur sa chaîne Youtube dont je vous ai aussi parlé à ce moment là, car ses vidéos avec des parents de personnes trans sont des petits bijoux qu’il faut vraiment regarder en urgence si ce n’est pas déjà le cas.

J’étais un peu tristoune de constater dernièrement que ça faisait un an qu’il n’avait pas publié de nouvelles vidéos, et je craignais qu’on ne voit pas de seconde saison à la « Transmance » (une « bromance » entre adelphes ^^ ). Et là je viens de voir qu’il y a déjà 3 nouvelles émissions, youhouuuuuu. Je suis trop joisse.

Alors c’est marrant, et c’est une des grandes qualités de ces vidéos, car ce sont des épisodes avec des concerné⸱e⸱s et pour des concerné⸱e⸱s. Mais en réalité, ce sont aussi de magnifiques outils militants réalisés avec une authenticité frappante et émouvante, et je pense que ça peut toucher tous les allié⸱e⸱s et au-delà. Moi ça m’a plu à mort comme vous le devinez aisément. Car Léon est génial, il est doué, il s’exprime brillamment, il est didactique et utilise la transparence, la vérité et un exercice de raison à la portée de tous et toutes pour fluidifier et animer les témoignages d’autres personnes trans dans des situations parfois très différente de la sienne.

Celle ci-dessous à propos de l’orientation sexuelle des trans est excellente, car c’est clairement un des sujets d’interrogation, et aussi une des questions actuelles sur une certaine ségrégation entre LGB et T. Car l’identité de genre, l’expression de genre et l’orientation sexuelle sont trois choses différentes, hein ? Et donc on trouve des personnes trans qui sont hétéros, homos, bis ou ce qu’elles veulent, mais pas comme on le pense à l’évidence, et par défaut, hétéros. Et Léon est entouré de deux personnes géniales pour converser de ce sulfureux sujet, de parler cul avec une belle décontraction. J’ai découvert Claude-Emmanuelle qui m’a absolument conquis, et Lou Trotignon dont j’avais déjà parlé ajoute un grain de sel drôle, touchant et indispensable.

Sur la non binarité, la vidéo est ci-dessous est fabuleuse avec des témoignages super éclairants et des personnes d’une clairvoyance et humilité confondantes. J’ai adoré retrouver Sam dont je suis les recettes sur Insta, et dont j’ai parlé dans un cadre tout autre en 2022.

Et enfin, encore un sujet assez épineux dans ses échos médiatiques dont je pense qu’il est essentiel d’écouter les concerné⸱e⸱s : les athlètes trans. Léon reçoit trois athlètes qui témoignent sur les traitements iniques dont elles ont été victimes, mais on découvre en réalité des personnes qui sont avant tout des vaillants sportifs qui veulent simplement s’inscrire dans la compétition. Et il est très intéressant de questionner la manière dont le genre devrait absolument ou pas être le moyen de séparer les participants.

On ressort du visionnage de ces vidéos avec le sourire et pas mal d’espoir. Je sais que c’est la merde, et que les situations des personnes queer n’ira sans doute pas en s’améliorant, mais moi dans mon petit coin avec mon petit cœur, c’est juste un baume dont j’ai besoin.

Dimanche en revanche

Ouai ça c’est ma tête, en ce dimanche, pendant que mon mari ahane, tousse et expectore moult miasmes sur le canapé, se remettant difficilement d’une infection carabinée de la sphère ORL (le truc du moment là, savant mélange de COVID, angine, laryngite et autres joyeusetés de l’Automne), moi je bosse là. Enfin j’aimerais bosser.

Parce que ce sont les derniers jours comme je vous ai dit, mais donc ma propension à procrastiner est à son zénith absolu. Et donc nous voilà en ce dimanche après-midi, et me voilà à bloguer car c’est urgent n’est-ce pas ? ^^

Bon et après, je m’y mets !!!

Mais laissez moi d’abord vous dire comme la journée était douce et agréable hier, malgré les frimas qui arrivent, et la lumière qui change, les rayons du soleil qui n’ont pas la même inclinaison, un truc un peu doré qui ne nous réchauffe plus autant. Le petit tour au centre-ville, à deux pas de la nouvelle maison, pour sentir un peu de cette nouvelle saison, et encore de la fin de l’été, avec des places publiques noires de monde, des gens qui se marient devant la mairie, qui dansent devant l’opéra et qui magasinent… Le ciel encore bleu, mais le fond de l’air un peu frisquet, on est sorti trop habillé, on retire des couches, et on va attraper froid. ^^

Je crois que le truc qui m’a tout de même fait du bien cette semaine, c’est cette condamnation qui, pour qu’elle arrive avec cette sévérité et outrecuidance, repose sur un dossier en béton, le truc tellement évident que même en étant le plus inféodé au pouvoir, on ne peut tout de même pas être à ce point dans un déni de justice. Les levers de boucliers conséquentes nous montrent bien nos ennemis, et c’est sans doute le traitement médiatique de ce jugement qui m’effraie le plus. Cette remise en question d’une justice indépendante, ce piétinement de l’état de droit et de l’égalité des citoyens face à la justice. C’est grave et dangereux.

Vidéo humoristique avec un détournement évidemment manifeste.

Bon sinon, car jirai jusqu’au bout de mes velléités de procrastinateur, ça m’a fait beaucoup rire ça.

Et puis ça aussi, dans un genre d’humour assez différent mais très geek évidemment. ^^

Bon allez, pas le choix hein… Pfff.

A closer look

Je mange souvent seul comme un pauvre malheureux au bureau le midi. Et j’ai pris l’habitude de regarder les intros de certains late shows américains. Depuis Trump, je trouve que c’est la manière la plus supportable d’avoir des nouvelles des USA sans avoir ensuite envie de se jeter par la fenêtre.

J’aime beaucoup Stephen Colbert du Late Show et Jon Stewart du Daily Show. Etrangement, je ne regarde pas Jimmy Fallon et son Tonight Show. J’ai une préférence marquée pour Seth Meyers et le Late Night. Sa pastille « A closer look » est carrément irrésistible. Ils déploient tous un humour et une dérision à la newyorkaise que j’adore, et on retrouve un savoir-faire et dire à l’américaine génial sur la forme, extrêmement drôle mais aussi d’une sagacité et d’une grande finesse dans les propos (ils ont tous une palanquée d’auteurs qui bossent en bande organisée). Je regarde aussi les intros de Jimmy Kimmel qui a l’originalité d’être le seul hôte d’un late show depuis Los Angeles, donc résolument côte ouest.

Evidemment ces bougres sont de gauche, en tout cas toute proportion gardée car la gauche américaine est une sorte d’oxymore, ce sont même des « ultra-gauche » sur l’échelle de Retailleau (bon ok, c’est pas difficile ça). Et alors que l’on voit un recul extraordinaire de l’état de droit aux USA, et que là on se demande carrément si la démocratie n’est pas en danger. Eh bien, ces émissions sont attaquées à leur tout. D’abord Stephen Colbert, qui présente l’émission la plus connue et regardée, a vu il y a quelques semaines son show annulé par CBS. Evidemment ça fait parler, ça bruit, ça soupire, mais c’est un fait. Et ça passe.

Et là c’est Jimmy Kimmel, suite à un commentaire complètement banal sur l’assassinat d’un fasciste homophobe raciste et misogyne (et vraiment je suis gentil, il n’y a pas de meilleur qualificatif pour ce type), qui se voit remercié par Disney (ABC). Il y a tout de même une certaine levée de boucliers, on voit des annulations à Disney Plus et quelques coups d’épées dans l’eau, mais là on y est vraiment. Je sais que Kimmel vient d’être à priori reprogrammé, mais les attaques sont bien là et c’est terriblement flippant. Avec Trump c’est comme toujours en plus des attaques stupides, violentes et illégales, et plus c’est énorme, plus ça passe…

Les autres présentateurs de shows réagissent bien sur, et continuent à tourner en dérision le pouvoir. Mais on assiste à un truc complètement fou… Ils ont tous ironisé sur la manière dont ils allaient maintenant célébrer le pouvoir en place pour garder leur place, mais c’est sans doute un présentateur hollandais, Arjen Lubach, qui a réalisé le plus drôle et grinçant des détournements.

J’ai bien aimé aussi ce rappel sur fond de culture pop :

Avec la référence pour les béotiens. ^^

Car cette scène pour l’enterrement du type dont je parlais plus haut, avec Trump qui a encore dit des horreurs, est effrayante. Et en France, nos trumpistes maison ont commencé à faire exactement la même chose, et la fenêtre d’Overton s’est encore assez déplacée pour que la presse généraliste parle de ce type mort comme un simple « polémiste influenceur MAGA ». Nan mais ça va pas hein…

Car ce qui me fait peur c’est vraiment que les USA ne sont que l’exemple par lequel nous voyons exactement ce qui se passe en France, et globalement en Europe, avec un retard de quelques années. Avant c’était vingt ans, mais aujourd’hui le mimétisme est bien plus véloce. Et on voit déjà l’abêtissement généralisé de la société, le nivellement par le bas des journalistes, la polarisation venue des algorithmes publicitaires qui a infecté tout notre environnement, et absolument tout ce qui est diffusé (même la radio qui est encore « pure » y passe).

On va se payer exactement la même chose, peut-être avec des méthodes légèrement différentes, mais il va se passer la même chose, c’est inexorable.

Et en parallèle, je lis encore un post de Romain sur Facebook qui me fait réagir. Je sais que le sujet est différent, mais en réalité tout est lié selon moi.

Dans l’avion, j’étais assis à côté d’Ewan. Un gamin de dix-neuf ans, agent de sécurité le jour, combattant de MMA le reste du temps. Il part s’entraîner en Géorgie comme d’autres vont prier. Il paraît qu’ils sont bons en MMA, les Georgiens. Alors il part là-bas prendre des baffes jusqu’à se faire péter les neurones. Il n’est ni en colère ni fanfaron — plutôt doux, résigné. Il ne croit plus à l’école, plus au travail, plus à la France. Les Etats-Unis ne l’intéressent pas. Il croit vaguement à Dubaï, à TikTok et à Gattouz0, un acteur porno influenceur qui apparemment fait le tour du monde à coups de bite et dont j’ignorais jusqu’ici l’existence. Enfin, il m’a raconté ça mais le cul, ça l’intéresse pas des masses. L’amour encore moins. Même le dernier iPhone ne le fait plus rêver : « Tu l’as voulu un an ; au bout d’une semaine, tu t’en fous. » Je crois qu’il a raison.

Il m’a raconté, sans emphase, ces « combats » en ligne organisés par des influenceurs sur des plateformes dont je n’avais jamais entendu parler. Il ne me parlait pas d’un ailleurs exotique mais du présent qui grouille sous mon nez et auquel je suis aveugle. En l’écoutant, je me suis dit : «Le présent, c’est lui. Ce n’est plus moi. » Sauf qu’il n’a pas d’avenir : « Moi ? Je mourrai avant mes quarante ans », il a dit. Bombe sèche. Je n’ai pas su quoi répondre. Moi qui ai dépassé la quarantaine, mais qui n’en fais pas grand-chose. Vous voyez la rencontre entre Tyler et Jack dans Fight Club ? Gamin, je rêvais d’être Brad Pitt et me voila en Edward fucking Norton dans un vol low cost.

En le quittant sur le tarmac d’Istanbul, je me suis dit deux choses : on a vraiment livré un monde de merde à ces gosses. Et puis aussi : ma jeunesse est morte. Je l’ai dans le dos. Mais je la préfère à la sienne. Mais ça, je me suis bien gardé de lui dire.

Post Facebook de Romain Burrel (18/09/2025)

Bon tout ça c’est encore de la faute à l’IA… Ou en tout cas, l’IA apporte aussi dans ce cadre son lot de fléaux bibliques… J’ai souri à cette référence à Platon qui est assez connue, et qui évoque l’impact négatif de l’écriture sur la mémoire des gens. On parlait d’internet de la même manière, et avant de l’informatique, et avant, et avant et avant… ^^

366 avant JC, Platon dans le Phèdre se demande si l’écriture ne va pas nous rendre idiots et nous faire « perdre la mémoire ».

La bataille de l’IA, et nos effondrements par Olivier Ertzscheid via la veille de Louis Derrac.