À hue et à dIA

Quand je chemine cahin-caha sur les Internets au quotidien, je me note régulièrement des petits liens, et je continue à en collecter pas mal sur l’IA générative. Quelques trucs optimistes mais surtout énormément de peurs ou de méfiances parfaitement étayées par une intuition solide, des études scientifiques, et parfois la réalité des faits qui se déroulent sous nos yeux. Je ne vais pas vous en pondre un article tous les deux jours, et au contraire de l’immédiateté de nos informations, qui sont obsolètes à peu près deux heures après avoir été publiées, j’attends un peu de voir… pour voir.

Les thématiques autour de l’IA se diversifient, et je vois souvent des « sujets » qui émergent, fleurissent puis s’estompent. Cet été, j’ai lu des tas de choses sur les impacts de l’IA sur l’éducation, et c’est absolument flippant. D’un Monsieur Samovar qui est en pétards, à raison, à Spencer qui s’interroge sur le bienfondé de la technologie en s’aidant de la pensée de Jacques Ellul, et ce brillant papier qui résume parfaitement les choses, c’est une catastrophe qui gronde déjà. Et ce qui est fou c’est que ces phénomènes sociaux qui prenaient des décennies, ne prennent que des mois. On verra dans moins d’un an les impacts de l’usage massif de l’IA générative par nos têtes blondes dans l’éducation, mais également chez les adultes même si ce sera plus diffus.

Très concrètement, c’est Microsoft qui lancé les festivités en annonçant fièrement des licenciements liés aux usages de l’IA dans leurs opérations quotidiennes. C’est beaucoup plus discret chez nous évidemment, mais on le voit déjà par un effet « en négatif » avec des agences de com par exemple qui ont gelé les recrutements de rédacteurs ou de community managers, ou bien qui font faire le boulot de 3 ou 4 personnes par une seule.

Après, l’usage intensif des IA montre que c’est loin d’être la panacée. Entre les modèles qui nécessitent d’utiliser des tas d’humains (sous-payés dans des pays en développement bien sûr) pour les faire évoluer et empêcher des débordements ou hallucinations, mais aussi ces mêmes humains qui doivent modérer des contenus et en sortent traumatisés. Et sur l’usage même, je vois que les sources commencent à sacrément souffrir, on voit des citations de sites web qui sont complètement rédigés par des IA, et on a forcément une baisse de qualité à chaque régurgitation d’une information dont la qualité d’origine est douteuse. Mais ce qui se passe tout simplement, c’est que les créateurs de contenus dont le modèle de subsistance repose sur la publicité sont en train d’arrêter car l’IA ne fait qu’extraire de la valeur sans rien en rétribuer. Et apparemment le phénomène est déjà visible !

Sur le sujet des modèles qui s’épuisent par endogamie, on voyait récemment une recrudescence d’image générée avec un filtre sépia pourri. Et c’est sans doute lié à la mode des images générée avec le style Ghibli qui a inondé les Internets, et en retour cela influence les modèles qui statistiquement considère cela comme une norme à reproduire. Toutes ces limites sont saines et devraient nous permettre de prendre du recul, et de raison garder, mais la course à l’échalotte est bien trop folle pour cela.

Quand j’ai vu cette vidéo sur Mastodon, je me suis vraiment demandé mais ce n’est pas possible, c’est de l’IA non ? Et donc il me semble que c’est une vraie vidéo, mais impossible d’être catégorique. J’aurais tellement envie de m’en émerveiller candidement, mais au lieu de cela je doute… ^^

Et si l’on devait encore se convaincre de l’impact environnemental calamiteux pour l’IA générative, voilà un article pour ajouter de l’eau au moulin. Après c’est valable pour tellement et tellement d’autres choses du domaine du numérique, mais tout aussi globalement de notre modèle de consommation, et finalement du capitalisme tout court. Mais bon ça n’aide pas quoi…

Pour finir sur une note un peu différente mais connexe, j’ai évidemment jubilé à la lecture de ce texte de Karl.

Ne vous laissez pas désabusez par la commercialisation excessive, par la récurrence massive des robots d’indexation quelque soit leur nature : moteur de recherche, data scrapers, AI bots.

Tous ceux-ci peuvent bien indexer tout mon contenu, copier mon contenu, le réinterpréter. Ce n’est pas ce qui m’intéresse. Je trouve du plaisir dans les gens que je lis. J’espère que certains ont du plaisir à me lire. Le reste n’est pas important. Ce n’est pas la première merdification que je vois passer. Les framesets. Je suis encore là. Le flash. Je suis encore là. Les bandeaux publicitaires. Je suis encore là. Le Web 2.0. Je suis encore là. Les réseaux sociaux. Je suis encore là.

En ce moment tout le monde s’affole des bots IA. Je serais encore là après. L’important c’est ce que vous publiez et ce que vous lisez. Les moteurs de recherche peuvent bien mourir. Les bulles X et Y peuvent bien exploser. Les magazines de la tech insipides en ligne peuvent bien cesser de publier. Cela ne me concerne pas. Je lis au quotidien des gens formidables.

Extrait de l’article « laver le riz » par Karl (Les carnets Web de La Grange)

J’y ai pensé aussi. C’est vrai que depuis la petite lorgnette de ce site ouaibe écrit à la mimine, je vais continuer à publier mes élucubrations, et à nourrir qui voudra, humains et non-humains. ^^

Après avoir mis en sommeil mes comptes Twitter, Facebook, Whatsapp1 et Instagram, je constate que tout le monde y sévit encore exactement comme avant (et j’y retournerai aussi peut-être hein ^^ ). Et je vois l’hypocrisie des militants anticapitalistes qui disent que c’est essentiel pour toucher les gens, même s’ils nourrissent la bête immonde en passant. Et je vois la bêtise crasse des personnes qui comptent sur ces plateformes pour « tout bloquer », ou bien simplement une candeur insupportable et terriblement endémique d’une société qui est bien trop engluée dans ses rets pour s’en sortir. Thierry Crouzet décrit très bien tout ce qu’il fait pour sortir des algorithmes tout simplement, et c’est passionnant. Car on a tellement l’habitude qu’on nous donne les choses toute crues qu’en effet on est surpris quand on consulte un réseau comme Mastodon ou qu’on termine de lire ses flux RSS.

Bon bah, comme d’hab, j’ai digressé. ^^

  1. Le plus difficile à supprimer alors que les alternatives sont là, c’est insupportable. ↩︎

Faut pas pousser mémé dans les orties !

Bah je suis bien moi à dire haut et fort que l’Inter-LGBT devrait être neutre et accepter tous les bords et tout et tout… Bon mais je ne pensais pas que j’aurais à préciser que l’extrême droite n’était pas une option hein ?

Nan mais les gay patriotes ? Ouate ze feuque !!!

Et not’ bon ministre de l’Intérieur qui leur propose une escorte de CRS pour les défendre ???

Donc là, en effet, on refuse cette participation, on exclut les fachos d’emblée, et on leur pisse à la raie en passant. ^^

Je me suis toujours dit que c’était un bon signe d’avoir une visibilité homo à droite, et que ça voulait dire que la société changeait vraiment (enfin !). Mais là non !!!!

On ne s’adapte pas à un effondrement de la biodiversité, on meurt avec

Tous les journalistes sont absolument à vouloir nous ramener à des plans gouvernementaux qui sont du pipi de chat depuis des décennies, alors que Christophe Cassou l’explique très clairement : il n’y a plus de manière de compenser des effets climatiques irréversibles, on ne peut pas non plus s’adapter à une vie (végétale, animale, et donc humaine) impossible, on est juste détruit avec l’écosystème en question. Et on en est là.

Source des vidéos : France Info

Et donc le sujet de comment s’adapter aux pics de chaleur de ces quelques jours, mais qu’est-ce qu’on en a à branler ! (Et je vois encore des gens qui disent que la réponse c’est la clim… Oh yeah.)

La prévention par l’exemple

Si seulement on avait des petites vidéos comme cela faites par le gouvernement pour expliquer le principe de « deep fake » et les stratégies d’arnaques en ligne qui deviennent redoutables grâce à l’usage de l’IA générative.

Source : The Travis Bible via Mastodon

L’auteur explique : I made this video to warn my parents about AI scams (And to test out Veo 3 to see first hand how these programs are evolving).

J’ai fait cette vidéo pour sensibiliser mes parents à propos des arnaques à base d’IA (et pour tester Veo3 pour tester l’évolution de ces logiciels par moi-même).

Donc il s’agit de la même technologie dont j’ai parlé il y a quelques jours. Et il faut avouer que cet exemple est encore une fois super convaincant. Il est particulièrement croquignolet de l’avoir utilisé pour démonter des « scams » et c’est très drôle qu’il en fasse lui-même la remarque à la fin en disant que l’on ne peut pas faire confiance à l’IA, mais il fait une vidéo avec de l’IA pour dire que ne pas croire les vidéos faites par IA. ^^

J’ai écouté pas mal d’épisodes du podcast de France Inter « Le code a changé » par Xavier de La Porte, et je vous le recommande, c’est souvent très fouillé, intelligent et remarquablement vulgarisé. Là c’est en lisant les recommandations d’Alex, que j’ai écouté les deux épisodes d’une série consacrée à l’IA qui sont diablement bien troussés.

Vraiment je vous encourage à les écouter, car Xavier de La Porte pose des problématiques passionnantes, et il consulte des experts qui expliquent relativement simplement les concepts scientifiques en œuvre. Le sujet du langage est fascinant, mais aussi celui de la limite de la connaissance des ingénieurs et chercheurs quant à la mise au point de ces grands modèles. Car il est notable qu’aujourd’hui, c’est tellement complexe que personne ne peut exactement savoir comment ça marche !! Et les mecs expliquent que oui c’est un truc qui fonctionne de manière empirique, on modifie des paramètres à l’instinct et on regarde ce qui fonctionne mieux, et on essaie d’éviter les régressions.

L’un des invités, le génial Alexei Grinbaum, explique aussi que les premiers modèles n’étaient pas satisfaisants, et que ça s’est mis à fonctionner vraiment quand on a eu quelques milliards de paramètres. D’un seul coup, bam le modèle s’est mis à être bon. Il rapproche cela du nombre de neurones que l’on a nous-mêmes dans nos cerveaux, comme si nous avions approché cette complexité, et que ça donnait un modèle capable de dialoguer avec les humains. Cela met aussi en exergue qu’une complexité grandissante permet aisément de nous dépasser, et que cette méthode permet aussi de dialoguer avec des chiens ou des baleines, il suffit d’un corpus de base suffisant. ^^

*Ajout du 02/06/2025 :*

En complément de tout cela, vous avez aussi Khrys qui a proposé les diapositives et le discours d’une conférence autour de l’IA, et c’est très bien fichu. C’est un joli recadrage épistémologique et les concepts sont à la fois très justement expliqués et illustrés de manière accessible et simple.

Mamma mIA !

Voilà, nous y sommes ! Enfin non, ce n’est qu’une étape, mais elle est marquante comme l’étaient déjà les précédentes, c’est juste que des révolutions technologiques tous les trois mois, ça donne un peu le tournis.

Vidéo réalisée entière par IA générative sans trucage (source)

J’ai vu cette vidéo tourner dans un cercle proche, donc je devine qu’elle explose un peu partout, mais c’est vrai que lorsque le créateur (aka le prompteur) explique que tout cela n’est qu’une série de prompts (simple ligne de texte expliquant à l’IA le résultat voulu) pour créer chaque vidéo qui sont ensuite montées l’une après l’autre, c’est totalement bluffant. Bluffant techniquement parlant, et encore une autre couche de flippe quant à l’ensemble des implications possibles…

Là clairement Google (il s’agit du service Veo 3 de l’IA de Google Gemini) tue l’ensemble de la chaîne de production vidéo pour les supports publicitaires. Et ça ne sera que dans un premier temps, car clairement les contenus artistiques prendront le même chemin (d’abord les dessins animés pour les gamins, puis les téléfilms etc.). Cela n’arrivera pas tout de suite, pour le moment ce ne sont que quelques secondes de génération de film, et il sera impossible de déployer cela industriellement avec les capacités de calcul actuelles (évidemment c’est une hérésie écologique, mais je sais qu’on s’en tamponne le coquillard). Mais c’est pour dans 18 à 24 mois, pas pour dans 10 ans1.

Le côté génial évidemment, c’est que le moindre quidam avec une super idée aura les moyens de créer une œuvre à partir d’une description très factuelle. On gardera aussi, si c’est viable économiquement2, une force de création qui devra sortir des sentiers battus pour survivre3.

Sinon sur le front de l’adoption, je vous propose ces deux infos croquignolettes ! D’abord on a de plus en plus de voleurs de contenus qui prennent des dessins originaux, créés par des humoristes, et qui les passent à la moulinette IA pour se les approprier. Bah c’est hyper difficile de prouver le litige, parce que c’est plus qu’une suppression d’un nom ou d’une signature, et l’IA recrée vraiment un truc qui graphiquement est original (même si basé sur des millions de trucs déjà volés). Donc il faut prouver que c’est l’idée d’origine qui est la source de richesse. On revient encore sur le fait que ce sont les idées, l’origine même de la création, qui restent valorisables…

Et nous avons eu récemment ce qui doit déjà arriver couramment dans nos colonnes, un journal a imprimé toute une rubrique, confiée à pigiste, qui a été générée par IA, et qui contenait des infos fausses. Et voilà comment vous avez des auteurs qui ont publié des livres qui n’existent pas et qui vous sont recommandés pour l’été prochain. Et là en effet, même avec un relecteur (là il n’y en avait même pas), il faut aller vachement dans les détails pour rechercher chaque élément et s’assurer que ce n’est pas inventé.

  1. Je ne sais pas du tout si ce sera si tôt, mais c’est pour dire qu’on en connaîtra largement les effets. ↩︎
  2. Et ce n’est pas certain. ↩︎
  3. Et pour continuer à améliorer les modèles apprenants d’Intelligence Artificielle. *prout* ↩︎

Hypnocratie (quoi le feuque !!)

Allez, continuons de nous esbaudir sur les joyeusetés de notre monde avec cette vidéo qui explique de manière passionnante comment un philosophe italien, Andrea Colamedici, a créé un auteur et lui a fait publier un bouquin qui a édifié tous les commentateurs. « Hypnocratie » de Jianwei Xun a passionné plein de gens dans la manière extraordinairement pertinente et opiniâtre de décrire d’un point de vue philosophicosociologique les méthodes et techniques avec lesquelles l’opinion est façonnée et les fascistes arrivent en ce moment au pouvoir. Un auteur créé avec de l’IA pour un bouquin écrit avec de l’IA, pour dénoncer les oligarques qui manipulent les peuples avec de l’IA, ces mêmes peuples bientôt remplacés par de l’IA, mais qui utilisent aussi l’IA (pour faire des portraits Ghibli). ^^

Parurésistible

Je reçois régulièrement des emails de gougueule (lui-même) qui me fait une liste des articles qui sont indexés par le célèbre moteur de recherche, et surtout ceux qui ont bénéficié du plus de clics pour me faire du pôôôôgnon. Car le trafic c’est de la thunasse !!! Huhuhu. Je vous rassure je ne gagne rien, et cela au contraire me coûte quelques écus par an pour vous écrire, et ça me va fort bien comme cela. Mais on m’envoie ce mail pour m’insister par là-même à investir quelques roupies (de sansonnet) dans des liens payants pour faire venir plus de monde. Et donc c’est une bonne base de partir de ce qui fonctionne le mieux dans la recherche dite organique ou naturelle (non payante).

J’ai l’habitude ça, car c’est à peu près le même cinéma depuis vingt ans. Et personne ne sera surpris, bah c’est le cul qui vend le mieux !!! En réalité c’est aussi un effet très pernicieux (un de plus) des Internets d’aujourd’hui. En effet, les sites internet cherchent « du trafic » et donc ils rédigent plein de textes avec des mots ou des phrases qui vont les faire remonter dans les moteurs de recherche. Et le but c’est à la fois de faire du volume, mais aussi d’arriver à transformer les visiteurs en acheteurs. Donc il faut appâter le chaland avec des trucs que les gens cherchent (en faisant un peu sa biatch), mais pas non plus les faire atterrir sur n’importe quoi sinon les gens ne restent pas.

Or les sites internet font très fort en « link baiting » c’est à dire en essayant de vous mettre des liens hyper séduisants et intrigants qui donnent envie de cliquer, mais ils ne peuvent pas non plus parler de porno ou proposer des contenus olé-olé. Or le cul c’est ce que les gens cherchent sur les Internets, et donc il reste… moi. Mouahahahahah.

Evidemment j’aurais aimé qu’on se souvienne de moi pour ma culture, mon humour et mes talents divers et variés, mais force est de constater que ce sera pour ma vessie timide. Et globalement comme je parle beaucoup moins de cul qu’il y a vingt ans, les articles les plus plébiscités datent de loooooongtemps. Voilà la liste des articles en question dans l’ordre croissant de nombre de clics depuis (cumul sur 16 mois) :

Donc premier thème depuis une bonne quinzaine d’années, c’est la parurésie1 ! Et donc je vous ai trouvé cette photo en en-tête qui date de 2016 et que j’avais pris lors du concert d’Anohni à la Philharmonie. Je suis resté marqué par ce truc, car j’ai voulu aller pisser, et évidemment j’ai fait demi-tour immédiatement (avec toute la gêne de rentrer aux toilettes, puis de ressortir drapé dans ce qui vous reste de dignité). L’endroit était vraiment tout neuf, et j’ai pensé que les parois allaient peut-être venir ? En tout cas, j’ai été traumatisé, et je n’ai jamais vérifié par la suite qu’ils avaient enfin mis des séparations entre les urinoirs. (Pitié, faites que oui.)

Sachant que je n’ai vraiment jamais écrit pour les référencements, ou parfois en effet pour titiller les lecteurs que je savais réguliers, j’ai toujours écrit des histoires ou anecdotes réelles, et les gens cherchent beaucoup des témoignages ou des « histoires gay » comme cela est également reflété dans cette liste. Je suis tout de même étonné que mon très célèbre post de 2003 (un énorme hit pendant une dizaine d’années) sur les Dieux du Stade ne soit plus dans cette liste, il semblerait que ce truc soit enfin oublié !!

On retrouve aussi un article dont je n’aurais jamais deviné qu’il pourrait être aussi lu et commenté, lorsque j’ai éhontément kink-shamé un type qui hurlait son hétérosexualité et son envie irrémédiable de se faire mettre. Hu hu hu. Et bien sûr le classique du récit de « première fois » qui avait d’ailleurs fait quelques émules, et qui a touché d’une manière que jamais je n’aurais pu figurer avant de l’écrire.

Bon mais juste après c’est fou c’est le lien vers ma sélection de texte de Marc-Aurèle !! J’avoue que ça fait plaisir, même si je soupçonne que ça doit être un truc au programme au lycée en philo, et que les gens cherchent le bouquin en pdf ou encore mieux le résumé avec explication de texte pour gruger un devoir (râââââté !!).

Bon sinon c’est assez cool de voir que certains articles ont émergé que ce soit pour des bonnes raisons comme de célébrer Diane Segard ou Zaho de Sagazan, ou pour profiter de ma détestation d’un navet.

Je me dois de parler de mon petit Juju avec qui j’ai convolé quelques mois et qui m’a donné l’opportunité de deux articles qui caracolent toujours en tête du blog-office. Le fameux ma poubelle sent le sperme… Tu m’étonnes que je suis premier sur ces recherches gougueule, même Albal n’a pas osé ça pour vendre ses sacs anti-odeurs.

Mais il avait aussi contribué dans un article parmi une série écrite pour un site web de l’époque, très connu et visité, qui s’appelait le « journal du porn ». Cela avait été fascinant car ce fut un tollé énorme sur ce repaire d’hétéros obnubilé par le porno, et qui ont des réactions très fortes à mes articles.

Et cela me fait rire de voir que j’ai un article typique des trucs écrits aujourd’hui par IA pour ramasser du trafic facilement. A l’époque, j’avais écrit ça en toute sincérité, tout content d’avoir trouvé la réponse à Pourquoi trouve-t-on beaucoup de bars-tabacs « Le Narval » ? Ah ah, c’est marrant de voir autour des résultats de recherche tous les sites de presse qui ont rédigé des articles marronniers là-dessus juste pour récupérer quelques visites (on appelle ça « la longue traîne »).

Et sinon je vous le remets, car cela me fait toujours mourir de rire. Mais ce qui est dérangeant de me voir dans les cliqués sur cet article, c’est que c’est typiquement ce que je déteste dans le web. C’est à dire que je n’avais rien fait d’autre que de prendre sa vidéo sur Instagram (ce que je fais aujourd’hui beaucoup pour éviter de me retrouver dépourvu avec la fin de certains médias en ligne2) en la repostant ici pour la partager (beaucoup font la même chose pour en tirer des visites et ensuite les monétiser à leur compte). Après, il n’a même pas nommé sa propre vidéo sur Insta, et le référencement d’Insta est parfois très mauvais…

Vidéo d’Islem Sehili

Et voilà, cet article a remis au goût du jour tous ces liens en les recontextualisant avec un nouveau texte plus récent (gougueule aime ça). Donc je vais avoir encore plus de clics là-dessus. C’est un cercle vicieux3. *soupirs* Mais bon, j’ai le vice en moi, vous savez bien. ^^

  1. La parurésie (du latin : paruresis), urinophobie ou syndrome de la « vessie timide » est l’impossibilité ou une grande difficulté pour un individu d’uriner en présence d’autres personnes. ↩︎
  2. Oui j’ai l’audace de penser que je pourrais survivre à Instagram ou Youtube. J’ai bien survécu à Twitter, Vine, Woomp et d’autres… ^^ ↩︎
  3. Et je n’aurais pas mieux fait si j’avais été un de ces référenceurs en ligne qui tentent de générer du trafic sur des blogs à la con qui parlent de cryptotrucs. Mais moi c’est de la promo pour les pissotières et les poubelles odorantes, on devrait comprendre ma probité en la matière. ^^ ↩︎

Vert tendre et tête de bois

J’ai fait un petit tour en forêt avant de rentrer, et toutes les pousses et jeunes feuilles rendent les arbres carrément fluorescents !! C’est super joli et il y avait une lumière magnifique pour cette balade (malgré la boue horrible qui a cradé mon vélo).

J’ai aussi étrenné mon méga pistolet à bulles !!! (Oui j’ai bientôt 49 ans. ^^ )

Nous sommes depuis rentrés à Nantes, parce qu’il faut bien reprendre le boulot. Mais encore une fois, c’est tellement dur… J’ai l’impression que le retour des vacances ressemble de plus en plus aux retours à l’école, quelle régression. Pffff.

Bon, au moins j’ai eu un joli coucher de soleil depuis le balcon. ^^

Ex silentio

C’est vraiment le truc que je trouve le plus troublant quand je vais sur Paris maintenant, c’est le bruit assourdissant de la ville. Je ne sais pas si c’est pire qu’avant ou si c’est moi qui me suis déshabitué en quatre ans. Il faut dire que Nantes est tout au contraire une ville assez quiète et sereine.

C’est marrant car j’avais fait la remarque sur le vacarme de la ville et aussi sa pollution quelques mois avant de quitter ma Lutèce chérie. Et clairement aujourd’hui, je ne me vois pas vivre sans mes écouteurs à réduction de bruits active. C’est fou mais à Paris surtout, pour marcher dans la rue, prendre les transports, ou aller dans une grande gare, cela me paraît être un accessoire parfaitement indispensable. C’est clairement une marque terrible de la déshumanisation de nos environnements urbains. On a besoin aujourd’hui de ça comme de masques ou de purificateurs d’air dans nos appartements pour éviter de se prendre trop de pollution. Et encore une fois, il faut être drôlement privilégié pour se permettre ça…

C’est en rentrant à Montparnasse cet après-midi, sans mes écouteurs, que j’ai été saisi par le tumulte et la cacophonie ferroviaire. Tous les montparnassiens connaissent alors le remède à ça. Prendre l’escalier qui monte le long de la voie 1, et on débarque au Jardin Atlantique. C’est drôle car on entend toujours le bruit de fond, comme un bruit blanc qui fait « shhhhhh », et toujours quelques échos de marteau piqueur, et les vibrations des annonces de la gare, mais cela reste un havre de paix en comparaison de ce qui se trame en dessous.

Le jardin est superbe à cette époque, avec toute la verdure qui explose et les fleurs qui éclosent en masse. J’aime bien ces voies de circulation en hauteur qui sont des sortes de ponts suspendus dans la canopée. On est tout de suite complètement ailleurs, et le lieu est la plupart du temps complètement désert.

J’ai eu une drôle de série de commentaires désagréables il y a quelques jours qui trollaient (quelle idée sur un blog moribond comme ça) sur le fait que j’étais perché et que je jouais les poètes de bazar avec mes photos et mes remarques bucoliques. Hu hu hu.

Eh bien je répondrais : c’est GALACTIQUE !!!!

5 ans de confinement

Bien sûr ça n’a pas duré 5 ans, mais c’est sans doute le truc qu’on a retenu de ces 5 années écoulées, et le truc emblématique de cette pandémie intergalactique qui a bouleversé nos petites vies. Car c’est mon blog donc j’y parle un peu de moi ( ^^ ), et clairement je n’ai pas souffert pendant cette période ou très banalement, et plus de manière existentielle qu’autre chose.

Les soignants sont sans doute ceux qui ont vécu le plus ce combat extraordinaire contre ce qu’on appelait encore plutôt le (un des) Coronavirus et aujourd’hui avec ce mot universel qu’est le (ou la) COVID-19. Mais les autres comme moi qui n’avaient pas trop à craindre pour leur boulot, et qui avaient un domicile bien équipé, en plus d’un conjoint sympathique, ont juste eu à tuer le temps et à ne pas trop ronger leurs freins. Les pénuries de farine pour faire son pain, le manque de balcon ou de sortie malgré le beau temps, ou bien le mal au dos d’être trop dans son canapé à regarder Netflix ne sont pas des affections trop compliquées à relativiser.

Mais l’angoisse, aussi existentielle soit-elle, était bien là. Et on croyait tout de même un petit peu à une fin du monde qui s’annonçait ainsi en grande pompe. La maladie ou les crises économiques dont on se demandait laquelle serait le premier des cavaliers de l’Apocalypse à venir nous achever. J’avais bien aimé ce mème d’ailleurs à l’époque :

Mais non, et tout est reparti comme en 40. Même si mon mari a fait de manière inattendue un burn-out dans ces incroyables conditions, et que nous avons finalement filé à l’anglaise quand la possibilité nous a été donnée de quitter Paris une fois les crises passées.

Mais cette période très particulière du confinement qui a démarré ce 17 mars 2020 reste dans nos esprits vraiment quelque chose d’unique et spécifique à chacun (et tous à la fois). La veille nous étions allés prendre l’air comme beaucoup de gens (un peu cons, je reconnais) et on pouvait sentir une stupéfaction dans l’air, une atmosphère étrange et impalpable. Un petit truc de la Quatrième Dimension.

A partir de là, on était à la maison, et internet était plus que jamais notre salut. Travailler, communiquer, jouer, se divertir, s’informer… C’était déjà largement mon cas, mais ça s’est généralisé à l’échelle d’une société, et pas forcément pour le mieux. Car ça a aussi fait éclore au grand jour tous les complotimses1, et dans toutes les familles (y compris dans la mienne, où des antivaxs y sont apparus en véritable phénomène de génération spontanée).

Mais il y a eu des bingo-drags confinés, des défis improbables et même un Paris-Carnet en ligne, vrai revival des années 2000 !!

A Paris, c’était aussi des paysages lunaires et désolés, des visions postapocalyptiques où un chaleureux printemps avec plein de petites fleurs explosait dans un silence assourdissant. Ce n’était que mutisme urbain, et écho des cuicuis des oiseaux (que j’entendais pour la première fois) dans des rues vides et des pavés immaculés. Les cieux nocturnes étaient noirs et follement étoilés, la Seine était lisse comme au premier jour, et le canal St Martin se découvrait jusque ses tréfonds verdoyants.

Encore une fois, le parisien qui bosse, qui est en couple, et est en bonne santé, n’a pas eu tant de difficultés ni même de manquements à sa vie2. En revanche, je pense à tous les autres, et notamment à des gens qui cherchaient du taf ou un appartement, ou même des jeunots et jeunottes qui n’ont pu étudier, ou même socialiser pendant cette période3. Je trouve que c’était très notable pour ces derniers car à cet âge là si on a raté son intégration dans une école, ou si on rate l’année de ses 20 ans, bah ça ne se rattrape pas vraiment. Il y a certains moments dans la vie qui sont un peu uniques, et je pense que c’est pour cela que les jeunes ont tant été atteints. De la même manière, à l’autre bout de l’échiquier, les personnes âgées ont aussi perdu un temps bien trop précieux pour le passer encore plus esseulées. Ne parlons pas des enterrements sans public ou famille étendue qui ont subtilisé certains deuils avec des marques indélébiles pour certains et certaines.

Cette année 2020 a vu aussi des Marches des Fiertés annulées partout en France. Et ça m’a beaucoup peiné pour Matthieu Jeanneau qui avait créé cette affiche merveilleuse pour la Pride toulousaine. Je la republie parce que vraiment c’est l’œuvre que tout le monde aurait adoré avoir en tête de proue de sa Pride.

Mais pour lutter contre l’adversité, on aussi ri et ironisé et beaucoup mèmé ! ^^

Evidemment, je vous remets celui-ci qui est tellement génial et résonne encore avec le récent décès de David Lynch.

Je l’ai postée plusieurs fois car cette vidéo ne cesse pas de me faire rire ! Et j’adore les mèmes basés sur ce film (La chute) consistant à écrire de nouveaux sous-titres à ce passage emblématique où Adolphe pète un plomb dans son bunker. Et là à propos de Buzyn, Macron et du confinement (et de la bite à Griveaux)…

Source de la vidéo : Chaîne « Discord Insoumis » qui diffuse des vidéos pro-LFI.

Voilà un petit florilège des choses que j’ai pu poster durant cette première phase confinée.

Et pour finir, un de mes favoris !

Ce qui est fou c’est que 5 ans plus tard, on pense encore beaucoup à ces moments-là. Et on a tous été touché d’une manière ou d’une autre. Avec le recul, et n’ayant plus les angoisses de ne pas savoir comment ce truc allait évoluer, c’était une période assez sympa pour moi (modulo gérer un mari qui n’allait pas bien ^^ ). Paris était plus belle que jamais, je n’avais pas beaucoup de boulot mais assez pour être occupé sans être trop stressé tout en étant en télétravail à 100%, c’était plutôt très agréable d’être avec le chéri et les chatounettes en plein printemps, les blogueurs et les blogueuses avaient momentanément repris du poil de la bête…

La seule chose peut-être qui a perduré4 ou qui n’est pas complètement revenu à la normale, c’est, j’ai l’impression, notre propension à sortir versus rester chez soi. Il me semble que cette période a fait relativiser à beaucoup leur FOMO5 en leur permettant justement de ne plus en avoir du tout pendant quelques semaines. On entend plus de gens assumer le côté casanier et le fameux Netflix & chill, et globalement les espaces publics me paraissent un chouïa moins occupés le soir et les week-ends (mais c’est aussi moi qui vieillit bien sûr ^^ ).

En tout cas, c’était malgré tout, et avec le recul, la bonne chose à faire pour maîtriser la pression dans les hôpitaux, faute d’avoir un système de santé assez robuste ou résilient pour s’adapter à une telle crise. Personne ne voudrait sans doute remettre le couvert, mais le monde a survécu, et je crois que c’est ce qui me surprend le plus. Arff.

  1. Oui c’est comme le cyclimse avec George Abitbol. ↩︎
  2. Oui je me mets à parler de moi à la troisième personne. Hu huhu. ↩︎
  3. Ne parlons pas de tous ces plans cul qui n’ont pu se faire !! Tragédie !! ^^ ↩︎
  4. Modulo les cinéfolles !!! ↩︎
  5. Fear of Missing Out : la peur de rater un truc si on est pas là où sont nos amis ou connaissances. ↩︎