Plutôt ça que de perdre son règne

Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne.

Marguerite Duras, Le Matin, 4 juin 1986.

Source :

Cela paraît presque avant-gardiste même si le réchauffement climatique est un phénomène scientifique qui est analysé depuis bien avant, et que l’ensemble des dogmes économiques humains sont à peu près alignés sur une destruction systémique de la planète. Mais dans les mots de Duras, cela a une saveur particulièrement agréable et encore plus nihiliste. ^^

La lecture de l’ensemble de l’article est d’ailleurs édifiante, je vous la conseille.

By the river

Ce week-end, j’étais donc à Paris, mais surtout chez ma maman à Osny où nous fêtions son 75ème anniversaire. Je suis allé faire mon petit tour traditionnel vers la Viosne, et avec le soleil et les pousses tendres, cela lui donne des aspects amazoniens (ce qui est très drôle quand on sait où on est… une mince bande forestière entre la route et la voie ferrée).

En allant et revenant de Paris (par la gare Saint Lazare), on est passé par le pont ferroviaire d’Asnières devant cette vue de la Défense que j’aime bien, avec l’île de la Jatte devant. Cela donne à la Défense et ses gratte-ciels un petit air de Lower Manhattan.

Et puis, on a aussi profité d’être à la maison pour faire des câlins à Obi-Wan qui ne demande que ça. ^^

Et puis dans nos balades vexinoises du week-end, nous sommes allés à Auvers-sur-Oise où je ne suis allé que très peu, et je n’avais jamais vu l’église peinte par Vincent Van Gogh, ni sa tombe. Voilà qui est fait !!! ^^

Mais me voilà déjà rentré à Nantes, et j’ai été bien accueilli. ^^

Ce fut un week-end bien occupé !!!

La scalabilité de l’alliance

J’ai beaucoup aimé ce post d’Aude C. qui explique par quelques anecdotes qu’il est toujours compliquer de se jauger à l’aune de sa propre mesure, étant donné que tout est très relatif dans ce domaine, et qu’on est souvent peu clairvoyant avec soi. Elle montre comme le féminisme ostensible et emphatique peut être perçu également par un tiers comme une marque de minoration d’autrui bien ordinaire, mais aussi ses propres biais ou faiblesses à d’autres occasions.

Et ça tombe bien, car on essaie de faire au mieux dans la vie de tous les jours, mais on a tous nos qualités et nos défauts. Il faut sans doute éviter de se prévaloir d’être bon en ceci ou en cela, surtout quand on parle d’alliés. Il vaut mieux laisser les personnes qu’on défend le faire pour nous. ^^

Parurésistible

Je reçois régulièrement des emails de gougueule (lui-même) qui me fait une liste des articles qui sont indexés par le célèbre moteur de recherche, et surtout ceux qui ont bénéficié du plus de clics pour me faire du pôôôôgnon. Car le trafic c’est de la thunasse !!! Huhuhu. Je vous rassure je ne gagne rien, et cela au contraire me coûte quelques écus par an pour vous écrire, et ça me va fort bien comme cela. Mais on m’envoie ce mail pour m’insister par là-même à investir quelques roupies (de sansonnet) dans des liens payants pour faire venir plus de monde. Et donc c’est une bonne base de partir de ce qui fonctionne le mieux dans la recherche dite organique ou naturelle (non payante).

J’ai l’habitude ça, car c’est à peu près le même cinéma depuis vingt ans. Et personne ne sera surpris, bah c’est le cul qui vend le mieux !!! En réalité c’est aussi un effet très pernicieux (un de plus) des Internets d’aujourd’hui. En effet, les sites internet cherchent « du trafic » et donc ils rédigent plein de textes avec des mots ou des phrases qui vont les faire remonter dans les moteurs de recherche. Et le but c’est à la fois de faire du volume, mais aussi d’arriver à transformer les visiteurs en acheteurs. Donc il faut appâter le chaland avec des trucs que les gens cherchent (en faisant un peu sa biatch), mais pas non plus les faire atterrir sur n’importe quoi sinon les gens ne restent pas.

Or les sites internet font très fort en « link baiting » c’est à dire en essayant de vous mettre des liens hyper séduisants et intrigants qui donnent envie de cliquer, mais ils ne peuvent pas non plus parler de porno ou proposer des contenus olé-olé. Or le cul c’est ce que les gens cherchent sur les Internets, et donc il reste… moi. Mouahahahahah.

Evidemment j’aurais aimé qu’on se souvienne de moi pour ma culture, mon humour et mes talents divers et variés, mais force est de constater que ce sera pour ma vessie timide. Et globalement comme je parle beaucoup moins de cul qu’il y a vingt ans, les articles les plus plébiscités datent de loooooongtemps. Voilà la liste des articles en question dans l’ordre croissant de nombre de clics depuis (cumul sur 16 mois) :

Donc premier thème depuis une bonne quinzaine d’années, c’est la parurésie1 ! Et donc je vous ai trouvé cette photo en en-tête qui date de 2016 et que j’avais pris lors du concert d’Anohni à la Philharmonie. Je suis resté marqué par ce truc, car j’ai voulu aller pisser, et évidemment j’ai fait demi-tour immédiatement (avec toute la gêne de rentrer aux toilettes, puis de ressortir drapé dans ce qui vous reste de dignité). L’endroit était vraiment tout neuf, et j’ai pensé que les parois allaient peut-être venir ? En tout cas, j’ai été traumatisé, et je n’ai jamais vérifié par la suite qu’ils avaient enfin mis des séparations entre les urinoirs. (Pitié, faites que oui.)

Sachant que je n’ai vraiment jamais écrit pour les référencements, ou parfois en effet pour titiller les lecteurs que je savais réguliers, j’ai toujours écrit des histoires ou anecdotes réelles, et les gens cherchent beaucoup des témoignages ou des « histoires gay » comme cela est également reflété dans cette liste. Je suis tout de même étonné que mon très célèbre post de 2003 (un énorme hit pendant une dizaine d’années) sur les Dieux du Stade ne soit plus dans cette liste, il semblerait que ce truc soit enfin oublié !!

On retrouve aussi un article dont je n’aurais jamais deviné qu’il pourrait être aussi lu et commenté, lorsque j’ai éhontément kink-shamé un type qui hurlait son hétérosexualité et son envie irrémédiable de se faire mettre. Hu hu hu. Et bien sûr le classique du récit de « première fois » qui avait d’ailleurs fait quelques émules, et qui a touché d’une manière que jamais je n’aurais pu figurer avant de l’écrire.

Bon mais juste après c’est fou c’est le lien vers ma sélection de texte de Marc-Aurèle !! J’avoue que ça fait plaisir, même si je soupçonne que ça doit être un truc au programme au lycée en philo, et que les gens cherchent le bouquin en pdf ou encore mieux le résumé avec explication de texte pour gruger un devoir (râââââté !!).

Bon sinon c’est assez cool de voir que certains articles ont émergé que ce soit pour des bonnes raisons comme de célébrer Diane Segard ou Zaho de Sagazan, ou pour profiter de ma détestation d’un navet.

Je me dois de parler de mon petit Juju avec qui j’ai convolé quelques mois et qui m’a donné l’opportunité de deux articles qui caracolent toujours en tête du blog-office. Le fameux ma poubelle sent le sperme… Tu m’étonnes que je suis premier sur ces recherches gougueule, même Albal n’a pas osé ça pour vendre ses sacs anti-odeurs.

Mais il avait aussi contribué dans un article parmi une série écrite pour un site web de l’époque, très connu et visité, qui s’appelait le « journal du porn ». Cela avait été fascinant car ce fut un tollé énorme sur ce repaire d’hétéros obnubilé par le porno, et qui ont des réactions très fortes à mes articles.

Et cela me fait rire de voir que j’ai un article typique des trucs écrits aujourd’hui par IA pour ramasser du trafic facilement. A l’époque, j’avais écrit ça en toute sincérité, tout content d’avoir trouvé la réponse à Pourquoi trouve-t-on beaucoup de bars-tabacs « Le Narval » ? Ah ah, c’est marrant de voir autour des résultats de recherche tous les sites de presse qui ont rédigé des articles marronniers là-dessus juste pour récupérer quelques visites (on appelle ça « la longue traîne »).

Et sinon je vous le remets, car cela me fait toujours mourir de rire. Mais ce qui est dérangeant de me voir dans les cliqués sur cet article, c’est que c’est typiquement ce que je déteste dans le web. C’est à dire que je n’avais rien fait d’autre que de prendre sa vidéo sur Instagram (ce que je fais aujourd’hui beaucoup pour éviter de me retrouver dépourvu avec la fin de certains médias en ligne2) en la repostant ici pour la partager (beaucoup font la même chose pour en tirer des visites et ensuite les monétiser à leur compte). Après, il n’a même pas nommé sa propre vidéo sur Insta, et le référencement d’Insta est parfois très mauvais…

Vidéo d’Islem Sehili

Et voilà, cet article a remis au goût du jour tous ces liens en les recontextualisant avec un nouveau texte plus récent (gougueule aime ça). Donc je vais avoir encore plus de clics là-dessus. C’est un cercle vicieux3. *soupirs* Mais bon, j’ai le vice en moi, vous savez bien. ^^

  1. La parurésie (du latin : paruresis), urinophobie ou syndrome de la « vessie timide » est l’impossibilité ou une grande difficulté pour un individu d’uriner en présence d’autres personnes. ↩︎
  2. Oui j’ai l’audace de penser que je pourrais survivre à Instagram ou Youtube. J’ai bien survécu à Twitter, Vine, Woomp et d’autres… ^^ ↩︎
  3. Et je n’aurais pas mieux fait si j’avais été un de ces référenceurs en ligne qui tentent de générer du trafic sur des blogs à la con qui parlent de cryptotrucs. Mais moi c’est de la promo pour les pissotières et les poubelles odorantes, on devrait comprendre ma probité en la matière. ^^ ↩︎

La fin des haricots

C’est fou mais je parle beaucoup d’IA tout de même dans ces colonnes. Cela m’épate car depuis ces vingt années de déblogage régulier, malgré mon assuétude évidente pour l’informatique depuis mes vertes années, et son lien plus que ténu avec mon occupation laborieuse, j’ai vraiment orienté mon web-log sur des petites choses du quotidien, sur un miroir de l’égo, des fixettes sur mes aventures en Queeritude ou bien le compte-rendu des choses lues, vues, écoutés, senties, goutées, touchées.

Et pourtant j’aurais largement eu de la matière pour parler de web, dont c’est un peu ma spécialité tout de même, ou encore de technologies ou de trucs de geek. Mais non, ça n’a jamais été mon goût pour le blog et pour délier mon écriture. En revanche, l’IA générative me touche tant que je dois en parler de temps en temps. Je sens que ce truc va bouleverser nos existences comme le web l’a fait, mais encore plus vite, mais encore plus fort, et encore plus profondément.

Comme nous le vivons tous avec plus ou moins de difficulté ou d’appréhension, nous avons cette étrange sensation d’une accélération incroyable de tous les « phénomènes » qui nous entourent, et la technologie nourrit à la fois cette capacité et cette demande inexorable. Mais donc on a autant vu cette croissance extraordinaire de l’IA, autant dans son adoption, ses usages, mais aussi ses limites repoussées sans cesse, sa détestation par certains ou son bannissement par d’autres (avant de ne plus pouvoir que s’y soumettre néanmoins). Mais là je note enfin, des limites qui sont intéressantes car elles vont au-delà des histoires de copyrights (qui sont importantes évidemment, mais qui sont malheureusement des imbroglios qui ne résoudront rien, et qui ne seront jamais bien expliquées ou ne trouveront un juste dénouement), et il semble qu’avant même qu’on s’y mette tous, on a déjà des raisons de réfléchir à deux fois. Mais sera-ce suffisant pour reculer ou bien doit-on faire ce pas en avant alors que c’est dans un précipice, et qu’il est bien signalé tout comme il faut.

En cela, l’article de Ploum est édifiant dans sa liste de toutes les « fins » qui ont été atteintes ces derniers temps en lien avec les IA génératives. Que ce soit les décisions trumpistes sur les taxes de douane, des médecins qui remettent en question leurs propres intuitions ou expertises, mais surtout la nécessité d’apprendre que ce soit une langue, un système informatique ou un truc un chouïa complexe, bref plein de ressources très intéressantes à aller creuser.

Dans ces liens, j’ai bien aimé celui de Luciano Nooijen qui explique sa prise de conscience d’abord par l’usage du système de conduite autonome de son véhicule. Il a vite réalisé lorsqu’il a voulu reconduire, qu’il avait perdu à une vitesse incroyable des tas de compétences très intuitives. Et cela vaut aussi pour les développeurs qui utilisent l’IA pour se mettre le pied à l’étrier ou carrément pour accélérer leur création de code, ou parfois plus que cela. Il n’a pas laissé pour autant tomber ces outils qui ont une utilité, mais que l’on doit maîtriser au risque de perdre tout ce qui fait le cœur de ses compétences.

Et d’ailleurs dans ce domaine, il y a des trucs qui arrivent assez terribles, avec déjà des nouvelles méthodes pour infecter les modèles d’IA avec des bouts de code vérolés à qui bien des béotiens pourraient faire confiance par manque de savoir. Et cela sans voir bien sûr que le web se remplit à vitesse incroyable de contenus générés par des IA, et ces contenus étant eux-mêmes utilisés pour les entraîner, on arrive sur une entropie de l’information qui est digne d’un roman de hard SF. Le plus inquiétant c’est la manière dont on pourrait entraîner ces IA à avoir telle ou telle opinion selon qu’on lui a fait ingérer des tas de textes de telles ou telles obédiences. L’IA ne fait que proposer des textes plausibles, statistiquement cohérent avec votre demande, et en imitant des morceaux de textes préexistants. Ce n’est qu’une illusion de réflexion, un miroir aux alouettes qui mimique parfaitement l’érudition d’un physicien nucléaire et peut le recracher dans le style de Martine à la plage si c’est ce que vous voulez.

Il suffit d’exploiter l’IA au quotidien pour en mesurer les limites, mais aussi une flippante utilité.

Et je ne sais pas si c’est lié mais j’ai adoré cet article qui explique comment les milieux de la technologie sont passés de gauche à extrême droite. Les gourous de l’IA ne sont pas les derniers à militer dans une direction similaire. ^^

On peut aussi rapidement tomber sur ce genre d’expérience malheureuse qui rappelle qu’il faut se méfier. La personne ci-dessous explique qu’elle a demandé une traduction d’un doc chinois à chatGPT. La traduction était exactement ce qu’elle attendait, et donc ça n’a pas du tout éveillé ses soupçons. Mais comme il y a eu une couille dans le potage, elle a fait vérifier par un tiers, et la traduction était totalement fausse, complètement fantasque !

L’IA n’est pas pernicieuse per se, donc elle reconnaît que le fichier envoyé n’avait rien de lisible, et elle a donc proposé un texte qui était cohérent avec la demande et les échanges précédents « to be helpful ».

Cela m’arrive aussi couramment, et c’est parfois très difficile à détecter. ^^

Il y a 9 mois, je vous avais démontré ce service Gougueule qui permettait de tester de la création audio à partir d’un corpus de documents. Cela permet de créer des épisodes de podcasts à partir de quelques documents et des sites web par exemple. Le service est maintenant disponible en français, j’ai donc réessayé simplement en proposant l’URL du blog en source. Il n’est pas allé plus loin que la page d’accueil, mais en lisant simplement les titres et le s débuts de posts, il produit un truc très crédible et bluffant.

Et pourtant quand on écoute c’est un ramassis de banalités… Et il y a ce truc très drôle du « 178 av LLM » qu’on trouve en maxime sous mon blog. Evidemment un LLM pour le commun des mortels ce sont les Large Language Models qui sont justement les pierres angulaires de ces IA génératives. Et j’adore que le système brode sur mon ironie qui va jusqu’à sous-entendre que je blogue depuis 178 années avant l’invention de l’IA en gros. Hu hu hu.

« 178 av LLM » est une boutade d’il y a une vingtaine d’années qui s’est répandue sur quelques blogs alors que la presse et « tout le monde » faisaient des gorges chaudes sur Loïc Le Meur comme l’inventeur des blogs, ses initiales, LLM, devenant rapidement une manière discrète de parler de lui. Des gens s’étaient mis à afficher depuis combien de temps ils bloguaient « avant LLM ». Et moi donc, je blogue depuis 178 jours avant Loïc Le Meur. ^^

Podcast fabriqué par l’IA de Google depuis le service NotebookLM à partir de matoo.net

Bon pour finir, je dois aussi lier cet excellent article de David (qui continue aussi à écrire avec une constance que j’admire sur des sujets dont je ne comprends souvent que les trois premiers paragraphes ^^ ). Je souscris vraiment à toutes ses assertions sur le sujet, et notamment sa toute dernière pensée qui est saisissante.

La liberté de l’accès à l’information était un fondement essentiel du Web : si la concurrence à l’entraînement des IA, en rendant gratuitement précieux ce qui était un commun, crée des barrières là où il n’y en avait pas, c’est un dégât collatéral bien plus grave que toutes les questions de consommation d’énergie ; et l’invocation du démon de la propriété intellectuelle, loin de détruire les IA, ne va qu’empirer ce problème.

Arméries maritimes en force

Hier soir, on a profité de cette belle journée pour la finir en pique-nique vers Kerabas (hameau de Moëlan) qui est un lieu génial pour les couchers de soleil. Mais c’est aussi une côte très jolies avec des grandes herbes hyper moelleuses et des champs d’arméries quand c’est la saison. ET C’EST LA SAISON !!

On était comme deux hobbits dans notre creux herbeux dans la Comté finistérienne. ^^

Tiens sinon, hier encore, j’étais surpris de voir des petites gouttelettes tomber d’un arbre en plein cagnard, comme une toute petite pluie très discrète. Ce saule marsault est déjà assez curieux car en ce moment il est recouvert de chatons duveteux et répand largement ses graines comme cela. Mais apparemment c’est un phénomène de guttation, un truc dont je ne soupçonnais pas l’existence.

Et sinon c’était juste avant de partir en Bretagne, Sookie m’accompagnait en télétravail et elle était trop mignonne. Je ne peux pas ne pas poster cette photo, donc là discrétos et hop !! Regardez-moi cette beauté.

Dégenrement

A force de fréquenter les1 réseaux sociaux et avec mon esprit si terriblement wokiste et islamogauchiste (oh yeaaaaah), j’ai parfois des surprises qui ne devraient plus en être. Ou plutôt je réalise à quel point, je peux me faire des illusions quant à ce que je pense sont des progrès bien répandus dans la société. Et un mariage est l’événement idéal pour mettre en pratique des petites expériences éthologiques. Bien évidemment, celui de la semaine dernière m’en a fourni une à laquelle je ne m’attendais absolument pas.

Comme je vous disais, nous avons bien contribué à l’organisation et l’animation de l’événement, et nous avions notamment des petits jeux à mettre en place. La mariée avait notamment concocté des paires de cartes avec des personnages, et il fallait qu’on en distribue aléatoirement une par personne. Le jeu c’est que pendant le mariage les paires doivent se reconstituer. On avait fait ça à notre mariage avec un jeu de tarot coupé en deux, et ça avait super bien marché.

Mais là l’originalité c’était que les personnages était des « couples » célèbres, on avait Barbie et Ken, Titi et Grosminet, Mickey et Minnie etc. Moi par exemple, j’ai eu Fiona, et je devais retrouver Shrek.

On avait un paquet de cartes non triées, et on distribuait cela en expliquant les règles à tous les arrivants à la réception du mariage. Très rapidement, les gens revenaient vers nous l’air gêné en disant « Ah mais je ne peux pas avoir Minnie, je suis un homme ». Et quand ce n’était pas les hommes, les femmes l’exprimaient tout autant pour leurs maris « ah non mon mari ne peut pas être Barbie hein ? ». Et de la même manière, les filles refusaient les cartes masculines, mais avec moins de vigueur, on sentait qu’on aurait pu les convaincre de jouer le jeu. Car on a essayé d’expliquer que c’était un jeu, et que c’était drôle le « mélange des genres », littéralement. Mais ça ne faisait rire personne, et on s’est vite plié à leur donner une carte cisgenrée (laule).

Et attention hein, ce n’était pas un mariage de gens désagréables ou homophobes ou même beaufs, pas du tout. On avait une représentation de la France tout à fait médiane et chouette avec une moitié du Finistère et l’autre du Var. Et en toute sincérité, on a vraiment beaucoup apprécié toutes ces personnes qui étaient absolument adorables et sympathiques.

Mais alors, sur le sujet du genre, moi qui pense qu’on est tous aujourd’hui super détendus du slip sur le masculin et le féminin2, et que le genderfuck est le futur du genre humain. Bah je me suis bien mis le doigt dans l’œil. Les garçons veulent du bleu et jouer aux pompiers ou à la guerre, et les filles du rose et incarner des princesses en faisant la cuisine. Purée que c’est flippant. ^^

Et pour tout vous dire, je savais très bien qui avait eu la carte Shrek, et malgré cela je n’ai pas réussi à m’apparier à lui. J’ai joué les candides et fait un grand tour pendant le cocktail en me présentant en tant que « Fiona » qui cherchait « Shrek » en rigolant. Bien sûr je n’ai pas affiché la personne en question, mais elle ne s’est jamais signalée. Comme il fallait aller faire un selfie pour immortaliser le duo, peut-être que cela la gênait de faire ça avec un inverti3, ou bien c’était en tout cas une incongruité somme toute embarrassante. ^^

Bon bah, la lutte continue hein !!!

  1. En réalité « mes » réseaux donc ceux qui m’apportent une vue parfaitement déformée de la société qui a l’air représentative mais qui ne l’est pas du tout. ↩︎
  2. La série Adolescence sur Netflix me file néanmoins un petit doute je reconnais. ^^ ↩︎
  3. Hu hu hu. ↩︎

Habiter son nom et son prénom

J’ai été surpris par l’article de Vincent qui demande à la cantonade comment nous « habitons » nos prénoms et noms. C’est curieux comme formulation, mais je comprends bien ce qu’il veut dire, et comme beaucoup de gens (me semble-t-il), il nourrit une sorte de ressentiment envers son patronyme. Encore une mission pour Baptiste Coulmont ça !!!

Pour une fois, c’est un truc que je n’ai pas eu moi. J’ai toujours été assez content de mon prénom, que je trouve assez joli et euphonique, et très classique tout en étant pas si commun (même si les apôtres courent normalement les rues). Et j’adore mes deux seconds prénoms, un algérien et un portugais, qui rappellent les origines des grands-pères, les deux commençant par M comme mon prénom principal.

Mon nom je l’aime bien aussi. Ce truc mystérieux qui n’apparaît qu’à partir de 1943 sur un Ausweis, alors qu’avant mon grand-père sur tous ses papiers d’identité n’est que Mohammed Ben Ali (fils d’Ali quoi). Mais il est marrant ce nom car il sonne algérien pour certains algériens, même si la plupart sont juste circonspects par ma face de toubab (je ne suis qu’un quarteron maghrébin), et il sonne parfaitement français, surtout lorsque la tentation vient d’y ajouter un d à la fin, comme très très souvent. J’ai eu la chance donc de ne jamais avoir été discriminé pour cela (eh oui, c’est si courant sur un CV ou un dossier d’appartement). Je suis très tatillon sur l’orthographe de mon nom, et mon prénom aussi d’ailleurs : un seul t et pas de d s’il vous plaît !!!!

J’habite assez bien mon nom et mon prénom. ^^

Vert tendre et tête de bois

J’ai fait un petit tour en forêt avant de rentrer, et toutes les pousses et jeunes feuilles rendent les arbres carrément fluorescents !! C’est super joli et il y avait une lumière magnifique pour cette balade (malgré la boue horrible qui a cradé mon vélo).

J’ai aussi étrenné mon méga pistolet à bulles !!! (Oui j’ai bientôt 49 ans. ^^ )

Nous sommes depuis rentrés à Nantes, parce qu’il faut bien reprendre le boulot. Mais encore une fois, c’est tellement dur… J’ai l’impression que le retour des vacances ressemble de plus en plus aux retours à l’école, quelle régression. Pffff.

Bon, au moins j’ai eu un joli coucher de soleil depuis le balcon. ^^