Miscellanées bordéliques globales

Toutes ces infos qui arrivent, je suis complètement paumé et déprimé. Mes angoisses existentielles ont franchi un nouveau pallier ces derniers temps, je ne sais pas combien j’en ai, et jusqu’où je peux endurer ça. Mais ça commence à m’atteindre sûrement.

Par exemple, ce truc-là :

L’article date de l’année dernière et il se base sur une vidéo de 2021 où JD Vance, l’actuel VP des USA, explique comment pour lui les profs et les universités sont les ennemis, et qu’il va les attaquer frontalement s’il arrive au pouvoir un jour. Il cite directement Nixon lorsqu’il insiste ainsi sur la dangerosité du corps éducatif, et la manière dont il faut le réformer complètement pour le vider de tout risque d’opposition ou juste de critique raisonnée. Nous y sommes !!! [via Bluesky]

Et juste en écho, Philippe de Villiers qui voit en Hanouna son « JD Vance ». Et hop, la boucle est bouclée !

Mais en plus, une petite nouvelle sympathique d’Argentine où Javier Milei a demandé qu’on audite l’ensemble des personnes en situation de handicap bénéficiaires d’aides gouvernementales. Pour cela, le décret s’accompagne d’une sorte de barème du handicap mental comme suit :

Une annexe au décret délimitait ainsi les groupes à handicap mental – « retardés mentaux » dans le texte –, en fonction du quotient intellectuel : « 0-30 (idiot) », suivi d’une description des capacités du sujet (s’exprimer, lire, écrire, subvenir à ses besoins de base, etc.). La liste continuait : « 30-50 (imbécile) », puis « 50-60 (débile mental profond) »« 60-70 (débile mental modéré) », et enfin « 70-90 (débile mental léger) ».

Argentine : le handicap mental réduit à de « l’idiotie »

Et comme si tout cela n’était pas déjà très triste et désespérant, voilà que Tim Kruger est mort ce week-end. Nan mais, la plus belle bite du monde qui disparait à tout juste 44 ans. Si c’est pas un signe funeste ça. ^^

La belle illustration de Francisco Bianchi de Tim Kruger.

Pour se consoler, on écoutera aujourd’hui Carmen qui fête les 150 ans de sa toute première représentation à l’Opéra-Comique. Cet opéra mythique avait été un bide à sa création, mais trois ans plus tard, en 1878, grâce à la soprano Minnie Hauk, c’est devenu le succès mondial que l’on connaît.

Que voulez-vous, j’ai besoin d’équilibrer mon esprit avec des choses très diverses sinon ce n’est pas moi. ^^

[Edit du 04/03/2025] Après avoir lu le commentaire de Valérie ci-dessous, je vois qu’en effet j’aurais pu ajouter à cette série de nouvelles peu réjouissantes, celle très concrète et touchée sur doigt par Dr. CaSo sur son blog. Elle a animé un atelier pour une petite centaine de militaires canadiens et américains, via une association, à propos de méthodes littéraires et en prenant des romans emblématiques en exemple. Eh bien voilà le résultat hallucinant :

  • La directrice de l’association m’a dit qu’elle avait trop peur de poster ma présentation sur le site public parce que j’avais utilisé des livres, des mots, et des théories censurées par le gouvernement américain;
  • Elle a bien voulu poster mes diapositives mais a écrit un « avertissement » qui expliquait que j’étais la seule à penser et dire et lire tout ça et que ma présentation ne représentait en rien l’opinion de l’association;
  • Elle a reçu des emails de plaintes contre le sujet de la présentation qui allait à l’encontre de la politique américaine actuelle;
  • Plusieurs personnes ont écrit pour dire qu’elles étaient désolées d’avoir arrêté d’assister à ma présentation en plein milieu parce qu’elles avaient trop peur d’être vues dans ce groupe en train de parler de ces sujets;
  • Au moins 30% des personnes qui ont assisté à toute ma présentation l’ont fait depuis des comptes personnels (alors qu’auparavant, chacun se connectait sur Teams depuis son compte professionnel) et en utilisant leurs initiales ou des pseudonymes au lieu de leurs vrais noms, ce qui n’était pratiquement jamais arrivé auparavant!
Extrait de l’article The Handmaid’s Tale du Dr. CaSo

NO vamos a volver a los márgenes

Je ne sais pas si vous connaissez Carla Antonelli, mais si ce n’est pas le cas, alors il faut réparer cela d’urgence. Elle est sénatrice espagnole et aussi députée de l’assemblée de Madrid, et c’est également une femme trans. Elle a fait un incroyable discours il y a quelques jours qui fait beaucoup de bien, en plus d’y trouver cette verve et morgue toute almodovarienne qu’on aime tant !!! ^^

Source : Instagram (pour les sous-titres en anglais) et Instagram (celui de la sénatrice et députée en question).

Cela fait des jours et des jours, et avant cela fait déjà quelques mois que j’en parle hein, que je vois des attaques de plus en plus prégnantes de toutes les extrêmes droites contre les droits des trans, mais aussi contre la transidentité en général, et les progrès même plus importants, selon moi, que la société a réalisés grâce à cette inclusion. Et donc ce coup de gueule libérateur m’a fait un bien fou (la droite espagnole attaque depuis quelques années la Ley trans). Car purée, mais les trans c’est moins de 1% de la population, ce n’est pas possible que ce soit une telle problématique, surtout quand on voit que ce serait une telle engeance à vous retourner la société entière. On dirait notre copine homophobe favorite qui nous promettait la colère de Dieu…

Un des célèbres moments de la campagne homophobe contre le mariage pour tous (23/10/2012)

Carla Antonelli le dit haut et fort, les personnes trans ne seront plus marginalisées et reléguées !

Oublier

J’ai écrit depuis adolescent pour laisser une trace, pour ne pas oublier, mais surtout pour m’incarner. Je me trouvais tellement transparent, insipide et insignifiant, que l’écriture devait aussi donner de l’importance à ma vie, et sans doute me sauver au passage.

J’ai été drôlement inquiet du coup quand j’ai constaté que le papier dégueulasse de mes agendas de lycée absorbait de manière inquiétante l’encre dégueulasse de mes stylos à plume de supermarché. Mais ça s’est stabilisé, et comme on peut le voir, même si l’encre s’est estompée, le texte reste lisible après 33 années. Cela me permet de voir à quel point j’écrivais des trucs terribles, dignes du meilleur du pire des Skyblogs des années 2000. Ahah, moi qui voulait que l’écrit m’incarne dans le monde, je n’écrivais que des billevesées adolescentes. Mouahahaha. Cela prouve à postériori, que j’étais déjà une belle Drama Queen, ce qui est rassurant dans le fond.

Le papier est donc là pour me rappeler des tas de choses. Et chaque plongée dans ces documents est un petit bonheur. Car la quantité de trucs qu’on oublie c’est dingue !! Et dès 2003 le blog a pris la suite, même si le fait d’être lu a rapidement fait obliquer la teneur des articles, s’obligeant à un peu plus de retenu et de tempérance.

Le web-log m’a tout de suite conquis dans cette même logique d’incarnation par le verbe qui me motive depuis minot, mais donc aussi cet aspect systématique et routinier que j’aime beaucoup. On peut tout dire sur un blog, du plus banal au plus insipide, mais son existence même en ligne lui confère une marque indélébile (pas tant que cela quand on constate la réelle pulvérulence de nos supports numériques).

Mais donc régulièrement, je parcours mes propres articles, et j’aime bien justement aller regarder ce que j’ai publié il y a tout juste vingt ans. Ce n’est pas compliqué, je prends le dernier article, je retire le titre et je change juste l’année en gardant le mois, et hop : https://matoo.net/2005/02/ une archive !!!

C’est grisant de relire les participations à une émission de radio, ou le scandale des pédéblogues du moment à propos du bareback (Dustan allait mourir un peu plus tard cette année), ou simplement se souvenir que Clara Sheller est sortie à ce moment et que ça a été un truc très important pour les gays à l’époque (et 101 commentaires !!) ou encore cette vidéo incroyable et totalement NSFW qui mêle chanson de Madonna et extraits de films pornos. ^^

Tout ça pour dire que mon blog est une boîte à souvenirs, comme ma vraie boîte que j’ai chez moi, ma petite mallette en osier avec plein de trucs dedans. On oublie plein de trucs, mais ce qui est là pour le moment permet de s’en rappeler un petit peu. ^^

Le bruit des bottes

Je ne sais pas si vous avez suivi ce truc incroyable qui se passe aux USA avec l’arrivée de Trump, de nouveau, au pouvoir. Mais c’est tout à fait similaire (et je mesure mon point Godwin après 37 mots seulement) aux autodafés (juste à l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933) et autres réécritures de l’histoire ou exposition de l’art dégénéré (Entartete Kunst en 1937) par exemple. Et puis c’est pas comme s’ils ne se mettaient pas à nous faire des saluts romains nazis à tout bout de champ. Nous avons tout bonnement un nouveau gouvernement qui fait supprimer les mentions de transidentité de tous les services publics en ligne ou encore les recommandations sur la PrEP qui a disparu du site web de la CDC1.

Ces obligations d’invisibilisation ont aussi été propagées sur les sites internet des National Park Services où dorénavant les trans sont gommés (via un skeet de Xavier) de notre réalité et notre histoire, et y compris concernant un Monument National newyorkais depuis 20162 : Le Stonewall Inn (la photo ci-dessus est celle de mon dernier passage là-bas en 2013, c’est une sorte de pèlerinage majeur pour moi).

Et donc voilà ce que ça donne : ce n’est plus LGBT mais LGB !

C’est d’autant plus choquant alors que le Stonewall en 1969 était largement fréquenté par des personnes travesties et transgenres, et ce sont ces personnes qui étaient déjà les plus discriminées, et qui ont été les fers de lance de notre propre émancipation actuelle.

C’est le pouvoir aussi fascinant que terrifiant que notre monde numérique, celui de pouvoir changer l’histoire d’un simple « chercher / remplacer » sur des centaines de bases de données. Et c’est évidemment à Elon Musk que l’on doit une telle stratégie numérique de mainmise sur ces dispositifs digitaux officiels qui sont des sources de confiance et des repères immuables pour tout un chacun.

Cet exemple n’est qu’un tout petit minuscule effet de cette politique offensive de renormalisation de la société, et elle voit se relever les mœurs les plus rétrogrades érigées en commandements sacrés pour tous et toutes.

Christina Pagel a justement publié un texte très intéressant qui résume tous ces changement en mode Blitzkrieg, et leurs impacts délétères majeurs sur la société américaine, mais au-delà aussi sur cette affreuse galvanisation de nos propres fascismes made in Europe en germination.

Je vous mets un fil de pouets Mastodon qui reprend en synthèse ses propos (je vous le mets en français, puis la VO) :

« Voilà donc comment meurt la liberté… »

Les 3 premières semaines de Trump ont été un déluge incessant d’actions. Il est incroyablement difficile de suivre le rythme.

J’ai passé en revue 69 actions et cartographié le schéma – montrant comment elles s’inscrivent dans 5 grands domaines cohérents avec les États autoritaires.


Les décrets de Trump, les prises de pouvoir de Musk, le démantèlement des institutions plus rapidement que quiconque ne peut le suivre, l’attaque contre la science, le savoir et les organismes coopératifs internationaux et les alliés font tous partie du manuel de l’autoritarisme.

J’ai également regroupé les actions dans un tableau pour illustrer cela.


2 livres (How Democracies die, The Road to Unfreedom) mettent en évidence les étapes clés pour éroder la démocratie :
Saper les institutions indépendantes
Affaiblir l’opposition
Démanteler les protections sociales
Se retirer des alliances internationales
Instrumentaliser le nationalisme
Saper la science
Saper les élections libres (y compris la désinformation)


** Presque toutes les actions que Trump a entreprises au cours des trois dernières semaines correspondent directement à ces étapes. **

Applebaum dans son livre de 2020 « Twilight of Democracy » avertit que les démocraties deviennent incroyablement fragiles une fois que leurs élites abandonnent les normes démocratiques…

Trump n’a jamais aimé les normes démocratiques mais les respectait (parfois) en paroles lors de son 1er mandat. Dans son 2ème mandat, il se délecte de les détruire.

Tous les Républicains qui résistaient ont depuis longtemps disparu. Les autres ont soit embrassé le chaos, soit choisi la complicité.

De nombreux Démocrates semblent paralysés.

Pendant si longtemps, les États-Unis ont été le principal allié du Royaume-Uni et de l’Europe, la voix la plus forte pour proclamer sa démocratie.

Mais les États-Unis sont maintenant une menace pour l’économie mondiale, la santé mondiale et la stabilité mondiale. Plus tôt cela sera reconnu, mieux ce sera.

Nos dirigeants semblent paralysés, incapables de parler des États-Unis dans le même langage qu’ils utilisent pour les pays traditionnellement hostiles, espérant que l’œil du tyran les épargnera.

Avant de pouvoir agir face à une crise, il faut reconnaître qu’on y est – il est temps pour nos dirigeants, et nos médias, de se réveiller

La version originale pour les anglophones. ^^

« So this is how liberty dies… »

Trump’s first 3 weeks have been a relentless flood of actions. It’s incredibly hard to keep up.

I’ve gone through 69 actions & mapped out the pattern – showing how they fall within 5 broad domains consistent with authoritarian states.


Trump’s executive orders, Musk’s power grabs, dismantling institutions faster than anyone can track, attacking science, knowledge and international *cooperative* bodies and allies are all part of the authoritarian playbook.
I’ve also grouped the actions in a table to illustrate this.


2 books (How Democracies die, The Road to Unfreedom) highlight key steps to erode democracy:
Undermine independent institutions
Weaken the opposition
Dismantle social protections
Retreat from international alliances
Weaponise nationalism
Undermine science
Undermine free elections (inc misinfo)


** Almost all of the actions Trump has taken over the last three weeks map directly onto those steps. **

Applebaum in her 2020 book « Twilight of Democracy » warns that democracies become incredibly fragile once their elites abandon democratic norms…

Trump never liked democratic norms but did (sometimes) pay lip service to them in his 1st term. In his 2nd term, he is revelling in burning them down. Any Republicans who resisted are long gone. The rest have either embraced the chaos or chosen complicity.

Many Democrats seem frozen.

For so long the US has been the core UK & European ally, the loudest voice in proclaiming its democracy.

*But the US is now a threat to the global economy, to global health and to global stability. The sooner this is acknowledged the better.*

Our leaders seem paralysed, unable to talk about the US in the same language they use for traditionally inimical countries, hoping that the bully’s eye passes them over.

Before you can act on a crisis you have to recognise you are in one – it is time for our leaders, and our media, to wake up.

  1. Un juge fédéral a ordonné un retour en ligne de ces informations hier. ↩︎
  2. Le bar est inscrit au Registre national des lieux historiques en 1999 et désigné site historique national en 2000, puis monument national en 2016 par Barack Obama ↩︎

Les clichés ont la vie dure

Evidemment qu’on n’a pas en France de statistiques ethniques et pas non plus de statistiques sur l’emploi des LGBT. Mais Baptiste Coulmont le petit sociologue malin et champion des inférences statistiques a simplement pris les données du recensement. Et que se passe-t-il si on regarde les professions des personnes en couple avec des personnes de même sexe puisque le recensement ne recode plus le sexe du conjoint (ou de la conjointe) quand le couple est de même sexe.

Bon bah énormes surprises hein !!? OU PAS !!! Mouahahahaha. ^^

C’est la beauté des clichés et caricatures, ils reposent rarement sur des phénomènes complètement illusoires et infondés. ^^

Dans une prison de Mexico City circa 1935

Un ensemble de photographies de mexicains, prétendument arrêtés pour homosexualité en 1935, fait partie de la collection de la Photothèque Nationale de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH) au Mexique. Ces images proviennent de la prison de Lecumberri à Mexico.
On sait très peu de choses sur les détenus eux-mêmes, si ce n’est que ces photos ont été prises dans cette prison tristement célèbre pour ses conditions inhumaines. Jusqu’en 1976, les hommes homosexuels y étaient souvent emprisonnés dans le pavillon J, ou « Jota ». Le terme « joto », dérivé de cette lettre, reste un terme homophobe courant au Mexique.

Traduction du début de l’article d’où viennent les photos.

J’ai vu ces photos sur Insta, et j’ai cherché quelques références complémentaires, mais ça tourne en boucle. Néanmoins, je reste fasciné par ces photographies nonagénaires qui figurent ces types plus fierce et Yassss Queen que jamais. Je ne sais pas si c’était de la déconnade alors qu’on cherchait à les ficher, ou s’il y a autre chose derrière, mais j’aime tellement leur attitude bravache et espiègle, avec des poses que ne renieraient pas des Queens d’aujourd’hui.

Ma petite émotion queer et positive du jour. ^^

IMMERSIA – Au fil de l’eau, la lumière (église Notre-Dame-de-bon-port de Nantes)

On avait vu les pubs pour ce spectacle depuis quelques temps, mais on était franchement hésitant, parce que l’atelier des Lumières par exemple ce n’est pas du tout notre truc, et qu’on voit parfois à boire et à manger sur des shows de mapping vidéo lors de certains spectacles (mais avec des trucs tops parfois). Là c’est assez onéreux en plus, et j’avais un peu peur d’un truc pas à la hauteur, trop court ou neuneu. Mais non, c’était plutôt sympa et agréable. ^^

C’est un spectacle son et lumière de 45 minutes avec un son très enveloppant, et 360° de vidéo y compris sur les interstices de cette gigantesque église et son dôme emblématique. On est sur un classique mapping vidéo très précis qui met bien en valeur l’architecture du lieu, et une belle perfection dans la coïncidence entre le virtuel et le réel. L’entrée est assez cool avec une ambiance tamisée et un éclairage à la bougie simulée qui fonctionne très bien. On des niches un peu partout avec des tas de bougies qui éclairent l’endroit dans une ambiance gothique et médiévale très idoine.

Et le spectacle en lui-même est vraiment très bien exécuté. En revanche, c’est un de ces machins qui ne prend aucun risque, et laisse un petit goût d’inachevé. Il y a notamment une voix off mais qui dit vraiment des banalités affligeantes qu’on trouverait sur des e-cartes-postales des années 90 avec des chats qui ont les yeux qui scintillent des affirmations en comic-sans qui défilent. Franchement si c’est pour dire des trucs aussi vaguement spirituels qui frisent le New-Age pour ne pas être religieux mais l’évoquer dans le dire clairement… Pffff. Et surtout rien sur l’architecture du lieu qui aurait pu au moins avoir un intérêt culturel ou historique. Je crois que j’aurais préféré un truc qui assume plus justement le lien religieux, quitte à être un peu prosélyte.

J’aime beaucoup notamment toutes les références à l’ancien testament de l’église et son lien avec la mer et les marins (d’où son nom). Les 4 piliers majeures de l’église sont au nom de 4 femmes importantes de l’ancien testament : Bethsabée, Esther, Abigaïl et Ève. En complément avec Notre Dame dans un rôle de protection des marins, j’aurais trouvé ça très cours de caté le samedi soir en thématique, mais bien plus intéressant que les propos lénifiants qu’on a pu entendre.

Mais sinon, la musique est plutôt cool dans le genre piano minimaliste avec envolées lyriques (encore une fois le truc qui doit plaire à tout le monde donc du Clayderman amélioré ^^ ) qui colle bien aux vidéos qui vont de l’abstrait soulignant les courbes architecturales, à un intérieur d’église plein d’or et de vitraux imaginaires, en passant par des impressions d’eaux qui montent et débordent, des étoiles et constellations qui défilent.

On y voyait aussi un effet sympa avec des tissus blancs diaphanes qui flottent dans les airs animés par un gros ventilateur, et éclairés par des nuances et motifs colorés. Comme ce sont des objets réels qui sont ainsi « augmentés », ça fonctionne assez bien dans un tel grand espace, et ça rajoute aux impression créées par la vidéo.

Et enfin, les effets dans le dôme en lui-même étaient plutôt bien négociés, avec surtout des projections de constellations ou de l’écliptique et du zodiaque.

Donc voilà, pas le spectacle de l’année, mais franchement sympathique et très agréable à expérimenter. Donc mieux que ce je pensais, mais il y aurait tout de même tellement plus intéressant à faire en termes de narration, d’approche culturelle et pédagogique, ou même de lien plus assumé avec un tel édifice religieux (que ce soit pour le côté biblique, spirituel ou simplement architectural).

Aigle

L’aigle pour moi c’est forcément Altaïr, la magnifique étoile très brillante de la constellation de l’aigle. Celle des trois qu’on voit parfaitement dans le triangle d’été avec ses comparses : Deneb du Cygne et Véga de la Lyre. Et alors vous comprendrez aisément pourquoi j’ai pensé aux chevaliers du Zodiaque hein ? Même si tous ces fabuleux et euphoniques noms d’étoiles, souvent d’origine arabe d’où leurs consonnances si belles, peuvent aussi me faire penser à Goldorak.

Actarus, (plutôt Arcturus du Bouvier) Alcor (de la Grande Ourse), Procyon (du Petit Chien), Mizar (l’étoile jumelle d’Alcor dans la Grande Ourse), Rigel (d’Orion), Argoli (un astéroïde) et tant d’autres, je les ai d’abord connus comme des personnages de Grendizer aka Goldorak1 en France, et c’est marrant de constater que ce sont bien des inventions des traducteurs ou auteurs qui ont adapté les noms japonais à leur guise en surfant sur ce singulier champ lexical.

Mais revenons à nos moutons volants aux serres acérées ! Parce qu’Altaïr est aussi l’étoile d’une chevalière bad ass que j’aimais particulièrement : Marine (ou Marin-san dans la version nippone dont je suis plus familier aujourd’hui). Alors c’est vrai qu’elle se fait couramment latter la gueule par la flippante et un brin soupe au lait Shaina (de la constellation d’Ophiuchus).

Mais Marine, parce qu’elle était chevalière de l’Aigle, avec son super serre-tête, je l’aimais beaucoup. Elle avait fière allure, et à d’autres moments elle montrera qu’elle est une redoutable guerrière. Malgré tout les chevalières sont un peu le parent pauvre de ce format shōnen très classique dans les mangas de l’époque, et donc gentiment misogyne en mode les garçons n’aiment pas les filles. Elles ont des armures minimalistes, elles portent un masque qu’elles ne doivent jamais retirer sous peine d’être condamnées à mort, et si un homme voit leur visage, elles doivent soit le tuer soit… tomber amoureuses de lui. Mais oui bien sûr !! Mouahahaha. Bon, les shōnen aussi ont évolué, et on a aujourd’hui des représentations beaucoup plus équilibrées et moins sexistes.

Et surtout c’est elle le maître de Seiya, le grand héros de la série, et il lui doit d’avoir découvert et exploité toute la puissance de son Cosmos et de son septième sens balbutiant. En revanche, j’ai toujours été troublé par ce truc très chelou entre eux, car dès le début de la série, on a Seiya qui est séparé de sa grande sœur, et s’il accepte de participer au Tournoi Galactique, c’est parce qu’on lui promet de lui filer la dernière adresse de sa frangine.

Or Marine a un peu exactement la même dégaine et tronche (masquée) que la frangine en question !!! Et Marine explique qu’elle a été séparée de son petit frère et qu’elle le cherche !!!!!!

Donc on passe à peu près toute la série à se dire que c’est un peu évident et qu’on va avoir un super moment de retrouvailles, où on comprendra pourquoi cette connasse ne lui a rien dit, et pourquoi ce demeuré congénital2 n’a pas reconnu sa sœur alors qu’il s’entraîne justement pour la retrouver !! Eh bien figurez vous que ce moment ne vient JAMAIS !!! J’y ai toujours pensé, et je pense que si on creuse bien c’est un de mes grands traumatismes de l’enfance3.

Il faut attendre mille ans et what mille mangas ou adaptations en VHS passées sous le manteau pour découvrir qu’il s’agit vraiment d’une coïncidence, et que Marine n’est pas la sœur de Seiya. Cette dernière, Seika, a perdu la mémoire après un accident, et est juste à l’ouest de son côté. Et la ressemblance est simplement due à la pauvreté des nuances apportées aux différents personnages par le mangaka4. ^^

Bref, je ne résiste pas à vous recoller ces vidéos que j’avais collectées depuis avant même d’avoir un blog5, et que j’avais postées il y a exactement vingt ans ici même. Des olibrius s’étaient amusés à doubler entre potes des épisodes des chevaliers du Zodiaque, et ça me fait rire depuis toutes ces années.

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[Source qui a disparu depuis maintes années mais au cas où je rends hommage à ces dinosaures des Internets : http://peps.conrad.free.fr/index.htm]

  1. Mais n’oubliez pas que Goldorak est parfois très très méchant avec les petites filles. ^^ ↩︎
  2. CQFD ↩︎
  3. Au moins !! ↩︎
  4. C’est le nom d’un auteur de mangas au Japon. ↩︎
  5. D’où la qualité méga HD de ces vidéos. ^^ ↩︎

Grincheux (crabby)

C’est marrant car je connaissais bien le terme grumpy mais pas crabby pour dire grincheux. Mais bon le résultat est le même. ^^ Et je ne sais pas pourquoi (si) mais j’ai tout de suite pensé à mon chérichou d’amour. Hu hu hu.

Les gens autour de lui, les amis comme les collègues1, étaient toujours en mode il n’est pas méchant hein, mais il n’est pas gentil non plus quoi. Ou alors souvent c’est bah c’est juste qu’il fait pas super aimable de prime abord… Ou carrément tu veux pas lui demander, moi il me fait peur !! Mouahahahaha.

Et dès le début, j’ai aussi vu ce caractère de cochon, ce truc d’abord très renfermé et grognon, une vraie carapace, et des attitudes parfois pas très avenantes. Et ne parlons pas de sa célèbre joie de vivre matutinale… Oh mein gott !! Mais le truc c’est que c’est le genre d’attitude qui moi me charme beaucoup. Cela doit être le petit côté mystérieux et mutique, et la mine patibulaire2 qui me donnent envie de réussir la prouesse d’un sourire sincère.

Et puis les gens souriant et neuneu comme moi, c’est naze, genre béni-oui-oui ravi de la crèche à la con, un mec qui fait la gueule c’est beaucoup plus intrigant et pas facile d’abord, et terriblement sexy. Hu hu hu.

Bon alors, sous le masque de Dark Vador, c’est évidemment le plus doux, le plus gentil, le plus calinouchou des chérichous, et qui me sourit à peu près non-stop. Mais je vous rassure, de temps en temps3 il tire une gueule de six pieds de long, et je retrouve mon chéri sexy relou mutique et grincheux.

  1. Nous nous sommes connus au boulot pour les béotiens. ^^ ↩︎
  2. Mais presque ! ↩︎
  3. Tous les matins en gros. ↩︎

Nid

C’est marrant je regardais par hasard mes archives d’il y a tout juste vingt ans, et je suis tombé sur un post qui citait le mot du jour. Et ça m’a tout attendri de relire ce moment où mes parents m’insupportaient déjà (mais ce ne serait pas des parents sinon), et ma maman avait récemment emménagé dans la maison de ma grand-mère, juste après le divorce d’avec mon père, mais cette maison était et demeure mon nid malgré tout. ^^

Dieu sait que c’est compliqué en ce moment avec ma maman, et je n’ai pas envie de m’en éloigner plus, mais… c’est compliqué.

Il y a vingt ans tout juste c’était aussi ce post fabulé et fantasmé de ma rencontre avec Freaky ou celui-ci qui m’avait valu bien des témoignages pour un phénomène dont on ne parlait étonnamment pas du tout !! Et à l’époque, ça se lâchait dans les commentaires, les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Nous étions la hype baby !!! ^^

Mes nids ont été aussi des lieux importants pour mon équilibre et mon épanouissement, j’en avais parlé déjà en 2004 avec cette vraie fixette sur mon petit onzième arrondissement. Sachant que j’ai réussi ensuite à transformer l’essai avec mon chérichou à Ménilmontant, puis Sentier en changeant carrément d’arrondissement (oouuuuuuh). Et puis Nantes depuis trois ans, où je me sens vraiment à la maison, même si la maison de Clohars-Carnoët a aussi ses atouts et est maintenant chargée de bons souvenirs et d’une bonne énergie nidificatrice. ^^

Je revois aussi cette page de mon journal de février 1998, il y a donc 27 ans, où je faisais des résumés par mois… C’était mon tout premier appartement à Paris !

Et cette phrase collector à propos de Thomas dont j’étais loin de m’être sorti de la tête et du cœur :

La continuité dans mon attitude envers lui : Je le hais pendant un temps, puis je l’aime à mourir ensuite. Mais c’est mieux qu’avant, je ne faisais que l’aimer.

(J’avais pris cette photo à Osny, à deux pas de chez ma maman, il y a quelques années, j’aime bien les pies. ^^ )