Autres temps, autres mœurs, autres traumas

J’ai découvert ce podcast il y a un peu plus d’un an, et il est vraiment sympa. Ce sont deux américains dans leurs « late fifties » qui évoquent ce que ça fait d’être des vieux pédés. Cela parle de relations amicales, amoureuses, sexuelles ou simplement de la société, et j’avais été particulièrement attentif à un très intéressant épisode où ils évoquaient un véritable PTSD (Syndrome de Stress Post Traumatique) pour les gens de leur génération quant aux (pire des) années SIDA.

C’est cette période bien sûr des années 1980 à 95, où les gays tombaient comme des mouches alors que les traitements n’existaient pas, puis peu jusqu’à ce qu’enfin les trithérapies se répandent, et redonnent une vie à des gens qui se pensaient irrémédiablement condamnés. Les deux compères évoquent leurs expériences en la matière, et ce que ces années de détresse ont pu laisser comme marque et séquelles chez certains older gays qui seraient à présent un peu fâchés avec la vie et naturellement empreints d’une certaine animosité envers le monde et leurs prochains.

J’ai naturellement pensé à mon oncle Raymond, le frère ainé de ma maman, qui malgré son homosexualité n’a jamais été quelqu’un de très proche, même si nous avons toujours eu une certaine connivence, mais avant tout celle d’être deux geeks devant l’Éternel. Il m’a donné mes premiers ordinateurs et plein de trucs de PC époque 486 DX2-66 (ceux qui savent…) qui faisaient totalement mon bonheur, et on partageait vraiment clairement cet amour de l’informatique (et de la bite donc). Hu hu hu. J’ai déjà parlé de lui quelques fois dans le blog, que ce soit pour évoquer notre homosexualité, le fait qu’il parte rejoindre son mec en Australie rencontré sur Internet à 64 ans, ou bien mes péripéties lorsque je lui piquais ses cassettes de cul. ^^

Il m’avait avoué dans une carte postale qu’il avait découvert et qu’il lisait mon blog de manière très sympathique d’ailleurs.

Lui est né en 1941, c’est donc encore une génération avant, mais il a toujours été très mutique avec moi sur sa vie intime. En revanche, lorsque nous sommes passés à Perpignan lors de nos vacances à l’été 2021, nous avons été invités par un ex petit copain de mon oncle, Claude, un type que j’ai connu des années en couple avec mon oncle (avant même ma naissance), et qui m’a donc connu tout minot. C’est chez lui et son mari que j’ai reluqué son génial miroir de Belle !!

Mon oncle est autant mutique que Claude est bavard, et il était absolument disert sur tous les sujets les plus indiscrets pour notre plus grand plaisir. Ainsi lors de ce court séjour, j’avais appris énormément de choses sur eux, et notamment qu’ils sont sortis ensemble à partir de 1963, que Claude draguait dans les parcs, au bout des ponts, dans les pissotières et partout où cela se faisait. Et surtout qu’ils ont passé leur temps à se piquer des mecs, à se tromper et plein d’autres joyeusetés. C’était assez fun de découvrir tout cela, en plus de photos à poil de mon oncle des années 60 et 70 bien conservées par son ex et qu’il s’est empressé de me montrer. Ah ah ah. Après, il y avait aussi une homophobie criante et omniprésente dans toute la société, des descentes de flics et une peur globale et insidieuse qu’il a aussi exprimé. Chaque époque a ses marqueurs…

Malgré tout cela, Claude nous a aussi bien expliqué qu’il a eu son lot de mecs morts pendant l’hécatombe SIDA des années 80, et que c’est aussi quelque chose qui l’a beaucoup marqué. Ce qui a été génial pendant ce moment c’est qu’on a aussi découvert qu’ils formaient avec tous leurs potes une vraie communauté (mon oncle habite à Carcassone) d’entraide et de soutien. En tant que vieux pédés, souvent en rupture avec leurs familles, et la plupart du temps sans parents, assez régulièrement aussi avec des enfants d’un premier lit « cishet », ils ont véritablement construit et investit cette notion de famille qu’on se choisit. Et il faut les voir, tous dans leurs 70 voire 80 ans, à se draguer, et se targuer de leurs présences sur les apps, et leur prérogatives de polar bears assumés.

J’avais bien suivi que mon oncle était parfaitement actif sur les RSA1, où il avait rencontré son ex australien (il est revenu en France, après sa rupture donc), et où il badinait selon son bon plaisir. En revanche, ce n’était vraiment pas ce qu’on peut appeler un type très affable ou sympathique. Au contraire, souvent à faire la tronche, à faire des remarques pas très agréables, et très très égocentré, on se disait tout le temps dans la famille que ce n’était pas un cadeau et que ça ne s’arrangeait pas avec le temps.

Je pense aussi à Guillaume et ses podcasts sur la sexualité que j’ai déjà évoqué, car il a souvent parlé de son propre oncle, dont il a appris l’homosexualité. Et il nourrit un imaginaire riche sur ce que/qui pouvait être cet oncle, ses histoires d’amour, de famille, et le lien quasi transgénérationnel entre eux. Cela me fait sourire avec mon oncle ronchon et renfrogné, mais comme souvent chez ces personnages avec un truc attachant, dont j’ai appris finalement plus de choses par son ex.

Evidemment et inexorablement, la santé de mon oncle s’est mis à décliner peu à peu, et dans l’année de ses 83 ans, il y a quelques mois, il est décédé. Il était encore parfaitement indépendant et vivait dans sa maison à Carcassone, mais il a eu des malaises, et il a dû être hospitalisé. Il a appelé son ami B., qui est immédiatement venu de Paris pour le voir, et prendre soin de lui, et en réalité l’accompagner dans ses derniers jours.

B. c’est encore une autre histoire. Lorsque ma mère m’a expliqué que mon oncle lui avait dit qu’il était en relation avec un algérien de 25 ans qui faisait ses études en France. Alors oui bien sûr, on a été un peu interloqué et on a eu des doutes. Et un bon petit racisme ordinaire s’est répandu dans la fratrie et au-delà. Mais les années passant, force était de constater que la relation était toujours là. Et même après la rupture, l’amitié ou en tout cas le lien absolument indéfectible. Raymond pouvait toujours compter sur lui, d’abord dans le sud, puis depuis quelques années à Paris. Je ne l’avais jamais rencontré, mais ma môman me disait que ça avait plutôt l’air d’un mec sympa (elle l’avait notamment vu au mariage de Claude, où mes parents étaient invités), même si elle ne comprenait vraiment pas la nature de leur relation.

Mais voilà, B. a été là, et a tenu informé ma maman de l’hospitalisation, et du décès trois jours plus tard. Il a fallu ensuite organiser les funérailles et nous rendre à Carcassonne pour vider sa maison. Personne d’autre que nous sommes descendus pour cela (compliqué pour toute la famille en Île de France, et une fratrie vieillissante peu mobile), ma mère, mon père, mon frère et moi. Ma mère était à l’ouest, et ça a été compliqué de tout faire en très peu de temps, et moi je télétravaillais faute de pouvoir prendre des congés. Tout le monde était sur le fil de se foutre sur la gueule, mais on a tenu bon. On a réussi à tout faire, et on a assisté à la cérémonie précédant sa crémation.

Mon oncle en avait rien à foutre de son héritage au propre comme au figuré, et il avait prévenu ma mère qu’ils devraient se démerder (les frères et sœurs) car il n’avait pas un rond, et n’en avait rien à foutre de son devenir une fois passé l’arme à gauche. Au moins les choses étaient claires, et c’était tout à fait cohérent avec son caractère.

Mais nous avons réussi à être encore surpris par mon oncle, et ces moments de rigolade nous ont fait du bien. Car à peine avions-nous commencé à débarrasser la maison que des voisines sont arrivées pour nous exprimer, les larmes aux yeux, comme Raymond était un type adorable, serviable, gentil et sympathique, qui était très connu et aimé de la communauté du lotissement, et qui serait énormément regretté. Une voisine est même venue pour la crémation en représentation du voisinage pour exprimer leurs condoléances. C’était surréaliste, et ça nous a bien fait sourire.

Claude était là, ainsi qu’un autre ex que j’aime beaucoup et qui était là avec Raymond à notre propre mariage, et c’était touchant de voir ces personnes âgées tenir à être là pour Raymond en souvenir de leur temps passé ensemble.

B. est resté jusqu’au bout, et je suis content d’avoir eu l’opportunité de rencontrer ce mec adorable (de 37 ans maintenant) et sympathique, vrai compagnon de route et d’une certaine destinée de mon oncle. Il a toujours été là, ami et confident, sans doute amant bien sûr, à la loyauté certaine et indéniable, et en pleurs ne pouvant cacher son profond et sincère chagrin. Et cette situation tragicomique où le pauvre devait réagir positivement à tous les vieux qui lui parlaient de l’Algérie Française qu’ils avaient connu pendant la guerre, avec des gens vraiment très gentils. Mein gott, comme j’avais envie de le secourir de ce racisme ordinaire qui se voulait bien sûr tout le contraire, mais qui était à cent lieues j’imagine de ce qu’il avait envie d’avoir comme conversation.

Je garde cette image, avec son chat, car on avait aussi cela en commun après tout. ^^

Autre élément qui m’a beaucoup fait sourire, et tellement typique de lui. Il avait contracté moins d’une année avant un crédit avec une de ces banques à logos verts d’une somme non négligeable pour s’acheter une voiture, mise au nom de son ami B. Nan mais qui accepte de faire crédit à un mec de bientôt 83 ans. Eh bien, en voilà un pour les pertes et profits, joli dernier pied de nez au capitalisme.

Nous sommes repartis avec l’urne contenant ses cendres, et ma môman voulait organiser une petite cérémonie pour ses frères et sœurs qui n’avaient pu être là. Fin juin, nous nous sommes donc rassemblés à Osny, j’étais là aussi donc, et ma maman a eu la meilleure des idées en faisant placer l’urne dans la tombe de ma grand-mère. Je pense que ça lui aurait fait plaisir, vraiment j’en suis convaincu, d’être de retour à Osny, et avec ma grand-mère. C’était un beau moment au cimetière, et j’étais content d’être venu pour cela.

J’ai toujours été curieux de ce Jean-François Michel, dont ma grand-mère m’avait expliqué qu’il était mort bébé d’une méningite foudroyante. Ma tante m’a alors expliqué que c’était une histoire assez sordide en réalité, nous étions donc en pleine seconde guerre mondiale, en pleine occupation, et lors du décès de cet oncle, des corbeaux ont dénoncé à la police des maltraitances sur l’enfant. Ma grand-mère a donc été inquiétée en plein deuil et en pleine détresse. Il a fallu une autopsie qui a conclu à cette méningite, et a innocenté mon aïeule. La perte de l’enfant, ce soudain opprobre et en passer par une autopsie pour son bébé ont été de sacrés coups du destin pour ma grand-mère à ce moment-là.

  1. RSA = Réseaux Sociaux de l’Amour, soit les apps de rencontre. ↩︎

Hétéro par défaut (titre polysémique)

Un titre délicieusement polysémique mais apparemment polémique si l’on en croit tous les articles à propos du coming-out très public de Lucie Castets il y a une dizaine de jours. C’est dans Paris-Match je crois qu’elle a officiellement révélé (ça fait truc grave) son orientation sexuelle, mais aussi sa situation familiale en réalité. C’est à dire à peu près comme n’importe quel autre homme ou femme politique hétérosexuels auraient fait avant elle, sauf que la mention de l’orientation sexuelle n’étaient pas nécessaire puisqu’elle tombe sous le sens, puisque c’est le standard actuel.

J’ai tout lu et entendu sur le sujet, et si je me permets d’y apporter mon grain de sel, c’est parce que j’ai l’impression que personne ne dit ce qui me semble être un truc parfaitement évident. Comme je l’ai mis dans mon titre, eh oui nous sommes aujourd’hui « hétéro par défaut ». Car on n’imagine jamais les gens comme neutres en orientation sexuelle, à la rigueur aujourd’hui certaines personnes osent penser « tiens il fait bien pédé lui », mais au travail par exemple ça ira par une question innocente sur une compagne ou des enfants, jamais sur une question qui pourrait faire croire qu’on a pris quelqu’un pour un homo. Parce que ce serait une insulte. Et je crois que ça marche dans les deux cas, si on se trompe et qu’on prend un hétéro pour un homo, ça reste sans doute une des opprobres que personne ne souhaite à son prochain, mais si on vient vous voir et qu’on tombe juste, alors on vient juste de dire à la personne « qu’est-ce que tu fais pédé ma chérie ! » (ce que moi je prends très bien ^^ ).

Evidemment j’honnis parfaitement toutes ces situations, mais elles sont notre triste réalité. Et donc tous ces articles et ces gens qui disaient que l’orientation sexuelle est privée, et qu’on n’a pas à le savoir dans un cadre professionnel, et que Lucie Castets aurait pu laisser sa vie privée au placard, eh bien c’est faux. Si on considérait tout un chacun comme pouvant être homo ou hétéro, pourquoi pas. Mais tant que la norme actuelle sera l’hétérosexualité (et ça ne me dérange vraiment pas, c’est la majorité à 90%, et statistiquement on ne se trompe que peu donc en considérant que tout le monde est hétéro), eh bien par défaut tout le monde l’est.

Et donc tous ceux qui taisent leurs orientations sexuelles ne se comportent pas, selon moi, comme des personnes privées et voulant séparer pro et perso, mais comme des personnes qui acceptent, et souvent sans rechigner, qu’on les prenne pour des hétéros, et qui vivent bien ce mensonge. Alors on n’est pas obligé de toujours être dans l’annonce tonitruante de sa sexualité, j’entends bien cela. Et ce n’est pas non plus la première chose que je dis (mais la seconde sans doute ^^ ), mais je considère que c’est très hypocrite de croire que personne ne s’intéresse à l’orientation sexuelle des gens. C’est tout le contraire !

Evidemment c’est plus gênant quand on est homo, car on doit utiliser des termes qui évoquent la sexualité, et clairement sexe et boulot ça ne rime pas. Dès le moment où on fait son coming-out, c’est aussi tout un univers imaginaire qui s’ouvre chez votre interlocuteur : fascination, interrogation, dégoût, transfert de culpabilité bigote ou même attraction. Alors que ça se fait depuis toujours chez les hétéros, et avec la métonymie la plus évidente et innocente : « t’es marié, t’as des enfants ? ». Et ce n’est pas grave comme question, ce n’est pas un crime de la poser (même si pour des hétéros justement non mariés ou sans enfants, c’est parfois une souffrance supplémentaire d’avoir à répondre à ces questions qui ne sont PAS professionnelles), et c’est le b-a BA de la connivence entre hétéros. On commence toujours une conversation sur les époux (ce qu’ils font dans la vie gnagna), les enfants (combien, garçon ou fille, scolarité gnagnagnagna) etc.

D’ailleurs, cela se démontre d’autant plus depuis le mariage pour tous. Mon alliance, premier indice tout de même très explicite, fait qu’on me demande naturellement si je suis marié, et que tout de suite on me parle de mon épouse (même pour une pédale hurlante telle que je suis) car le mariage ça veut forcément dire un homme et une femme. Mais cette sacro-sainte institution du mariage a tout de même tout changé, et quand je précise à chaque fois  » je suis marié à un homme », l’accueil est sans commune mesure avec « avant ». J’ai clairement intégré la communauté de l’Anneau (aka des gens mariés). Et dorénavant, pas de problème pour demander si j’ai des enfants ou si j’en veux etc. (Je crois que préférais presque « avant » à ce niveau. ^^ ).

Bref il n’y a pas de panacée dans le fait de rejoindre ces pratiques que je n’aime pas, ou de continuer à s’en exclure hypocritement. Mais ce que je voulais dire (ouf j’arrive à la fin de mon galimatias), c’est bien que j’approuve tout à fait ce que Lucie Castets a fait. Sinon de toute façon ce serait rumeur, sous-entendu et cela pourrait dire qu’elle a honte de son homosexualité, et elle aurait rejoint tous ces hétéros par défaut. Eh bien, c’est tout le contraire, et ça me fait plaisir.

Je ne jette pas particulièrement l’opprobre sur ceux qui préfère cette étiquette par défaut pour plus de facilité, et parce qu’on n’a pas toujours envie ou la possibilité de le faire comme on le voudrait. En revanche, il faut assumer cette omission et cette fausse neutralité, et arrêter, selon moi, de revendiquer un droit à la vie privée qui est totalement illusoire et tartuffe.

Feux d’artifice du 15 août

Encore un petit pique-nique aux étoiles, mais cette fois pour mirer ce chouette feu d’artifice traditionnel pour célébrer not’ bonne sainte mère M’ame Marie. Il est à la fois organisé par Clohars-Carnoët (Finistère) et Guidel (Morbihan), et c’est marrant car c’est bien le seul truc qui est en commun pour ces deux villes pourtant limitrophes. Mais c’est vrai que la séparation par la Laïta et surtout le fait que ce soit deux départements différents, ça sépare beaucoup les réseaux de communication et la logique administrative dans toutes ses émanations.

L’endroit de choix pour ce feu d’artifice est absolument magnifique puisque c’est à l’embouchure de la Laïta, lorsqu’elle se jette dans de derniers entrelacs très amples dans l’océan. C’est un endroit singulier, avec de belles plages, mais des bancs de sable très mouvant, un mélange d’eau de mer et d’eau douce (plus ou moins alluvionnaire et vaseuse), et des effets de marée qui induisent des courants effroyables (il est vraiment déconseillé d’y nager, au-delà de barbotter).

On a donc une belle étendue d’eau entre les deux villes, avec Guidel-Plages d’un côté et le Bas-Pouldu de l’autre. On peut facilement trouver une place pour s’installer pour regarder le spectacle des deux côtés, et cette fois on avait opté pour Guidel pour avoir de quoi pique-niquer en toute quiétude (il y a moins de surface de plage en face, mais plus un bout de côte très découpé).

On avait été un chouïa déçu l’année passée par un spectacle un peu timide alors qu’il est vraiment très chouette et a une certaine réputation locale. Mais là, force est de constater qu’ils se sont bien rattrapés !! C’était magique et intense, vraiment très à la hauteur de nos attentes !!

Bon sinon, j’essaie de survivre à cette semaine de reprise bien pesante sur mon moral. Et avec ça toute la journée dans mon dos, cet appel incessant et insistant de la couette, je vous le dis ce n’est pas facile facile !!!! ^^

Cathédrale Saint-Pierre d’Exeter

On a raté le coche de peu, mais ce n’était pas raisonnable, avec une visite avortée de la cathédrale de Gloucester qui m’avait bien tapé dans l’œil, mais je ne m’attendais pas à une telle merveille avec celle d’Exeter. Celle-ci, ok, elle rivalise avec nos belles cathédrales gothiques !!! (Et on a raté celle de Salisbury par simple ignorance alors qu’on était juste à côté, j’enrage !!!)

Aussi bien pour l’extérieur que l’intérieur, il y a des tas de détails et de particularités qui font qu’on peut passer du temps autour et dedans. Elle est déjà très grande et imposante, avec deux tours carrées très normandes hyper impressionnantes, et une façade épatante avec des tas de sculptures.

Et l’intérieur est frappant de luminosité, avec une nef très haute qui apparaît d’autant plus gigantesque qu’elle n’est pas du tout interrompue, un chœur digne de Harry Potter, un orgue perché sur un jubé de fou, et des tuyaux secondaires énormes qu’on retrouve en face d’un double gisant magnifique. Et en plus une horloge astronomique, des mobiliers très bien restaurés dans de belles chapelles, ça foisonne etc.

Mais alors on y trouve aussi contre toute attente un food-truck DANS la cathédrale !!! Ces anglicans, il n’y a pas à dire, ils brisent les codes !!! Hu hu hu. ^^

Stonehenge

Cette image est vraiment un cliché, mais vous savez comme j’aime les vieilles pierres et les mégalithes, donc celui-ci je rêvais vraiment de le voir. J’avais déjà réalisé un vieux rêve il y a presque dix ans en allant voir les moaïs de l’Île de Pâques, et c’était le voyage de noces, mais là encore je coche une case supplémentaire. Pourtant c’est beaucoup moins loin, et je me disais bien que j’aurais un jour l’occasion de le faire. ^^

Clairement l’accessibilité du site et son attractivité en font un lieu absolument bondé en été, mais ce n’est pas trop mal organisé même si la taille du parking fait très peur. On est vraiment dans du tourisme de masse (pour les moaïs c’était dingue, on était seuls la plupart du temps même sur les sites les plus réputés) ! Au moins l’accès direct aux pierres du site n’est pas possible, et ça évite que les gens dégradent l’endroit ou grimpent dessus (comme on a vu en Irlande).

En plus, la circulation se fait autour du site mais avec une partie où on est seulement à quelques mètres. C’est bien pensé, car on profite vraiment du lieu, et on peut faire toutes les photos sans zoom ou presque, et sans vraiment personne (je n’ai effacé personne là ^^ ).

Cette dernière renvoie tellement de « vibes » avec un site comme Karnak (et pas Carnac dans le Morbihan, même si là la filiation est là assez évidente, hu hu hu), c’est drôle. Et donc malgré l’affluence, on était à midi donc c’était un peu plus calme, on a bien pris notre temps et on a pu ressentir comme ce site est incroyable.

On a eu un temps tout à fait « été anglais », mais c’est comme ça, ce n’est pas comme si la Bretagne nous avait habitué à ces éventualités climatiques. Hé hé hé. En revanche, on a aussi eu droit à un groupe d’illuminés qui criaient des prières inaudibles, qui alternaient entre psalmodies et gestes hystériques, et qui avaient juste l’air dingue. Une personne du site que j’ai interrogé me disait que c’était plus courant autour du solstice d’hiver (les alignements étant clairement orientés), et que d’habitude ils sont prévenus, mais que là c’était spontané. Après ils étaient un peu éloignés, mais on n’était pas loin du sacrifice humain !!!

Highclere Castle (Downton Abbey)

Highclere Castle est bien évidemment le château qui sert de décor à la série Downton Abbey que j’aime beaucoup (genre beaucoup quoi). ^^

Aussi magnifique à l’extérieur qu’à l’intérieur (photos interdites) où les décors de la série sont en réalité presque exactement l’ameublement original du château. Toutes les pièces sont là, dans leurs usages actuels et fictionnels, et c’est épatant de constater à quel point ce n’est pas du tout un décor hollywoodien de carton-pâte.

Si vous suivez bien, on file décidément irrémédiablement vers le sud, ça sent l’sapin ces vacances…

Retour à Blackpool

Blackpool et son petit air Santa Monica avec ses piers, et qui, depuis quelques années, me fait irrémédiablement penser à Miss Peregrine et ses enfants particuliers. Haut lieu de la beaufitude, la mal-bouffe et les vacances pour prolos, mais dont j’adore l’atmosphère et le côté station balnéaire surannée.

Je suis allé au moins trois ou quatre fois dans cette ville (ce qui est très curieux car c’est une ville chelou), et une fois notamment avec Brian, la preuve-ci-dessous.

Le Mur d’Hadrien

Trop cool de (re)voir le véritable mur d’Hadrien, ce fameux limes de 80 miles construit entre 122 et 127 ap JC, qui marquait la fin de l’Empire Romain au nord. (C’est assez facile de tomber sur pas mal d’exemplaires du mur en quittant Newcastle.)

On a aussi visité les ruines et fondations d’un des fortins (Birdoswald) qui ponctuait cette muraille romaine de l’actuel nord de l’Angleterre. 

Newcastle upon Tyne 1996-2024

J’ai déjà évoqué pas mal de fois cette ville de Newcastle où j’ai passé quelques mois en 1996 pendant mes études (le fameux programme Erasmus bien sûr). Il y a 4 ans dans le cadre du jeu du Dr. CaSo, j’ai évoqué cette personne que j’aime mais que je n’ai fréquenté que peu de temps, et dont je n’ai même pas une photographie. D’ailleurs c’est fou, on prend tant de photos aujourd’hui, et je n’ai pas un seul cliché de cette époque, à part justement les merveilleuses photos que Brian avait fait de moi, et dont il m’avait offert un magnifique tirage papier avant que nous nous quittions.

Et donc lorsque nous avons prévu ce voyage, j’ai demandé si on pouvait inclure un petit tour à Newcastle pour me remémorer ce passage de 19 à 20 ans que j’ai vécu là en 1996. C’est ainsi qu’une partie pèlerinage a été naturellement intégrée, hu hu hu. J’avais donc connu un certain Brian E. au boulot où j’étais en stage de DUT, et nous étions devenus très potes. Il avait le double de mon âge, et il n’y a jamais eu aucune ambiguïté, même si c’est bien notamment l’homosexualité qui nous avait rapproché. Il m’avait bien aidé quand mon premier petit-ami m’avait largué par courrier (rencontré évidemment 15 jours avant de partir à Newcastle, hé hé hé). Et nous avons passé quelques très bons moments ensemble à discuter de tout et de rien (avec mon anglais balbutiant, c’était parfois un défi).

Brian fut clairement un des piliers qui m’ont permis de tenir si loin de chez moi (pour une époque, je le rappelle, pré-internet, téléphone mobile ou facilité de communication ou de transport), avec une correspondance fournie et riche qui serait un vrai roman épistolaire si on la retrouve un jour. ^^

Nous nous sommes écrits pendant quelques années avec Brian, et puis nous nous sommes naturellement perdus de vue, mais je l’ai toujours eu dans un coin de mon cœur. J’ai régulièrement gouglé le gars, mais il a un de ces noms communs qui le rendait impossible à traquer. Et un jour, je l’ai retrouvé via LinkedIn, et depuis nous correspondons principalement via Facebook.

Il y a deux jours, nous nous sommes garés devant chez lui pour un dîner qu’il nous avait préparé. Il m’a présenté son mari, et moi le mien. 28 ans s’étaient écoulés, mais je l’ai retrouvé comme avant. C’était beau et troublant, et un sentiment de plénitude et de bonheur comme rarement ressenti.

Ce court passage à Newcastle, c’était l’occasion de réimprimer en moi ces lieux qui m’étaient alors familiers, et que j’avais appris à apprivoiser, parfois avec l’appréhension d’un jeune étudiant de 19 ans. Les repères étaient là, avec le Tyne Bridge bien sûr, l’emblématique pont métallique sur la rivière Tyne.

Cette ville qui s’appellerait Châteauneuf en France possède en effet un château normand du 11ème siècle dont il subsiste un donjon et un bout de bâtiment avec la voie ferroviaire qui passe entre les deux (cette ville au lourd passé industriel n’envoie pas du rêve, mais je l’adore aussi pour cela, pour cette tragique transition qui a marqué tout le coin). C’était un marqueur fort pour moi, juste à côté de la gare par laquelle je suis arrivé là.

Et dans le centre, le monument qu’on appelle « The Monument » qui est un des emblèmes de la ville, et un des points de croisement des lignes de métro. Charles Grey (ancien Premier Ministre) sur sa colonne, c’était un de mes repères.

Et je descendais à ce métro Monument pour aller à mon endroit favori, mon havre, mon salut et mon souvenir le plus ému de Newcastle : le Tyneside Cinema et Café.

J’y ai vu Beautiful Thing et Priest qui m’ont durablement marqué et formé. Et dans le petit café à l’étage, j’ai bu beaucoup de cafés, et j’ai lu, et j’ai écrit et noirci bien des pages. Il y avait ce petit serveur trop mignon avec son piercing au cartilage de l’oreille qui me plaisait trop (les deux ^^ ). En quittant Newcastle, je me suis fait percé de la même manière que lui en souvenir (de tout ce qui s’était passé dans ma tête et mes songes).

Je profite pour parler tout de même de la très belle cathédrale que j’ai découverte là, car je n’avais pas encore cette passion !!! Mouahahahaah. La cathédrale St Nicholas est un petit bijou, et qui redore bien le blason de Newcastle. Hu hu hu.

J’ai refait également ce que j’aime bien faire quand j’ai des photos anciennes, c’est à dire retrouver les lieux pour essayer de rejouer les scènes. ^^