Ce 10 mai 2014, il y a donc presque dix ans, Conchita Wurst , qui représentait l’Autriche, gagnait l’Eurovision avec la chanson Rise like a Phoenix. Donc cette fois, je mise plutôt sur le mot en anglais. ^^
Cela fait presque dix ans donc que tout le monde a découvert cette Conchita Wurst, un homme gay à barbe absolument sexy, sublimement maquillé et habillé, et qui chante merveilleusement bien une chanson qui parle de résilience et de flamboyance au-delà des difficultés. Cette même personne qui conclut son discours de remerciement au concours par un emblématique « We are unstoppable ».
Et après, puisque nous étions déjà tous sur les Internets, il y a eu cette tempête médiatique et sur les réseaux sociaux complètement dingue, avec autant de manifestation de joie que d’un déferlement de haine homophobe. J’imagine que l’essor actuel des Drag Queens donnerait une tonalité très différente si cette victoire avait lieu aujourd’hui, et on s’attend d’ailleurs que les prochaines sessions de l’Eurovision en présentent un de ces quatre. Mais à l’époque, je me rappelle cette curieuse sensation alors que le mariage pour tous était voté, et que j’allais moi-même me marier d’ici quelques semaines.
Cette homophobie était encore plus crasse que d’habitude, car il y avait encore plus d’incompréhension et de stupeur des personnes qui manifestaient leur désapprobation de cette victoire, cela allait au-delà de son orientation sexuelle. C’était contre le personnage de Conchita Wurst, alors que c’est avant-tout une performance drôle et sensuelle, troublante et hilarante. Et je pense que c’est aussi ce qui a touché et troublé. Ce gars homo qui se transforme en gonzesse trop bonne mais qui garde sa grosse barbe, c’est tout ce qu’il fallait pour rendre hystérique les masculinistes et autres promoteurs de cette mâle toxicité.
C’est pour ça que c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi vraiment cette victoire et ce personnage ont été un déclic important, et que je considère majeur dans toutes les petites étapes d’émancipation de toutes les personnes qui ne se conforment pas aux normes, et qui jouent avec les représentations, même celles des genres.
Hugleikur Dagsson à sa manière avait bien su représenter la gagnante de l’Eurovision avec son minimalisme génial et tellement précis.
Tout a commencé pendant le confinement, où tout le monde, y compris moi, s’est mis à vouloir cuisiner des choses. Comme je suis un piètre artisan en la matière, j’ai dû chercher sur les Internets un truc comme « plat facile et impossible à rater », et c’est revenu comme un standard conseillé par tout le monde : « dahl de lentilles corail ». Et c’était promu comme un plat plutôt sain également pour le diabétique que je suis, végétarien (ce que je cherche aussi à être de plus en plus) et très parfumé. J’ai aussi à l’époque investigué les plats sains et avec des saveurs chouettes, et clairement les épices sont devenus mes amies.
J’ai compris aussi pourquoi les dahls étaient les plats populaires qui étaient préparés dans les festivals ou les cuisines collectives, parce que ça se prépare potentiellement en énorme quantité, que ça ne se rate pas, et que c’est encore meilleur réchauffé et reréchauffé. Je me souviens notamment de la Queer Food for Love et son super dahl transpédégouine (mais surtout gouine ^^ ) de la rue Ste Marthe il y a 1267 ans (en vrai : 17 ans).
Mais donc depuis le confinement, le dahl est devenu mon plat fétiche. J’adore ça, ça se marie avec tout, ça s’accommode avec énormément de choses, et vraiment tout le monde aime ça. C’est un mélange d’épices qui fleure bon les Indes, et qu’on peut aussi moduler à souhait, à la fois à qui veut avoir du goût ou à qui veut carrément s’arracher la gueule.
Donc si vous êtes nuls en cuisine, que vous voulez préparer un truc délicieux et impossible à rater : apprenez à faire un dahl ! Vous avez toutes les recettes en ligne, mais je vous livre celle que je pratique moi-même. C’est pour 4 personnes en gros, ça peut se manger en plat principal mais c’est chouette avec du riz en plus et des nans, voire du poulet si vous voulez une consistance un peu plus carnée. ^^ (Si vous êtes plus doués que moi allez donc faire un tour chez Un peu gay dans les coings, et invitez-moi à dîner. Je suis ultra fan de ses recettes. ^^ )
Voilà les ingrédients :
300 g de lentilles corail
2 oignons jaune
2 gousses d’ail
Un petit morceau (2 cm) de gingembre frais
400 g tomates concassées en boîte donc
50 cl lait de coco en brique qu’on trouve dans les rayons asiatiques en général
50 cl bouillon de légumes (je mets deux cubes dans 50 cl d’eau bien chaude et hop)
200 g de pousses d’épinards (cru donc)
1 cuillère à café de cumin moulu
1 cuillère à café de coriandre en feuilles (sèches)
1 cuillère à café graines de moutarde
2 cuillère à café de curcuma en poudre
1 cuillère à café de garam masala, mais la plupart du temps je mets plutôt une cuillère à café de curry « Madras » très piquant de Ducros (pour mon brittoréunionnais de mari qui sinon trouve que ça n’a aucun goût ^^ )
1 jus de citron jaune
Vous commencez par émincer les oignons, et vous les jetez dans une grande poêle, un faitout ou un wok préalablement huilée (d’olive évidemment). Il faut remuer pour pas que ça crame. Quand ils sont dorés et translucides, on ajoute l’ail et le gingembre, et tout de suite après toutes les épices. Vous sentirez tout de suite le « resto indien » qui s’échappe de la casserole. Il faut laisser revenir tout ce truc pendant deux-trois minutes pour bien avoir cette base ultra-odorante et savoureuse. Et après il suffit de rajouter tout le reste. Les tomates, le lait de coco, les lentilles, et en délayant l’ensemble le bouillon de légumes.
Après, on baisse à feu-moyen, et on attend que les lentilles cuisent, en remuant bien pour éviter que ça finisse en pâtée. Il faut goûter régulièrement pour éviter les lentilles trop fermes, et espérer que ce ne soit pas trop mou non plus.
Une fois que c’est cuit, on ajoute le jus d’un citron, et on intègre les pousses d’épinard. Elles ramollissent vite avec la chaleur du dahl, mais comme cela elle ne disparaissent pas trop non plus.
Et voilà !!! Ça sent trop bon, c’est bien épicé, et c’est excellent même si on dirait parfois qu’un poivrot a vomi dans votre assiette !! ^^
Une fois n’est pas coutume, mais ça fait plusieurs fois que je le fais, j’ai ajouté le mot en anglais, car, même si la traduction est correcte, on a plus de nuances et de précisions avec le mot d’origine. Je rajouterais au mot wander, des notions de flânerie et d’errance, et c’est valable aussi bien sur le plan matériel que mentalement selon moi. Et cela m’inspire. ^^
Car la promenade est une activité que j’aime beaucoup, et on adore se balader ou randonner en vacances avec mon chéri, mais en l’occurrence je « wander » dans d’autres circonstances. Or ce genre de promenade, sans objectif autre que sortir et errer sans but précis, est vraiment un truc qui m’est familier. Et c’est une activité éminemment solitaire qui consiste à sortir à pied ou en vélo, et à parcourir une certaine distance (mais en réalité je peux rester à 5 minutes de chez moi sur les bords de Loire, comme je le faisais près de la Seine à Paris), et sur le chemin laisser vagabonder ses pensées.
Ce sont des moments importants pour moi, à la vertu presque méditative, qui me permettent de me recentrer, de me détendre énormément, d’écouter des musiques que j’aime et qui vont me mettre dans tel ou tel sentiment, et de revenir au bercail un peu plus serein. J’aime autant les errements dans la forêt de Clohars-Carnoët où c’est désert et on entend que le bruit du vent dans les feuillages, que les vagabondages où l’on se perd dans un Tokyo bruyant et sur-animé en écoutant de la musique avec de bons écouteurs à suppressions de bruits externes. ^^
Le pré Mathurin et la Laïta dans la forêt domaniale de Clohars-Carnoët.Quartier Shibuya de Tokyo, Japon.
C’est marrant je pense tout de suite à la déesse romaine Fortuna, et surtout à la déesse grecque Tyché (je préfère les noms grecs des déités antiques). Et de fil en aiguille, cela me fait penser au célèbre poème latin, rendu en réalité vraiment célèbre par la cantate Carmina Burana de Carl Orff, rendu en réalité vraiment célèbre par les what mille reprises dans les films, séries ou la publicité depuis les années 80.
Et c’est avant tout le morceau O Fortuna que tout le monde connaît, et qui s’adresse bien à la Fortune en tant qu’élément de chance ou de destin qui conduit la vie de tous les humains. J’aime beaucoup ce texte poétique car les vers sont très brefs (comme une suite de haïkus), mais réellement forts de sens, et porteur d’un message qui transcende vraiment les époques. Et avec cette musique pompier et tonitruante en tête, le texte est d’autant plus porté avec véhémence et inexorabilité.
Fortuna Imperatrix Mundi O Fortuna velut luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem dissolvit ut glaciem.
Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, status malus, vana salus semper dissolubilis, obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris.
Sors salutis et virtutis michi nunc contraria, est affectus et defectus semper in angaria. Hac in hora sine mora corde pulsum tangite; quod per sortem sternit fortem, mecum omnes plangite!
Extrait de Carmina Burana en latin médiéval.
Et voilà la traduction en bon français de chez nous. ^^
Fortune Impératrice du Monde, Ô fortune, comme la lune changeante en ses phases, toujours tu croîs et tu décroîs ; vie détestable. Tantôt la fortune oppresse, tantôt elle avive, par le jeu, l’acuité de l’esprit, et la pauvreté ou la puissance elle les dissout comme la glace.
Sort cruel et vain, tu es une roue qui tourne, une base instable, un salut trompeur, qui peut se briser à tout instant. Quoique dissimulée et voilée tu pèses aussi sur ma tête ; C’est cause de tes jeux criminels qu’à présent mon dos est nu.
La chance et le succès me sont maintenant contraires, mes désirs et mes refus se heurtent à ta tyrannie. À cette heure sans délai, touchez les cordes de vos instruments ; car le Sort terrasse les forts pleurez tous avec moi !
Extrait de Carmina Burana traduit en français du latin médiéval.
En tant que stoïcien en herbe, la notion de destin est très déterministe, on est plutôt dans un truc rationnel à base d’enchaînements logiques et irrémédiables de causes et de conséquences. Et il se trouve que cela correspond assez bien à ma conception intuitive des choses, échappant donc pas mal à la notion de « chance » telle que perçue chez certains de mes contemporains. Mais là où je suis encore plus stoïcien c’est dans cette subtile dichotomie entre « ce qui dépend de nous » et « ce qui ne dépend pas de nous ». C’est à dire que ça ne sert à rien de se battre contre des moulins à vent, ni même de s’en inquiéter to a certain extent, et notamment des événements extérieurs pour lesquels aucune action n’est possible pour changer quoi que ce soit.
En revanche, il faut agir sur ce qui est actionnable, et la première des choses c’est soi-même évidemment.
Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.
Sans conteste, un de mes meilleurs achats. Une « useless box », un truc que tu achètes en pièces détachées, que tu dois monter pendant quelques heures, et surtout souder avec un peu de matériels d’électronique (que tu as sous la main quand tu as eu un DUT en génie électrique et informatique industriel dans les années 90 ^^ ). Mais ça reste une boîte bien entendu absolument inutile, comme son nom l’indique de manière merveilleusement idoine.
Plic, ça sort le truc et ploc, retour à la case départ. Non c’est tout. ^^
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Ce n’était clairement pas trop mon truc les crapaud, jusqu’à ma découverte il y a quelques années de l’univers de Naruto, et d’un personnage qui est devenu un de mes héros préférés : Gamabunta, chef des crapauds du Mont Myôboku. Gamabunta c’est littéralement le boss des crapauds, c’est un être gigantesque, aussi grand qu’un bijû (des démons à queues, emblématique de cet univers) et qui est capable de se battre contre Shukaku (aussi appelé Ichibi, donc un démon à une seule queue) sans problème.
Gamabunta est super bourru et fait tout le temps la gueule, il a une voix de stentor ultra profonde et rocailleuse, et il est tout le temps en train de fumer sa pipe. Il porte une veste traditionnelle avec le mot crapaud au dos, et un sabre court (wakisashi) qu’il utilise avec un certain brio. C’est un familier de Jiraya dont il est l’invocation favorite, mais aussi de Minato (le père de Naruto). Naruto lui-même a fait assez souvent appel à lui, même si Gamabunta ne s’est pas toujours exécuté avec entrain et affabilité. Naruto sera plutôt lié aux enfants du roi des crapaud : Gamakichi et Gamatatsu.
Les crapauds du mont Myôboku sont super balaises, et ils apprennent à quelques ninjas triés sur le volet à utiliser « l’énergie naturelle » ou les techniques senjustu (littéralement les techniques de l’ermite), ce qui peut être extrêmement pratique et efficace dans certaines situations. Les crapauds sont aussi très bon en suiton, les ninjutsu liés à l’eau.
Bref les crapauds sont souvent peu ragoûtant en termes d’image dans notre société actuelle, mais dans Naruto ils n’ont rien à envier aux grands héros mythologiques. Le bestiaire japonais est assez génial pour cela, en nous montrant notamment des bestioles peu considérées en occident, comme les rats ou les serpents, mais ayant un tout autre cadre de valeur et de considération dans cette partie du monde.
Et pour finir, j’avais aussi pensé à Toad, notamment avec ce mème qui me fait beaucoup rire. ^^
Aujourd’hui c’était une découverte d’un nouveau jardin japonais pas trop loin de Nantes, tout près de Cholet (dans le Maine-et-Loire), à Maulévrier. C’est Alexandre Marcel qui a créé le parc actuel, et j’ai été surpris d’apprendre que c’est aussi l’architecte de la Pagode (ancien fameux cinéma parisien).
C’est clairement une autre échelle que celui de l’Île de Versailles ou celui d’Albert Kahn, et apparemment ce serait le plus vaste d’Europe. Il est vraiment très beau, et respecte plutôt bien les standards des jardins japonais. Il dispose d’énormément d’essences et d’arbres taillés comme il faut, et on trouve des tas d’explications pédagogiques très sympas tout le long du parcours.
J’adore le fait qu’on y retrouve tout un tas de références religieuses ou cosmologiques ou traditionnelles, et le lieu a vraiment été pensé avec beaucoup de délicatesse, talent, créativité et une certaine érudition des arts asiatiques du jardin. Cela manque peut-être un peu de mobiliers ou de pavillons, comme ce qu’on trouve justement à Albert Kahn, mais le parc est parfaitement entretenu et vraiment impeccable du côté de la maîtrise de la nature.
En revanche, on devra repasser pour les couleurs automnales, avec les températures actuelles, la végétation est encore tout à fait verte. Mais avec une belle journée comme aujourd’hui, c’était super agréable !! Et on a passé un excellent moment. ^^
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C’était en juillet 2019, quelques jours avant celui-ci, et c’est la plus jolie goutte d’eau que j’avais vu de ma vie. Vraiment si je m’en rappelle aussi bien que c’était quelque chose de très impressionnant. C’était, il faut dire, dans un endroit un peu spécial puisque de l’autre côté de cette branche de pin trempée par la pluie, il y avait ça :
Oui c’était à Kyoto, au fameux temple d’Or, le Kinkaku-ji, et ce jour-là c’était un de ces étés nippons avec une humidité de dingue, et il s’est mis à pleuvoir sous 35°. C’était une pluie fine, puis de plus en plus intense, et tandis que les parapluies ont fleuri chez les visiteurs, j’ai plutôt accepté ce don du ciel.
C’est alors que j’ai vu cette branche, et ces superbes gouttes d’eau qui perlaient puis tombaient entraînées par leurs poids ou les rebondissements de leurs voisines, qui éclataient alors comme autant de bombes larguées de ces nuages gris et tourmentés.
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À la base, je ne suis pas très « doré » (à part le Julien du même nom que j’aime plutôt bien), cela sonne pour moi soit « bling bling » soit clinquant, ou carrément le beauf à gourmette de banlieue (pardon pour les honnêtes porteurs, je suis terriblement snob là). Et c’est un peu pareil pour les bijoux en or ou les chaînes…
Et pourtant, je porte une chaîne depuis mon enfance, et j’ai en ce moment au cou, le truc que je viens de prendre en photo sur mon bureau-table en formica jaune citron des années 50 (de la grand-mère de mon cher mari). Autrement dit, je porte cette même chaîne en or que je honnis pourtant officiellement. Mais cette chaîne est le cadeau de naissance de mon arrière-grand-mère Maria-Amelia (portugaise, vous aurez deviné), et elle l’avait acheté en prévision de ma naissance au Portugal. Alors j’y tiens, cela me fait vraiment chaud au cœur d’avoir ce petit témoignage d’amour d’une femme que je connais à peine.
C’est pas une bonne tête de portugaise ça ? Si si.
Elle est décédée en 1981, je n’avais donc que 5 ans, mais je me rappelle très bien d’elle car on allait lui rendre visite tous les samedis ou dimanches, et j’aimais bien aller la voir à la maison de retraite. J’aimais bien car on donnait du pain aux canards et aux cygnes, et môman prenait toujours des feuilles et des feutres pour que je dessine. Mon arrière-grand-mère je ne comprenais pas super bien qui c’était, mais c’était « Grand-Mère » par mimétisme avec ma mère qui l’appelait comme cela (exactement comme « Ma Tante » qui est sa fille). Je me souviens de n’avoir jamais pu clairement communiquer avec elle sinon par sourire.
En effet, victime d’une attaque l’ayant laissée paraplégique, mon arrière-grand-mère avait en plus perdu l’usage du français, après 60 années à avoir parlé couramment la langue. Elle était arrivée en France en 1919, pour rejoindre mon arrière-grand-père qui après avoir fait la Grande Guerre pour la France, avait trouvé un travail de mineur dans le nord, à Mazingarbe dans le Pas-de-Calais. Ensuite, mon arrière-grand-père était arrivé à Paris pour creuser le métro, ce qui apparemment, à l’époque, était un débouché pour les mineurs. ^^ (Ce plan de carrière chez les prolos, je vous dis pas !!!)
La plus ancienne photo de Grand-Mère est une photo que j’adore, et qui date du 10 mai 1941.
Ma grand-mère est au milieu (Ma Tante à sa droite) avec le beau manteau et le foulard qui ressort, mon arrière-grand-mère est à droite avec un tablier tâché.
Comment je le sais ? Parce que ma grand-mère est habillée exactement comme le jour de son mariage, et que mon grand-père n’est pas sur la photo. ^^ Ils sont bien ensemble sur celle-ci au même endroit.
Grand-Mère est née en 1893, sur la photo donc elle n’a que 48 ans, ce qui est presque mon âge, et elle ressemble déjà tellement à une vieille dame. C’est fou comme les générations précédentes passaient très vite à un look de femmes âgées. Mes grands-parents ne sont pas très chics sur ces photos je trouve, mais j’imagine que c’était pendant la guerre, et ma grand-mère accouche de mon oncle 4 mois plus tard, donc c’était peut-être un peu pressé. Hu hu hu.
Ils sont magnifiques sur celle-ci que j’aime beaucoup, quelques années plus tard.
Mais revenons à nos dorures !! J’ai donc cette chaîne de Grand-Mère depuis ma naissance, mais j’avais logiquement une médaille dorée par ma grand-mère qui représentait les gémeaux (en tant qu’athées, ça ne pouvait pas être un symbole religieux). J’ai paumé cette médaille il y a des années, et cela me peine encore beaucoup aujourd’hui. Il y a quelques années, j’ai voulu avoir une nouvelle médaille, après qu’une ancienne se soit cassée par usure. J’ai demandé à ma mère de m’en acheter une nouvelle pour un anniversaire (mes 30 ans je crois bien ou mes 35 ?). Je voulais un ange car j’aime bien les putti (les petits puttinis aussi ^^ ), et ma mère m’a offert le pendentif parfait.
J’adore que ce soit un ange, mais pas un ange trop catho, c’est l’ange qui s’emmerde du fameux tableau de Raphaël (sulfureux peintre de la Renaissance, avec les non moins sulfureux et carrément soufreux Michel-Ange et Léonard de Vinci) qu’on ne connaît que pour ces deux malins et coquins chérubins, ces marmousets mafflus et fripons, qui n’ont touché ni une cacahuète ni un caramel pour les milliards de produits dérivés.
Je chéris donc particulièrement ce souvenir de mon arrière-grand-mère, et cadeau de ma môman. Et tout ça pour dire que je n’aime pas trop les trucs dorés malgré tout, et j’ai tout de même réussi à en faire un sacré long article non ?
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J’ai toujours adoré les cartes, et pas que les anciennes, j’adorais les cartes IGN des départs en vacances de mon enfance, comme les détails de fous de la Carte de Cassini, qui donne un étonnant coup de rétroviseur dans l’urbanisme à l’époque Louis XIV, ou l’encore plus folle Table de Peutinger qui est (un fac-similé d’) une ancienne carte romaine qui établit les itinéraires de la Poste de l’époque (c’est complètement dingue de voir toutes les routes antiques très proches de celles d’aujourd’hui). Ou encore cette carte que j’ai photographiée au musée d’histoire de Nantes (dans la photo en figure de proue) qui montre une amusante vision médiévale des coins que je vous montre si souvent en photo, dans ma Bretagne sud-finistérienne.
Mais les cartes papier se raréfient, ou alors on s’en procure beaucoup plus aujourd’hui comme élément de décoration. On a par exemple dans notre maison en Bretagne une chouette carte d’état-major du 19ème de notre coin ou également une carte marine de la côte locale du SHOM (service hydrographique et océanographique de la Marine). Mais alors que les cartes sont numériques et omniprésentes, on trouve aussi des artistes fous dont c’est la passion et qui créent des cartes originales et totalement dessinées et encrées à la main comme Pablo Raison dont le travail me fascine et m’émerveille. Je vous conseille de visiter ses différentes présences sur les Internets. Il a créé notamment une carte de Bretagne qui est incroyable !!! On y voit Clohars-Carnoët avec une illustration du petit port de Doëlan.
Les cartes papier pourtant j’en ai utilisé une palanquée en voyage à droite et à gauche, et ce qui est top c’est qu’on peut aussi les conserver en souvenir tangible d’une présence à un endroit. Je revois par exemple les choses que j’ai pu scanner et poster ici-même, comme lors de ma visite de Kyoto en 2005 avec ma collègue Mikiko qui nous avait proposé un itinéraire avec les trucs à voir.
En revanche, il n’y a pas photo entre ces visites à l’aide d’une carte traditionnelle, et la productivité de mes déplacements et la quantité de lieux visités lors de mes récents voyages nippons avec le fidèle et pratique Googueule Mape.
Ce qui a disparu et que j’ai collectionné pendant des années, et qui échappe sans doute à tous les jeunes pédés, ce sont les cartes des lieux gays. C’était vraiment le grand classique de toutes les grandes villes du monde (les capitales beaucoup) qui proposaient une carte des quartiers et lieux homos, qui étaient autant un support de pubs qu’un génial guide « touristique » pour les pédés en quête de spécialités locales et exotiques. J’avais posté par exemple des extraits de celle de Berlin pour partager les bons plans de… 2004. Hu hu hu. Voilà presque vingt ans !
Mais en réalité, l’arrivée de Google Maps (en 2006 en France) a tout changé. Il suffit de voir que mon mari avait déjà modélisé tout notre road-trip de 2009 avec cet outil (à l’époque très ouvert et entièrement gratuit évidemment ^^ ), et on l’avait largement utilisé sur place.
Ce que j’aime avec ces applications mobiles de cartographie, c’est également en voyage un peu halluciner et triper sur sa présence à un endroit. Par exemple, j’avais envoyé ça à ma maman lors de notre voyage de noces au Chili :
Voilà, juste parce que c’était un peu ouf de se retrouver là, près du détroit de Magellan (celui des Mystérieuses Cités d’Or), à proximité de la Terre de feu en pleine Patagonie chilienne.
C’est un peu dingue aussi de voir le trajet d’un faucon comme celui-ci :
La cartographie est aussi une manière de communiquer la géographie, parfois avec une philosophie qui flirte avec la politique ou la propagande, comme notre fameuse représentation du monde centrée sur l’Atlantique et avec notre classique projection de Mercator. Mais c’est aussi pour des kyrielles de cartographe en herbe, l’occasion de donner leur point de vue, et de chercher les meilleures représentations. J’avais beaucoup aimé par exemple cette proposition de redécoupage de la France en départements héxagonaux (c’était dans le cadre d’un concours annuel de créativité cartographique un peu comme Inktober : le 30DaysMapChallenge).
J’avais aussi beaucoup apprécié les myriades de propositions lors du redécoupage des régions françaises, avec des idées de cartes qui respectaient les régions historiques tout en essayant d’avoir des régions équilibrées. Celle-ci qui tentait par exemple l’exercice.
Les cartes sont aussi utilisées bien sûr pour expliquer des phénomènes géographiques et géolocalisés, des plus sérieux aux plus anecdotiques. Sur ce dernier plan, je suis fan comme beaucoup de gens de Mathieu Avanzi, déjà il est canoooooonissime (et c’est déjà beaucoup ^^ ), mais surtout il diffuse des tas de cartes de France géniales qui représentent des différences linguistiques régionales assez cocasses. Par exemple, comment appelle-t-on le truc pour étendre son linge ?
Mais plus original : le nombre de bisous qu’on se fait pour se dire bonjour !! ^^ (Et chez moi, à l’ouest du Val d’Oise, c’est 4 !!!)
Encore plus drôle : de quel côté on commence pour se faire la bise ?
Et rien à voir, mais j’ai trouvé ça génial : dans quel endroit prononce-t-on différemment le mot brun et le mot brin.
Après le grand classique des cartes c’est aussi les mille manières de représenter les transports en commun. Les fous de carte sont aussi passionnés en général de ces modélisations plus ou moins chiadées. Il y aussi tout un tas de réadaptations, retranscriptions ou transpositions des cartes de transport pour d’autres sujets. Je suis dans ce genre très très fan de cette carte de métro mondiale.
On va naturellement sur le chemin des blagues et des mèmes qui ponctuent les Internets depuis des années. Le très grand classique consiste à réinventer les régions de France en les mettant en boîte selon le point de vue d’un coin ou d’une typologie de personne. Par exemple, voilà la France vue par les Bretons. Hu hu hu.
Ou dans le même genre, en plus fin et « méta » :
Et dans le genre calembour cartographique « sans légende » et culte :
Rololo, ça me fait toujours autant rire. Et c’est tellement cryptogay évidemment.
Et bien sûr, on arrive même à faire une carte avec une thématique féline. Ils sont partout !!!
Et pour finir en beauté, une des plus belles cartes se trouvent sur la devanture d’un immeuble parisien du 13ème arrondissement… Véritable oxymore cartographique, il figure sur la façade de l’immeuble le plan local. J’adore cette œuvre, et c’est absolument inconnu des parisiens ou des touristes (c’est peut-être normal, moi ça me parait être un truc insolite à découvrir absolument ^^ ).