Nuque cousue

Je l’ai vu pour la dernière fois à Bruxelles le samedi 22 juillet, c’est facile à retenir puisque c’était le jour du concert de Mylène Farmer, et la capitale belge était littéralement envahie de gaulois sensibles. Je me suis dis d’ailleurs qu’il venait aussi sans doute pour cela, et qu’on s’apercevrait peut-être le soir.

Je l’ai reconnu en une seconde, et j’ai dit à chérichou « Ooooh c’est FullMano ! Viens, on va lui dire bonjour et je vais te le présenter !! ». Et Alex de me demander si je suis sûr que c’est lui car il marche devant nous de dos, je rigole et lui indique qu’il n’y a, à mon avis, que peu de gens sur Terre avec des points de croix en forme de cœur tatoués sur la nuque. ^^

Et à une minute de le rattraper, vers la place de la Monnaie, je le vois obliquer sur la droite et entrer dans une galerie. Je me suis dit qu’il devait avoir un rendez-vous pro et que je n’allais pas le déranger, donc on a laissé tomber. J’ai pensé qu’on aurait tout un tas d’occasions, vu qu’on se tombe dessus à peu près à chaque passage à Paris, et souvent complètement par hasard.

Mais il est décédé hier, et malheureusement je n’aurais plus jamais cette opportunité. C’est toujours troublant quand ce sont des départs si soudains et précipités, et j’ai tout de suite pensé à cet acte manqué bruxellois. Ce n’était pas un ami proche, mais je le connaissais depuis des années comme un repère amical et souriant de mes soirées pédées parisiennes. J’avais adoré avoir une première pièce de lui, il y a trois ans. Et j’avais surtout complètement craqué pour une œuvre hybride et composite qui mêlait intimement le style de FullMano et celui de Nicolas Maalouly, autre icône artistique de mon Paris adoré et arc-en-ciel. J’ai déjà parlé de tout cela quand j’ai évoqué récemment les artistes que j’aime et que j’ai la chance incroyable de connaître de près ou de loin.

J’aimais profondément son obsession pour la couture, et ces points qui venaient se mêler à des textures d’œuvres plastiques plus classiques. Et je ne comptais pas m’arrêter là, je lui avais dit. ^^

Il était vraiment de tous les projets artistiques et culturels, et en 2021, il m’avait demandé d’écrire un édito pour son fanzine « Homothéties ». Je m’étais bien amusé à écrire cela, et contribuer comme cela à un support fetish arty était un vrai privilège pour moi.

Je vois fleurir les hommages sur les Internets, et je ne suis pas étonné. Il était très apprécié par beaucoup de gens, et il rayonnait littéralement sur la communauté gay et bear parisienne. Cela rappelle aussi qu’il ne faut pas remettre grand chose à demain, mais vraiment essayer de tirer le maximum du jour présent.

Ce qu’il faut pour être heureux

Cela faisait longtemps que je n’y avais pas pensé, mais j’y reviens toujours (ce matin sur les Internets, quelqu’un demandait quels étaient nos vers préférés). Pourtant ce ne sont pas les plus beaux vers, formellement ou poétiquement, de la langue française, mais ils ont une beauté intrinsèque pour moi dans leur signification même. J’ai cité ce poème dès 2003, et je l’ai découvert par le plus grand des hasards quand j’étais ado en colonie de vacances. On visitait une papèterie en Auvergne, c’était un moulin traditionnel qui produisait du papier avec des fleurs et des pétales incrustés. Et dans la boutique, j’ai découvert ce poème imprimé sur ce papier. Il m’a tout de suite tapé dans l’œil. Je l’ai rapporté à mes parents, mais en vrai c’était surtout pour moi. ^^

Poétiquement encore une fois, ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de mieux, et leur portée pourrait même paraitre neuneu, mais non. Chaque ligne est vraie, est parfaite, est une évidence alors qu’on ne penserait jamais à citer tout cela. Cela reste très épicurien, mais ça me va bien.

Depuis un peu plus de trente ans, j’essaie de me dire que certains trucs vont être obsolètes, ou qu’il en faudrait ajouter de nouvelles lignes. Mais non, ce n’est pas encore ça. Pas encore en tout cas. Et puis c’est Voltaire merde !!!

Il faut penser ; sans quoi l’homme devient,
Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ;
Sans rien aimer il est triste d’être homme.

Il faut avoir douce société,
Des gens savants, instruits, sans suffisance,
Et de plaisirs grande variété,
Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.

Il faut avoir un ami, qu’en tout temps,
Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

Il faut, le soir, un souper délectable
Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos,
Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
Et sans être ivre, il faut sortir de table.

Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
Le tendre objet que notre cœur adore,
Le caresser, s’endormir dans ses bras,
Et le matin, recommencer encore.

Voltaire (Ce qu’il faut pour être heureux)

Dîner sur le sable, les yeux dans l’eau

Même endroit qu’hier, et un coucher de soleil encore plus clair et impressionnant. Et en plus on avait opté pour un petit pique-nique, c’était tout à fait sympa après une nouvelle journée de boulot bien chargée. ^^

Et toujours une fraîcheur relative par rapport à ce qu’on a connu chez nous, donc on se dit qu’on a pris la bonne décision de fuir ici. Réfugié climatique en septembre 2023. Huhu1.

  1. Mais pas « huhu » du tout en réalité, hein. ↩︎

La baignade du coucher de soleil

Inutile de vous dire que c’est assez rare : on est allé prendre un petit bain vers 20h ce soir à Bellangenet. La plage était encore pas mal fréquentée, avec pas mal de familles qui pique-niquaient, et beaucoup de gens qui étaient dans l’eau et s’amusaient dans les vagues.

J’ai des journées de boulot longues et intenses depuis la rentrée, et ça m’a fait du bien cette petite incursion océanique. C’est sûr qu’avoir la chance d’aller à la plage après le boulot, c’est juste le pied. Et ça débarrasse tout de suite de pas mal du stress accumulé pendant la journée (mais il en reste suffisamment).

Cela me déprime d’être rentré autant dans une phase de boulot si importante et qui me bouffe littéralement. Mais je dois avouer qu’un coucher de soleil a toujours un effet rassérénant.

Nouveau look pour un vieux blog

Eh oui, après 20 ans, j’avais envie de marquer le coup avec un changement de tête assez radical. Alors on ne jette pas non plus tout à la poubelle, mais j’ai travaillé ces derniers jours à la personnalisation d’un thème qui me plaisait bien. Et c’est terminé, en tout cas jusque là je suis assez satisfait de mes efforts en la matière.

Il y a cette police de caractère qui me plait beaucoup, la mise en avant vers les Floriblogs à laquelle je tenais, des mises en avant également dans les sections plus culturelles, et un look global assez moderne il me semble, à la fois sur ordi et mobile évidemment. J’ai aussi un peu changé de look avec ce chouette avatar que mon chéri a créé à partir d’une IA générative (ce truc qui va ruiner tout un pan de l’économie, mais sans doute redonner un bon en avant incroyable au monde, à moins qu’on meurt tous avant, c’est probable ^^ ). Je l’aime bien, et c’est vrai que ça me ressemble, tout en ne me ressemblant pas évidemment. Cette version chibi de moi était exactement ce dont j’avais envie pour le moment.

C’est vraiment pour moi, car ne rêvons pas, les blogueurs et les lecteurs ne sont vraiment plus nombreux, mais je continue mon bonhomme de chemin en toute quiétude.

Re-bienvenue chez moi. ^^

#1Jour1Kif jour 31 : Nolan et Villeneuve

Le défi de @plantex : chaque jour d’août une photo d’un objet / endroit / personne / idée etc. que j’aime.

Jour 31 : Nolan et Villeneuve. Je les kiffe vraiment ces deux-là et ils arrivent à faire du « blockbuster intelligent », ce qui ressemble habituellement plutôt à un oxymore. Ils ont une filmo impeccable selon mes goûts, et ils arrivent encore à me surprendre et à diablement bien évoluer. Chacun a tellement sa patte qu’ils font des films à la facture singulière, mais excellents.

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#1Jour1Kif jour 30 : Philip K. Dick et Isaac Asimov

Le défi de @plantex : chaque jour d’août une photo d’un objet / endroit / personne / idée etc. que j’aime.

Jour 30 : Philip K. Dick et Isaac Asimov. Je n’arrive pas à les départager, même s’ils sont très différents. Ils sont tous les deux des géants dans le domaine de la SF, et des références incroyables pour moi. J’ai absolument tout lu et dévoré de K. Dick dont j’aime l’univers tordu et psychédélique, et l’écriture souvent poétique et torturée.

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Le pas de côté

J’aime beaucoup cette prof de français québecois qui s’appelle Geneviève et qui tient une chaîne Youtube : Ma prof de français. Évidemment ses vidéos sont surtout destinées à des apprenants non francophones, mais elle propose des contenus très sympas, assez ludiques par moment, et souvent passionnants qui mêlent linguistique et comparaisons socioculturelles. Et là, j’ai trouvé ça encore plus cool, car j’ai vraiment découvert quelque chose.

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#1Jour1Kif jour 29 : Les Pêcheurs de perles

Le défi de @plantex : chaque jour d’août une photo d’un objet / endroit / personne / idée etc. que j’aime.

Jour 29 : Les Pêcheurs de perles de Bizet (1863). Nous sommes dix ans avant Carmen, mais pour moi c’est vraiment cet opéra qui est son chef d’œuvre. J’ai découvert cette œuvre comme je pense pas mal de personnes de ma génération : par l’Opéra Imaginaire qui était diffusé dans les années 90 sur la Cinquième.

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#1Jour1Kif jour 28 : Les cathédrales

Le défi de @plantex : chaque jour d’août une photo d’un objet / endroit / personne / idée etc. que j’aime.

Jour 28 : les cathédrales (surtout gothiques). J’ai une passion dévorante pour les cathédrales, et j’ai pour objectif de visiter toutes les gothiques médiévales de l’Univers Connu. J’en ai déjà une belle collection en France où nous avons quelques pépites, et aussi en Europe qui a son mot à dire (Séville est dingue, Milan est obsédante, Cologne est colossale).

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