Comme beaucoup de gens, je connais David Castello-Lopes par ses vidéos sur les Internets, et vraiment il me fait énoooormément rire depuis quelques années. Et justement, je l’apprécie parce qu’il produit des choses nouvelles depuis quelques temps déjà tout en étant toujours aussi bon et drôle, ce qui est un bon signe pour s’imposer comme cela en ligne sur la durée. Il ne faut pas rater ses capsules pour une émission suisse qui sont des petits bijoux d’absurde et de dérision.
Et là c’était un passage à la scène, ce qui n’est pas évident, et qui est donc plutôt réussi, même si avec quelques limites selon moi. Ce qui est réussi c’est qu’il est aussi drôle en live que dans ses vidéos ou à la radio, et qu’il mêle très habilement la vidéo avec son spectacle. Il est en interaction constante avec des extraits pré-filmés qui le font jouer constamment avec les échelles et proportions, et avec une série de doppelgängers assez hilarants.
Mais la limite que j’évoquais, c’est que son show manque un petit supplément d’âme pour moi. C’est drôle mais c’est un copier-coller de ce que j’aurais pu voir dans des vidéos sur Internet, et son jeu est top mais millimétré. En réalité, une version filmé du spectacle donnerait exactement ce qu’on a vu. C’est pro, c’est propre et chiadé, mais ça manque un peu de spontanéité, de stand-up ou d’un truc qu’on ne verrait que parce qu’on est sur un spectacle vivant.
Cela n’empêche qu’on a passé un très bon moment, et qu’il a beaucoup de talent qui se traduit impeccablement sur scène.
C’était déjà très sympa l’année dernière avec un show qui tenait bien la route même si on sentait qu’ils étaient un peu dépassés par les événements, et que la production n’était pas dimensionnée pour un succès pareil. Et là, ils ont bien mis les pendules à l’heure. Déjà le son et les lumières dont d’une autre qualité, et on a 2h30 de show à couper le souffle avec des Queens qui délivrent vraiment quelque chose de très impressionnant et très pro.
Mais comme pour l’année dernière, ce qui est génial et permet de passer une soirée inégalée, c’est cette ambiance de fou du début à la fin. Les gens sont d’une diversité incroyable, de tous les âges, et c’est totalement hystérique dès la première minute. C’est un show de fan pour les fans, et toutes les Queens ont un traitement vraiment chouette, avec bien sûr quelques favorites qui émergent. Cela gueule dans tous les sens, applaudit à tout rompre, et tape des pieds sur tous les numéros, et l’ambiance est festive et joyeuse, il se forme une très belle atmosphère qui ragaillardit immédiatement.
Le format reste, somme toute, très classique avec la présentation de toutes les reines, puis leur passage une par une, avec un peu de parlotte avec Nicky à la fin de chaque performance. Vespi démarre avec un numéro plein de peps et d’énergie, un truc très classique et showgirl, et on a les mêmes danseurs que l’année dernière qui ponctuent tout le spectacle. Ils sont un sacré ajout au spectacle entier, avec des danseurs vraiment talentueux et investis dans les numéros.
Dès le début, et lors de la présentation c’est Moon qui reçoit le plus d’ovations, de soutien et vraiment une clameur qui ne laisse pas de doute sur sa popularité. On était très fan de Moon aussi durant la saison, donc je ne suis pas surpris, et même très heureux de ce dénouement pour elle. Et pour le show c’est absolument impeccable. Elle propose la performance sans doute la plus glamour et confondante de beauté très « pageant drag » avec quelques moments assez hypnotiques lorsqu’elle tourne sur elle-même avec une robe incroyable.
Rose, qui est la première éliminée de l’émission cette année, avait sans doute pas mal de choses à prouver. Moi sur le coup je connaissais vraiment bien déjà le duo « Rose et Punani » sur les Internets, et là elle s’est bien démarquée en jouant sur des talents que nous ne connaissions pas et qui changeaient des lipsyncs classiques. En effet, elle a monté tout une saynète et un spectacle de remise de prix en effectuant des imitations et avec une verve humoristique très sympa.
Je n’ai même pas de photo de Mami Watta dont j’attendais beaucoup à cette soirée, mais malgré un démarrage qui faisait espérer du bon, je n’ai pas été convaincu.
Je suis aussi un chouïa déçu pour Cookie qui était déjà une star pour moi avant l’émission, mais qui ne brille pas particulièrement dans son numéro. C’est très bien, mais un peu froid, sombre et gothique, et manquant pour moi un peu d’entrain ou d’alacrité, malgré un look très osé et littéralement « bald ».
J’ai été très agréablement surpris par la performance de Ginger Bitch qui délivre une superbe performance. Elle est drôle, mais aussi sexy, dynamique et avec un message d’amour adorable et contagieux. Elle s’est vraiment montrée sous son meilleur jour selon moi, et elle bénéficie d’une opportunité vraiment chouette pour son show.
Punani était très bien, car superbe et avec un concept réfléchi et chiadé, et en plus elle a très bien chanté en live, mais je suis un petit peu resté sur ma faim. J’aurais aimé la revoir, ou avoir aussi quelques opportunités de numéros en duo ou en groupes. C’était un peu frustrant de ce point de vue là.
Mais alors la révélation pour moi ce soir là c’était sans conteste Kitty Space qui a sorti un truc incroyable. Elle était vraiment convaincue et convainquante avec un show d’une tonicité ultime, un mélange de kung-fu et de talons hauts, d’acrobaties et une énergie communicative qui a envahit tout le Casino de Paris. Les gens étaient fous à la fin !
Je sais que les gens sont assez fans de Piche, mais ce n’est pas trop mon cas, et son numéro ne m’a pas trop fait changer d’avis. Je sais que je suis à contre-courant, mais vraiment pas convaincu par son titre ou son attitude, même si je lui reconnais un joli physique et beaucoup de talents.
Sara Forever a été en revanche égale à elle-même, et tout en virtuosité et talent dans son numéro. Elle a repris le célébrissime tube de Queen Bohemian rhapsody et elle en fait un moment suspendu dans le temps, c’est beau, intelligent, sensible, dynamique et rythmé, dansant et entêtant, et elle déchire du début à la fin, tant sur les mouvements, les tenues ou l’attitude. Un sans faute selon moi.
La reine Keiona était la dernière évidemment, et elle a assuré comme la grande Queen des Ballrooms qu’elle est. C’était épatant et d’une justesse absolue. Et elle donne aussi une pêche pas possible juste en la voyant « performer » ainsi sur scène. Après ça, elle mérite clairement son titre, et on espère la revoir sur scène !!
Après un petit « tribute » pour les danseurs bien mérité, et une présentation de toutes les queens, et on terminait en beauté avec les reprises des morceaux de comédie musicale de l’émission (cette saison avait pastiché Starmania et les 10 commandements). Je l’avais déjà dit un peu avant mais « Quand on arrive en Queen » restera sans doute quelques temps en tête. ^^
J’en attendais beaucoup parce que j’aime énormément ce mythe, et il a une portée tellement universelle que ça pouvait être passionnant de le découvrir à la Comédie Française, alors que la pièce (qui date de 431 av. JC ^^ ) entre seulement au répertoire. Mais j’ai été proportionnellement déçu, car il n’y a pas grand chose qui allait dans ce spectacle.
Samedi soir, j’avais vu qu’un festival gratuit nantais, Aux heures d’été, proposait un récital du Chœur de l’Opéra d’Angers et de Nantes en plein air. C’était sur un espace du parc de la Chézine, juste à côté de celui de Procé, et c’était assez génial. Il y avait une centaine de personnes je pense, assises sur l’herbe, et les chanteurs et chanteuses étaient à quelques mètres seulement de nous. Sous les frondaisons, le son était pas mal du tout, et on ressentait vraiment une belle puissance vocale.
C’était une redite, donc je ne vais pas en dire des tonnes, mais je confirme que le spectacle est exceptionnel de par sa production. C’est une « super-production » digne d’un West End ou d’un Broadway, et c’est selon moi une incroyable première en France. J’étais épaté de constater que tout le set est en réalité transporté d’un endroit à l’autre, avec ses incroyables décors, mais surtout tout le système de lumières qui compose un habillage essentiel et époustouflant au show.
Il faut qu’on l’aime notre Claire Diterzi pour se faire la route jusqu’à Vannes un soir de semaine, mais c’était joué d’avance, on était certain que le jeu en valait la chandelle. Et ce fut bien le cas, une fois encore. Pour cette soirée-là plus versatile que jamais avec un spectacle mi-pièce, conte et concert, l’artiste nous a présenté une de ces œuvres protéiformes et « totale » qui est une réussite sur tous ses volets.
On est sorti hier dans un bar gay nantais, le Montecito, pour voir la Drag Queen Leona Winter qui poussait la chansonnette. On l’avait découverte dans Queen of the Universe, une émission rupaulesque où les drags sont en compétition sur des interprétations vocales réelles au lieu de lipsync, en représentante de la France. Elle a aussi participé à The Voice, aux Anges, et a remporté la version chilienne de RuPaul Drag Race. Donc comme ça, ça fait vraiment le mec qui cherche absolument la lumière et n’importe quelle téléréalité pour exister.
J’ai déjà plusieurs fois évoqué Drag Race France, mais j’avais raté toutes les occasions où le show est passé à Paris ou à Nantes. Et là c’était la dernière date de la tournée, donc c’était in extremis, mais on l’a vu !! Et c’était vachement bien !
J’ai à peu près toute ma vie voulu voir cette comédie musicale, et c’est la première fois que ça arrivait vraiment !! Quel bonheur de voir l’œuvre comme elle a été conçue, donc comme un opéra avec son livret et sa mise en scène, et surtout son histoire et ses péripéties. Après l’avantage aussi, c’est que j’arrivais avec absolument tous les morceaux en tête. Il faut dire qu’on a au moins 15 chansons de Starmania qui sont encore aujourd’hui des standards de la chanson française.