Plutôt ça que de perdre son règne

Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne.

Marguerite Duras, Le Matin, 4 juin 1986.

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Cela paraît presque avant-gardiste même si le réchauffement climatique est un phénomène scientifique qui est analysé depuis bien avant, et que l’ensemble des dogmes économiques humains sont à peu près alignés sur une destruction systémique de la planète. Mais dans les mots de Duras, cela a une saveur particulièrement agréable et encore plus nihiliste. ^^

La lecture de l’ensemble de l’article est d’ailleurs édifiante, je vous la conseille.