On a raté le coche de peu, mais ce n’était pas raisonnable, avec une visite avortée de la cathédrale de Gloucester qui m’avait bien tapé dans l’œil, mais je ne m’attendais pas à une telle merveille avec celle d’Exeter. Celle-ci, ok, elle rivalise avec nos belles cathédrales gothiques !!! (Et on a raté celle de Salisbury par simple ignorance alors qu’on était juste à côté, j’enrage !!!)
Aussi bien pour l’extérieur que l’intérieur, il y a des tas de détails et de particularités qui font qu’on peut passer du temps autour et dedans. Elle est déjà très grande et imposante, avec deux tours carrées très normandes hyper impressionnantes, et une façade épatante avec des tas de sculptures.
Et l’intérieur est frappant de luminosité, avec une nef très haute qui apparaît d’autant plus gigantesque qu’elle n’est pas du tout interrompue, un chœur digne de Harry Potter, un orgue perché sur un jubé de fou, et des tuyaux secondaires énormes qu’on retrouve en face d’un double gisant magnifique. Et en plus une horloge astronomique, des mobiliers très bien restaurés dans de belles chapelles, ça foisonne etc.
Mais alors on y trouve aussi contre toute attente un food-truck DANS la cathédrale !!! Ces anglicans, il n’y a pas à dire, ils brisent les codes !!! Hu hu hu. ^^
Cette image est vraiment un cliché, mais vous savez comme j’aime les vieilles pierres et les mégalithes, donc celui-ci je rêvais vraiment de le voir. J’avais déjà réalisé un vieux rêve il y a presque dix ans en allant voir les moaïs de l’Île de Pâques, et c’était le voyage de noces, mais là encore je coche une case supplémentaire. Pourtant c’est beaucoup moins loin, et je me disais bien que j’aurais un jour l’occasion de le faire. ^^
Clairement l’accessibilité du site et son attractivité en font un lieu absolument bondé en été, mais ce n’est pas trop mal organisé même si la taille du parking fait très peur. On est vraiment dans du tourisme de masse (pour les moaïs c’était dingue, on était seuls la plupart du temps même sur les sites les plus réputés) ! Au moins l’accès direct aux pierres du site n’est pas possible, et ça évite que les gens dégradent l’endroit ou grimpent dessus (comme on a vu en Irlande).
En plus, la circulation se fait autour du site mais avec une partie où on est seulement à quelques mètres. C’est bien pensé, car on profite vraiment du lieu, et on peut faire toutes les photos sans zoom ou presque, et sans vraiment personne (je n’ai effacé personne là ^^ ).
Cette dernière renvoie tellement de « vibes » avec un site comme Karnak (et pas Carnac dans le Morbihan, même si là la filiation est là assez évidente, hu hu hu), c’est drôle. Et donc malgré l’affluence, on était à midi donc c’était un peu plus calme, on a bien pris notre temps et on a pu ressentir comme ce site est incroyable.
On a eu un temps tout à fait « été anglais », mais c’est comme ça, ce n’est pas comme si la Bretagne nous avait habitué à ces éventualités climatiques. Hé hé hé. En revanche, on a aussi eu droit à un groupe d’illuminés qui criaient des prières inaudibles, qui alternaient entre psalmodies et gestes hystériques, et qui avaient juste l’air dingue. Une personne du site que j’ai interrogé me disait que c’était plus courant autour du solstice d’hiver (les alignements étant clairement orientés), et que d’habitude ils sont prévenus, mais que là c’était spontané. Après ils étaient un peu éloignés, mais on n’était pas loin du sacrifice humain !!!
Highclere Castle est bien évidemment le château qui sert de décor à la série Downton Abbey que j’aime beaucoup (genre beaucoup quoi). ^^
Aussi magnifique à l’extérieur qu’à l’intérieur (photos interdites) où les décors de la série sont en réalité presque exactement l’ameublement original du château. Toutes les pièces sont là, dans leurs usages actuels et fictionnels, et c’est épatant de constater à quel point ce n’est pas du tout un décor hollywoodien de carton-pâte.
Si vous suivez bien, on file décidément irrémédiablement vers le sud, ça sent l’sapin ces vacances…
Blackpool et son petit air Santa Monica avec ses piers, et qui, depuis quelques années, me fait irrémédiablement penser à Miss Peregrine et ses enfants particuliers. Haut lieu de la beaufitude, la mal-bouffe et les vacances pour prolos, mais dont j’adore l’atmosphère et le côté station balnéaire surannée.
Je suis allé au moins trois ou quatre fois dans cette ville (ce qui est très curieux car c’est une ville chelou), et une fois notamment avec Brian, la preuve-ci-dessous.
Trop cool de (re)voir le véritable mur d’Hadrien, ce fameux limes de 80 miles construit entre 122 et 127 ap JC, qui marquait la fin de l’Empire Romain au nord. (C’est assez facile de tomber sur pas mal d’exemplaires du mur en quittant Newcastle.)
On a aussi visité les ruines et fondations d’un des fortins (Birdoswald) qui ponctuait cette muraille romaine de l’actuel nord de l’Angleterre.
J’ai déjà évoqué pas mal de fois cette ville de Newcastle où j’ai passé quelques mois en 1996 pendant mes études (le fameux programme Erasmus bien sûr). Il y a 4 ans dans le cadre du jeu du Dr. CaSo, j’ai évoqué cette personne que j’aime mais que je n’ai fréquenté que peu de temps, et dont je n’ai même pas une photographie. D’ailleurs c’est fou, on prend tant de photos aujourd’hui, et je n’ai pas un seul cliché de cette époque, à part justement les merveilleuses photos que Brian avait fait de moi, et dont il m’avait offert un magnifique tirage papier avant que nous nous quittions.
Et donc lorsque nous avons prévu ce voyage, j’ai demandé si on pouvait inclure un petit tour à Newcastle pour me remémorer ce passage de 19 à 20 ans que j’ai vécu là en 1996. C’est ainsi qu’une partie pèlerinage a été naturellement intégrée, hu hu hu. J’avais donc connu un certain Brian E. au boulot où j’étais en stage de DUT, et nous étions devenus très potes. Il avait le double de mon âge, et il n’y a jamais eu aucune ambiguïté, même si c’est bien notamment l’homosexualité qui nous avait rapproché. Il m’avait bien aidé quand mon premier petit-ami m’avait largué par courrier (rencontré évidemment 15 jours avant de partir à Newcastle, hé hé hé). Et nous avons passé quelques très bons moments ensemble à discuter de tout et de rien (avec mon anglais balbutiant, c’était parfois un défi).
Brian fut clairement un des piliers qui m’ont permis de tenir si loin de chez moi (pour une époque, je le rappelle, pré-internet, téléphone mobile ou facilité de communication ou de transport), avec une correspondance fournie et riche qui serait un vrai roman épistolaire si on la retrouve un jour. ^^
Nous nous sommes écrits pendant quelques années avec Brian, et puis nous nous sommes naturellement perdus de vue, mais je l’ai toujours eu dans un coin de mon cœur. J’ai régulièrement gouglé le gars, mais il a un de ces noms communs qui le rendait impossible à traquer. Et un jour, je l’ai retrouvé via LinkedIn, et depuis nous correspondons principalement via Facebook.
Il y a deux jours, nous nous sommes garés devant chez lui pour un dîner qu’il nous avait préparé. Il m’a présenté son mari, et moi le mien. 28 ans s’étaient écoulés, mais je l’ai retrouvé comme avant. C’était beau et troublant, et un sentiment de plénitude et de bonheur comme rarement ressenti.
Ce court passage à Newcastle, c’était l’occasion de réimprimer en moi ces lieux qui m’étaient alors familiers, et que j’avais appris à apprivoiser, parfois avec l’appréhension d’un jeune étudiant de 19 ans. Les repères étaient là, avec le Tyne Bridge bien sûr, l’emblématique pont métallique sur la rivière Tyne.
Cette ville qui s’appellerait Châteauneuf en France possède en effet un château normand du 11ème siècle dont il subsiste un donjon et un bout de bâtiment avec la voie ferroviaire qui passe entre les deux (cette ville au lourd passé industriel n’envoie pas du rêve, mais je l’adore aussi pour cela, pour cette tragique transition qui a marqué tout le coin). C’était un marqueur fort pour moi, juste à côté de la gare par laquelle je suis arrivé là.
Et dans le centre, le monument qu’on appelle « The Monument » qui est un des emblèmes de la ville, et un des points de croisement des lignes de métro. Charles Grey (ancien Premier Ministre) sur sa colonne, c’était un de mes repères.
Et je descendais à ce métro Monument pour aller à mon endroit favori, mon havre, mon salut et mon souvenir le plus ému de Newcastle : le Tyneside Cinema et Café.
J’y ai vu Beautiful Thing et Priest qui m’ont durablement marqué et formé. Et dans le petit café à l’étage, j’ai bu beaucoup de cafés, et j’ai lu, et j’ai écrit et noirci bien des pages. Il y avait ce petit serveur trop mignon avec son piercing au cartilage de l’oreille qui me plaisait trop (les deux ^^ ). En quittant Newcastle, je me suis fait percé de la même manière que lui en souvenir (de tout ce qui s’était passé dans ma tête et mes songes).
Je profite pour parler tout de même de la très belle cathédrale que j’ai découverte là, car je n’avais pas encore cette passion !!! Mouahahahaah. La cathédrale St Nicholas est un petit bijou, et qui redore bien le blason de Newcastle. Hu hu hu.
J’ai refait également ce que j’aime bien faire quand j’ai des photos anciennes, c’est à dire retrouver les lieux pour essayer de rejouer les scènes. ^^