Hope Hunt and the Ascension into Lazarus (Oona Doherty) au LU à Nantes

C’est toujours un petit bonheur de découvrir du spectacle vivant, et la danse en particulier est un univers que j’adore. Il n’y a pas plus figuratif que de s’exprimer physiquement avec « ses membres », mais c’est également un domaine à l’exploration artistique qui peut aller tellement loin dans l’abstraction, à l’image même d’une pièce musicale. Aleck nous a convié à un petit show de la chorégraphe et danseuse Oona Doherty qui était invitée du Lieu Unique à Nantes pendant trois jours.

Aleck l’avait d’ailleurs découverte il y a quelques temps, et par une heureuse sérendipité il a pu la voir en spectacle en chair et en os au LU. Comme il a trouvé ça cool, il nous a embarqué (chérichou, moi-même et deux autres comparses) pour découvrir l’artiste dans une courte et dynamique pièce.

Oona Doherty faisait d’abord une sorte de performance à l’extérieur du LU autour d’une voiture, et on voit bien l’inspiration de la danseuse qui mimique la caillera de banlieue dans une expression assez universelle de masculinisme exacerbé et tout en caricatures vestimentaires ou autres gimmicks comportementaux (l’œillade provocatrice, la moue et lippe tordues, la démarche de cowboys, le reniflage emphatique, etc.).

On retrouve ce « personnage » emblématique de son exploration artistique dans Hope Hunt and the Ascension into Lazarus, où la danseuse déploie son talent dans d’impressionnantes contorsions et quelques jolis moments de bravoure. Je reconnais vraiment de vraies qualités de danse. Néanmoins j’ai été déçu ou en tout cas « non réceptif » sur le fond. Et ça m’a déçu d’avoir été déçu, mais je n’ai pas été touché, ou emporté par ce truc alors ça en avait pourtant la saveur formelle et la puissance évocatrice.

Il m’a manqué soit une vraie accroche narrative, soit quelque chose d’encore plus abstrait visant une pure performance. J’ai bien saisi l’intention d’origine, mais ça a juste fait « pfuitt ». Mais je ne regrette pas la découverte, et je pense qu’il faudra que je vois d’autres pièces ou je comprenne mieux ses intentions ou démarches.

Belfast fière

Mince, je fais un petit post anachronique, mais j’ai oublié de parler de Belfast avec tout ça. C’était vraiment intéressant même si juste quelques heures avant d’attraper notre ferry pour l’Ecosse. La ville m’a paru en tout cas plus vivante et plus dynamique que Dublin. Je ne sais pas si c’est la concurrence entre les deux Irlande qui fait cela, mais vraiment c’était criant pour moi.

Et pourtant Belfast c’est de la brique rouge pour la plupart des immeubles, et on n’est pas dans un faste incroyable avec même une bonne partie des bâtiments, quels que soient leurs destinations, qui ressemblent à de grosses usines du début du 20ème siècle. Mais le centre a un certain charme, et il y a quelques immeubles avec une architecture ancienne qui ont été préservés.

C’est la Pride à Belfast le week-end prochain et c’est très impressionnant de voir toute la ville au diapason. Il y a des drapeaux et messages LGBT friendly absolument à tous les coins de rue, aussi bien les endroits de la communauté, que les immeubles officiels ou des pubs sportifs classiques.

On a beaucoup aimé la boîte gay de Belfast qui est donc le Kremlin avec un beau Lénine en figure de proue. Mouahahahahah.

En revanche, presque personne dans les rues, vraiment peu de monde, et très très peu de circulation… Et les quelques jeunes qui se baladent pour sortir arborent un look, pour les jeunes femmes surtout, assez hétéroclite et osé. Quel que soit le physique, c’est short-legging juste en dessous des fesses, plus moulax tu peux pas, maquillage à la truelle avec contouring de Drag Queen, faux-cils les plus longs possibles, et ongles à gerber de kitsch. Mein gott!!! C’est un concentré de mauvais goût anglais portée à son paroxysme. J’adoooooore !!! ^^