Je crois que je ne vais pas me lasser de sitôt à chercher des tas d’opportunités de mettre IA à la place de ia dans les mots et expressions les plus improbables. Hu hu hu. Là je voulais juste vous partager quelques liens qui ont retenu mon attention, comme cet article tout frais du jour de Tristan Nitot qui s’interroge sur la définition même du prolétariat, et qui se demande si ce n’est pas ce que l’IA générative fait de nous : des prolos.
le prolétariat, c’est ceux qui perdent leur savoir, parce que leur savoir est extériorisé dans les machines
Sinon deux passionnants articles qui proposent une vision que je n’imaginais vraiment pas… En gros, cette quête de l’IA s’accompagne d’une gabegie en ressources et d’une course à l’échalotte en production d’électricité, mais la bulle de l’IA va finir par éclater, et ces deux-là professent qu’on va se retrouver dans un monde avec de l’énergie assez propre et peu cher, et que ça pourrait même être compatible avec nos objectifs de transition écologique. Ce sera assez fou si vraiment c’est le bon scénario.
Comme une palanquée de gens je suis vraiment féru de Prof en scène qui est un fabuleux blogueur et conteur de son métier. Dans les interstices de son blog, on capte très souvent des choses de lui (tout le temps à vrai dire, mais le prisme du pédagogue n’est pas forcément celui qui m’intéresse le plus), et c’est à chaque fois un bonheur de le voir utiliser son talent d’écriture pour parler aussi de lui un peu plus directement.
Tenir.
Depuis l’année dernière, plusieurs événements m’ont amené à me plonger dans la – vaste – question de ma santé mentale. Si j’en ai déjà retiré un bénéfice, c’est peut-être celui-ci : je sais mon monde intérieur solide. Et lorsque tout le reste fout le camp, c’est sur lui que je me replie. Je tire de ma cervelle les images d’Eowyn, affrontant le Nazgûl. De l’évêque de Digne, offrant une rédemption à Jean Valjean, et de Léopoldine, entraînée au fond des eaux.
En ces dernières périodes, se raccrocher à ce en quoi je crois, et que j’ai affiné, au fil des années. Lier mon enthousiasme et mon expérience. Et se rappeler d’être doux. Parce que si je parviens à maintenir le cap, que les élèves continuent à jouer le jeu dans mes classes, ça n’est pas le cas pour tous les collègues. Et ça ne marchera peut-être pas la prochaine fois. Prendre soin des autres, se préparer à se pardonner quand ça ne fonctionnera plus.
Je dis très souvent que la gentillesse a des dents. Qu’être doux et fort n’a rien d’antithétique. En ces moments où beaucoup d’élèves se vouent au chaos, par envie, pulsion ou mal-être, cette conviction heurte le réel de plein fouet.
J’ai été absolument fasciné et épaté d’apprendre ce matin en lisant le blog d’Alain que notre découverte du calcul binaire, et donc ses applications incroyables, venait certes de Leibniz, mais que ce dernier était parti des considérations du Yi King. Et la lecture de ces simples explications, de la constitution des 8 trigrammes puis 64 hexagrammes, est juste bluffante.
J’avais entendu parler du Yi King pour la première fois dans un K. Dick très connu, le maître du haut-château, et d’ailleurs l’auteur avait un rapport très singulier et prégnant à cet ouvrage « divinatoire ». Depuis c’était revenu plusieurs fois comme des petites incursions, mais je n’avais pas plus creusé le sujet, voyant un peu ça comme du Nostradamus de l’est, mais je me suis bien mis le doigt dans l’œil. ^^
J’ai été très touché par cet article de Ruru Pepito qui fait le point sur quelques mois de sobriété « chemsex ».
C’était très cool quand même de retrouver des pd toutes les deux semaines à poil et de baiser et discuter comme s’il n’existait que nous sur cette terre confinés dans ces appartements obscurs et qui sentent la clope. Trop chiant que ce soit la drogue qui nous ait rassemblés.
[…] Ca m’a vraiment interrogé sur mes propres émotions quand j’étais défoncé. Parce que je n’arrive plus à me rappeler ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. Je me rappelle bien par contre de ce plaisir immédiat et du vide absolu derrière.
Un autre copain sobre m’a dit récemment qu’il avait aussi rencontré un garçon qui lui rappelait cette sensation de high, de défonce, d’euphorie.
Mais moi plus je pense à la défonce et plus j’ai envie de fuir. Je crois que c’est devenu un red flag si quelqu’un réveille des sensations comme ça chez moi.
[…] La sobriété elle ne me met pas en danger, elle me donne de la sécurité, du confort. C’est de ça dont j’ai besoin. De me sentir entouré dans des bras à la fois forts et tendres qui me disent que ça va aller. J’ai besoin de me sentir en sécurité pour dire comment je me sens, être vulnérable, vu et entendu comme un être humain. Etre respecté être considéré. J’ai besoin de stabilité de me sentir ancré dans quelque chose.
[…] Je m’accroche aux bras, aux mots et aux regards de ceux qui me font oublier la drogue en ce moment parce qu’ils remplissent mon coeur d’autres promesses plus belles.
On voit fleurir depuis quelques jours une curieuse résurgence de 2014 dont je me rappelle fort fort bien avec Evelyne Dhéliat qui nous fait une météo de 2050. Et je me souviens qu’en effet, en cette époque lointaine, les températures présentées étaient surréalistes. Mais oui, dix ans plus tard nous y sommes déjà, et même pas en plein mois d’août. ^^
C’est Orphéus qui a fait l’article le plus intéressant selon moi et pour lequel je souscris à tous les niveaux. C’est triste et ça rejoint un peu ma série de posts neurasthéniques du moment, mais bon c’est la vie.
Sacrip’Anne et moi j’ai l’impression qu’on est dans une résonnance qui parfois me file le vertige. Alors qu’on s’est vu une demi-fois dans nos vies mais qu’on se lit depuis toujours, je pourrais faire mien tant de ses articles…
[…] Je crains, profondément, viscéralement, que les années à venir seront terribles, qu’on a mangé notre pain blanc et que la fin de nos vies (pour les gens de ma génération) sera beaucoup plus sombre que le début. On est trop nombreux, on a trop foutu en l’air tant de choses essentielles à notre survie, on n’a pas trouvé moyen de faire entendre raison au club des superpuissants.
[…] Mon système de survie, celui qui me rend capable de me lever le matin et de faire ce que j’ai à faire, à ma microscopique échelle, c’est de cultiver les bonheurs à ma portée, plus ou moins intenses, plus ou moins fugaces.
[…] Ce qui se présente à nous comme portes ouvertes sur le bonheur, c’est tout ce qu’il y a. Même incertain, même fragile, même risqué. Tout ce à quoi on puisse prétendre. Alors tant que je peux, je resterai là, bras et coeur ouverts. Même si ça fait, aussi, parfois hurler de douleur, d’être capable de ressentir ça. Inconsolable, peut-être. Mais jamais incapable d’amour, j’espère. Même quand viendra le pire.
Alors il y a sans doute notre proximité en âge et extraction, et globalement en expériences, mais cela va au-delà. Peut-être un marqueur générationnel de ces jeunes quinquas ou en devenir ( ^^ ), mais clairement on n’arrive plus à s’enchanter d’un monde qui dépérit à vue d’œil à tant d’égards. Et malgré tout cela, on essaiera. Toujours, toujours.
Je ne peux que constater la même chose, et c’est triste mais bel et bien réel et inexorable bien sûr.
Et dans un nombre désolant de cas, les nouvelles qui me parviennent un jour sont des nouvelles de type Tu ne savais pas ? Mais c’est fini depuis x mois pour lui. S’ensuivent quelques mots évoquant un accident, une maladie, ou depuis quelque temps le grand âge (2). […]
(2) Désormais des ami·e·s « un peu plus âgés » que moi, avec ma façon très relative de percevoir le temps qui passe, et qui peuvent avoir allez, vingt ans de plus, pas grand chose à mes yeux dès lors qu’il s’agit d’amitié, hé bien voilà, ils ou elles sont vraiment âgés et parvenu·e·s à l’étape où une fin de vie peut survenir simplement parce que c’est fini. Les rides je m’en fous, les cheveux blancs, c’est juste normal, la fatigue et le ralentissement, je fais avec, mais ça, je ne m’y fais pas.
Virgile joue régulièrement lors de commémorations dans sa ville, et il subit donc aussi les discours des édiles en question. Il raconte tout cela avec son habituel talent, clairvoyance et bon sens. ^^
La nation fracturée ? La faute à qui ? Le fond de la pensée de droite, et j’insiste là-dessus, c’en est vraiment une composante essentielle, c’est d’inventer constamment des critères pour déterminer qui est « in » et qui est « out ». La couleur de peau, la religion, l’orientation sexuelle, le corps (masculin contre féminin, valides contre invalides), la position sociale (travailleurs contre chômeurs), le moyen de transport favori (bagnolards contre cyclistes), la bouffe (viandards contre végétariens)… Tout est bon pour trier et classer les individus et jauger lesquels sont dignes d’être de bons citoyens et lesquels ne le sont pas. Le vrai problème, c’est que quand elle en a le pouvoir, la droite met en place les politiques qui découlent de cette obsession du classement : elle vote des lois contre l’immigration, elle invente Parcours Sup, elle manifeste contre le mariage pour tous, elle interdit les compétitions sportives aux trans, elle interdit aux cantines de servir des repas végétariens, elle déconventionne l’enseignement privé musulman pour des broutilles quand l’enseignement privé catho frappe et viole littéralement des enfants, elle favorise un urbanisme anti-étrangers, anti-invalides, anti-pauvres ; tout en se gargarisant de la Laïcité et de l’Universalisme À La Française qui garantissent une égalité de traitement pour tous.
J’ai beaucoup aimé ce post d’Aude C. qui explique par quelques anecdotes qu’il est toujours compliquer de se jauger à l’aune de sa propre mesure, étant donné que tout est très relatif dans ce domaine, et qu’on est souvent peu clairvoyant avec soi. Elle montre comme le féminisme ostensible et emphatique peut être perçu également par un tiers comme une marque de minoration d’autrui bien ordinaire, mais aussi ses propres biais ou faiblesses à d’autres occasions.
Et ça tombe bien, car on essaie de faire au mieux dans la vie de tous les jours, mais on a tous nos qualités et nos défauts. Il faut sans doute éviter de se prévaloir d’être bon en ceci ou en cela, surtout quand on parle d’alliés. Il vaut mieux laisser les personnes qu’on défend le faire pour nous. ^^
Je reçois régulièrement des emails de gougueule (lui-même) qui me fait une liste des articles qui sont indexés par le célèbre moteur de recherche, et surtout ceux qui ont bénéficié du plus de clics pour me faire du pôôôôgnon. Car le trafic c’est de la thunasse !!! Huhuhu. Je vous rassure je ne gagne rien, et cela au contraire me coûte quelques écus par an pour vous écrire, et ça me va fort bien comme cela. Mais on m’envoie ce mail pour m’insister par là-même à investir quelques roupies (de sansonnet) dans des liens payants pour faire venir plus de monde. Et donc c’est une bonne base de partir de ce qui fonctionne le mieux dans la recherche dite organique ou naturelle (non payante).
J’ai l’habitude ça, car c’est à peu près le même cinéma depuis vingt ans. Et personne ne sera surpris, bah c’est le cul qui vend le mieux !!! En réalité c’est aussi un effet très pernicieux (un de plus) des Internets d’aujourd’hui. En effet, les sites internet cherchent « du trafic » et donc ils rédigent plein de textes avec des mots ou des phrases qui vont les faire remonter dans les moteurs de recherche. Et le but c’est à la fois de faire du volume, mais aussi d’arriver à transformer les visiteurs en acheteurs. Donc il faut appâter le chaland avec des trucs que les gens cherchent (en faisant un peu sa biatch), mais pas non plus les faire atterrir sur n’importe quoi sinon les gens ne restent pas.
Or les sites internet font très fort en « link baiting » c’est à dire en essayant de vous mettre des liens hyper séduisants et intrigants qui donnent envie de cliquer, mais ils ne peuvent pas non plus parler de porno ou proposer des contenus olé-olé. Or le cul c’est ce que les gens cherchent sur les Internets, et donc il reste… moi. Mouahahahahah.
Evidemment j’aurais aimé qu’on se souvienne de moi pour ma culture, mon humour et mes talents divers et variés, mais force est de constater que ce sera pour ma vessie timide. Et globalement comme je parle beaucoup moins de cul qu’il y a vingt ans, les articles les plus plébiscités datent de loooooongtemps. Voilà la liste des articles en question dans l’ordre croissant de nombre de clics depuis (cumul sur 16 mois) :
Donc premier thème depuis une bonne quinzaine d’années, c’est la parurésie1 ! Et donc je vous ai trouvé cette photo en en-tête qui date de 2016 et que j’avais pris lors du concert d’Anohni à la Philharmonie. Je suis resté marqué par ce truc, car j’ai voulu aller pisser, et évidemment j’ai fait demi-tour immédiatement (avec toute la gêne de rentrer aux toilettes, puis de ressortir drapé dans ce qui vous reste de dignité). L’endroit était vraiment tout neuf, et j’ai pensé que les parois allaient peut-être venir ? En tout cas, j’ai été traumatisé, et je n’ai jamais vérifié par la suite qu’ils avaient enfin mis des séparations entre les urinoirs. (Pitié, faites que oui.)
Sachant que je n’ai vraiment jamais écrit pour les référencements, ou parfois en effet pour titiller les lecteurs que je savais réguliers, j’ai toujours écrit des histoires ou anecdotes réelles, et les gens cherchent beaucoup des témoignages ou des « histoires gay » comme cela est également reflété dans cette liste. Je suis tout de même étonné que mon très célèbre post de 2003 (un énorme hit pendant une dizaine d’années) sur les Dieux du Stade ne soit plus dans cette liste, il semblerait que ce truc soit enfin oublié !!
On retrouve aussi un article dont je n’aurais jamais deviné qu’il pourrait être aussi lu et commenté, lorsque j’ai éhontément kink-shamé un type qui hurlait son hétérosexualité et son envie irrémédiable de se faire mettre. Hu hu hu. Et bien sûr le classique du récit de « première fois » qui avait d’ailleurs fait quelques émules, et qui a touché d’une manière que jamais je n’aurais pu figurer avant de l’écrire.
Bon mais juste après c’est fou c’est le lien vers ma sélection de texte de Marc-Aurèle !! J’avoue que ça fait plaisir, même si je soupçonne que ça doit être un truc au programme au lycée en philo, et que les gens cherchent le bouquin en pdf ou encore mieux le résumé avec explication de texte pour gruger un devoir (râââââté !!).
Bon sinon c’est assez cool de voir que certains articles ont émergé que ce soit pour des bonnes raisons comme de célébrer Diane Segard ou Zaho de Sagazan, ou pour profiter de ma détestation d’un navet.
Je me dois de parler de mon petit Juju avec qui j’ai convolé quelques mois et qui m’a donné l’opportunité de deux articles qui caracolent toujours en tête du blog-office. Le fameux ma poubelle sent le sperme… Tu m’étonnes que je suis premier sur ces recherches gougueule, même Albal n’a pas osé ça pour vendre ses sacs anti-odeurs.
Mais il avait aussi contribué dans un article parmi une série écrite pour un site web de l’époque, très connu et visité, qui s’appelait le « journal du porn ». Cela avait été fascinant car ce fut un tollé énorme sur ce repaire d’hétéros obnubilé par le porno, et qui ont des réactions très fortes à mes articles.
Et cela me fait rire de voir que j’ai un article typique des trucs écrits aujourd’hui par IA pour ramasser du trafic facilement. A l’époque, j’avais écrit ça en toute sincérité, tout content d’avoir trouvé la réponse àPourquoi trouve-t-on beaucoup de bars-tabacs « Le Narval » ? Ah ah, c’est marrant de voir autour des résultats de recherche tous les sites de presse qui ont rédigé des articles marronniers là-dessus juste pour récupérer quelques visites (on appelle ça « la longue traîne »).
Et sinon je vous le remets, car cela me fait toujours mourir de rire. Mais ce qui est dérangeant de me voir dans les cliqués sur cet article, c’est que c’est typiquement ce que je déteste dans le web. C’est à dire que je n’avais rien fait d’autre que de prendre sa vidéo sur Instagram (ce que je fais aujourd’hui beaucoup pour éviter de me retrouver dépourvu avec la fin de certains médias en ligne2) en la repostant ici pour la partager (beaucoup font la même chose pour en tirer des visites et ensuite les monétiser à leur compte). Après, il n’a même pas nommé sa propre vidéo sur Insta, et le référencement d’Insta est parfois très mauvais…
Et voilà, cet article a remis au goût du jour tous ces liens en les recontextualisant avec un nouveau texte plus récent (gougueule aime ça). Donc je vais avoir encore plus de clics là-dessus. C’est un cercle vicieux3. *soupirs* Mais bon, j’ai le vice en moi, vous savez bien. ^^
La parurésie (du latin : paruresis), urinophobie ou syndrome de la « vessie timide » est l’impossibilité ou une grande difficulté pour un individu d’uriner en présence d’autres personnes. ↩︎
Oui j’ai l’audace de penser que je pourrais survivre à Instagram ou Youtube. J’ai bien survécu à Twitter, Vine, Woomp et d’autres… ^^ ↩︎
Et je n’aurais pas mieux fait si j’avais été un de ces référenceurs en ligne qui tentent de générer du trafic sur des blogs à la con qui parlent de cryptotrucs. Mais moi c’est de la promo pour les pissotières et les poubelles odorantes, on devrait comprendre ma probité en la matière. ^^ ↩︎