Chienne de mort

Je parle assez régulièrement de Boules de fourrure, et même s’il ne poste pas très souvent, je suis à chaque fois épaté par son talent. Mais si cela fonctionne aussi bien, c’est aussi par la nature même de son travail de vétérinaire, qui fournit une matière incroyable. Et on est, comme je le suis, aussi admiratif de sa plume que bouleversé par la manière, précise, factuelle, chirurgicale, vitale, avec laquelle il évoque ces anecdotes de véto de campagne. Ce sont les interstices de ces récits qui troublent, par le supplément d’âme qui parcourt chacune de ses phrases.

Attention, c’est de l’écrit donc c’est moins graphique qu’un film ou qu’une photo, mais ce qu’il décrit est assez prosaïque et pourrait choquer mes lecteurices très sensibles à la souffrance animale. L’article est là.

Cœur de Poupée

Le Roncier, qui est un blogueur cher à mon cœur, a longtemps blogué et milité et journalisé sur la lutte contre le VIH, et parfois son propre VIH à lui. Après des années à vivre avec le virus et forcément s’imaginer tous les impacts liés à cela, tout en étant de plus en plus relax à ce sujet, il se découvre aujourd’hui des problèmes cardiaques. Entre inquiétude, ironie du sort et remobilisation, il écrit un magnifique article de mise à distance et d’emplafonnement non simulé (en oxymoron donc ^^ ).

Ces derniers temps, j’avais oublié que j’étais un assemblage miraculeux de cordes, de tuyaux et de sentiments trop puissants, et qu’on ne guérit jamais d’être en vie, parce que la machine est le fantôme. Tout petit vaisseau de rien du tout, qu’on amarre du mieux que possible à la lumière des autres, une merveille éphémère, monstrueuse et sensible, terriblement fragile. Je sais qu’il n’y aura pas d’autre corps, il n’y aura que celui-là, avec son hôte dompté, avec ses douleurs et son gras, avec ses bulles dans les ventricules.

Le fantôme dans la machine (Le Roncier)

Petit déménagement de blog

Bon, ce n’est pas grand chose mais c’est un truc assez important pour moi. J’aime vraiment la permanence des choses, et quand j’ai démarré le blog c’était majeur pour moi de rester sur la même adresse internet, et d’avoir le plus de stabilité possible. Je m’enorgueillis donc d’avoir pendant plus de vingt ans conservé mes articles à la même adresse, et donc il n’y a aujourd’hui aucun lien mort de l’extérieur qui pointent vers ici.

Quand j’ai commencé à bloguer, le truc chic c’était d’avoir un sous-domaine dédié, c’est à dire un truc en blog.blablabla.net (le .net se faisait beaucoup pour faire genre altermondialiste ^^ ). Cela mettait en avant le « blog » en l’associant au nom de domaine, et c’était cool pour le référencement, en plus d’avoir une « tête d’adresse » originale à communiquer. Bon, inutile de dire que tout cela est parfaitement obsolète. Et je n’ai jamais trouvé quoi faire d’autre avec le matoo.net, sinon d’y mettre un message un peu énigmatique et nerd comme j’aime en mimant le fameux perdu.com des années 90.

Cela faisait quelques temps que je me disais que je devrais simplifier l’url du site en étant simplement matoo.net ! Voilà qui est fait. Cela supprime même la notion de blog de l’adresse, mais bon c’est toujours écrit en gros tout en haut. Hu hu hu. Et puis on s’en fout quoi. ^^

Normalement toutes les redirections sont faites, donc toutes les anciennes adresses fonctionnent et fonctionneront. Le seul truc qui m’ennuie c’est le changement d’adresse pour les flux de syndication qui permettent de me suivre sur des lecteurs de flux, mais bon j’ai aussi mis une redirection en ce sens. On verra si ça fonctionne.

Donc si vous me suivez par lecteur de flux, la nouvelle adresse est https://matoo.net/feed !

Comme c’est un post parfaitement inutile et visant surtout à tester la finalisation de la migration (et voir si le post apparaît partout ^^ ), je vous livre les deux photos de week-end des chatounettes. C’était hier samedi alors qu’on avait un brin de soleil, et les deux en ont profité pour ronfler en se dorant un peu la pilule. Rien de nouveau sous le soleil.

La réponse était dans le flux

Je lisais ce matin un article de Sacrip’Anne dans mon lecteur de flux. Et j’ai ouvert la page pour y répondre, et puis comme ça arrive parfois, j’ai tourné mon commentaire 7 fois dans ma bouche, et j’ai renoncé. Trop de banalités ou de trucs qui pourraient apparaître comme des gentillesses polies un peu trop gnangnantes.

Mais ça m’a saoulé car j’aurais voulu dire tout de même quelque chose, parfois on voudrait juste que l’auteur sache « Yes gurl, I feel you« . Et puis comme par magie, trois clics plus loin, hop un article qui est la réponse qu’il me fallait.

Donc voilà. CQFD.

Merci les potoblogueurices de faire mon taf. ^^

Iwak #19 – Crête (Ridge)

C’est encore une vue du cirque de Mafate depuis le Maïdo à la Réunion, car c’est ce qui m’est tout de suite venu en pensant au mot « crête ». Cela m’a fasciné de faire quelques randonnées en passant presque sur ces étroits chemins qui sont juste sur le fil de la montagne, avec des pentes des deux côtés. Mais la métaphore m’intéressait plus sur le coup. ^^

Et je pense aussi à ces blogueurs qui, nativement, viscéralement, sont arrivés sur le fil, et ont parcouru un chemin de crête qui ne pouvait être qu’éphémère. Briller très fort mais peu de temps, car l’un ne va pas sans l’autre. C’est aussi d’ailleurs en cela que je reconnais ma propre médiocrité1, condition sine qua non à une certaine longévité.

Je pense à des Mennuie, Paumé, Bradshaw ou plus récemment Gauthier et Quentin, qui se racontaient entiers et écorchés, et qui par définition ne pouvaient pas continuer à se promener sur la crête les yeux bandés indéfiniment. Cela a permis pendant quelques temps de nourrir le flot fertile et renouvelé de ces histoires et anecdotes qui passionnent les foules (parce que c’est passionné, c’est du cul et c’est une bonne dose de dopamine et sérotonine dans des Internets sous Prozac).

Mais j’ai mes propres petits plaisirs non coupables, ceux qui n’ont pas forcément fait l’unanimité ou qui ne sont légion que dans mes favoris et flux de syndication, et lorsqu’ils s’éteignent je suis seul à pleurer leur disparition dans mon coin. Surtout que souvent, ça se résume à un arrêt des publications, et que je réalise leur disparition au hasard de mes errements sur la toile, ou en revisitant des anciens articles.

Mawy ou son bédéblog Koudavbine2 en font clairement partie. J’ai adoré la lire toutes ces années, mais ça fait deux ans qu’elle ne publie plus, et les dernières fois c’était en partie pour fournir les explications. Ça sent le sapin !!! Mais j’adore son blog car c’est l’antithèse du truc web d’aujourd’hui. Elle dessine à la main et elle publie les scans, c’est une goudou reloue et assumée qui tire à boulets rouges, et ça se barre dans tous les sens avec de la caricature, des anecdotes, de vrais brûlots queer et furieux plutôt bien sentis, et vachement d’humour et de dérision dans tout cela.

Je ne me suis jamais remis de ses Pokémons. ^^

Des chats bien sûr, tels qu’on les connaît bien ces suppôts de Satan !!

Mais en pleine pandémie, des adaptations nécessaires, jusqu’aux principes ACAB bien inspiré à partir d’un black bloc. ^^

Le poké Lunacup avec l’attaque « bois mes règles » si c’est pas de l’humour de Xena la guerrière ça !! ^^

(Ses chats s’appellent Greta et Perli.)

L’Ado qui évolue en Booer avec l’attaque « Ouin ouin », c’est collector. Et Nucléair en Croissansverte juste avec une fleur !!!! Mein gott. ^^

Rien à voir, mais tout à voir, je viens de réaliser que Tto s’est barré aussi !!! Il n’a rien dit et ça fait, si j’en crois l’archive de ses flux RSS, plus de 6 mois qu’il a tiré sa révérence. Nan mais tout fout l’camp j’vous jure !! Me voilà encore en deuil. 🙁

  1. Qui veut juste littéralement dire « moyen », je ne me flagelle pas. Hu hu. ↩︎
  2. Koudavbine = could have been hein. ^^ ↩︎

Iwak #17 – Journal

Je suis très très fan de cette planche (de feu Franquin et ses Idées Noires) pastichée par le grand dessinateur (et grand BDblogueur) Boulet.

Tiens mais cela fait longtemps qu’on a pas parlé de blog sur ce blog non ??? C’est marrant car depuis le début de ce phénomène de la toute fin des années 90 au début des années 2000, il est l’objet de son propre medium. Et vngt ans après, je continue à pas mal m’exprimer sur cela. Ce qui me plaît, ce qui fait que je continue, et sur cette mort annoncée qui telle une Diva revient pour une nouvelle tournée d’adieu tous les ans.

Force est de constater que la majorité des potes qui bloguaient et se sont convertis aux réseaux sociaux ne le regrettent pas, et trouvent même toute satisfaction à pouvoir s’exprimer et se relier avec ses proches, ou se renifler les fesses avec d’autres coreligionnaires qui passent par là. Mais quelques uns persistent. Je vois surtout les quelques communautés très endogames des plateformes bien installées qui perdurent malgré l’adversité : les blogspot/Blogger et les WordPress.com surtout. Après les dotcleariens s’accrochent aussi bien aux branches, et il y a toujours quelques irréductibles, et même des nouveaux, mais force est de constater qu’on est tous et toutes en danger critique d’extinction. Tiens je vais rajouter ça dans mon blog dans le pied de page. ^^

Récemment, j’ai fait mon coming-out de blogueur (une fois de plus), et on m’a dit avec un sourire en coin : « Ah oui genre comme un Skyblog ou un MySpace ? ». Et ça m’a bien plu de répondre « Oui oui assez proche de cela, un journal intime en ligne en somme. » La personne n’a pas su quoi répondre ensuite vu que c’était plutôt un pied de nez qui était censé me faire rire, pour lui expliquer ensuite vraiment ce que j’entendais par « blog ». Sérieusement. Hu hu hu. ^^

Un journal (intime ou pas) comme on pouvait le lire avant sur les Internets, ou bien un carnet, sans doute une plus jolie et idoine traduction du weblog. Mais passée la commisération sur le c’était mieux avant, c’est tout de même également vachement bien aujourd’hui. C’est fou, jamais je n’aurais cru avoir encore assez de feu sacré pour continuer comme cela à me répandre sur la toile, et surtout pas pendant vingt balais (purée !).

Mais donc continuons à écrire ces billevesées pulvérulentes et translucides qui s’éparpillent au gré des liens et des publications sur les réseaux et les arcanes du ouaibe.

Knight Moves Exhaustion (Jean-noël Lafargue)

Je suis depuis maintes années ce blogueur dont j’aime les goûts éclectiques, et l’esprit parfois fantasque et toujours terriblement nerd. Et là il sort un livre qui est tellement ma came. ^^ Tout est basé sur le fameux cavalier d’Euler… (C’est un ouvrage pour David Madore aussi tiens.)

Le programme que j’ai mis au point pour produire mon petit livre n’est pas très intelligent, il est même particulièrement laborieux. Il commence avec le cavalier blanc de gauche (B1), qui a trois déplacements possibles (A3, C3, D2). Il choisit une de ces destinations au hasard. Une fois sur la seconde case, il vérifie le nombre de possibilités qui lui sont offertes et choisit, toujours aléatoirement, une de celles-ci, en excluant de la liste les éventuelles cases sur lesquelles il est déjà passé. Et ainsi de suite jusqu’au moment où il n’est plus possible de trouver une case qui n’a pas été visitée. Là, je stocke le trajet et je recommence en partant de la cases B1. Quand j’ai obtenu 64×64 (4096) trajets différents, je les classe par nombre de sauts puis les calculs s’arrêtent et je passe à la mise-en-page du livre.

Le programme commence par créer un fichier pdf, passe une page, écrit le titre, puis dessine les soixante-quatre premiers circuits sur une page, les soixante-quatre suivants sur une la page suivante, et ainsi de suite jusqu’à obtenir soixante-quatre pages qui, donc, contiennent chacune soixante-quatre circuits réalisés sur un échiquier (que l’on doit deviner, car je ne le dessine pas, lui) de soixante-quatre cases. Mais ce n’est pas tout à fait terminé : une fois l’ensemble des dessins réalisés, le programme se lit lui-même et s’ajoute au livre. Ainsi, on revient à l’antiquité de la micro-informatique, quand les programmes ne se stockaient pas sur des supports magnétiques mais sur du papier : la personne patiente qui recopiera mon code (un code assez foutraque et hésitant) pourra produire mon livre, ou plutôt, une version de mon livre, puisque celui-ci, partiellement construit par le hasard, ne contient jamais que 4096 trajets du cavalier parmi les 13 267 364 410 532 possibles.

Mon programme ajoute enfin le colophon au cahier intérieur, puis crée la couverture du livre en y dessinant le dernier des trajets réalisés par mon cavalier — le plus complexe —, et en dessinant sur la quatrième le premier et le plus sommaire de ces circuits. Entre le moment où j’ai lancé le programme et le moment où le livre était fait et prêt à être imprimé, il s’est écoulé deux minutes, mais évidemment, le programme n’a pas été écrit en deux minutes, lui.
Je n’ai nullement l’ambition de résoudre une quelconque énigme mathématique, mes lignes de code se contentent, poussivement, erratiquement, de dessiner 4096 circuits de complexité graduelle, et échoue à parcourir (il eut fallu un beau hasard pour que cela arrive) l’ensemble des soixante-quatre cases de l’échiquier. Échouer aux Échecs, ça semble être dans l’ordre des choses. Mon cavalier fait de son mieux, errant au gré du hasard et des contingences. Confusément, je me dis qu’on peut en tirer une métaphore de l’existence, mais ne philosophons pas trop, nous n’en avons pas les moyens et cela risquerait de se voir.

Knight Moves Exhaustion (Jean-noël Lafargue)

Le spammeur pornocrate n’en était pas un

Hier soir, j’ai pris un verre et dîné avec un lecteur assidu de ce blog. A priori il me lit depuis toujours, et c’était en effet étonnant de voir comme il avait en tête plein de trucs sur moi (qui ne correspondent bien évidemment qu’à ce que je peux en dire ici ^^ ), et moi rien sur lui. Hu hu hu. Mais c’était donc une chouette rencontre, où j’ai pu confirmer ou préciser des choses, et en apprendre sur lui from scratch.

Mais surtout, j’ai enfin levé le mystère de son email dans ses commentaires. Car voyez-vous cela fait vingt ans que je vois son prénom (tout à fait « normal ») associé à un email du genre matoo @ eurocremeputyourdickinmyass . com (vraiment ça faisait pour moi site de cul à cause de la sonorité proche d’Eurocreme qui était un truc assez connu dans les années 2000) Et quand on va sur ce site, c’est un truc destiné à des entraineurs et des athlètes chelou. J’ai cru pendant longtemps que c’était un site de paris ou d’une quelconque pègre sportive. Mais vraiment c’était très compliqué dans ma tête, pourquoi un mail avec « matoo », et ce nom de domaine étrange qui sonne comme un site porno ? En plus il faisait des commentaires tout à fait corrects, en rapport avec l’article, en bon françois, et sans lien vers des sites pour allonger le zboub ou bander comme un roc.

Bon donc, pendant assez longtemps, j’ai pris ses commentaires pour une tentative de spam incompréhensible (même si une des techniques antédiluviennes consistait à utiliser mon propre nom pour éviter les filtrages). Et j’avais pris l’habitude de supprimer ses commentaires manu militari ! Après, j’avais gardé ses commentaires mais je supprimais le mail, comme si ça servait à quelque chose. Huhuhu.

Bon, j’ai fini par laisser passer ça. Et plus récemment, je me suis dit que c’était plutôt un moyen justement d’éviter le spam. Moi-même j’utilise des alias avec le nom du site sur lequel je commente pour suivre si mon email est mal utilisé par des tiers malhonnêtes.

J’ai confirmé hier que c’était bien cela. Il possède bien ce curieux nom de domaine qui est d’ailleurs son job, et c’était bien un alias pour éviter justement de se faire spammer.

Et moi, je n’ai jamais osé envoyé un simple email pour éclaircir le truc (car c’est ce qu’il attendait ce dangereux spammeur de cul !!!!!), c’est ce qui me fait rire le plus !!!! Et je vous promets que j’ai retourné le sujet dans tous les sens à l’époque. ^^

48 ans de souvenirs

A partir de ce touite de @Daze_Daze, je vais moi aussi essayer d’écrire (et de retrouver ou prioriser) 3 souvenirs par an depuis mes 3 ans. (Oui j’ai démarré cet article il y a longtemps, j’ai même dû éditer le titre pour le mettre à jour !)

J’imagine que ce sera une bonne base si un jour je dois me mettre à des mémoires ou une autobiographie, car oui j’ai assez d’hubris pour penser que ça ait un intérêt pour l’édification du monde. ^^

1976/1977/1978

J’avoue que je sèche sur cette période de toute façon. ^^

1979

Cela tombe bien, mon tout premier souvenir date de cette année à priori. Ma mère me dit que j’avais 2 ans et demi, donc ça devait être l’hiver début 79. Mes parents étaient à la montage pour la première fois avec moi bébé donc et mon frangin de deux ans plus âgé. J’ai un souvenir très diffus, et qu’à priori je n’ai vu sur aucune photo. Je suis emmitouflé dans un truc chaud, entre mes deux parents, et je suis sur un traineau tiré par des chevaux. Je me souviens que c’était brumeux et blanc, et que j’étais super bien car au chaud et bien emmailloté. J’avais raconté cette vision et impression à ma mère il y a pas mal d’années, et elle s’était souvenue qu’en effet à la montagne on avait fait du traineau.

Avant de rentrer à l’école, je suis gardé par une nourrice que j’appelle « Tata ». Elle était voisine de ma grande-tante et mon arrière-grand-mère. J’aimais beaucoup cette femme dont je me rappelle la douceur et la gentillesse. Ses fils avaient quelques années de plus que moi, et on s’est suivi après toute notre enfance vu que c’était à deux pas de chez ma grand-mère également. On a un souvenir de famille que j’ai donc pu créer par ces anecdotes racontées. J’étais très très collant avec ma mère, j’étais tout le temps après elle et sur ses genoux. Et quand elle venait me chercher le soir, je l’attendais déjà avec les mains sur le grillage. C’était la plus belle chose au monde de la retrouver et je lui disais « Ooooh maaaan-maaaaannnn !! ». Les gens me trouvaient apparemment un peu étrange parce que seule ma maman comptait pour moi. Les autres étaient juste transparents (y compris mon père, qui n’appréciait pas trop, et ma mère qui était saoulée au bout d’un moment). ^^

En septembre, c’est ma première année de maternelle. Je me souviens de la sieste, je n’aimais pas trop, et puis je dormais et je n’aimais pas du tout être réveillé. Je me souviens bien des espèces de lits de camps avec une structure tubulaire rouillée qui laissait sur mes doigts un goût de métal (merci les empoisonnements infantiles laule) et du support en tissu blanc écru et râpeux sur lequel on se reposait.

1980

C’est la seconde année de maternelle, je suis en classe avec ma cousine Chrystelle, qui a 9 mois de moins que moi. Je suis content de ne pas être tout seul. On est très fusionnel tous les deux, et cela nous est resté pendant pas mal d’années.

Je me souviens des murs couverts de dessins, des jeux à courir après un cerceau, et des pneus de voitures usés qu’on faisait rouler en courant à côté.

Je me rappelle qu’on habitait dans un appartement dans un immeuble. Les couloirs étaient sombres et incrustés de cailloux qui faisaient mal quand on s’y frottait. La chambre que j’occupais avec mon frère avait un papier peint avec plein d’animaux. On avait un canapé en velours côtelé marron sur lequel on adorait sauter et se lover contre nos parents pour regarder la télévision en famille.

1981

Pendant la troisième année de maternelle, je rencontre Davy qui va être un ami important. Il est comme moi, très sensible. Eh oui, il est homo également aujourd’hui, hu hu hu. Il me présente Marie-Aude qui va devenir mon amie la plus proche et intime pendant toute la primaire et le collège.

Je creuche comme un malade sur Sylvain M. qui est un parangon de virilité et règne en maître sur le stock de pneus de voiture ainsi que les parties de foot dans la cour de récréation. Je ne crois pas me poser de question sur mon infatuation, mais elle est bien là.

Décès de mon arrière-grand-mère qu’on allait voir tous les dimanches à la maison de retraite. Je m’en rappelle très bien car je dessinais tranquilou dans mon coin, et les gens louaient mon calme olympien. On allait donner à manger aux cygnes, et je ne comprenais rien à ce que me disait « grand-mère ». Pas étonnant, elle avait complètement oublié le français après 70 ans ici et une attaque cérébrale, et elle ne parlait plus que le portugais. Mais je me souviens bien de ses sourires énigmatiques vers moi.

1982

Le 1er janvier 1982, on fête le jour de l’an chez mon oncle et ma tante. Je suis déguisé en clown, j’adorais me déguiser. Je me souviens super bien du costume que j’ai remis plusieurs fois, et du super maquillage de ma maman.

C’est le CEP et j’en ai plein de souvenirs. Déjà premier jour : je retrouve Marie-Aude. On devient voisins de table et dans la même classe toute notre scolarité. D’abord nos parents demandent cela pour nous rassurer, et puis les profs continuent de peur de nous séparer (et de devoir assumer un trauma). Beaucoup d’affection et de respect pour Mme Calais, mon institutrice phare. J’ai appris son décès récemment (par Copains d’avant1 en 2016, son époux a écrit à ses anciens élèves) et ça m’a sincèrement touché.

Enormes souvenirs des cubes et d’apprendre à compter en base N. J’appréhende déjà cette notion, et je me souviens d’une certaine fascination de découvrir certes le comptage décimal, mais aussi le binaire (je saurai ce que c’est beaucoup plus tard je vous rassure). L’apprentissage de l’écriture est aussi un truc énorme pour moi, écrire me donne l’impression d’avoir du pouvoir, c’être une sorte de démiurge qui crée quelque chose de tangible à partir de la pensée.

Bonus : On devait aller voir Brisby et le secret de Nimh au cinéma, et comme la séance était complète on a vu TRON !! On a adoré avec mon frère, au grand dam de ma grand-mère et grand-tante. ^^

Bonus : J’ai le meilleur cadeau de Noël de toute ma vie : un Walkman Sony avec des écouteurs oranges. J’écoute en boucle la cassette de l’album Mistaken Identity de Kim Carnes (1981), et je fixe la diode rouge power la nuit en me perdant dans Bette Davis Eyes.

1983

Affirmation du lien avec Marie-Aude, mais aussi plein de gens que je connaissais déjà à la maternelle et avec qui je vais être plus ou moins en relation jusqu’au collège (et assez souvent leurs parents étaient à l’école avec ma maman ou des amis d’enfance de mes parents). Sonia, Sylvain, Marie-Cécile, Arnaud, Angélique, Salima, Géraldine, Sandrine, Stéphane, Olivier… Mme Maurin si sévère qui nous faisait très peur !

Marie-Aude va au « caté » et pas moi, et je suis un peu jaloux, j’aimerais bien aussi dessiner et faire des activités comme ça. Mais surtout, elle m’enseigne un truc super : la prière (j’ai appris le bon vieux Notre Père). Car on avait très peur des cours de natation en primaire, avec des maîtres-nageurs très très méchants. Grâce à la prière, j’ai évité bien des désagréments. J’explique tout ça à mes parents le soir qui rigolent, et ne s’offusquent pas du prosélytisme pratique de ma copine.

Premier été en Corse avec mon oncle et ma tante, on est parti une bonne dizaine de fois avec eux en vacances et c’était vraiment des souvenirs géniaux. Le souvenir le plus prégnant c’est la traversée en bateau, énorme et qui tangue, et l’odeur du maquis qui cuit sous la chaleur du mois d’août (c’est vraiment le romarin qui m’a le plus marqué olfactivement ces années corses).

Bonus : C’est l’année du déménagement !! Le premier de ma vie. On quitte l’appartement d’Osny pour la maison de Berville. Le souvenir étrange d’être allé au jour de l’an 82 (le 31) chez mon oncle et ma tante, et on s’est couché très tôt le lendemain (dans la nuit/matin du 1er janvier) dans notre nouvelle maison et chambre !

1984

Le CE2 c’était Mme Senault et un gros contraste car sans doute une des profs les plus douces, pédagogues et adorables. Jean-François, Liêm, Bruno, Sonia et évidemment Morgane P. Cette dernière est mon premier crush sur une fille (j’en n’ai pas eu beaucoup.. J’ai été très amoureux pendant longtemps. Et il s’est passé un petit quelque chose mais je ne me souviens plus quoi. Elle a déménagé à la fin de l’année, donc ce fut très fugace.

C’est le début des emmerdes pour moi en revanche. Et voilà, à partir de 8 ans, on me demande dans la cour « t’es un garçon ou t’es une fille ? ». Et on me demande ça trèèèèès souvent parce qu’en effet j’étais très androgyne, mais surtout car assez efféminé et tout le temps avec des filles, en détestation du foot dans la cour.

Les mercredis après-midi chez mon grand-père où on jouait sous la vigne, avec les poules (c’était vraiment cra-cra) et avec les boulets de charbon (c’était la grande vie chez les prolos). Souvenirs d’un capharnaüm, des odeurs de gitanes maïs, des bouteilles de Grenache, de l’horloge dans cette cuisine où mon grand-père regardait par la fenêtre, assis à sa table, toute la sainte journée avec son chien à ses côtés.

1985

Le CM1 c’était avec M. Déjean qui était un super instit’ aussi, assez sévère mais plutôt marrant dans le fond. Avec lui on a fait de la voile sur les étangs de Cergy, on a fait du canoé sur la Viosne au château de Grouchy, et on est parti une semaine en classe de neige pour apprendre le ski. Il y avait les deux (power) couples de la classe : Olivier (le fils du prof) avec Sonia (ou Marie-Cécile ?), et Sandra avec Pierre-Yves (je creuche dessus comme toutes les minettes). C’est le début des relations sitcomesques de l’école.

Mon premier ordinateur : le ZX81. C’était mon rêve. C’est un cadeau pour mon frangin et moi, acheté via La Redoute quelques centaines de francs. Je découvre le Basic, et je confirme que je serai sans doute un informaticien. Totalement fan !!

Les mardis soirs à aller chez ma grand-mère qui nous gardait le mercredi. On regardait les westerns de la Dernière Séance en mangeant des frites dans des cornets en papier. Meilleures frites de l’univers. Meilleure grand-mère tout court.

1986

Mon petit agenda Mickey 1986, cadeau de ma maman pour mon anniversaire, que j’ai toujours et qui a été le palimpseste de mes premiers écrits. Je me souviens bien aussi de la chouette fête de famille pour mes dix ans.

C’est la fin de la primaire avec le CM2, on est plus fusionnel que jamais avec Marie-Aude. On écrit un roman génial ensemble. On avait relu ça quand on était à la fac, et ça nous avait énormément fait rire d’écrire avec une syntaxe aussi hésitante. Hu hu hu.

Découverte de la programmation en LOGO sur les MO5 et TO7 de la classe. J’adore, et mon assuétude pour l’informatique ne fait que commencer. Montrer tortue, cacher tortue et carrément repete 6 [av 100 td 144] pour une étoile !!!

1987

Le début du collège et la sixième. Le début de mes très bonnes notes, j’aurai les félicitations à tous les trimestres jusqu’à la fin du lycée. Mais le début aussi d’intimidations de plus en plus marquées, malgré l’amitié continue de Marie-Aude et d’autres filles, ou d’autres « misfits« . Les ados deviennent violents et je me souviens de la peur du collège.

J’aime bien le fait d’être chez les grands, d’avoir un emploi du temps, de changer de classe, de matières et de profs. J’aime bien certains cours qui sortent de l’ordinaire comme le dessin ou la musique (mais pas le sport, ni l’EMT ^^), mais surtout je suis heureux comme tout d’apprendre l’anglais. Je crois que cela me donne encore une sensation de démiurge aussi forte que quand j’ai appris à écrire ou à compter. Je sens que je vais apprendre cette langue et que ça va me doter d’un pouvoir assez surhumain.

On rencontre Danièle R. avec Marie-Aude, et c’est un coup de foudre à trois. On va devenir inséparable pendant tout notre collège. Il y aura peut-être une mini-brouille de jalousie (un coup moi, un coup Marie-Aude), mais vraiment une peccadille. On était un formidable trouple amical !!

Bonus : Je fais du judo, et clairement j’ai des pensées pas très pures pour mes camarades mecs, surtout pour des plus grands, plus forts et impressionnants. Je me souviens de m’être battu (en combat officiel hein) avec, et d’avoir ressenti plein de trucs physiques indéfinissables (et à la production onirique tout à fait efficiente).

1988

Je n’ai jamais eu de meilleures notes à l’école. 19 de moyenne, je caracole. J’adore juste bosser à l’école et apprendre des choses dans toutes les matières.

Je vais chez ma grand-mère tous les soirs. Je fais religieusement mes devoirs. Et j’entends « Mathieuuu, viens, c’est les Zodiaques qui commencent !! ». C’est le moment où on regarde ensemble les Chevaliers du Zodiaque, les Mystérieuses Cité d’Or et tous ces animés qui vont marquer toute une génération. On suit aussi Santa Barbara ensemble, et on aime beaucoup Kelly Capwell. Ma grand-mère me raconte ce que je rate, car ma maman passe me récupérer au milieu en général.

Je vais à l’aérobic avec ma mère2, c’est ma tante qui donne les cours. J’adore ça, et surtout ma tante fait des mix géniaux qui bougent. J’ai toujours cette cassette « mix 1988 » au stylo bille bleu et rouge en tête. On avait un radio-cassette avec un double magnéto ce qui permettait de faire des copies de cassettes.

1989

Mes parents ont pris un crédit pour m’acheter un PC1512, parce qu’ils savent que c’est mon rêve, et que c’est sans doute utile pour la suite de mes études. Rolololo, c’est un de mes plus chouettes cadeaux c’est sûr. Je joue à Tetris que je découvre, et j’adore ce jeu. Un jour, pendant que je joue, ça me démange à l’entrejambe. Je finis par me gratter et toucher, et un grand spasme de plaisir me prend par surprise. Je mouille ma culotte super stressé en pensant que je saigne. Mais non c’est autre chose. Voilà première branlette sur TETRIS. Si c’est pas de l’informaticien en devenir ça hein !!!

Souvenirs du bicentenaire de la Révolution Française, c’était un gros gros truc ! Mais surtout la chute du mur de Berlin, je ne comprenais évidemment pas trop pourquoi mais la joie des gens à la télévision se communiquait, je sentais qu’on vivait un bouleversement incroyable. Et c’était un truc beau et positif, la fin de la guerre froide, et un monde meilleur… peut-être.

Le bullying continue plus ou moins violemment ou subtilement, mais c’est surtout associé à une compréhension très claire de mon homosexualité. Enorme honte, conscience d’être une engeance de la nature, et pacte avec moi-même pour refouler tout ça, et bosser à l’école pour donner le change. Pour que mes parents m’aiment alors que je suis une horreur, il faut que je sois le meilleur.

1990

Plein d’images prégnantes de ce premier voyage linguistique en Angleterre, avec un gros crush sur le fils de la famille, Jaimie. ^^ Je me souviens la moquette partout qui m’avait choqué, la moquette dans la salle de bains !!! Les rôtis cuits à l’eau tout gris, les délicieux cheesecakes surgelés de M&S et les paysages de The Wash.

C’est l’année vraiment de tous les changements de puberté pour moi, je grandis, j’ai des poils qui poussent, et pendant l’été ma voix change du tout au tout. Ma cousine me gueule dessus car on s’était vu trois semaines avant, et elle pense que je me moque d’elle en parlant comme ça avec une grosse voix.

J’ai vachement de mal avec la géométrie, et surtout les problèmes avec les vecteurs. Je me souviens très bien d’un contrôle où j’ai tout foiré. Huhuhu.

1991

La fin du collège, j’ai un souvenir très précis des examens du brevet des collèges, qui n’étaient pourtant qu’une formalité, mais bon c’est l’effet exams !

Je déteste cette période ado où on est affreusement déformés par la puberté, et en même temps tout est passionnel et passionné, même le bullying qui s’intensifie. Mais après des années d’introspection et d’une certaine réserve, j’aime parler, et je réalise cette année là le pouvoir des mots, le pouvoir du verbe et de la persuasion. Je passe les récréations à discuter avec d’autres misfits et on refait le monde.

Une colonie de vacances qui m’a marqué, j’y ai commencé à annoter mon petit agenda Mickey de 1986, et j’ai raconté ce qui s’y passait. J’ai été le scribe d’un petit groupe, et pour la première fois le fait d’être un chouïa cultivé, de savoir écrire et de m’exprimer m’ont donné une certaine aura.

1992

Le passage au lycée est majeur bien sûr. Et surtout le fait d’y devenir ami avec Hervé, mon premier pote mec. C’était un hasard, c’est un des seuls du collège à venir à ce lycée là (on était tous les deux dans le Vexin, mais dans le mauvais collège), et donc on s’est naturellement regroupé à la rentrée. Il est devenu un ami très cher, et étonnement car nous n’avions pas grand chose en commun. Il m’a fait beaucoup de bien. Marie-Aude et moi sommes séparés pour la première fois de notre scolarité. A vrai dire, on en avait un peu marre, donc on est content. Mais on se manque, et on se reverra régulièrement (on est encore en contact très très rare aujourd’hui).

Le lycée a été rassérénant car la plupart des personnes horribles n’avaient pas passé le barrière du collège. Malgré tout c’est le max de l’adolescence, et l’homophobie a été plus précise, insidieuse et douloureuse. Mais en contrepoint, il y a plein de belles rencontres, et notamment celle de Cécilia B qui était ma voisine à Berville. On prenait le bus ensemble, et on est devenu très très potes.

Deux points d’orgue à cette année, d’abord la naissance de mon petit cousin Alexis, inoubliable 17 juillet. C’était vraiment majeur pour la famille, et pour moi. Et c’était pendant des vacances en Corse avec ma maman, un oncle, une tante et ma cousine. Ces vacances ont été incroyables et émancipatrices, le vrai passage à l’âge adulte pour moi. J’ai commencé à me dire que je n’étais pas tant une merde que cela à ce moment. Après ces vacances, tout avait changé pour moi. Je savais même que j’étais pédé, et que c’était comme ça, même si ce n’était pas idéal.

1993

Le décès de mon grand-père, puis ma grand-mère. Horrible. Autant mon grand-père, je n’étais pas très proche, et il était très âgé, je n’ai pas été si touché que cela. Mais ma grand-mère, la perde d’un cancer si vite, et avec une fin difficile, ça m’a bouleversé et très attristé. Encore aujourd’hui, cette perte me touche beaucoup. J’aurais tellement adoré continuer à la connaître, et surtout qu’elle me connaisse mieux, qu’elle connaisse l’adulte en devenir, et celui que je suis aujourd’hui. (Elle aurait eu 100 ans, il y a quelques jours.)

En Première, je me suis rapproché de Virginie J, et elle est rapidement devenue une très proche amie. Elle habitait aussi un village voisin dans le Vexin, Menouville. Cette amitié s’est fortifiée avec les années, et on a passé une bonne partie de la vingtaine très copains et intimes. Je me rappelle de nos conciliabules qui pouvaient durer des heures, et de notre connivences sur tant de sujets. Et c’est elle qui me présentera plus tard, Caroline B, personne importante parmi les personnes importantes dans ma vie.

Le harcèlement ne s’amenuise pas vraiment, mais je vois bien que les choses s’améliorent avec les années, et avec la maturité des gens. C’est ainsi que je me rappelle bien mes premières relations amicales avec certains garçons notamment Nicolas R, Nicolas P, Julien Z ou Bastien D. Parfois ce ne fut qu’une conversation sérieuse et un échange qui montrait une considération, mais ce fut suffisant pour me toucher, et me faire du bien à l’âme.

1994

L’année du bac, c’est assez inoubliable non ? Pour moi donc comme pour tout le monde. Le bac en juillet, et mes parents évidemment fiers et fous de joie,. Je me rappelle un superbe VTT bordeaux en cadeau !!!

Mes premières vacances avec des amis, et pas avec mes parents ! Nous sommes partis à Préfailles (dans le 44) chez Séverine P (surnommée depuis Bob), Manuel M et Virginie J notamment. Je me rappelle mon inoubliable vélo orange à l’image de la marque Oncle Ben’s (une location), fidèle compagnon de ces vacances.

La rentrée se fait en IUT de Génie Electrique et Informatique Industrielle de Cergy. Gros changements évidemment avec la fac, et plein de nouveaux camarades. Evidemment les quelques filles deviennent rapidement mes copines. Hu hu hu. Je revois aussi avec bonheur Marie-Aude qui est à la fac à côté, et Virginie est toujours là avec ses études de pharmacie à Paris qui lui prenne beaucoup de temps.

1995

J’ai mon unique relation avec une fille, cela dure quelques mois. Je suis assez amoureux, et c’est réciproque, mais clairement je simule tout cela. J’arrive à me dépuceler (première fois avec une fille, mais pas première fois), mais vraiment je n’aime pas du tout ça. Mais j’aime le fait d’être en couple, de la présenter à mes parents, et j’essaie de me convaincre que ça pourrait être sympa. Je finis par lui briser le cœur, mais clairement je comprends et accepte mon indécrottable homosexualité.

Mes deux pilliers à l’IUT sont Stéphanie M et Olivier P. Stéphanie est une fille géniale et charismatique, à la conversation brillante et très cultivée. Elle me file des bouquins et des trucs à écouter, elle me forme à tout un pan de culture inconnu pour moi. Olivier P était à la base le frère d’une amie du collège, et qui était de l’âge de mon frère. C’est un garçon incroyable avec qui j’ai des échanges fabuleux. Il me fait découvrir Philip Glass, c’est dire s’il a été une rencontre majeure. Mais surtout, il me déniaise de la vie gay parisienne. Il se doute bien que je n’attends que cela. Et même s’il est hétéro, il est parfaitement interlope et métrosexuel avant l’heure, il me montre le Marais et le bouillonnant quartier de la rue de Ferronnerie. Dolce Vita, Banana Café, et le bar et l’under-bar (une backroom). Il a suffi d’un week-end pour tout comprendre.

Pendant la même période, Virginie à Paris me présente sa copine Caroline B. Cette dernière voit en moi un petit pédé à accompagner et à protéger. Cette lesbienne haute en couleur devient mon véritable mentor. Premier souvenir du Queen, impérissable. Premiers flyers de soirée…

1996

Pour terminer mon DUT, je passe un semestre à Newcastle, et j’y passerai aussi mon passage à la vingtaine. Des souvenirs de mon ami Brian et des séances de cinéma au Tyneside. Juste avant de partir, Caroline me présente sa nouvelle petite amie, le meilleur ami de la petite amie devient mon petit copain, David G. Il me largue pendant Newcastle par courrier. Ouch !! Ah tiens, j’ai aussi mon premier email à l’université de Northumbria. Je cherche en vain à écrire à des gens qui auraient un email, mais je suis le seul, alors on communique plutôt par fax. ^^

Je passe en année spéciale qui me permet de compléter mon premier DUT technique avec un DUT en techniques de commercialisation. Je rencontre Cécilia A qui devient une amie très chère. Elle a une voiture, on décide un jour d’aller aux Transmusicales de Rennes sur un coup de tête. Souvenirs fous du concert de Tricky. On conduit toute la nuit pour aller en cours le lendemain matin.

Nadine F est une bonne copine de l’IUT. Elle vient de Dakar et fait partie de l’importante communauté libanaise du Sénégal. Elle a une histoire d’amour folle et incroyable avec un garçon croate ou serbe, je ne sais plus. Leurs amours contrariées par la guerre, les papiers et les distances me marquent beaucoup. On la soutient avec Cécilia. Elle réussira à l’épouser, et le perdra, tragiquement, enceinte de leur enfant.

1997

Je poursuis mes études en alternance dans le marketing. Ce n’est pas encore du digital, mon premier taf consiste à concevoir des fax-mailing. Hu huhu. Je me souviens que c’était à Pantin, et que j’étais fasciné par cette station de métro : Aubervilliers – Pantin – Quatre chemins. Rencontre avec Sophie S qui devient une très bonne copine au boulot, on rit énormément. Elle vit par procuration ma découverte de la gayttitude parisienne.

C’est l’année Thomas et Tigrou, et aussi celle du coming-out aux parents.

Ma toute première Marche des Fiertés à Paris, l’Europride, qu’on appelait encore Gay Pride. 300 000 personnes, une expérience dingue !! Mon père qui me félicite de militer pour les droits civiques de tout un chacun (ma mère ne lui avait pas encore dit ^^ ).

1998

Année des changements par excellence ! Je rencontre Diego, et il y a toujours Ali, Caro, Yves et les autres. Beaucoup de sorties en boîtes : Queen, Entracte, Scorpion. Et en février : emménagement à Paris, rue St Sabin dans le 11ème. Pendant mon emménagement, Madonna sort Ray of light et on écoute Frozen en boucle. Je pense que c’est un bon présage pour ma vie parisienne en éclosion.

Les 3 rencontres à jamais marquantes : William, Ricardo, Sean.

Blondeur avec Sophie S du boulot, mais aussi histoire d’amour avec Nicolas R. Vous en connaissez des comme lui, c’est un hétéro dans le doute et curieux. On a tous ce genre d’histoires de jeunesse qui nous laissent sur le carreau, mais il faut la vivre.

1999

Histoire d’amour avec Sébastien dit Anorak : beaucoup d’allers-retours à Toulouse, et beaucoup de passion dans cette relation. Je me rappellerai toujours cette première fois où nous nous sommes rencontrés alors que j’avais pris le TGV pour le voir à Toulouse. Il avait son vélo, il a souri, et il a dit bonjour avec son accent à tomber par terre. On a craqué tout de suite, et on s’est aimé follement.

Autre histoire avec Franck S que j’avais rencontré aussi sur Caramail, et qui a insisté très très lourdement pour qu’on se voit. En réalité, il est rapidement tombé amoureux de Diego, et ça m’a rendu chafouin. Cela ne sera pas la première fois. Mais on s’était accordé sur une chose avec Diego, Franck avait le nombre d’Or de la bite. ^^

Le pote hétéro adorable qui te dit qu’il connait aussi un gay et qu’il faut qu’il vous présente. Gros « warning » !! Et voilà qu’il nous présente, et c’est Nicolas M. On se tombe dans les bras à la fin de la soirée, on est amoureux fou pour quelques mois. Il me largue et je suis déprimé comme jamais. Ma maman est inquiète, et elle est contente quand elle voit Diego débarquer dans le sud de la France (où nous sommes en vacances) pour me redonner un peu de baume au cœur.

Bonus : Rencontre de la première génération des gens d’internet (j’en connais encore certains) : le Capitan, Yaten, feu.des.enfers, Anorak, et tout ceux des chatrooms Caramail.

Bonus : Boulot à Boissy St Leger, fin du RER A : vrai premier boulot salarié. Souvenir des locaux pourris qui me dépriment.

Bonus : Christian et Diego à St Sabin. L’anecdote qui me restera toujours de cette année.

2000

Mon dernier Nicolas, et une magnifique histoire d’amour qui m’a rendu très heureux et épanoui. Mais ce n’était pas le bon, ça n’a pas duré malgré toutes ses qualités. Souvenirs de son appartement de la rue du Faubourg St Antoine.

Je change de boulot après un passage éclair chez Cap Gemini à Issy les Moulineaux, je rejoins un grand éditeur de logiciels de 3D français à Suresnes. Je reste scotché et intrigué par la tour !

En l’espace de quelques jours, je deviens pour des parents paumés un potentiel gourou de ce pauvre Pascal à Angoulême. Beaux souvenirs de ce garçon adorable et attachant, et de cet aller-retour illico à Angoulême. Souvenir du quai de gare bitumé.

Bonus : Jour de l’An à NYC avec Diego et sa famille. Je prends l’avion pour la première fois, et je découvre New York. Je suis très impressionné par la skyline et par les Twin Towers que je prends en photo (argentique). Souvenir du concert de Maceo Parker.

2001

Rencontre fugace du Péruvien, amitiés avec des collègues : Greg, Naïri, Phil, Olivier, Vaness. Mais le souvenir associé à cette année et qui me rappelle le boulot, c’est le 11/09/2001. Les premières infos sur Internet, les sites qui saturent, et la peur de la troisième guerre mondiale.

Je continue à me rapprocher de Diego, et on s’éloigne des autres, tout en continuant à énormément sortir en boîtes, bars et soirées.

Je suis présent sur tous les sites web gay, je n’ai pas changé. Hu hu hu. GayAttitude, Yarps, Gayvox, Citegay… Je rencontre JP sur Yarps, il me plaît beaucoup beaucoup. Il me largue et ça me fait mal.

2002

C’est le début d’une relation très importante, et qui va durer longtemps, à l’échelle des amourettes qui durent deux mois quoi. Avec Mériadec, ça commence sur les chapeaux de roue, et c’est aussi beau qu’incandescent. J’ai conscience que ça ne durera pas. Mais je suis incapable de m’imaginer sans lui. En parallèle, je rencontre officiellement Alex au boulot, et mon amitié avec le Péruvien s’affermit rapidement.

Je suis marqué par la beauté de St Briac et ses environs que je découvre avec Mériadec (moi et les bretons…), et surtout par cette curieuse histoire de Victoria Melita.

J’adore mon studio de la rue St Sabin. J’ai déménagé une fois dans le même immeuble pour un appartement un peu plus grand. La vue de mon immeuble et des clochers de St Ambroise deviennent un élément de clef de ma mythologie.

2003

Je découvre les blogs, et je deviens accroc. A force de squatter les commentaires des uns et des autres, j’ouvre le mien. Oh là là, c’est parti !!

J’emménage avec Mériadec rue des boulets. Il organise plein de fêtes chez lui, et c’est orgiaque !! Je maîtrise comme je peux la concierge qu’on rend dingue. Je me souviens du sol de la cuisine à petits carreaux et morceaux de céramique, mais aussi de Six feet under dans le canapé à se faire des papouilles.

Je suis chez mes parents, et M explique une histoire folle où il est tombé dans mes escaliers en rentrant chez moi. Il me dira la vérité ensuite, mais alcool et drogue et dégringolade (dans les escaliers du métro) en rentrant d’une chouille un peu trop remuante, et en réalité il s’est pété un truc et devra aller aux urgences une fois que la douleur lui aura fait comprendre la sévérité de la chute (une fois que l’effet anesthésiant de la drogue ne fait plus effet).

2004

Je me fais largué par M avec pertes et fracas, c’est vraiment très très difficile à vivre. En plus, je suis sollicité l’été par le boulot qui me fait avoir mes congés en octobre. Je finis par partir une semaine à Mykonos mi-octobre, et c’est une expérience hors du temps solitaire, mais salutaire, pour moi. J’en garde des moments forts de solitude sur ce caillou aride à écouter Glass toute la journée face à la mer. ^^

J’emménage rue Deguerry dans un appartement « cocon » qui est un endroit que j’adore, alors qu’objectivement ce n’est pas tip-top. Mais ça me permet de bien rebondir, et me ressourcer. J’ai filmé de bout en bout mon voyage pour aller au boulot depuis chez moi, ça fait presque 20 ans !!

Quelques jours à Stockholm avec Diego, on a évidemment passé un super moment, mais 400€ de facture de mobile à cause de l’usage modem pour bloguer. Je m’en rappelle, ça m’avait bien foutu dans la panade. Hu hu hu.

2005

Je rencontre Xavier sur GayAttitude, et c’est une super belle histoire qui se noue. Je l’aime beaucoup, mais rapidement je me rends compte que nous avons des caractères trop différents, et certains aspects du sien me minent carrément. Malgré tout je garde une grande affection et considération pour lui.

Je rencontre des dizaines de blogueurs, surtout pédés parisiens, et je me lie d’amitié avec Seb Amok, une relation qui est encore un pilier aujourd’hui. Avec Julien S, c’est une histoire d’amour qui me fait beaucoup de bien. On passe des moments géniaux, mais comme avec Xavier, il y a des trucs qui m’insupportent et je sais que je ne pourrais pas transiger. Je romps comme un connard à distance. Il m’en a énormément voulu avec beaucoup de rancune. Encore aujourd’hui, on est en contact, mais je vois bien qu’il a gardé une rancune tenace. Hu hu hu. Eh oui, sa bite est aussi monumentale que sa réputation sur les Internets. ^^

Mes parents divorcent, mais c’est très amical et serein. Mon père reste habiter pendant pas mal de mois chez ma maman après la prononciation du divorce. Et lors de mon mariage en 2014, plein de gens me disent : non mais tes parents ne sont pas divorcés !! Cette année là, je passe aussi de l’autre côté du miroir lors d’une soirée. Obligé de m’en souvenir.

Bonus : J’ai aussi eu une courte mais marquante relation avec un autre Julien (via GayAttitude aussi). Encore un breton mais cette fois de Brest, et qui m’a fait découvrir la région et Guissény. Encore une bite incroyable, j’ai eu de la chance à ce sujet !!! (Bah oui c’est mon souvenir, je suis sincère !) Je l’ai croisé à Quimper l’année dernière par le plus grand des hasards.

2006

Pour rendre service à une blogueuse, je m’occupe de sa chatte pendant quelques mois. Mais la meuf ne reviendra jamais, alors j’adopte définitivement ma petite Voyelle d’amour. Elle finira ses jours très heureuse chez ma maman. Elle adorait se promener dans le jardin sur les épaules de mon papa. ^^

L’année de mes 30 ans, Cécilia A me prépare une incroyable fête surprise déguisée, et elle invite tout le monde. Un mélange incroyable d’amis de l’IUT et plein de pédés parisiens en goguette dans le 78, dans les bois de Feucherolles, dans un ancien relai de chasse qui nous a servi de lieu de célébration. Soirée magique et surréaliste. Je réalise je crois seulement là que je suis entouré de gens qui m’aiment. C’est un sentiment très agréable.

C’est un été à Belle-Île chez Seb, et avec les amis. Quels merveilleux souvenirs de ces fêtes, ces dîners arrosés, et la magnifique plage du Dotchot.

Bonus : Je passe un week-end mémorable avec Virginie qui habite maintenant à Montpellier, et avec Donato qui sera un ami proche pendant quelques années. Je suis heureux de continuer à cultiver notre amitié, malgré la distance.

Bonus : En décembre, je pars en Israël avec Diego, c’est un voyage magnifique ! Je suis dingue de Tel Aviv, Jérusalem (surtout) et de la mer morte, et ce malgré les pensées paradoxales (et là encore plus datées, nous sommes 20 ans plus tard) qui ne cessent de nous saisir.

Bonus : Avec Flo, on fête cette année nos anniversaires ensemble dans un bar gay : l’O’kubi. On invite des blogueurs, et c’est une soirée blindée et « courue ». Je me rends compte pour la première fois de ma vie d’une certaine popularité, c’est arrivé avec le blog. Jamais je n’aurais pu anticiper cela. Mais c’était déjà le moment paroxystique, cela ne pourra que diminuer. ^^

2007

Seb crée le blog collaboratif Coquecigrue, on va finit une quinzaine à déblatérer là-dessus. C’est surtout une bande de potes, et on va rester liés des années.

Je suis dans une histoire d’amour avec Marc L, mais notre différence d’âge me mine. Il a 20 ans et moi 30, je le vis mal. Hu hu hu. Je l’aimais beaucoup en tout cas.

En mai, je passe un week-end avec tous les potes chez Alex en Bretagne, à Clohars. Et voilà qu’on finit à faire des bisous dans un lit !!! J’ai trois semaines d’incertitude chelou où je n’arrive pas à finir avec Marc, et je m’interroge sur la possibilité d’une histoire avec Alex (spoiler : on est encore ensemble en 2024). En même temps, je change de boulot, et me voilà dans l’immobilier neuf.

Bonus : Cette année, le photographe Benjamin Boccas me tire le portrait pour un bouquin autoédité avec des trombines de blogueurs. Je suis trop content ! ^^

Bonus : On passe un week-end à Lille chez Henri, et j’ai un souvenir fort de cette exposition Dan Flavin, et des danseurs de Tecktonik !!

2008

Berlin avec les potes, oh là là, c’est un super souvenir ça !!!

Je découvre Locmariaquer avec Alex, bien sûr. Et je reste scotché par la table des marchands et le grand menhir brisé !!!

On part une semaine en voyage aux USA, c’est le premier d’une assez longue série. Ma première fois au Grand Canyon qui est sans doute mon endroit préféré sur Terre, et le Getty Center qui me marque profondément.

Bonus : C’est la dernière saison du podcast le 6e Sens avec Mathieu Simonet. J’aimais tellement passer dans cette petite impasse, et regarder les sculptures dans cette vitrine.

Bonus : NYC avec Alex, je suis tellement content d’y retourner avec lui. Je teste un site web assez récent qui permet de louer des endroits à des particuliers, ça s’appelle airbnb. On passe notre temps dans notre super chambre, et on va à un mariage dont le souvenir est important. On découvre aussi Sleepy Hollow avec un certain émerveillement.

2009

Début 2009, c’est un grand moment : on emménage ensemble à Ménilmontant dans un super appartement !!

Enorme fête d’anniversaire, toujours en duo avec Flo (je suis du 31 mai, il est du 1er juin), au resto corse à Temple qu’on aime tant. On est tous déguisé encore, et qu’est-ce qu’on rigole et qu’on fait une belle fête ce soir là !

Encore le Grand Canyon, et cette fois dans un vrai roadtrip avec en figures de proue Antelope canyon et Bodega Bay où on refait Birds d’Hitchcock.

Bonus : Toute fin 2009, je trompe Alex avec un autre Alex. Je me fais griller, s’en suit une énorme crise qui me met dans une angoisse telle que je n’ai jamais ressenti. L’autre Alex est resté une personne assez proche, malgré les circonstances, parce que c’était vraiment un être singulier et très attachant. Il a disparu dans d’étranges conditions, tout aussi singulières que lui.

2010

Changement de boulot, maintenant je bosse dans un grand groupe hôtelier, et je découvre avec un plaisir non dissimulé le Martinez, le Crillon ou le Lutetia. pour le boulot. Bonheur ! Cela plaît aussi beaucoup à Alex pour nos week-ends.

On passe l’été à Mirleft au Maroc avec quelques proches. Je garde de belles images de ce séjour, accablé de chaleur, avec une étrange brume maritime, et des portes bleues !

En septembre, le couperet tombe : diabète insulinodépendant. Urgences, une semaine d’hospitalisation… C’est clairement lié à mes quinze jours d’angoisse de la fin de l’année d’avant. Ce qu’on se fait par culpabilité…

Un des très beaux souvenirs de ces années : on fait un long week-end à Rome en famille. On part avec mon frangin, mes parents et le père d’Alex. On passe toujours un séjour inoubliable et qui nous ravit.

2011

Je rechange de boulot, cette fois c’est l’industrie du verre, et je découvre par là-même Mers-les-Bains, en passant par Abbeville et Amiens en TER. J’ai adoré ces paysages, et surtout les grandes falaises de calcaire, l’eau opaline et les galets.

En pleine visite du parc des Everglades, en Floride, on passe sur un chemin entre deux étendues d’eau blindée d’alligators. Sur ma droite, perpendiculairement au chemin, il y a un alligator de 5 mètres de long qui me regarde. Je refuse de continuer, on fait demi-tour. ^^

La Pride de Gourin, un village de 5000 habitants perdu en Bretagne profonde, c’est forcément un souvenir marquant ! Quel dommage que cela n’ait pas perduré.

Bonus : Découverte de la cathédrale Ste Cécile d’Albi lors d’un roadtrip dans le sud de la France. C’est un vrai choc !!

Bonus : New York avec le père et la sœur d’Alex, encore un bon souvenir de cette ville dans laquelle je me plais tant.

2012

Je pars une semaine à St Martin (dans les antilles) pour voir Charles et David qui y sont installés pour quelques années. Les vaches qui paissent et se dorent la pilule sur la plage, ça m’a marqué !

On passe deux semaines géniales à Santorin, et on en profite pour faire absolument 100% de ce qu’il y a à faire. Des vacances mémorables !!

Le chérichou monte Le « Projet Laramie » avec sa troupe Green Paradise, et c’est une réussite hallucinante. A ce jour, je regrette amèrement que plus de gens n’aient pas pu la voir. Matthew Shepard méritait bien ça.

Bonus : La joie de l’élection de Hollande, on sort dans la rue, on va à Bastille !

Bonus : PH organise une Murder Party pour ses 30 ans. On est une bonne vingtaine de participants à passer un week-end dans une masure normande, et tout le monde est habillé comme dans les années 20. Super moment totalement nawak et hors du temps !!

2013

Les homophobes se liguent, et en réponse une magnifique manif contre l’homophobie avec les copains et copines. Cela me fait chaud au cœur de voir tous nos amis et amies alliés se joindre à nous. Ce n’est pas anodin !

Diego habite à NYC pour quelques années, je vais le voir pour passer quelques jours avec mon pote en solo. On découvre avec émerveillement Sleep no more au McKittrick Hotel.

Bon, maintenant je bosse dans les trains !

Bonus : Je fais une petite semaine San Francisco pour le boulot. Je ne peux pas faire grand chose évidemment, mais rien que de voir le Golden Gate me fait trop trop de bien. ^^

Bonus : Je sors le jour où la loi est adopté, et c’est la fête pour le mariage pour tous dans les rues de Paris !!! Merveilleux moment, on se retrouve entre amis sous la pluie, très heureux et soulagés, les méchants ont perdu.

2014

Nous nous marions à Clohars-Carnoët le 28 juin 2014. Et c’est cool !! Une journée tellement mémorable et parfaite en tout point !

Juste après le mariage, on part quelques jours Portugal, en Algarve, et on visite le village natal de mes arrière-grands-parents portugais, Alte. C’était très émouvant pour moi d’aller dans cet endroit, et m’imaginer mes aïeux.

En septembre, c’est le mariage de Joanna et Victor, ils sont trop beaux, et nous aussi. ^^

Bonus : En décembre, on commence notre voyage de noces au Chili avec le nord, Atacama et les hauts plateaux andins désertiques, puis le sud au détroit de Magellan avec les glaciers de Patagonie. Ce sont des images incroyables, qui me resteront sans doute toute ma vie.

2015

Le voyage de noces se termine en janvier l’île de Pâques qui était un de mes rêves. Cette semaine passée au milieu des moaïs m’a rendu tellement heureux et abasourdi.

Mais 2015, c’est évidemment Charlie Hebdo et le Bataclan… Comme pour le 11 septembre, on se souvient tous de ce qu’on faisait à ce moment là.

On déménage dans le 2ème arrondissement à Sentier dans un appartement de ouf !!

Bonus : On adopte notre Sookie. Encore une connexion bloguesque pour cette petite chatte Tuxedo qui deviendra vite notre compagnon d’amour.

2016

Pour mes 40 ans, ma maman avait organisé une chouette fête de famille, c’est un bon souvenir !! On avait fait des bulles. ^^

Alex m’offre un week-end à Split, pensant que ça va me plaire. Non mais c’est TELLEMENT ma came, j’adoooooore !!! Cette ville, qui tient dans le palais de Dioclétien, que l’ancien empereur romain avait fait construire près de sa ville natale, et où il voulait prendre sa retraire et se faire enterrer, est un incroyable bijou d’architectures mélangées : antiquité, Renaissance et jusqu’à de curieuses traces napoléoniennes.

On fait un de ces roadtrips qu’on aime tant avec Faïza aux USA. On se refait plein de parc nationaux du grand Ouest, mais surtout Yellowstone qui reste un souvenir fabuleux.

Bonus : Pour nos deux ans de mariage, soit les noces de cuir, on organise une soirée cuir/queer décadente. Disons que les gens s’en souviennent. ^^

2017

On passe noël en famille en Sologne dans une grande maison très confortable en plein milieu des bois. Je m’y sens super bien, et j’aime bien ce « terrain neutre ».

Je me fais tatouer Totoro. C’est douloureux mais ça valait le coup. ^^

On adopte Arya pour que Sookie se sente moins seule. Cette dernière nous en veut encore. Hu hu hu. Mais nous on est trop content d’avoir une autre chatounette, et bon an mal an, Sookie s’y est faite aussi.

Bonus : On est à Rome pour l’anniversaire de Sophie, c’est un moment génial où on rit énormément. Une bonne grosse teuf qui fait du bien et qui marque, les amitiés continuent à se fortifier comme cela.

Bonus : Berlin avec les potes pour rendre visite à Vincent et Jipé qui se sont installés là depuis quelques temps. C’est cool d’être à l’étranger avec des amis dans ce genre de contexte, ça fait toujours de bons souvenirs, et on est tous en dehors de nos repères classiques.

2018

Merveilleux voyage à la Réunion qui est particulièrement marquant pour mon mari qui y a ses racines. Je tombe amoureux de ses paysages fous !

Je vais au Japon pour le boulot, j’en profite pour passer quelques jours pour moi-même à Kyoto que j’avais tant aimé en 2003.

On passe des moments très cool et mémorables dans un bar LGBT du 11ème : Le m’sieurs dames. Les bingos avec Marie jo Dassin nous font mourir de rire, et mon chérichou y contribue une fois en une sémillante Isabellu Percule.

Bonus : D’ailleurs, on pousse le bouchon un peu plus loin en passant la Pride en Sailor guerrières !!

Bonus : On passe un moment à Aachen avec Diego, je tripe à mort sur la chapelle palatine de Charlemagne. L’endroit est juste incroyable, et ça me fascine que ça ait pu ainsi traverser les époques.

2019

On passe Noël à Clohars avec mes parents, j’aime bien qu’on se fasse des souvenirs comme cela, et c’est cool aussi de tenir ce rôle un peu « inversé » où les enfants accueillent les parents.

De nouveau une extraordinaire opportunité d’aller au Japon pour le boulot, et de nouveau je choisis de passer quelques jours à Kyoto, car c’est pour moi sans doute un des plus beaux et magiques endroits du monde. ^^

La première Pride de Banlieue est organisée, et évidemment j’y participe. C’est très très important pour moi, et clairement un des marqueurs majeur de cette année là.

Bonus : On célèbre le mariage d’une amie à Uppsala (en Suède), et avant d’y aller on passe quelques jours en week-end à Stockholm. Cela part d’une conversation un peu conne, mais on finit par se brouiller avec Alex, et on se fâche (très calmement mais sûrement) à un point qu’il s’agit même d’une rupture pour moi (je suis assez entier en la matière). Grosse crise, qui s’assagit en quelques heures, mais on est vraiment passé au bord du précipice, et si on avait eu cette conversation en France, on ne serait peut-être plus ensemble. Bah tant mieux que ce soit arrivé là-bas. Hu hu hu.

2020

L’année du COVID et des confinements évidemment, mais aussi celle du Cinéfolles organisé par PH. On se fait un apéro en ligne avec des potes, et après on visionne un film queer qu’on a tous téléchargé à l’avance. On a tellement aimé ça, qu’on a continué après 2020, et en réalité on a arrêté il y a juste quelques mois.

Je bosse beaucoup à la gare de Rennes et à la gare de Nantes. Je finis par bien connaître ces villes et ces gares, et c’est aussi ce qui va me donner confiance dans le fait de bouger par là.

Une opportunité de tatouage chez mon tatoueur, et je parfais ma collection avec des branches de cerisier et des adorables susuwatari.

2021

C’est le retour à St Briac cet été chez Mériadec, et ça me fait un plaisir fou.

On part à Sitgès avec Diego et son petit ami milanais adorable, Nicolo. On passe un super séjour. Sur le retour, on passe chez Claude, cet ex petit copain de mon oncle Raymond.

Florian, un cousin d’Alex, nous rend visite avec sa petite fille Anna. On joue dans le jardin, et j’adore cette petite fille et son sourire trop mimi.

Bonus : On part avec mes parents voir l’Arc de Triomphe emballé par Christo. Mon père avait vu le Pont Neuf, et voulait absolument voir aussi ça ! C’était cool de partager cela avec eux.

Bonus : On fait une soirée d’adieux à nos pénates parisiennes, et donc on invite plein d’amis pour une soirée queer et kinky. Cela fonctionne encore très bien ! ^^

2022

Une toute première année nantaise sous le signe de deux rencontres qui font chaud au cœur : Jacotte et Axel.

On part en Corse en mai, c’est important pour moi car je retrouve mes repères trente ans plus tard

Alex se pète le tendon d’Achille, mais on visite tout de même le Château de Chenonceau avec Ingrid et Christophe. On passe un week-end génial avec eux.

Bonus : On va voir le spectacle Totoro à Londres par la Royal Shakespeare Company au Barbican Center, et c’est de la balle !!

Bonus : On est de retour à Londres en même temps que la mort de La Reine. Le deuil londonien est visible et marquant.

2023

Lors d’une de mes promenades à vélo en Bretagne, je rencontre une branche mal placée et hop, je fais un soleil.

Deux tapisseries incroyables et sans aucun lien, mais deux trucs qu’il faut absolument voir dans sa vie, et que j’ai donc revu cette année : les tapisseries de l’Apocalypse d’Angers, et celle de Bayeux. Ouf, ouf, ouf.

Ce concert de Madonna, j’ai eu l’occasion de le voir en profitant de la place vacante d’un copain, et que j’en suis heureux ! C’est clairement un des moments intenses de cette année là.

Bonus : On fête l’anniversaire de Marie au café de l’industrie, c’est aussi émouvant d’être dans cet endroit, que de revoir toutes ces connaissances !!

Bonus : On fait la Pride de Nantes avec les copains qui viennent donc nous voir, et c’est bien cool. Et en plus, on a le concert de Mylène Farmer le soir.

Bonus : Les 40 ans de Flo à Paris sont une super occasion de revoir tous nos potes, ou une bonne partie. On passe une excellente et douce soirée en la meilleure des compagnies.

Bonus : Je rencontre Dr. CaSo qui est une super blogueuse que je suis sur les Internets. Cela me fait super plaisir de la voir comme cela en Bretagne en plus, et on a une connexion « IRL » qui est chouette et précieuse.

2024

Ce jour de l’an qui a été un karaoké sans fin est un très bon souvenir qui a permis de bien commencer cette année !!

Malgré les péripéties, ce roadtrip écossais restera dans les annales !!! ^^

Pas mal d’occasions formelles de souvenirs avec des événements comme le mariage de mon cousin Eric et Laurence, le baptême d’Anna (Alex est parrain) et le mariage de Charles et Jean.

Bonus : Le concert de Zaho à Nantes, c’était vraiment quelque chose !!

  1. Il n’y a que moi pour être encore connecté sur ce truc aujourd’hui !!! ^^ ↩︎
  2. Oui oui, GAYYYY dirait Karine Le Marchand. ↩︎