Que ma joie demeure ?

Sacrip’Anne et moi j’ai l’impression qu’on est dans une résonnance qui parfois me file le vertige. Alors qu’on s’est vu une demi-fois dans nos vies mais qu’on se lit depuis toujours, je pourrais faire mien tant de ses articles…

Et celui-ci fait mouche à un point assez dingue.

[…] Je crains, profondément, viscéralement, que les années à venir seront terribles, qu’on a mangé notre pain blanc et que la fin de nos vies (pour les gens de ma génération) sera beaucoup plus sombre que le début. On est trop nombreux, on a trop foutu en l’air tant de choses essentielles à notre survie, on n’a pas trouvé moyen de faire entendre raison au club des superpuissants.

[…] Mon système de survie, celui qui me rend capable de me lever le matin et de faire ce que j’ai à faire, à ma microscopique échelle, c’est de cultiver les bonheurs à ma portée, plus ou moins intenses, plus ou moins fugaces.

[…] Ce qui se présente à nous comme portes ouvertes sur le bonheur, c’est tout ce qu’il y a. Même incertain, même fragile, même risqué. Tout ce à quoi on puisse prétendre. Alors tant que je peux, je resterai là, bras et coeur ouverts. Même si ça fait, aussi, parfois hurler de douleur, d’être capable de ressentir ça. Inconsolable, peut-être. Mais jamais incapable d’amour, j’espère. Même quand viendra le pire.

Sacrip’Anne dans In pursuit of happiness

Alors il y a sans doute notre proximité en âge et extraction, et globalement en expériences, mais cela va au-delà. Peut-être un marqueur générationnel de ces jeunes quinquas ou en devenir ( ^^ ), mais clairement on n’arrive plus à s’enchanter d’un monde qui dépérit à vue d’œil à tant d’égards. Et malgré tout cela, on essaiera. Toujours, toujours.

Tempus fugit

Je ne peux que constater la même chose, et c’est triste mais bel et bien réel et inexorable bien sûr.

Et dans un nombre désolant de cas, les nouvelles qui me parviennent un jour sont des nouvelles de type Tu ne savais pas ? Mais c’est fini depuis x mois pour lui. S’ensuivent quelques mots évoquant un accident, une maladie, ou depuis quelque temps le grand âge (2).
[…]

(2) Désormais des ami·e·s « un peu plus âgés » que moi, avec ma façon très relative de percevoir le temps qui passe, et qui peuvent avoir allez, vingt ans de plus, pas grand chose à mes yeux dès lors qu’il s’agit d’amitié, hé bien voilà, ils ou elles sont vraiment âgés et parvenu·e·s à l’étape où une fin de vie peut survenir simplement parce que c’est fini. Les rides je m’en fous, les cheveux blancs, c’est juste normal, la fatigue et le ralentissement, je fais avec, mais ça, je ne m’y fais pas.

Extrait du blog de Gilda « Traces et trajets » : Ce qu’une absence de nouvelles cache hélas parfois

La scalabilité de l’alliance

J’ai beaucoup aimé ce post d’Aude C. qui explique par quelques anecdotes qu’il est toujours compliquer de se jauger à l’aune de sa propre mesure, étant donné que tout est très relatif dans ce domaine, et qu’on est souvent peu clairvoyant avec soi. Elle montre comme le féminisme ostensible et emphatique peut être perçu également par un tiers comme une marque de minoration d’autrui bien ordinaire, mais aussi ses propres biais ou faiblesses à d’autres occasions.

Et ça tombe bien, car on essaie de faire au mieux dans la vie de tous les jours, mais on a tous nos qualités et nos défauts. Il faut sans doute éviter de se prévaloir d’être bon en ceci ou en cela, surtout quand on parle d’alliés. Il vaut mieux laisser les personnes qu’on défend le faire pour nous. ^^

Rangée des bagnoles

Un très bel article de Sacrip’Anne sur l’amour et ses prises de tête, mais pas que. C’est beau, c’est bien écrit, c’est exactement ce que j’ai dans la tête et qu’elle arrive à dire (j’admire ^^ ). Et il y a même les blagues acrimonieuses pour détendre l’atmosphère qu’on se fait dans notre tête (parce qu’on est nombreux dans nos têtes).

Je ne sais pas s’il a perçu quoi que ce soit, de son côté, à part peut-être « elle en fait une drôle de tête, pourvu qu’elle ne me vomisse pas dessus ».

La réponse était dans le flux

Je lisais ce matin un article de Sacrip’Anne dans mon lecteur de flux. Et j’ai ouvert la page pour y répondre, et puis comme ça arrive parfois, j’ai tourné mon commentaire 7 fois dans ma bouche, et j’ai renoncé. Trop de banalités ou de trucs qui pourraient apparaître comme des gentillesses polies un peu trop gnangnantes.

Mais ça m’a saoulé car j’aurais voulu dire tout de même quelque chose, parfois on voudrait juste que l’auteur sache « Yes gurl, I feel you« . Et puis comme par magie, trois clics plus loin, hop un article qui est la réponse qu’il me fallait.

Donc voilà. CQFD.

Merci les potoblogueurices de faire mon taf. ^^

Iwak #19 – Crête (Ridge)

C’est encore une vue du cirque de Mafate depuis le Maïdo à la Réunion, car c’est ce qui m’est tout de suite venu en pensant au mot « crête ». Cela m’a fasciné de faire quelques randonnées en passant presque sur ces étroits chemins qui sont juste sur le fil de la montagne, avec des pentes des deux côtés. Mais la métaphore m’intéressait plus sur le coup. ^^

Et je pense aussi à ces blogueurs qui, nativement, viscéralement, sont arrivés sur le fil, et ont parcouru un chemin de crête qui ne pouvait être qu’éphémère. Briller très fort mais peu de temps, car l’un ne va pas sans l’autre. C’est aussi d’ailleurs en cela que je reconnais ma propre médiocrité1, condition sine qua non à une certaine longévité.

Je pense à des Mennuie, Paumé, Bradshaw ou plus récemment Gauthier et Quentin, qui se racontaient entiers et écorchés, et qui par définition ne pouvaient pas continuer à se promener sur la crête les yeux bandés indéfiniment. Cela a permis pendant quelques temps de nourrir le flot fertile et renouvelé de ces histoires et anecdotes qui passionnent les foules (parce que c’est passionné, c’est du cul et c’est une bonne dose de dopamine et sérotonine dans des Internets sous Prozac).

Mais j’ai mes propres petits plaisirs non coupables, ceux qui n’ont pas forcément fait l’unanimité ou qui ne sont légion que dans mes favoris et flux de syndication, et lorsqu’ils s’éteignent je suis seul à pleurer leur disparition dans mon coin. Surtout que souvent, ça se résume à un arrêt des publications, et que je réalise leur disparition au hasard de mes errements sur la toile, ou en revisitant des anciens articles.

Mawy ou son bédéblog Koudavbine2 en font clairement partie. J’ai adoré la lire toutes ces années, mais ça fait deux ans qu’elle ne publie plus, et les dernières fois c’était en partie pour fournir les explications. Ça sent le sapin !!! Mais j’adore son blog car c’est l’antithèse du truc web d’aujourd’hui. Elle dessine à la main et elle publie les scans, c’est une goudou reloue et assumée qui tire à boulets rouges, et ça se barre dans tous les sens avec de la caricature, des anecdotes, de vrais brûlots queer et furieux plutôt bien sentis, et vachement d’humour et de dérision dans tout cela.

Je ne me suis jamais remis de ses Pokémons. ^^

Des chats bien sûr, tels qu’on les connaît bien ces suppôts de Satan !!

Mais en pleine pandémie, des adaptations nécessaires, jusqu’aux principes ACAB bien inspiré à partir d’un black bloc. ^^

Le poké Lunacup avec l’attaque « bois mes règles » si c’est pas de l’humour de Xena la guerrière ça !! ^^

(Ses chats s’appellent Greta et Perli.)

L’Ado qui évolue en Booer avec l’attaque « Ouin ouin », c’est collector. Et Nucléair en Croissansverte juste avec une fleur !!!! Mein gott. ^^

Rien à voir, mais tout à voir, je viens de réaliser que Tto s’est barré aussi !!! Il n’a rien dit et ça fait, si j’en crois l’archive de ses flux RSS, plus de 6 mois qu’il a tiré sa révérence. Nan mais tout fout l’camp j’vous jure !! Me voilà encore en deuil. 🙁

  1. Qui veut juste littéralement dire « moyen », je ne me flagelle pas. Hu hu. ↩︎
  2. Koudavbine = could have been hein. ^^ ↩︎

Folie textuelle

Oh mais que j’aime cet article de Sacrip’Anne !! Je suis intrigué par un post si beau et mystérieux, mais j’attends la suite. ^^

A cet instant précis et très étrange de ma vie où je m’interroge sur l’immense place qu’ont eu les mots pour moi, mais aussi sur une forme de désir inabouti, je trace des lignes entre les points et je me dis que finalement, ces mots, ces histoires, lues, ou à l’écriture plus ou moins ébauchées, intimes ou publics, racontant la vie réelle ou des vies imaginées, c’était l’un des plus forts actes d’amour que je connaisse.

L’acte d’amour ultime de Sacrip’Anne