Le retour des pompons

Ah ça valait le coup de retourner à Clohars même juste pour un week-end, parce qu’on a eu une journée de beau temps très agréable (après et avant de la pluie évidemment). Les paysages côtiers étaient incroyablement beaux vers Doëlan, et toute cette flotte a au moins le mérite d’avoir donné à la nature une résilience estivale inhabituelle même pour les contrées finistériennes.

Du coup, les herbes sont vertes et touffues, pleines de fleurs et de couleurs, d’insectes et de vie qui pullulent. On a un été pourri, mais c’est déjà ça. ^^

Et en plus, on a croisé une copine de toujours au Pouldu qui était là en goguette avec sa famille.

Et évidemment, un coucher de soleil à Bellangenet, qu’est-ce qu’il y a de mieux ? Surtout quand les pompons sont de retour !!!!

Parenthèse pornicaise

C’est marrant car Pornic est tout de même largement au sud de la Bretagne, mais il n’y a pas à dire, c’est très breton !! Les paysages, des mégalithes, l’océan, la côte, on se sent vraiment en Bretagne. Et à vrai dire, c’est la pointe sud du massif armoricain donc ceci explique peut-être cela. J’y étais une nuit pour un séminaire de boulot, et j’ai pu m’éclipser deux heures pour me promener sur le sentier côtier. Je ne me suis pas fait prier, et j’en ai bien profité.

J’avais aussi la chance d’avoir une chambre avec une sacrée vue !!

Il a fait un temps affreux la plupart du temps, mais au moins, j’ai slalomé entre les gouttes de pluie pendant ma promenade.

Il y a même des dolmens !!! Et tous avec des vues dingues sur l’océan (bon après, j’ai appris récemment que l’océan était à 200 bornes à l’époque !!).

Bon mais là où ça change pas mal de la Bretagne, c’est que comme j’ai pu le voir aussi à Nantes sur la Loire, et surtout vers chez mon papa dans les Charentes maritimes, il y a des tas de carrelets !!!! Et ça, y’a pas à dire ça donne une super tronche aux paysages !!

Rassemblement contre la transphobie à Quimper avec le CTEFS

J’ai évoqué récemment la grosse tempête de merde qui est en train de passer sur le pays suite à la publication d’un livre transphobe (et endossé par l’extrême-droite, CQFD). Ce dimanche, une grande série de manifestations et rassemblements étaient organisés pour exprimer notre soutien aux trans, à leurs droits, et aussi pour dire clairement non à la transphobie. J’ai été un peu étonné, et agréablement surpris, de la densité des événements qui indique que les trans et leurs allié·e·s sont partout en France. On était vraiment sur une démonstration globale plus que sur un coup de force centralisé, et qui réduit forcément les LGBT+ à la (trop) bien connue frange c’est un truc de parisiens.

La liste des villes dans l’ordre alphabétique :

Alès, Ajaccio, Amiens, Angers, Arles, Aubenas, Angoulême, Bayonne, Besançon, Bordeaux, Bourges, Brest, Bruxelles, Caen, Chambéry, Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon, Grenoble, Le Havre, La Rochelle, Le Mans, Lens, Lille, Lorient, Lyon, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Nîmes, Niort, Orleans, Paris, Pau, Poitiers, Quimper, Rennes, Saint-Etienne, Saint-Denis de la Réunion, Saint-Quentin dans l’Aisne, Saint Omer, Strasbourg, Toulouse, Tours.

Source : Riposte Trans

Des manifestations, ce dimanche, dans des grandes communes urbaines, mais aussi des moyennes et très carrément pas très grandes villes ont émaillé l’ensemble du pays, c’est chouette de constater cela. Même si ce n’est qu’un petit mouvement, à l’échelle sans doute d’une minorité aux alentours de 0,08% de la population (si prend la fourchette haute des 60 000 personnes trans1 en France que ce rapport évoque), c’est une visibilité salutaire pour lutter contre l’injuste opprobre actuelle2. Les 8 000 personnes à République à Paris c’est une visibilité dont on a besoin pour apparaître dans les médias et pour marquer les esprits. Mais ce dimanche à Quimper, j’ai ressenti à quel point c’était aussi important de marquer son territoire localement.

C’était un peu la croix et la bannière pour être au courant de ces manifestations, et j’étais vraiment motivé pour savoir ce qu’il se passait et où. Malgré tout je regrette que toute la famille LGBTQI+ et leurs alliés ne soit pas rassemblés pour un événement pareil. Alors que la Pride quimpéroise nous a clairement montré qu’on pouvait regrouper une vraie foule pour faire la fête, il le faudra aussi pour des occasions moins festives et plus revendicatives. Car ce sont bien nos frères, sœurs et adelphes qu’on vilipende en ce moment, et nous à travers eux, il ne faut pas l’oublier (les transphobes sont rarement gay-friendly).

A Quimper, c’était l’appel du CTEFS (Collectif Trans en Finistère Sud) que nous nous sommes rassemblés, en plein centre ville, devant la sublime cathédrale St Corentin à 18h. Les gens sont arrivés petit à petit, mais ça faisait un joli groupe d’un peu plus d’une centaine de personnes selon moi (300 selon les organisateurs, mais ils ont fumé ^^ ).

Les organisateurs et membres du collectif ont installé plusieurs bannières et banderoles, et après quelques minutes nous avons eu quelques discours militants, et très ouverts à tout ceux qui avaient leur mot à dire.

Les discours de militants comme cela sont parfois un peu lénifiants, mais là vraiment pas. J’ai adoré le ton et la teneur des messages qui étaient d’une logique implacable et structurés et circonstanciés, mais aussi du fond du cœur et porteurs de joie et de bonheur à venir malgré l’adversité, mais aussi politique et revendicatif, avec en filigrane une implacable raison de continuer à lutter pour plus de droits et de justice.

Les personnes qui ont témoigné ensuite étaient incroyables, et tellement différentes et riches d’expériences, de créativité, de volonté d’avancer ensemble et d’apporter autant leurs histoires, que leurs opinions et leurs émotions dans ce mouvement vers l’avant. Sans aucune concertation et spontanément, il y a eu des personnes d’âges différents (et une personne visiblement âgée à la fin pour rappeler contre l’âgisme et le validisme), de styles, d’expressions de genre et de personnalités très diverses, pour parler de soi, citer un passage marquant d’un bouquin ou d’un discours, pour enjoindre à la lutte pour les droits, pour exprimer sa peur de sortir dans la rue, ou pour partager son soutien à toustes.

Il s’est aussi passé le truc le plus inattendu qui soit pour moi. Je dois vraiment être un grand candide, mais vraiment je ne pouvais pas me douter qu’il se passerait quelque chose comme ça en 2024 dans le centre ville de Quimper.

Quand on est arrivé sur la place devant la cathédrale, j’ai remarqué que quelques personnes étaient dispersées mais avec un style un peu analogue, l’air renfrogné, tout en noir, et avec des masques ou des cache-nez autour du cou. Et quand le rassemblement s’est formé et que les discours allaient commencer, les gars en question se sont regroupés, et il étaient tous masqués en noir, comme le jeune homme ci-dessous.

J’ai été surpris que des antifas soient présents comme cela pour un rassemblement de si peu de personnes. Je ne voyais clairement pas pourquoi, pour casser des trucs ? Non c’est pas le genre sur une manifestation de ce type, et je voyais bien que les personnes du collectif interagissaient avec ces gens. Mais alors avec nous, contre nous ? C’était dans un coin de mon œil, mais ça me turlupinait.

Et j’ai compris… Et j’ai frémis. Ils sont arrivés en file par une rue qui descend sur la place. Je vois d’abord un type qui passe sur le côté des deux militants qui discouraient. Son look m’interpelle. Le mec est habillé en costard mais bizarre, on dirait qu’il sort d’une murder-party des années 40 !! Costume trois-pièces bleu pétrole, moustache à la Hercule Poirot, yeux bleus perçant, brun de geai, et un rictus tendu très flippant, les lèvres pincés dans un sourire narquois, la morgue aux lèvres.

Ils étaient en file et toute la troupe était analogue !! Un blondinet avec des bretelles qui sortait des 400 coups, une fille en robe blanche du dimanche extraite directement d’Alice au Pays des Merveilles, deux ou trois types en costumes tirés à quatre épingles, les cheveux gominés, et tous avec ce même air hautain, haineux et en même temps moqueur et goguenard.

D’un coup, les fachos obliquent vers les personnes en train de parler au micro, mais sans même que je m’en sois aperçu, les antifas s’étaient réorganisés, et avaient formé une ligne de trois ou quatre gars en noir pour les protéger. Les mecs c’était des shinobis de Konoha je vous jure ! ^^ Et il n’y a pas eu d’échauffourées, juste ces personnes du siècle dernier qui sont passées distiller leurs menaces et leur haine, avec une intimidation de gestapistes de fin de race qu’ils sont. Et figurez-vous qu’une seconde salve a enchaîné, avec encore des personnages dingues tels cette jeune femme tout en rouge avec un chapeau immense à la Lady Di, et un gars à la moustache cirée et pardessus qui appartenait clairement à un daguerréotype. Et c’est le même spectacle, et la même réponse de nos protecteurs spécialistes de la guérilla urbaine.

J’ai senti la situation s’envenimer pendant quelques secondes seulement, mais je pense que c’était seulement de l’intimidation de la part de ces olibrius adorateurs des temps anciens. En regardant les photos, de plus près on les voit bien installés en un groupe dense (on voit à droite le galurin rouge vif de Lady Di) avec ce type qui est le seul tourné vers nous et qui observe attentivement le déroulé du rassemblement.

Mais qui sont ces gens ? Franchement, quand on nous accuse de vivre sur une autre planète ou d’avoir des mœurs étranges, je m’interroge sérieusement sur ce qui peut pousser des jeunes gens à s’attifer comme cela. Comme si le bonheur c’était la France des années 40, même si le port de la chemise brune ne les dérangerait certainement pas ? Mein gott. Et ce qui était troublant, c’est que c’était des personnes super belles, vraiment des beaux gars et des jolies filles bien propres sur eux, avec des petites joues roses comme Heidi à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Les mêmes suppôts qui viennent à un rassemblent contre la transphobie pour semer le trouble, pour agresser des innocents et pour se repaître de minorités sans défense (alléluia pour les Shinobis de Konoha).

C’est aussi important de comprendre que même dans une ville comme Quimper on peut prendre des risques à manifester pour défendre les droits des personnes transgenres. On se pense tellement en dehors de ces comportements régressifs et totalitaire, alors qu’ils sont tapis dans l’ombre et n’hésitent pas à sortir quand ils sentent l’odeur du sang.

Donc plus que jamais, luttons pour nos droits, assumons et affirmons nos opinions et nos crédos. Cela commence toujours par les minorités, et nous en sommes tous et toutes à certains égards.

  1. Cela paraît encore plus dingue qu’on casse les bonbons à des personnes qui sont si peu nombreuses et dont la seule espérance et motivation est de vivre en accord avec soi, et dotées des droits qui devraient naturellement leur permettre de vivre heureuses et épanouies. ↩︎
  2. Il y a ce bouquin, mais aussi des tas d’accusations allant de la médicalisation des jeunes au prosélytisme et à une « mode contagieuse ». ↩︎

La murène qui voulait avaler le soleil

Bah oui, c’est ça hein ? ^^ Et pour rendre à César, on m’a fait remarquer cette paréidolie hier soir, ensuite je ne voyais que cela !! (Bon après j’aurais pu aussi associer ça aux mythes chinois liés aux éclipses qui l’expliquaient par un dragon qui tente d’avaler le soleil.)

On était super bien hier à Merrien, près de ce petit port adorable, et à son embouchure sur l’océan. On a pique-niqué en profitant de la chaleur des derniers rayons de soleil…

Domaine et château de Trevarez dans le centre Finistère

C’est un domaine qu’on doit visiter depuis longtemps et qui est un monument très connu dans le Finistère. On a eu une bonne occasion avec la visite de quelques amis friands de ce genre d’exploration. Malgré son aspect « ancien », c’est château très récent puisqu’il a été bâti de 1893 à 1907, et qu’il a été vraiment pensé comme une habitation ultra-moderne, et encore plus en plein trou du cul du Finistère.

Et c’est tout à fait épatant de constater la structure en poutrelles métalliques (laissées découvertes dans une partie du château, qui a été bombardée pendant la seconde guerre mondiale) et ce style éclectique qui mélange allègrement médiéval, gothique, Renaissance, Classique et j’en passe et des meilleurs. Mais le plus génial ce sont toutes les traces de cette modernité d’antan qui en réalité sont les standards d’aujourd’hui, mais vraiment épatant pour l’époque : des toilettes partout pour tout le monde (y compris les domestiques), des salles de bains (et l’eau courante donc) et même des dispositifs de balnéothérapie, le chauffage distribué dans toutes les pièces, l’électricité (produite par une petite centrale sur place vu que la fée n’était pas encore arrivée là) pour l’éclairage notamment, une laverie moderne avec des machines etc.

Après le château a été laissé longtemps à l’abandon et a même été pillé en partie, donc il est assez vide ce qui est un chouïa décevant. Mais il y a en regard de cela des choix de scénographie et muséologie assez intéressants. Chaque élément est bien pensé, présenté et illustré, avec une volonté pédagogique et qui répond à pas mal de niveaux de besoins ou curiosités de visiteurs (et des trucs très sympas pour les p’tiots aussi). Donc on ne s’emmerde pas, même si je suis super curieux maintenant de découvrir, un de ces 4, ces cuisines spacieuses au sous-sol (qui a tout de même de la lumière naturelle grâce aux ouvertures sur la terrasse en contre-bas de la pente naturelle, sur laquelle le château repose).

Le château possède une vue bucolique magnifique et imprenable sur ce coin des montagnes noires, et surtout la ville de Châteauneuf du Faou. Mais le domaine est aussi super beau et intéressant avec une prédominance d’arbres à fleurs qui embellissent le parc à l’année. En effet se succèdent en floraison des camélias, des rhododendrons et des hortensias qui pullulent sur l’ensemble du domaine.

À voir !! ^^

Oxymore et profession de *soi*

La photo en figure de proue n’a rien à voir avec le titre, mais j’ai juste chopé les minettes en flagrant délit de maraudage sur les rebords de fenêtre. Elles se sont très bien habituées à notre petit séjour en Bretagne où nous avons des belles journées assez exceptionnelles, et de grandes errances félines dans le jardin. Le titre c’était plutôt pour mon selfie là :

J’exposais mon ticheurte Bearbie que j’avais fait faire à l’occasion d’une fête passée, et que je porte encore car j’en avais fait plusieurs exemplaires que j’écluse avec le temps. Hu hu hu. Je trouve que c’est tout moi ce ticheurte. ^^

Entre le rassemblement contre la transphobie de dimanche (que je vais raconter ici) et des nouvelles peu réjouissantes comme cette annulation d’une soirée drag à Nantes (à fucking Nantes !!!!) sous la pression de personnes homophobes, je me dis que l’approche de toutes les marches pour les Fiertés diverses et variées est salutaire et ont encore décidément bien leurs raisons d’être. Malheureusement ces démarches n’ont l’air d’avoir pour effet que de creuser le fossé : de rallier ceux qui étaient déjà des alliés, et s’aliéner un peu plus les phobiques de tout poil.

Bref, un peu de Bellangenet pour finir et adoucir les mœurs

Les lumières du couchant sur la cathédrale de Quimper

L’autre soir en sortant d’une crêperie vers 21h un dimanche soir, il n’en fallait pas moins pour avoir des rues quimpéroises absolument désertes, et une de ces douces lumières dorées d’un coucher de soleil qui s’annonce. C’était drôlement joli, notamment avec cette vue (comme c’est le cas pour pas mal de cathédrales dont Strasbourg) d’une rue dans le bon angle avec ses demeures à colombages médiévales bien entretenues.

Le comble de l’opacarophile

Eh oui, le seul jour où je ne fais pas des pieds et des mains pour aller voir le coucher de soleil, voilà ce qu’on se paye !!!! Bon, même depuis le jardin c’était joli, mais ça devait être dingue au bord de l’océan. ^^

Bon sinon je vous propose ces photos mignonnes d’Arya qui trouve toujours les meilleures positions pour s’endormir.

Printemps breton

Avec ces merveilleux ponts du mois de mai, on se fait un séjour prolongé en Bretagne. Même si je n’ai pas pris de jours de congés, au moins je fais du télétravail dans un lieu agréable. Et en ce moment, le jardin explose de nouvelles pousses, de feuilles d’un vert tendre, et il y a plein de fleurs partout !! C’est con mais ça me fait un bien fou de profiter de cela (je mesure aussi le privilège que cela représente).

Avant-hier, on ne croyait pas du tout à un coucher de soleil, c’était très sombre et nuageux. Mais on est allé faire un tour à Bellangenet car je voulais au moins voir l’océan, et grand bien nous en a pris car il s’est passé un truc très sympa vraiment quand on y croyait plus du tout.

Et hier, le contraire, exactement. Il faisait super beau, et donc on s’est dit qu’on aurait un super truc à Kerroc’h (dans le Morbihan à Plœmeur). J’aime bien me promener sur cette pointe où on est tellement proche de l’île de Groix qu’on en voit tous les détails. Et il y a ce Christ en croix qui est magnifique au coucher du soleil… Eh bien, ce n’était pas moche du tout, mais on n’a vraiment pas eu de coucher de soleil waouhh comme on pouvait l’espérer. Ah ah.

Sookie et Arya ne sont pas en reste, et ont largement pris leurs quartiers de printemps ici. Que ce soit depuis le grenier où on a une très très intéressante vue panoramique sur le jardin et tout ce qui s’y passe.

Ou bien dans le jardin où l’exploration va bon train, et où je n’arrive évidemment pas à faire un seul selfie avec elles. ^^