Zaho de Sagazan au Zénith de Strasbourg

En sortant du concert de Zaho de Sagazan en mars dernier, je m’étais dit qu’il fallait vraiment la revoir rapidement. Mais la tournée marche du tonnerre, et c’était difficile d’avoir des places rapidement. Donc quand c’est comme ça, je fais la tournée des dates de tournées dans l’hexagone, et je me dis que c’est une occasion d’une petite escapade. Ce fut le cas pour ce concert à Strasbourg !

Nous sommes donc 8 mois après le début de la tournée, et c’est bien le même concert, mais on voit bien le « fine-tuning » très délicat, et globalement une approche aussi artistique que professionnelle de grande qualité. En effet, on y a vu une plus parfaite adéquation entre le décor et les scénographies, mais aussi une ingénierie du son particulièrement soignée et sans un iota de travers. La chanteuse est quant à elle toujours aussi à l’aise et d’une maîtrise incroyable de son audience à son jeune âge. Elle arrive à mélanger une attitude très naturelle, tout en étant très pro dans la manière dont elle gère et délivre son « show ». Et quelle voix encore une fois !!

Donc le même concert, mais un peu plus poli et achevé, et un plaisir pour les spectateurs qui s’est vu dans la manière dont la dernière demi-heure électronawak s’est passée debout à danser à la demande de Zaho. On reçoit toujours également cette énergie folle et communicative, et comme j’adore ses chansons c’est pour moi une parenthèse de joie vraiment cool.

En avant-première il y avait Jan Verstraeten, chanteur belge flamand, qui nous a enchantés avec quelques morceaux vraiment sympas, et un style barré qui était une parfaite introduction au concert. Je conseille d’aller jeter une oreille à ce qu’il fait. ^^

Clara Ysé à Stereolux (Nantes)

Je ne connais pas la chanteuse depuis très longtemps, mais quand on aime bien quelqu’un comme ça à l’écoute d’un album (sérendipité toute faussée des conseils de ma plateforme d’écoute), avec mon chérichou, on va le voir en concert pour voir si ça le fait. Parfois l’essai est transformé, parfois raté et parfois, plus rarement, sublimé. Clara Ysé rentre dans cette dernière catégorie.

Déjà c’était marrant de constater que la population pour aller écouter cette chanteuse était à bien 70 voire 80% féminine. Vraiment c’était manifeste, on était entouré de meufs !! Je me suis dit que c’était un bon signe. Hu hu hu. Chanteuse à meufs et donc à pédés !! Mais la surprise c’était aussi dans un genre assumé, une apparente candeur, gentillesse et une décontraction qui ne paraissaient bien sûr pas à la simple écoute d’un disque.

La jeune femme était pied nus avec une robe noire qui laissait apparaître une partie de son ventre, et elle passe tout le concert à accompagner ses chansons et ses déplacements sur scène de moulinets de la main et d’un ondoiement de son bras. C’est très beau et sensuel et vraiment très manifeste dans sa manière de se mouvoir sur scène. Et en plus, et c’était vraiment encore plus audible en live, elle nourrit fortement cette connivence avec la langue espagnole. Au-delà même de l’idiome, c’est tout une subtile impression arabisante qui se dégage de son répertoire et son attitude. On retrouve en cela vraiment l’influence « Al-Andalus » dans laquelle on pouvait percevoir du Flamenco ou même du Fado dans ses chansons. Et tout en chantant parfois en espagnol, mais la plupart du temps en français, on percevait tout de même cette magnifique lamentation ibère.

Et quelle puissance vocale, quelle facilité apparente dans le fait de moduler sa voix à l’envi et de donner quelques notes impressionnantes ! Vraiment on a passé un super moment, et on a eu rappel sur rappel, avec notamment des démonstrations a cappella et sans micro bluffantes ! (L’acoustique de cette salle est vraiment géniale !!)

Zaho de Sagazan au Zénith de Nantes

L’album tourne en boucle depuis plus de six mois, mais c’était la première occasion de voir Zaho de Sagazan en concert, et j’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner. Je ne venais pas avec des idées dingues me disant que c’était une jeune chanteuse de 24 ans, et que ce serait peut-être un peu vert. Avec un premier album (génial) et des récompenses récentes qui l’ont propulsé un peu rapidement, cette tournée des Zéniths paraît un sacré défi.

Mais je l’aime énormément cet album et j’en connais vraiment toutes les chansons par cœur, c’est vraiment pour moi l’équivalent d’une révélation comme Juliette Armanet, et surtout Clara Luciani. On avait eu une pub importante par nos amis à Nantes, car elle est de St Nazaire et déjà assez connue sur la place nantaise. Inutile de dire donc que le Zénith hier était blindé et les gens chauds-bouillants (chauvinisme oblige) !

Le début du concert est parfois mais pas surprenant, et même plutôt convenu. Elle égraine ses chansons, et c’est assez classique mais d’une excellente tenue. On a une chanteuse qui a une voix exceptionnelle, et qui en joue avec une facilité déconcertante. Les accents électros de sa production musicale donnent une ambiance de concert à la fois dansante et planante, car les morceaux n’appellent pas spécialement à se remuer. On profite en revanche d’une superbe diction, d’une voix qui dépasse la musique (qui pourtant est assez « forte »), et une plasticité dans le chant qui m’a rappelé Lady Gaga d’une certaine manière (dans cette apparente facilité à monter en gammes et à rester d’une justesse dingue).

Mais, surtout, voilà que se déploie une chanteuse joyeuse et pimpante, qui raconte des trucs drôles, qui est absolument heureuse d’être là, et d’une générosité qui émaille tous ses gestes et toutes ses paroles. C’était un tour de chant admirable et technique, fidèle à ses enregistrements, mais son charme opère d’une telle manière que le concert devient plus intime, plus émouvant et prend une dimension plutôt inattendue. En tout cas, on repassera pour l’artiste un peu verte et immature qui tente un premier truc. Non c’est une artiste déjà accomplie à sa manière, qui n’a pas l’once d’une trace de trac et qui a l’air de follement s’amuser à faire la Lorelei devant quelques milliers de fans.

Les versions rallongées et orchestrées pour le concert sont géniales, et je n’ai eu aucune déception, absolument aucune. Tristesse est évidemment un point d’orgue majeur du concert, et ces milliers de personnes qui scandent : « Marionnettiste je suis, et sûrement pas l’inverse… Marionnette on naît et on le reste. Marionnette on est et on déteste… », bah ça le fait grave !!! ^^

Et le morceau « Ne te regarde pas » arrive, mine de rien, car elle est une chanson assez mineure de l’album selon moi. C’est sans doute pour cela que Zaho transforme ça en un manifeste fou qui enjoint le public à se lâcher, et à danser de toute l’énergie du désespoir et d’autre chose de très vivant et captivant. Alors l’ambiance change du tout au tout, car la musique se fait techno allemande industrielle, et d’ailleurs elle évoque une ambiance berlinoise et elle cite Kraftwerk à qui on pense évidemment. Elle se démonte alors pendant de longues minutes avec des accents à la Chemical brothers, et une techno qui assomme tout le public, alors qu’elle court d’un bout à l’autre de la scène, et se tort littéralement (et corporellement) devant nous.

Les accents allemands continuent et se précisent alors qu’elle crie littéralement « Hab sex mit mir », puis carrément le classique des années 80 outre-Rhin 99 Luftballons. Et ça se termine par un tour de salle du Zénith comme un tour de stade, en contact physique avec le public pour un original Ah que la vie est belle de l’inénarrable Brigitte Fontaine.

Impossible de s’attendre à un truc comme ça, et surprendre autant à cet âge est tout de même de bon augure pour la suite !! Je me demande si ce tournant techno germanique est un avant-goût de la suite, mais pourquoi pas ? En tout cas je vais suivre la jeune femme avec tous les égards dus à son talent déjà bien affermi, et on voit qu’elle en a sous le pied. ^^

Juliette Noureddine à la Cigale

On dit Juliette Noureddine maintenant parce que dès qu’on dit Juliette, les gens pensent Armanet ! Mais non, la vraie et l’originale Juliette c’est bien notre copine à grosses lunettes qu’on aime tant. Cela faisait quelques années que je n’avais pas vu la chanteuse en concert et quand j’ai vu qu’elle revenait je me suis empressé de prendre des places. C’est toujours un bonheur et un privilège de la voir en live. Et en plus, il se trouve que j’aime beaucoup son dernier album, et elle l’a énormément chanté pour mon plus grand plaisir.

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Marie-Flore à Stereolux (Nantes)

J’ai découvert Marie-Flore il y a quelques années, et il y avait eu un premier concert que j’avais adoré fin 2019 aux Etoiles. C’est marrant de se dire qu’à l’époque d’ailleurs, on ne se doutait pas de l’impact prochain aussi énorme d’une maladie dont on commençait seulement à voir poindre le nom dans les médias (on parlait encore du Coronavirus…).

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Martin Luminet au Café de la Danse

J’ai évoqué Martin Luminet il n’y a pas si longtemps dans un post que j’avais intitulé suite à un de ses titres phares. Il a fait son trou depuis quelques mois, mais là il a sorti un premier album (Deuil(s) tout un programme !) et c’est sa première tournée. Je suis ultra-content de l’avoir vu au Café de la Danse qui est un endroit bien intimiste et sympa. Et je pense que ce n’est que le début, ce mec va exploser !!

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