Retrouver le mystère de mes secrets cachés

Vendredi c’était mon dernier jour de boulot avant les vacances d’été, mais à mon retour il ne me restera que 5 semaines avant de changer de crèmerie, et aller travailler au pays des Rillettes. Cette fin de séquence laborieuse s’est vraiment faite sur les chapeaux de roues, avec des tas de trucs compliqués à faire. On me demande évidemment de finir ceci et cela avant mon départ, mais aussi de former les nouveaux, et de pourquoi pas prendre deux trois projets en plus au passage. Business as usual…

Donc grosse fatigue physique mais aussi morale, et un stress croissant à mesure que le déménagement se profile. Ce sont ces moments de terribles précipitations, mais qui ont aussi des facettes très chouettes. Comme le fait d’avoir trouvé un appartement à Rennes, même si je suis un chouïa déçu de ne pas finalement atterrir dans mon premier choix, mais qui n’était en effet pas le plus raisonnable. Donc petit compromis tout à fait satisfaisant sur le papier, et qui n’est vraiment pas un renoncement. Mais je suis tellement à fleur de peau que ça suffit à me rendre hyper neurasthénique et triste même.

Et après nous voilà dans la spirale du déménagement, l’organisation que cela représente même si ce n’est pas la première fois, et que l’on sait bien que tout va se passer plus ou moins bien… fatalement ! Mais bon, il faut imaginer comment ça se passe quand on va habiter au 16ème étage d’un immeuble. ^^

Les vacances devraient être salutaires pour s’organiser dans la sérénité, mais sauf quand on doit recevoir des amis en Bretagne, comme on s’y est engagé il y a plusieurs semaines de cela. Hu hu hu. Donc c’est la course là, pour faire le plus gros, avoir deux semaines de répit, et s’engager dans une dernière ligne droite tonitruante avant de nous déclarer officiellement bretons à la scène comme à la ville.

Depuis dimanche donc, c’est le défilé des cartons, scotch, papier bulle et emballage frénétique de toute sa vie à deux. Mais comme j’aime me simplifier la vie, j’avais aussi prévu de rendre visite à un ami de passage à Lille pour les vacances. Donc pour cela, j’ai pris le train juste après le boulot vendredi, et après une courte soirée parisienne, j’ai passé le samedi à Lille.

Ce vendredi soir était vraiment sous le signe d’une gigantesque fatigue, mais avec aussi ce début de vacances schizophrènes où le relâchement de la fin du taf contraste avec l’anxiété d’un déménagement. Mais j’étais seul, face à moi-même, et j’avais besoin de ça. Besoin de marcher seul dans la ville, en écoutant France Gall comme le titre du post l’indique, car pourquoi pas. ^^

J’ai donc arpenté les rues du treizième pendant une bonne heure et demie et c’était fort plaisant avec une vraie douceur estivale, des tas de gens en goguette, et des quais de Seine somptueusement aménagés à cet endroit.

Marcher en solo comme cela avec ses écouteurs, seul au monde dans une ville surpeuplée, c’est idéal pour bien se sentir transpercé de tristesse, et en même temps dans une énergie qui, transcendant son repli sur soi, permet d’accéder à autre chose. La déception de quitter Nantes, de partir de cet appartement qui nous avait si bien accueilli, le constat aussi d’un échec professionnel qui permet à la fois de se remettre en question, mais aussi de se satisfaire au moins d’un mouvement qui permet d’aller de l’avant. Et une direction rennaise qui n’est vraiment pas un funeste chemin, mais qui nous attire franchement. Mais voilà, ce n’est donc pas un faisceau complètement positif, c’est bien un ensemble de pour de contre, de bonnes et de mauvaises choses, d’optimisme et de pessimisme, de regrets et d’espoirs bien vivaces.

J’ai rarement besoin qu’on me dise que « ça va bien se passer », je n’aime d’ailleurs pas trop ce genre de mantras, sachant qu’en bon stoïcien ça se passera comme ça doit se passer, en bon comme en mal. ^^

Mais depuis ce moment totalement dépressif et salutaire (apprécions mon état d’esprit en oxymore en ce moment), bah ça ne peut qu’aller mieux. Et dans cette gamme, malgré des voyages en train au pire moment, les chassés-croisés des grandes vacances, c’était cool cette petite transhumance septentrionale. Cela m’a d’ailleurs confirmé comme Lille est jolie et agréable, et que je m’y sens toujours chez moi (après tout Adolphe Dumoulin est né là).

Mais l’immense plaisir c’était de voir Henri et son bout de chou qui grandit si vite !! Quelques heures très agréables et douces, et hop on est reparti sur les chapeaux de roues !

Nous voilà de nouveau au milieu de nos deux vies mises en cartons, et aussi une part non négligeable en déchèterie, avec les deux chatounettes qui se demandent ce qui va leur arriver « encore ». Mais là, nous sommes tout de même arrivés en Bretagne pour accueillir un premier ami, et prendre un peu de repos par la même occasion.

Alors on a embarqué mille trucs qui ont blindé la voiture (évidemment), les deux chatounettes (à qui on va faire faire un stage prolongé à Clohars pendant cette période tendue), mais on a oublié un sac assez important. Bah oui, le sac avec la bouffe de Nantes (pas trop grave), et mes capteurs de glycémie et matos de diabétique professionnel (plus grave).

Aujourd’hui, j’avais prévu de faire un aller-retour à Rennes pour rencontrer notre future concierge et lui demander toutes les informations utiles pour le déménagement. Donc départ de Quimperlé à 9h30, arrivée à Rennes à 12h40 après un suicide sur la voie (1h10 de retard)… La concierge a été très cool et m’a tout de même reçu et expliqué les trucs. Mais c’était tendu, car j’avais un train pour Nantes à 13h30… Voilà la petite vue du château des Ducs de Bretagne (sans doute une des dernières…) et la cathédrale en arrivant vers la gare en TER.

Et je suis allé récupéré mon précieux sac, j’en ai profité pour passer l’aspirateur et ranger quelques bricoles, et je suis de retour dans le TER Nantes – Quimperlé d’où je couche patiemment ces lignes.

Voilà voilà. Bientôt des couchers de soleil, à n’en pas douter, et quelques plages j’espère bien ! Période peu évidente pour moi, mais je fais bonne figure, et ce n’est pas la mort, juste un peu de stress en réalité. Purée ce que je n’aime pas déménager !!!

Vendre-die

Je suis rentré du boulot à pinces pour profiter de la douceur printanière et surtout : ses fucking allergies de sa mère sa race. Mouahahaha. Mais c’était tout de même agréable avec toutes ces fleurs dans les arbres et sur les parterres. Le cours Cambronne était chouette aussi avec plein de gens sur les bancs et qui profitaient de la fin de journée.

Je me suis arrêté quelques minutes dans le bout de parc du musée Dobrée, juste pour regarder les gens passer et flâner avant de rentrer à la maison.

Je me suis jeté sur le lit en arrivant à la maison. Mais j’ai rapidement été rejoint par le reste de la maisonnée. Hu hu hu.

Et quand j’ai passé un peu trop de temps sur mon portable à regarder des stories

Evidemment. ^^

Et voilà, vendredi 18h52, mort.

Skyline nantaise du soir

J’aime vraiment cette vue du profil typique de la ville de Nantes, qui est bien visible de la gare, lorsque je la traverse en allant et rentrant du boulot. On y voit de gauche à droite : la Tour LU, le château des Ducs de Bretagne, la Tour de Bretagne et la cathédrale. Au coucher du soleil bien sûr, c’est particulièrement joli. ^^

Sinon je ne vous ai pas montré ce week-end, mais nous avions la visite d’un ami, et Arya a trouvé sa position idéale : à ronronner sur ses genoux, tout en étant près d’un truc électronique. Dès qu’elle voit un téléphone ou un PC, il faut qu’elle se couche dessus. Là c’était le combo parfait. Huhu.

Après les tempêtes

Hier, c’était tout calme… Pas une goutte de flotte non plus, ce qui était assez exceptionnel après ces jours d’une pluie incessante. Cela finit par être un peu stressant avec les inondations qui se mettent à devenir fréquentes un peu partout. Mais là c’était une atmosphère bien lavée et claire de toute pollution, et avec la fin de journée il y avait une teinte orangée très jolie sur tous les bâtiments du centre-ville.

Autant sur la cathédrale que le château des Ducs, la Tour LU ou les remparts du château… Et comme d’habitude dans le centre de Nantes, très peu de voitures, que des marcheurs, vélos et les transports en commun. ^^

Gengis Khan (Comment les mongols ont changé le monde)

C’est la première exposition thématique du musée d’histoire de Nantes que je visite (en dehors donc de la collection permanente du château), et je suis vraiment très impressionnée par la richesse de celle-ci. Les expos du musée d’Arts sont déjà d’un excellent niveau, mais là c’est clairement l’équivalent de ce qu’on peut trouver à Paris et dans les capitales européennes. C’est donc un panorama très complet et très riche sur la constitution et les caractéristiques de l’empire Mongol. Même si l’expo s’appelle Gengis Khan pour attirer le chaland, en réalité il n’est pas totalement au centre, même si c’est bien sûr un des protagonistes majeurs (c’est peu de le dire).

Après, on est dans une scénographie très classique et standard mais avec beaucoup d’explications très intéressantes (et une app gratuite plutôt bien fichue à télécharger au lieu d’un audioguide) et des cartels parfaitement autosuffisants et bien rédigés. Le parcours est à la fois chronologique et thématique, avec des thèmes qui s’égrènent pour bien comprendre les contextes qu’ils soient culturels, politiques, économiques ou sociaux. On trouve pléthore d’objets d’art, d’artisanat, mais aussi des céramiques, de l’orfèvrerie, des textiles, des armes etc. C’est d’une incroyable richesse avec des emprunts à des musées d’Oulan-Bator, mais aussi comme on peut s’y attendre des musées Guimet ou Cernuschi (et quelques pièces du musée de la Compagnie des Indes de Port-Louis).

Mais au-delà d’une exposition irréprochable sur le fond comme sur la forme, le sujet en tant que tel est absolument passionnant. On comprend vraiment bien ce qu’étaient ces peuplades nomades des steppes et zones désertiques de Mongolie, et pour lesquelles le cheval était à la base de toute leur vie. Et comment peu à peu, conquête après conquête, on a pu voir émerger simplement le plus grand empire de l’histoire de l’humanité. La carte du truc paraît totalement surréaliste (à l’époque de Kubilaï Khan, le petit fils de Gengis Khan, celui qui avait accueilli Marco Polo) !!

C’était hyper intéressant de voir comment ils ont mêlé à chaque fois des invasions brutales, mais aussi des négociations et énormément de diplomatie sans forcément aller jusqu’à la guerre. Et surtout il y avait vraiment cette volonté très marquée de faciliter les échanges (les fameuses routes de la soie), et d’avoir une économie florissante (portée par le commerce et la circulation des marchandises) pour l’empire après les conquêtes. Et étonnamment, il y avait une grande tolérance religieuse avec toutes les religions qui cohabitaient : islam, nestorianisme (christianisme nestorien), bouddhisme, chamanisme des origines pour les mongoles. Ils étaient aussi très forts pour intégrer toutes les armes qui se rencontraient sur leur chemin, et ont rapidement fait leur l’usage de la « poudre noire » pour utiliser des bombes et des grenades.

Scientifiquement aussi c’est assez drôle de découvrir l’apport des mongoles, et leur politique pour arranger les échanges entre savants. En réalité, tout ce qui pouvait être bon pour le business était facilité. Mais c’est marrant de voir cette vision globalisée du monde en plein Moyen-Âge. Je n’avais jamais entendu parler avant de Guillaume de Rubrouck qui a eu moins de succès que Marco Polo (il était avant en 1253-1254), mais qui a lui aussi écrit des trucs incroyables pour raconter l’Empire Mongol à ses contemporains. Et il y a cette histoire très intrigante de Guillaume Boucher (dont je ne trouve que la page Wikipédia en anglais étonnamment) qui a justement rencontrer le précédent.

Au lendemain de leur arrivée, Guillaume et ses compagnons sont accueillis par une Lorraine de Metz, nommée Pasha ou Paquette, enlevée en Hongrie et déportée jusqu’à Karakorum, qui est au service d’une dame mongole chrétienne. Paquette est mariée à un Russe qui exerce le métier de constructeur de maisons, de qui elle a eu trois enfants. Paquette leur parle d’un orfèvre nommé Guillaume Boucher dont le père, Roger, tenait boutique à Paris sur le pont au Change. Alors qu’il se trouvait à Belgrade, au service d’un évêque normand, les Mongols, qui ont massacré les populations mais en épargnant les artisans spécialisés, l’avaient fait prisonnier. Une fois arrivé à Karakorum, Möngke l’avait donné à son frère cadet, au service duquel il demeure. Informé des talents de l’orfèvre par son frère, le Khan commande à maître Guillaume un grand arbre à boisson en argent distribuant du vin, du koumis et de l’hydromel. Sur recommandation de Paquette, Guillaume de Rubrouck utilise les services du fils de l’orfèvre pour pallier l’incompétence de son interprète. Lors de son départ, l’orfèvre remet à frère Guillaume une croix ouvragée à remettre au roi de France, son ancien souverain.

Page Wikipédia de Guillaume de Rubrouck

Encore un peu de temps pour y aller, et il y a un monde fou, mais ça vaut vraiment le coup !!