Aigle

L’aigle pour moi c’est forcément Altaïr, la magnifique étoile très brillante de la constellation de l’aigle. Celle des trois qu’on voit parfaitement dans le triangle d’été avec ses comparses : Deneb du Cygne et Véga de la Lyre. Et alors vous comprendrez aisément pourquoi j’ai pensé aux chevaliers du Zodiaque hein ? Même si tous ces fabuleux et euphoniques noms d’étoiles, souvent d’origine arabe d’où leurs consonnances si belles, peuvent aussi me faire penser à Goldorak.

Actarus, (plutôt Arcturus du Bouvier) Alcor (de la Grande Ourse), Procyon (du Petit Chien), Mizar (l’étoile jumelle d’Alcor dans la Grande Ourse), Rigel (d’Orion), Argoli (un astéroïde) et tant d’autres, je les ai d’abord connus comme des personnages de Grendizer aka Goldorak1 en France, et c’est marrant de constater que ce sont bien des inventions des traducteurs ou auteurs qui ont adapté les noms japonais à leur guise en surfant sur ce singulier champ lexical.

Mais revenons à nos moutons volants aux serres acérées ! Parce qu’Altaïr est aussi l’étoile d’une chevalière bad ass que j’aimais particulièrement : Marine (ou Marin-san dans la version nippone dont je suis plus familier aujourd’hui). Alors c’est vrai qu’elle se fait couramment latter la gueule par la flippante et un brin soupe au lait Shaina (de la constellation d’Ophiuchus).

Mais Marine, parce qu’elle était chevalière de l’Aigle, avec son super serre-tête, je l’aimais beaucoup. Elle avait fière allure, et à d’autres moments elle montrera qu’elle est une redoutable guerrière. Malgré tout les chevalières sont un peu le parent pauvre de ce format shōnen très classique dans les mangas de l’époque, et donc gentiment misogyne en mode les garçons n’aiment pas les filles. Elles ont des armures minimalistes, elles portent un masque qu’elles ne doivent jamais retirer sous peine d’être condamnées à mort, et si un homme voit leur visage, elles doivent soit le tuer soit… tomber amoureuses de lui. Mais oui bien sûr !! Mouahahaha. Bon, les shōnen aussi ont évolué, et on a aujourd’hui des représentations beaucoup plus équilibrées et moins sexistes.

Et surtout c’est elle le maître de Seiya, le grand héros de la série, et il lui doit d’avoir découvert et exploité toute la puissance de son Cosmos et de son septième sens balbutiant. En revanche, j’ai toujours été troublé par ce truc très chelou entre eux, car dès le début de la série, on a Seiya qui est séparé de sa grande sœur, et s’il accepte de participer au Tournoi Galactique, c’est parce qu’on lui promet de lui filer la dernière adresse de sa frangine.

Or Marine a un peu exactement la même dégaine et tronche (masquée) que la frangine en question !!! Et Marine explique qu’elle a été séparée de son petit frère et qu’elle le cherche !!!!!!

Donc on passe à peu près toute la série à se dire que c’est un peu évident et qu’on va avoir un super moment de retrouvailles, où on comprendra pourquoi cette connasse ne lui a rien dit, et pourquoi ce demeuré congénital2 n’a pas reconnu sa sœur alors qu’il s’entraîne justement pour la retrouver !! Eh bien figurez vous que ce moment ne vient JAMAIS !!! J’y ai toujours pensé, et je pense que si on creuse bien c’est un de mes grands traumatismes de l’enfance3.

Il faut attendre mille ans et what mille mangas ou adaptations en VHS passées sous le manteau pour découvrir qu’il s’agit vraiment d’une coïncidence, et que Marine n’est pas la sœur de Seiya. Cette dernière, Seika, a perdu la mémoire après un accident, et est juste à l’ouest de son côté. Et la ressemblance est simplement due à la pauvreté des nuances apportées aux différents personnages par le mangaka4. ^^

Bref, je ne résiste pas à vous recoller ces vidéos que j’avais collectées depuis avant même d’avoir un blog5, et que j’avais postées il y a exactement vingt ans ici même. Des olibrius s’étaient amusés à doubler entre potes des épisodes des chevaliers du Zodiaque, et ça me fait rire depuis toutes ces années.

spacer
spacer
spacer

[Source qui a disparu depuis maintes années mais au cas où je rends hommage à ces dinosaures des Internets : http://peps.conrad.free.fr/index.htm]

  1. Mais n’oubliez pas que Goldorak est parfois très très méchant avec les petites filles. ^^ ↩︎
  2. CQFD ↩︎
  3. Au moins !! ↩︎
  4. C’est le nom d’un auteur de mangas au Japon. ↩︎
  5. D’où la qualité méga HD de ces vidéos. ^^ ↩︎

Iwak #21 – Chaînes

Vous allez me trouver monomaniaque et beaucoup trop japamaniaque que ce que je suis en réalité, mais moi on me dit « chaînes » et je pense : NEBULA CHAAAAIIIIIINS !!!! Bah oui voilà, c’est comme ça, et pas autrement. Si vous êtes nés dans le milieu des années 70 jusqu’au milieu des années 80, il est certain que les chevaliers du Zodiaque1 n’ait pu vous laisser indifférents.

Dans ces fameux chevaliers, il y avait les mecs classiques et fiers représentants de la masculinité toxique de nos contemporains, mais nous sommes dans les animés, et leur spécialité c’est tout de même de jouer énormément dans le spectre de représentation du genre, et notamment pour essayer de toucher toutes les cibles de consommateur de mangas (des filles aux garçons, en passant par des styles très spécifiques comme les Yaoi qui sont des mangas homo-érotiques à destination des femmes).

Mais avec Shun, c’était vraiment très fort car le mec avait une voix féminine, une armure rose, des cheveux longs (verts) et deux longues chaînes, puisque son armure est celle de la nébuleuse d’Andromède. Les chaînes rappellent la manière dont Andromède fut attachée sur un rocher pour y être offerte en sacrifice. Mais les chaînes sont aussi évidemment un symbole peu discret du BDSM, et Shun est l’archétype du minet soumis qui souffrent en gémissant pendant toutes les aventures. Et il y a aussi ce truc terriblement incestueux avec son frère Ikki qui se poursuit pendant toute la série. On est vraiment dans les sous-textes nippons des plus tordus et hallucinants pour des animés pour enfants, auxquels nous étions biberonnés chez Dorothée (parce que ça ne coûtait pas très cher ^^ ).

Je passe la scène où Shun se met nu pour réchauffer de son cosmos le corps glacé de Hyôga dans le temple du Verseau. Bah oui hein, c’est logique. Et le summum, c’est le combat des folles perdues et hurlantes, alors que Shun rencontre un chevalier encore plus DEF2 que lui !! Il s’agit bien sûr du Chevalier des Poissons, le chevalier à la rose !!!

Mais ce qui est drôle c’est que d’un autre côté, Shun a une armure de dingue, et peut se montrer à plusieurs reprises super bad-ass. Dans les cours de récré, clairement les petits pédés en devenir étaient secrètement fan de ce Saint-Sébastien de l’extrême-orient, tandis que même les écoliers les plus virilistes louchaient clairement sur cette chaîne qui était un attribut sacrément enviable. Et aujourd’hui, Shun fait l’objet d’un culte particulier, alors que l’on assume beaucoup plus son caractère féminin (et quelle hérésie que cette version moderne des chevaliers où ils ont carrément fait de Shun une femme !!!) en embrassant sa fragilité, mais aussi toutes ses qualités humaines et de combattant, et la fragilité n’étant en réalité bien sûr pas du tout un défaut.

En tout cas aujourd’hui, si je devais choisir mais bien sûr que je veux avoir l’armure d’Andromède et ses chaînes géniaaaaaales !!!! ^^

  1. Je vous conseille cet ancien article avec des pastiches et vidéo de doublage humoristique de l’animé. C’est vieux mais c’est très bon. ^^ ↩︎
  2. DEF = expression ultra-locale parmi mon cercle amical et signifiant Désir d’Être Femme. Hu hu hu. ↩︎

Iwak #1 – Rêve

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

Je me souviens assez difficilement de mes rêves, mais de temps en temps il y a des trucs marquants, et je retiens au moins une idée ou une impression. Dans mon enfance, je me souviens très bien de deux tendances précises. Il y a d’abord eu, et ça date vraiment des années de primaire, quelques rêves fondateurs qui avaient trait au fait de voler. Le processus était toujours le même, j’étais dans un espace naturel avec de l’herbe et des arbres, et je courrais jusqu’à trouver la capacité à m’envoler.

Suite à un tout premier rêve et envol réussi, je me rappelle avoir nourri un sentiment de bonheur et de joie tel, que j’ai ensuite chercher à renouveler cette expérience nuit après nuit. Et pendant une bonne dizaine d’années, et plus, j’ai atteint une poignée de fois cet objectif. Cela a pris plusieurs formes et modus operandi qui ont évolué avec le temps. Il y avait presque toujours cette concentration nécessaire, et comme une période méditative intense qui permettait de me donner cette capacité aérienne. Pendant un moment aussi, c’était systématiquement des rêves d’envol de nuit, je galopais le plus vite possible dans le jardin de mes parents (à Berville), et j’arrivais à m’élever et à planer sur d’assez longues distances pour atteindre la forêt (qui était au fond du jardin, derrière le pré aux vaches). Ensuite je passais d’arbre en arbre en flottant dans la canopée, et c’était une sensation assez fabuleuse.

Le meilleur souvenir de rêve en revanche reste celui des Chevaliers du Zodiaque. C’est plus un truc du collège ça, la cinquième je pense. Une nuit j’ai rêvé que je revêtais l’armure du Sagittaire, et juste ce moment de bondir dans les airs, et d’avoir l’armure qui explose en morceaux et qui s’attache à moi, pièce par pièce, avaient été un songe presque parfait. J’ai souvent essayé de refaire ce rêve par la suite, mais damned ce n’est jamais arrivé une seconde fois.

Après je pense que les meilleurs rêves que j’ai eu étaient ceux qui m’avaient valu de polluer mes nuits. Je sais que c’est un truc qui est censé être le moment l’adolescence et que tout le monde ne le vit pas. Ce n’est pas arrivé très souvent, car il suffit de se tripoter un peu pour que ça n’aille pas jusque-là. Mais en réalité, encore aujourd’hui, si je suis abstinent pendant quelques jours (ce qui est très très rare ^^ ), je vais commencer à avoir des rêves de plus en plus chargés en érotisme, et je peux encore de temps en temps me faire dessus comme au bon vieux temps. Hu hu hu.