C’est vraiment difficile de juger ce film, qui n’est pas un « bon film » mais qui reste tout à fait cohérent et plutôt fidèle à l’esprit de Burroughs. Donc c’est plutôt ça le truc : la beat generation ça a sans doute beaucoup beaucoup vieilli. Donc l’homosexualité ou les drogues, ce n’est pas sensationnel ni dans l’outrecuidance, et en plus de la part de mecs junkies plus âgés, et « privilégiés » dirait-on aujourd’hui, qui ciblent des minets. Bah ça n’aide pas à s’attacher aux personnages. Et quand en plus, l’histoire tient sur une page A4, ça fait un film de deux heures qui a l’air de durer plus longtemps que le Brutalist.
Finalement Luca Guadagnino me surprend autant qu’avec Call my by your name qui m’avait étonné dans son histoire même que je trouvais totalement bancale et surannée. Et là c’est un autre film, mais j’en ressors avec la même impression. Et donc c’est tout de même là encore très bien filmé, et ça tient bien la route. Il y a surtout un très très bon Daniel Craig qui est vraiment dans une performance fabuleuse. Il mérite vraiment des prix pour son interprétation, et il tient le film avec sa présence et l’authenticité de son jeu.
Après, il y a quelques scènes d’une jolie sensualité, ou avec des élans mystiques qui sont bien « imagés ». Mais « tout ça pour ça » quoi.
