En ce jour de solstice où la journée était la plus courte de l’année, c’est aussi la veille du Sol Invictus, où finalement les jours vont d’abord arrêter de raccourcir, et même commencer à s’allonger, petit à petit. Et pourtant c’est le premier jour de l’hiver, et le froid est censé devenir de plus en plus présent et mordant. Les arbres en mode nature morte n’ont pas fini d’étendre leur sombre ramage dénudé sur nos âmes esseulées (je fais du Mylène Farmer, ça marche hein ? ^^ ).
Bref, c’est un peu le retour de l’espoir, mais c’est toujours la grosse merde. Bientôt la guerre, l’IA qui nous mange tout cru, l’extrême droite au portes du pouvoir (avec beaucoup trop de pédés dans ce parti de nazillons), l’écologie qui pisse dans un violon, la biodiversité en décrépitude, les réseaux sociaux qui tuent notre société grâce à nous… Mais bon, on ne sait jamais, peut-être que tout cela se finira vachement bien. ^^
J’aimais bien emprunter les anciens passages commerçants couverts de mon ancien quartier parisien, et en plein confinement c’était un certain privilège de les avoir juste pour moi, et cheminer à l’abris des intempéries pour passer d’un coin à l’autre du second arrondissement.
Passage VerdeauPassage JouffroyPassage des Panoramas
Il y avait bien le passage Pommeray à Nantes qui avait ses charmes, mais là-dessus les vestiges parisiens ont gardé la prééminence. Ils sont parfois bien dans leur jus, mais il y a toujours une vie très intense et authentique derrière ces portes et vitrines, avec parfois des passages encore plus « roots » et attachants.
Je ne crois pas que je pourrais trouver de meilleure définition que ce simple poème de Voltaire : « Ce qu’il faut pour être heureux ».
Il faut penser ; sans quoi l’homme devient, Malgré son âme, un vrai cheval de somme. Il faut aimer ; c’est ce qui nous soutient ; Sans rien aimer il est triste d’être homme.
Il faut avoir douce société, Des gens savants, instruits, sans suffisance, Et de plaisirs grande variété, Sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense.
Il faut avoir un ami, qu’en tout temps, Pour son bonheur, on écoute, on consulte, Qui puisse rendre à notre âme en tumulte, Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.
Il faut, le soir, un souper délectable Où l’on soit libre, où l’on goûte à propos, Les mets exquis, les bons vins, les bons mots Et sans être ivre, il faut sortir de table.
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps Le tendre objet que notre cœur adore, Le caresser, s’endormir dans ses bras, Et le matin, recommencer encore.
« Ce qu’il faut pour être heureux » de Voltaire
Bon à part peut-être que mon orchidée qui s’était décidée en janvier à refleurir après 3 ans, nous fait un coup de reviens-y après un déménagement à Rennes et quelques semaines de réadaptation très compliquées (je n’avais pas réalisé qu’une orchidée à côté d’un grille-pain ce n’est pas la panacée1).
Alors, vous ne le réalisez sûrement pas, mais vous êtes sur un blog qui vient de déménager à l’autre bout du web. Ça ne sentirait pas un peu le propre ? ^^
Croyez-moi ce n’était pas évident du tout de se battre contre des moulins à vent à essayer de télécharger bases de données et archives avec des performances aussi mauvaises. J’ai dû laisser tourner mon ordi pendant 3 jours et 3 nuits pour tout télécharger en entier, avec moultes plantages, fichiers corrompus, arborescence incomplète etc. Mais vous constaterez au moins que ça fonctionne de manière un peu plus fluide, et qu’il n’y a plus les problématiques de cache qui laissaient certaines coordonnées de commentaire persister.
Il faut encore que je vérifie et revérifie que je n’ai pas des bouts d’archives qui ne sont pas sur le nouvel hébergement (car ça plantait aussi dans l’autre sens, mais plutôt avec le FTP qui trouvait que 17Go de données d’un coup c’était beaucoup, pfff). Donc il se peut que certaines images soient manquantes ou des vidéos, des trucs comme ça.
Arf, j’ai eu la même idée que Gilsoub ! Donc aujourd’hui :
It’s Cher BITCHES!!!!
Je continue les brèves, car le truc tient avec des étais qui se cassent la gueule toutes les 5 minutes. Hu hu hu. Ne vous bilez pas pour moi, j’en ai assez d’attendre et suis en train de fomenter un plan pour m’échapper de ce pandémonium cybernétique. ^^
Donc Cher, cette jeune et sémillante artiste de 79 ans, est largement connue pour être absolument inoxydable, et pour avoir eu des vagues de succès, mais une constante : un public gay absolument fidèle et insatiable. Et donc un peu comme pour Madonna, ou encore Dalida ou Mylène Farmer, et même Ysa Ferrer, en France, les pédés de l’Univers Connu les vénèreront jusqu’à la mort. Il y a avec Cher un truc particulier depuis son dernier retour de flammes qui date de Believe en 1998.
Or 1998 est une année importante pour moi1 puisque c’est mon arrivée à Paris, cela coïncide également avec Ray of lights de Madonna, et j’ai eu l’insigne honneur de voir en live Cher au Queen pour la sortie de Believe fin 98. Je ne suis pas un fan de Cher, mais j’adore le personnage et je révère la femme.
Voilà le genre de mèmes qu’on trouve sur le fait qu’elle est immortellement bien refaite d’année en année. Hu hu hu.
Elle-même d’ailleurs en a relayé parfois sur ses réseaux sociaux, et c’est assez drolatique.
Mais évidemment mes favoris, ce sont les calembours et jeux de mots infinis sur son nom… Celui-ci qui est irrésistible, et me fait penser à celui-là.
Quand je me coupe les ongles, si jamais Sookie est près de moi et qu’elle entend le clac très aigüe du coupe-ongle en fin de course, elle sursaute comme une dingue. Vraiment ça fait des années que cela fait ça, et on a remarqué qu’elle stresse de plus en plus, et ne voit même pas d’où ça vient, ça la fait juste sursauter, et au bout d’un moment ça pourrait presque lui produire un malaise ou en tout cas un mal-être extrême. Donc je fais grosso modo attention quand je me coupe les ongles pour être éloigné d’elle. Oui je sais c’est tragique. ^^
La semaine dernière, je n’ai pas fait attention, et j’ai fait la totale : les mains et les pieds, dans la salle de bain. Or la petiote était dans la chambre attenante, et je suppose que ça l’a mise en PLS. En tout cas, j’ai retrouvé la couette pleine de pisse de chat, et on sait qui nous fait régulièrement ces surprises là (mais c’est la première fois depuis qu’on est à Rennes). J’ai supposé que ma séance de coupe-ongles l’a stressé à ce point. (Ou alors je suis complètement dingue, mais le chéri trouvait ça également crédible. Mais bon comme on est tous les deux folles à chattes hein. ^^ )
Donc go tout laver couette, couette d’hiver (spécial mari frileux), protège-matelas, draps et tutti quanti (parce que c’était un pipi d’angoisse de 33 litres, merci Sookie). Et pour que ça aille plus vite, je préfère faire ça en laverie. Donc je retrouve mes habitudes de jeunot (si vous l’avez oublié, c’est un des articles qui avait beaucoup ému à l’époque, aujourd’hui je pense qu’on me traiterait de tous les noms ^^ Ô tempora, ô mores.), et je file à la laverie du coin pour laver mes frusques. Vous me direz que j’ai déjà bien illustré la relativité des causes et des conséquences, mais j’y arrive !
A la laverie, j’ai une heure à tuer, donc j’ouvre l’app Arte TV, et je pioche un documentaire. Je tombe sur ce double documentaire à propos d’Albert Einstein et Stephen Hawking qui promettent de nous expliquer l’univers en deux heures. Allez ! Je me suis dit que j’allais renoncer au bout de vingt minutes et me retrouver à doomscroller sur Instagram, mais même pas !! Le truc est tellement prenant, tellement bien écrit et scientifiquement couillu, tellement bien troussé, que j’ai été subjugué du début à la fin.
Le premier épisode explique diablement bien la relativité restreinte puis générale, et c’est génial de comprendre aussi simplement que possible, cette notion parfaitement contre-intuitive, du temps qui n’est pas le même partout. J’adore cette métaphore de la voiture qui roule avec un lanceur de balles à l’arrière, et de s’imaginer que pour un observateur au bord de la route : si la voiture roule à 60km/h et que les balles sont tirées à cette vitesse, eh bien il l’a l’impression qu’elles tombent à la verticale.
On apprend aussi des choses sur Einstein, et il y a quelques ponts sympas faits sur Hawking. Les deux sont largement évoqués dans les deux parties, mais le premier fait un peu plus la part belle à Albert, et le second à Stephen en se focalisant sur les trous noirs. On finit bien sûr par parler de de E=mc2, mais c’est en comprenant que la première bombe nucléaire (Trinity) c’était moins de 1g de matière qui fut convertie en énergie…
Par la suite, les explications sur le rayonnement Hawking, les trous noirs et les ondes gravitationnelles sont plutôt bien fichues également, et on a des exemples étonnamment assez parlants. Ces deux là ont eu un impact complètement fou sur notre vision du monde, et toujours avec des paradigmes assez contre-intuitifs comme celui de l’évaporation des trous noirs !! ^^
Alors bah juste pour cette découverte, je ne regrette pas la laverie, le pipi et de m’être coupé les ongles (enfin si la pauuuuuvrette fifille !!! ^^ ).
C’était en 2011 au Grand Palais, il fallait vraiment voir et expérimenter ce truc incroyable. Incroyablement grand et incroyablement déroutant !
Cela ressemble à une énorme baudruche, un blob qui a bien mangé et qui prend tout le volume de la grande Nef du Grand Palais qui comme son nom l’indique n’est pas un petit machin insignifiant. C’est brillant et d’apparence souple, on a parfois l’impression que le truc respire ou se ballonne mais ce n’est qu’une impression car même si c’est une membrane en PVC, ce n’est bien sûr par une baudruche rebondissante. Mais c’est une sorte de peau plastique épaisse assez translucide pour que depuis l’intérieur on ait une certaine transparence et luminosité rougeâtre très jolie.
Et donc cette grosse aubergine transgénique à trois lobes, est à l’intérieur un espace chaud et doux, où on déambulait librement. Les gens étaient hyper calmes et silencieux, et on s’échangeait des sourires gênés et sympathiques à la fois. Est-ce que la métaphore utérine était assez explicite pour tous ? J’imagine que oui, mais après tout, le monde est libre d’interpréter à l’envi un truc pareil !!
En tout cas pour moi, j’en garde le souvenir d’un cocon rassurant et protecteur, capable d’enfanter toute la ville de Paris. Purée la taille de ce truc !!! Les gens, et moi avec, étions vraiment abasourdis par le contraste entre l’incongruité apparente et l’allure fabuleuse de ce béhémot qu’on a bien fait d’appeler léviathan ! ^^
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, Ô vase de tristesse, ô grande taciturne, Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis, Et que tu me parais, ornement de mes nuits, Plus ironiquement accumuler les lieues Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts, Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux, Et je chéris, ô bête implacable et cruelle ! Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !
XXV – Les fleurs du Mal (1868) de Charles Beaudelaire
Le saviez-vous, la Terre est ronde ? Ouai, truc de ouf. Malgré les déblatérations de certains énergumènes qui reviennent sur cette évidence. Et cela fait des centaines d’années qu’on galère pour représenter correctement les pays du globe sur une carte. Et j’ai déjà tout dit dans la phrase précédente : globe et carte. Comment tu dessines une boule sur une feuille (et donc un plan en deux dimensions), et en respectant les distances, les formes, les tailles, les angles, les lignes droites, les proportions ? Eh bien, tu peux pas, il faut choisir mon poussin !!
Le truc le plus simple avec lequel on est venu et qui est toujours la forme la plus courante de représentation de notre planète, c’est la projection de Mercator.
C’est un type de projection cylindrique, donc au lieu d’avoir un globe avec des méridiens courbés, c’est tout plat et hop collé sur une feuille en déroulant le cylindre. Le truc très pratique de cette carte c’est que ça respecte bien les angles, mais alors pas grand chose d’autres, donc les surfaces et les distances sont complètement fausses et pas un peu. Voilà la comparaison avec la réalité.
Mais comme les cartes étaient avant tout à l’usage des marins qui se dirigeaient par segments orientés avec un cap donné (règle et compas), au moins ce respect des angles était un bon outil de navigation. Et en même temps, cette vision centrée sur l’Europe qui diminue la taille de l’Afrique, maximise celle de l’Amérique du Nord, bah ça gênait pas trop. Et comme cette vision s’est imposée par les cartes comme « la » vision du monde, on continue comme cela, mais il vaut mieux savoir à quel point c’est biaisé, et que ça ne représente pas le monde comme il est : une boule sans aucun centre ni milieu.
Des tas de gens ont créé et continue de créer des tas de représentations et projections très intéressantes. Elles ont toutes des avantages et des inconvénients (respect des distances, des surfaces, des formes…), et si ça vous intéresse vous pouvez jeter un coup d’œil làou là.
Bon, après vous avez aussi cette carte de France vu par les étrangers qui est très drôle, parce qu’on n’est pas là pour souffrir hein ? ^^
Et ça ce n’est pas l’étranger, bien tout le contraire, mais on ne sait jamais quels surfaces ça représente et surtout en comparaison à la fameuse métropole. Donc c’est une bonne chose que cette carte à l’échelle de la France et de ses outre-mers.