Marche des fiertés de Lorient 2025

Apparemment pendant que la Pride parisienne battait des records de fréquentation, il y avait la petite Pride lorientaise dont il fallait bien grossir les rangs. Et donc nous avons participé à cela hier, et c’était bien cool. Il faisait une chaleur de gueux, mais on était là avec quelques centaines de personnes (moi j’ai l’impression que c’était entre 500 et 1000 en gros). La foule était composée de beaucoup de militants et d’activistes, on sentait une ambiance très revendicative et politique ce qui est très bien.

Et cela rappelle bien aussi le fait que c’est une manifestation, et au vu de la mine patibulaire (mais presque) de certains badauds sur le chemin de la marche, on en perçoit vraiment l’utilité. Cette visibilité dans des petites villes reste selon moi un élément essentiel de l’évolution de nos sociétés. Car on a vite fait de dire et croire que les dégénérés sont à Paris qui est à peu près vue comme la Babylone moderne, ou plus littéralement les Sodome et Gomorrhe de toujours.

Eh bien non, nous sommes partout. Il suffit d’ouvrir ses yeux, et son cœur. ^^

Marche des Fiertés de Nantes 2025

Après une année 2024 record, puisque c’était la seule année depuis 1997 où je n’avais assisté à aucune marche des fiertés, j’en suis déjà à ma deuxième cette année (après Genève la semaine dernière). Eh bien je peux affirmer que j’aime ça, et que ça fait drôlement du bien de renouer avec cette saine pratique annuelle. Cette session nantaise s’est déroulée sous les meilleurs augures avec un temps grisâtre, mais au moins pas trop chaud et sans risque d’insolation, et j’ai trouvé vraiment beaucoup de monde.

J’ai surtout retrouvé cette superbe ambiance nantaise hyper conviviale et sympathique des bonnes Prides. Absolument tous les gens croisés lors de cette marche étaient souriants, abordables et bienveillants. Il y avait ce qu’il fallait de revendications et de pancartes politiques, mais aussi des fétichistes de tous les genres, des créatures indéterminées et puis des tas de gens dans le spectre de l’humanité multicolore.

J’ai surtout noté que la meilleure idée était de venir avec des pistolets à bulles, alors là je peux vous dire qu’on a eu du succès !! J’ai encore fait mon Utakata et, grâce à mon ninjutsu des bulles de savon, les gens ont beaucoup aimé danser dans des flots de bubulles !!! Cela m’a ragaillardi d’être dans une telle atmosphère. ^^

(Oui vous noterez que j’avais mis mes faux-cils pour l’occasion. Hu hu hu.)

Marche des Fiertés de Genève

Par le plus grand des hasards, il y a une Pride pendant mon séjour suisse, alors ni une ni deux, c’est une excellente occasion de faire un tour à Genève, et de faire ma première marche des fiertés de l’année (après une année 2024, où pour la première fois pour moi depuis 1997, je n’ai pu en faire aucune1).

Le temps était, et est resté, assez incertain pendant toute la journée, et on a eu quelques averses orageuses, mais globalement un temps agréable et chaud. C’était marrant de participer à cette petite Pride, car c’était assez petit au final (le parcours et le nombre de gens), alors que c’est le rassemblement suisse LGBT par excellence. Et clairement c’est à l’image du pays, donc c’est gentil, propret et bien ordonné. Hu hu hu.

C’était un défilé très sympa avec ses drags, ses chars et des joyeux drilles, pour animer tout cela. Comme d’habitude, on note une participation très jeune et très féminine, ce qui est très très cool ! Et même si c’était très présentation, il y avait tout de même une caution « kink » avec une belle délégation puppies. Et comme dans n’importe quelle manifestation, concert ou rassemblement dans le monde entier, il y avait un DRAPEAU BRETON (associé à celui des puppies) !!! Hé hé hé. ^^

La manifestation se termine dans un parc (des Bastions) où il y avait un village associatif, de la musique et de quoi passer une bonne soirée ! L’ambiance était très chouette et festive !! On n’est pas resté, parce qu’on n’a plus l’âge, mais ça m’aurait beaucoup plu il y a quelques années !!

  1. Donc j’ai du rattrapage à faire !! ↩︎

30ème Marche des Fiertés de Toulouse

Il y a cinq ans, Matthieu Jeanneau avait réalisé la plus belle affiche qui soit pour une Pride. Mais nous étions en 2020, et donc comme la plupart des marches des fiertés, celle de Toulouse fut également annulée pour cause de COVID. J’étais vraiment triste pour lui et pour tout le monde que l’affiche n’ait pas eu l’opportunité d’être plus largement diffusée. Mais cette année, pour ses 30 ans, Toulouse a sollicité Matthieu de nouveau, et il a pondu cette petite merveille.

Il est doué le bougre puisque c’est encore une œuvre photographique formellement épatante, mais surtout une composition magnifique et puissante qui met en avant l’inclusion et nos luttes de la plus belle des manières. On y reconnaît même un autre Matthieu qui joue dans un club de rugby toulousain, et dont les courbes sont parfaitement reconnaissables et lui indéniablement callipyge. ^^

Iwak #21 – Rhinocéros

Il est assez récent mais je suis très très fan de mon rhinocéros, œuvre de Chris Evans, qu’on voit en figure de proue, sur laquelle j’avais flashé. Formellement je la trouvais superbe déjà, et vraiment son style et son procédé de création me plaisent beaucoup, mais l’histoire derrière l’animal et sa représentation avait fini de me conquérir.

A l’origine, en 1974, c’est ce rhinocéros là qui est conçu par deux artistes de Boston, Daniel Thaxton et Bernie Toale, en représentation du mouvement LGBT (et sans doute plus gay qu’autre chose à cette époque).

Un rhinocéros lavande, mais pourquoi vous demandez-vous ?

« it is a much maligned and misunderstood animal » and that it was lavender because that is a mix of pink and blue, making it a symbolic merger of the feminine and masculine.
[« C’est un animal très décrié et incompris » et qu’il s’agissait de lavande car c’est un mélange de rose et de bleu, ce qui en fait une fusion symbolique du féminin et du masculin.]

Page wikipédia LGBTQ symbols

Voilà le genre de supports promotionnels qui ont alors été créés pour être diffusés notamment dans le métro de Boston pour promouvoir la Pride de 1974 de juin.

Mais voilà qu’au mois de mai, la régie publicitaire du métro annonce à l’association (Gay Media Action) que dans l’impossibilité de déterminer l’éligibilité de la publicité pour un tarif « institutionnel », on allait finalement passer de $2 à 7$ par impression. C’était impossible d’augmenter comme cela le budget, donc la pub n’a jamais été diffusée, mais la polémique a produit quelques articles de presse.

Et comme un bon effet Barbara Streisand, ce fut un déluge de rhinocéros lavande à la Pride de Boston de 1974 (t-shirts, pins, pancartes), dont une représentation grandeur nature en papier mâché sur un magnifique char ! Et depuis c’est un symbole (américain donc) important des mouvements LGBT.

A Gay Manifesto (Carl Wittman) : « Out of the closets and into the streets »

C’est en lisant l’article ci-dessous qui évoque ce singulier « Gay Manifesto » qui date de Stonewall (à priori écrit juste avant, mais Cy Lecerf Maulpoix explique que certaines mentions évoquent une écriture plus tardive), que j’ai découvert Carl Wittman.

Après quelques clics sur les Internets, j’ai trouvé le texte d’origine, et le voici pour votre propre curiosité ou édification. ^^

Ce truc est incroyable, et j’ai vraiment eu beaucoup d’émotion et quelques épiphanies en le lisant car ça pourrait carrément être un texte d’aujourd’hui. Et donc c’est aussi assez frustrant et cinglant, en même temps que c’est génial. Oui c’est génial de se dire qu’il y a encore une vraie filiation d’idées et de positions entre un pédé de 1970 et un pédé d’aujourd’hui, mais c’est terrible de se dire que l’on serine la même chose depuis plus de 50 ans, et que les changements ont certes eu lieu, mais ça reste tout de même encore un objectif non atteint. Evidemment cela résonne aussi particulièrement avec cet essai sur la « pédérité » que j’ai récemment évoqué, on pourrait vraiment y lire des lignes très similaires, ou même plaquées mots pour mots.

Il faudra que je lise le bouquin de Cy Lecerf Maulpoix qui offre une traduction de ce texte et surtout un commentaire qui doit être passionnant, mais c’est pas mal de d’abord le lire et se faire aussi son opinion (sans doute moins contextualisée car je suis loin d’être un spécialiste de l’histoire des mouvements LGBT). En tout cas, pour qui est un peu versé en anglais, ça se lit vraiment très facilement et ce ne sont que quelques pages de texte avec une forme très didactique et qui revêt vraiment cet effet « manifeste ».

Il y a d’abord cette introduction sur le rôle particulier de San Francisco pour les homos, et ça m’a irrémédiablement fait penser à ce que j’ai pu maintes fois écrire ici et ailleurs sur le rôle de Paris et du Marais pour moi pendant des années. Les choses ont bel et bien changé à ce sujet, et, comme SF aujourd’hui, Paris est moins le havre qu’il a été pour nous, mais ça reste une Mecque indéboulonnable pour les petit·e·s queers et torduEs qui cherchent l’émancipation.

Mais Carl Wittman commence son texte avec une métaphore forte et frappante en évoquant nos situations de « gay refugees » en parlant de SF comme « un camp de réfugiés pour gay ». Il évoque tous les américains qui ont fui de tous les coins du pays pour s’y retrouver, et c’est clairement assez analogue à Paris pour la France. Cette première métaphore est une des nombreuses qui émaillent le texte, et après une certaine solidarité avec la situation de personnes migrantes cherchant un refuge, il fait rapprochements sur rapprochements avec des luttes antérieures que ce soit celles des noires, des femmes ou plus étonnant l’écologie (en tout cas ça m’a étonné que ce soit un rapprochement aussi ancien).

Après le manifeste de manière très structurée propose plusieurs pistes de réflexions, et pour l’époque j’imagine que certains se décrochaient la mâchoire à lire cela, aujourd’hui heureusement la majorité des gens se dirait sans doute « bah oui hein ».

Donc d’abord Car Wittman explique des petites choses sur l’homosexualité, et des assertions évidemment essentielles pour expliquer ce que c’est et ce que ce n’est pas. On a donc tout une première partie sur l’orientation sexuelle, et notamment après avoir défini l’homosexualité, un second élément fort consistant à célébrer la bisexualité et on dirait aujourd’hui quelque part la « non binarité » dans les orientations ou la « pansexualité ». Il affirme avec une phrase qui m’a beaucoup fait sourire (mais à laquelle je souscris complètement) : « Les gays commenceront à se tourner vers les femmes quand 1) ce sera quelque chose de voulu et non d’obligatoire, 2) quand la libération des femmes aura transformé la nature des relations hétérosexuelles ». Et v’lan !!!

La seconde partie du manifeste est à propos des femmes, et en tout premier chef évidemment on regarde du côté de la cause lesbienne. Il reconnaît aussi que le machisme est un fléau chez les gays, et que la libération des femmes est une pierre angulaire du combat LGBT. Il évoque de manière très intéressante le rôle de la sexualité par exemple, qui chez les homos a plutôt été une source d’émancipation et un « symbole de liberté », tandis que pour les femmes une des origines de leur oppression. Et donc il y a nécessité à travailler avec ces alliées évidentes.

La troisième partie nous renseigne sur les « rôles » dans la société et les images perçues des différentes types de gays notamment. Mais il commence par fustiger le fait de vouloir rentrer dans le rang et d’imiter les hérétos dans leurs comportements, rites ou aliénations. Et évidemment le mariage dans sa forme actuelle n’est absolument pas prôné, on devra profiter de nos luttes pour le transformer et s’inventer peut-être de nouvelles manières de « faire couple ». Et ce qui m’a aussi beaucoup fait plaisir c’est de lire qu’il faut déjà à l’époque lutter contre la follophobie et cette sacro-sainte et détestable « bonne image ». Carl Wittman célèbre déjà les hurlantes, les drags et toutes les personnes « non conformes » qui sont au cœur de l’oppression et donc du combat.

J’ai été très étonné par l’insistance sur le coming-out et le fait que personne ne devrait être dans le placard, et que la finalité de tous les homos du monde est d’être « out ». Je suis vachement d’accord avec ça, mais ça m’étonne de le lire comme un des axes de libération aussi important. Mais d’un autre côté, à cette époque j’imagine que les militants devaient être super frustrés de se battre contre des moulins à vent, alors qu’ils connaissaient des tas de pédés dans le placard, et qui empêchait une visibilité dont on sait à quel point c’est une arme redoutable pour faire changer la société.

La partie suivante, sur l’oppression justement, détaille bien les stratégies ennemies, et c’est hallucinant de voir aussi comme c’est parfaitement actuel. Il suffit de voir les mouvements anti mariage pour tous d’il y a dix ans pour s’en persuader. Et on y parle aussi du grand danger de l’oppression « internalisée » (Self-oppression) par la propre communauté LGBT, celle qui notamment impose la « bonne image » et des statu quo par rapport à son propre cadre de référence et surtout son statut précaire de « parvenu ». On y comprend aussi toutes les luttes intestines et les dissensions qui ne sont que pain béni pour les ennemis de la cause.

La cinquième partie sur le sexe est un texte assez important et qui m’a pas mal étonné. Mais c’est vrai que l’on était dans une époque où la libération sexuelle n’était vraiment pas derrière nous, et à certains égards je vois bien qu’elle ne l’est toujours pas. Donc c’est aussi un élément clef du manifeste qui redit que le sexe c’est un truc sympa et pas sale. ^^ Mais il va super loin en disant qu’on doit remiser les notions d’actifs (pénétrants) et de passifs (pénétrés) et de toutes les notions de domination sociale qui s’y rapportent. C’est fou comme le texte évoque à chaque fois des choses dont j’ai l’impression qu’elles sont assez récentes, et pas du tout. (Bon, sachant que c’est Monique Wittig notre démiurge qui a tout inventé et déclenché de toute façon. Bravo les lesbiennes !!!) Et c’est marrant l’auteur va aussi jusqu’à évoquer les fantasmes sur l’âge ou la condition physique, et la nécessité de dépasser aussi ces carcans de nos propres mouvements.

La sixième sur nos ghettos est intéressante car elle reboucle déjà sur certaines notions. On y lit notamment qu’on crée ces espaces pour qu’ils soient sûrs et à notre image, et avec nos règles, mais qu’au final il y a récupération et exploitation par la société (et du capitalisme). On peut toujours être dubitatif sur celui-ci, car il faut à la fois être acceptant de tous et toutes, et utiliser aussi ces havres comme des lieux de médiation, de mélange, de sensibilisation et d’éducation, donc attractif pour tout le monde, mais gardant son âme… Un peu complexe à atteindre comme finalité.

La dernière partie se focalise sur ce qu’on appellerait aujourd’hui la « convergence des luttes », et c’est drôle et passionnant car il en fait des assertions très pratiques sur la manière dont on doit aborder les différents groupes. Donc on a des conseils de coalition et coopération avec les femmes, les noirs, les latinos etc. Et on n’est pas non plus dans l’ignorance de l’homophobie plus ou moins internalisée de ces groupes, donc ce n’est pas non plus le monde des bisounours, mais au contraire un positionnement assez rationnel et sérieux, et c’est assez épatant de se dire que 50 ans plus tard, on n’est pas loin d’écrire à peu près la même chose.

J’aime beaucoup le dernier groupe qu’il appelle les « homophiles », et qui sont aussi présents chez nous. Ce sont les gays les plus conservateurs et les moins militants en apparence, que certains taxent d’ailleurs de profiteurs (ils profitent des luttes sans faire aucun effort ou prendre aucun risque), et qui sont vraiment dans cette continuelle recherche de statu quo et de « bonne image » que j’exècre tant. Dans les années 50 à 80, c’était à peu près le terrain de l’association « Arcadie » et aujourd’hui ce serait pour moi GayLib ou L’Autre Cercle. Et il faut toujours raison garder, car on ne peut pas non plus être contre ces associations qui font aussi le job à leur manière. Roger Peyrefitte qui est un des fondateurs d’Arcadie est aussi l’auteur des Amitiés particulières qui est sorti en 1943, et dont on ne peut pas nier l’importance dans l’histoire du mouvement gay en France.

Et donc les conseils de Carl Wittman pour ce groupe :

1) réformistes ou minables1 parfois, ce sont nos frères. Ils progresseront comme nous avons progressé. 2) ignorez leurs attaques. 3) coopérez quand la coopération est possible sans compromission majeure. »

Encore une fois, c’est super actuel !! Et enfin la conclusion avec en résumé les 4 choses2 à retenir selon Carl Wittman :

1) Libérons nous : sortez du placard, lancez vous dans des activités politiques et défendez vous.
2) Libérez les autres gays : parlez tout le temps, comprenez, pardonnez, acceptez.
3) Révélez/libérez l’homosexuel en chacun : ce sera très difficile avec certaines personnes, mais il faut rester modéré et continuer à parler et agir librement.
4) Nous jouons un rôle depuis longtemps, donc nous sommes devenus des comédiens accomplis. Maintenant nous pouvons commencer à être nous-mêmes, et ça va être un très beau spectacle.

C’est vraiment marrant comme le coming-out était l’alpha et l’oméga de ce manifeste, mais après tout ça tombe sous le sens quand on se remet dans le contexte de 1969. L’existence même des LGBT et leur visibilité étaient la première pierre à l’édifice, et là au moins on peut se dire que oui les choses ont bien changé. ^^

Je vous mets aussi ce super document qui est publié par le même organisme « Red butterfly ». Il s’agissait de la cellule marxiste du New York Gay Liberation Front, et c’est passionnant de lire justement la convergence LGBT/anticapitaliste (et qui dans les faits atteint sa propre limite lorsqu’on lit le texte).

  1. J’ai beaucoup de mal à traduire « pokey », c’est peut-être une grosse erreur de ma part. ^^ ↩︎
  2. Encore une fois, une traduction très approximative ↩︎

Première Marche des Fiertés du Vignoble Nantais à Clisson

Il y a deux jours, un copain nous envoie cette info : une toute nouvelle initiative d’une Marche des Fiertés dans la région nantaise, mais dédiée au « Vignoble Nantais » et ses patelins. C’était à Clisson qui est une jolie ville du 44 avec un chouette patrimoine historique, mais qui est surtout connue pour abriter le Hell Fest bien sûr. Là on part sur une autre ambiance, et j’imagine bien ce qui devait trotter dans la tête de certaines personnes vues aujourd’hui sur le parcours (Mouahahahaha !).

On est arrivé assez en avance, et on a fait le petit tour classique de la ville qui est vraiment toute mignonne. On est dans une ambiance assez curieuse à Clisson, et elle est connue pour cela, c’est qu’on pourrait presque se croire en Toscane, et alors pas du tout en Bretagne (la ville faisait partie du Duché de Bretagne). La Sèvres Nantaise passe dans le centre-ville avec un pont en pierres absolument pittoresque qui permet de la traverser. Et entre la vue des maisons au bord de la rivière, la forteresse en hauteur absolument gigantesque (même si ruinée) et l’église Notre Dame de Clisson (trèèèèès italienne dans l’architecture), on est dans un décor vraiment cool.

Le rassemblement s’est fait à 16h30 devant la gare SNCF de Clisson, et on a vu peu à peu des drapeaux LGBT divers et variés converger sur le parvis. Finalement, il me semble que ce sont près de 200 personnes qui se sont ainsi retrouvées pour cette première marche des fiertés.

Le parcours était finalement assez ambitieux, et on a marché pendant près d’une heure. Et comme souvent, j’ai beaucoup aimé et remarqué les pancartes des manifestant·e·s, il y avait de belles trouvailles. ^^

Et globalement c’était très fun, ce n’était pas aussi fou et surprenant que celle de Quimper, mais c’était une chouette initiative que je suis content d’avoir accompagné de ma présence. Le seul char présent diffusait de la musique et ce n’était pas vraiment suffisant pour animer l’ensemble de la marche, mais il faut un début à tout. C’était une miniature de camion avec une baffle, et l’image était vraiment drôle en elle-même.

C’est vraiment drôle cette subdivision des marches, et cette appropriation des luttes LGBT dans des zones de plus en plus diffuses. Je revois bien les tronches de certaines personnes de Clisson qui étaient un peu choquées ou en tout cas gênées par la marche. C’est une bonne raison en soi de faire cette manifestation en réalité ! Je me dis toujours que la Pride parisienne faisait dire aux gens en province « oh mais c’est juste à Paris ces gens-là »… Et puis « oh les homos, c’est un truc de grande ville… ». Mais on en est à des villes moyennes avec un maillage en France incroyablement fin, et là on attaque carrément la ruralité. C’est vraiment la qualité première pour moi de toutes ces nouvelles marches, c’est une visibilité absolument utile et nécessaire pour que les LGBT puissent se sentir bien dans leurs baskets où que ce soit.

Pride de Nantes 2023

C’était une très belle Marche de Fiertés nantaise, un peu à l’image de l’année dernière, avec des tas de gens de tous les âges, les styles et les revendications. Des drapeaux dans tous les sens, de la musique, des pancartes et des invertis de toutes les sortes. Hu hu hu.

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