Mon assuétude pour l’informatique a commencé très tôt, vraiment très tôt. J’étais à fond dans les films comme Wargames (1983), et j’apprenais le BASIC par plaisir avec mon ZX81 en 1985. Mais étrangement, je n’ai pas exactement fait des études d’informatique, puis absolument pas par la suite, mais pas du tout. Néanmoins, j’ai toujours fini par revenir aux sources, et l’informatique, ou globalement les trucs technos, a été une composante importante du taf comme de mes loisirs.
Donc geek je suis, mais pas non plus un développeur ou un grand technicien, ni même un ingénieur, plutôt un raisonnable bidouilleur devant l’Eternel. Quand les blogs ont émergé, j’avais déjà un peu touché à des machins en HTML et hébergé des pages sur les services mutualisés de l’époque (Mygale, Multimania et consorts, vous vous souvenez les vieilles ? ^^ ). Je me suis tâté à m’abonner à un service existant, mais je tripais trop sur mon propre domaine (tellement chic), et les machins en php explosaient en mode « c’est à la portée de tous ». Alors je me suis lancé là-dedans, et ça me plaisait que le système de blogging en question soit français, et même corse en l’occurrence1.
Bon ce n’était finalement pas une sinécure de faire marcher tout cela… Pas tant le système de blog car franchement tout était super bien expliqué, et c’était grosso modo une histoire de paramétrages et de réglages par-ci par-là. Mais alors comprendre qu’il fallait louer un nom de domaine par un « registrar », puis le rediriger vers un espace sur les Internets qu’on louait également. Et que sur ce dernier, il fallait donc de l’espace mais aussi un bout de serveur pour motoriser le blog et faire naître ces sémillantes pages… Bon, allez, ce n’était pas trop mal expliqué, et avec un peu d’opiniâtreté, on y arrivait. Et puis il y avait déjà des tas de gens adorables sur la toile qui vous aidaient et réalisaient des tutos super. Cette dernière notion m’a d’ailleurs toujours fait halluciner et triper, car si des gens font des tutoriaux c’est qu’ils n’en ont pas besoin, mais donc pourquoi ??? (Comme les gens qui traduisent des sous-titres2…)
J’ai bien été content d’avoir choisi ce système, car il a évolué vers WordPress au bout de quelques années, et la plateforme est devenu ipso facto un standard du web (encore aujourd’hui c’est ce qui anime la majorité des sites web de nos Internets). Et de bidouiller mon WordPress après toutes ces années m’a aidé à comprendre un peu mieux des tas de notions d’informatique qui me sont très utiles même au boulot.
J’aime aussi cette stabilité avec une seule adresse depuis plus de vingt ans pour l’ensemble de mes articles. Bref, c’est mon truc quoi.
Et encore une fois, ce n’est pas tout simple, mais ce n’est pas non plus une barrière à l’entrée énorme selon moi. Il faut de la curiosité, de la jugeotte, et puis aimer se prendre parfois un peu la tête, et les pieds dans le tapis aussi.
Mais depuis le net est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Des tas de services sont disponibles gratuitement en ligne, et on s’est tous jetés dessus. Trop cool, trop pratiques, gratuits en apparence, la panacée ! Mais en réalité, c’était un piège, et un genre de chausse-trappe qui a aussi énormément ralenti ou parfois même annihilé les efforts d’ouverture de certaines applications. Tout le monde a tellement été habitué aux services de Gougueule et consorts que ça a démotivé les communautés du logiciel libre pendant quelques temps. Mais heureusement, les choses ont changé, et on sent que ça reprend bien du poil de la bête, modulo quelques problématiques.
J’ai donc continué à avoir mon blog auto-hébergé, mais à peu près tout le reste de ma vie numérique est hébergé par des plateformes gratuites en apparence et qui monétise donc mon existence à travers les contributions que j’en fais. Evidemment les miennes seules comptent pour du beurre, ce sont toutes les nôtres assemblées, sur l’ensemble des supports, et les liens entre nos contenus et nos profils (ce qu’on appel le social graph dans le jargon) qui a une redoutable valeur. Valeur et pouvoir… pouvoir de renverser une élection ou de faire vendre des culottes absorbantes Tena, tout se paye. Et les objectifs importent peu dans une société capitaliste, c’est du pareil au même.
Cela faisait un moment que je voulais faire plus d’efforts pour dégoogliser et plus largement dégafamiser mes pratiques numériques, mais j’ai eu un déclic en janvier 2025 avec l’élection de Trump, et toutes ces entreprises qui ont financé campagnes ou célébrations de son élection.
Et c’est compliqué pour moi, surtout du côté de Gougueule que j’adooooore. J’utilisais absolument tous les services tout le temps, le mail pour tous mes emails, l’agenda bien sûr, la prise de note, le stockage dans le nuage, l’édition collaborative de documents office, absolument tout ! Tout est synchronisé sur mon téléphone qui est un Android, donc inutile de dire que je suis un Google Boy.
Bon, j’ai commencé par mettre en veille mes comptes Twitter, Facebook et Instagram sur lesquels je ne poste plus rien publiquement. Mon hébergement existant m’offre la gestion des emails et des calendriers, donc j’ai déjà ça que je peux dégager de Google. J’ai donc fait à la fois la liste des comptes et des applications sur lesquels j’étais avec gmail (il y en a des littéralement des centaines) mais aussi tous les sites pour lesquels j’utilisais Google Connect (une centaine aussi) pour éviter de me créer un compte (et surtout un nouveau mot de passe). Un par un, j’ai débranché, rebranché, créé de nouveaux comptes, changé d’email quand c’était possible… Cela m’a pris plusieurs semaines, et je n’ai pas terminé. Pas une sinécure, je vous dis !
Mais il a fallu m’attaquer aux services dit « cloud », et c’est là que le bât blesse. Il y a une alternative très connue qui s’appelle Nextcloud, et qui offre, sur le papier, tout ce qui est dans Google Drive ou Office 365. Mais alors c’est un truc très très gros, complexe à administrer et demandant énormément de ressources. Aucun hébergement comme celui que j’ai pour le blog (donc mutualisé, pas très cher, d’une centaine d’euros par an) ne peut supporter un truc pareil. Toutes les autres solutions sont très parcellaires et vraiment pas du tout comparables. Et un hébergement plus professionnel c’est tout de suite 50 euros par mois, et là je ne me voyais pas investir autant pour en plus me prendre la tête à administrer un bousin pareil.
Alors je me suis lancé dans autre chose. J’ai fait l’acquisition d’un NAS, c’est à dire un petit serveur informatique qu’on installe chez soi. C’est tout con, c’est un ordinateur qui est connecté à votre modem, et sur lequel on peut installer des trucs et des machins beaucoup plus librement que sur un hébergement mutualisé. Mais alors autant installer WordPress c’est les doigts dans le nez, et ça se met à jour en cliquant sur un bouton, autant administrer un NAS n’est simplement pas à la portée de tous. Alors je me suis remis à apprendre plein de trucs de geek, et heureusement que j’aime ça.
Aujourd’hui si on veut installer des trucs et des machins, il faut utiliser ce qu’on appelle des conteneurs. Grosso modo des développeurs mettent à disposition leur code sous forme de boîtes prêtes à l’emploi, il faut « simplement » les recopier et les configurer chez soi. Mais en vrai, ça ne marche pas, et c’est tout sauf simple. Et je ne parle pas des configurations spécifiques à faire sur le modem et tout… Mais bon après plusieurs mois d’atermoiement, j’ai plusieurs applications qui tournent sur mon NAS, et c’est assez pratique. J’ai donc mon instance Nextcloud personnelle avec mes fichiers, la capacité d’avoir un tableur, un traitement de textes et un pôvrepoint… Et j’ai aussi installé un serveur multimédia qui nous permet d’avoir accès à nos films et séries à distance. J’ai également monté une instance Mastodon hébergée à la maison.
Et donc quand vous communiquez avec moi sur Mastodon, bah ça vient directement *de chez moi*. C’est une notion assez surprenante (il vaut mieux avoir une connexion fibre correcte) et qui est aussi assujettie à une réalité singulière : si ton NAS plante, si t’as plus d’électricité, si t’as plus de net, tu n’as plus de services en ligne !! Quand on a déménagé, je me suis pris la tête à garder le NAS à Nantes le plus longtemps possible, et ensuite quelle galère pour rebrancher et reconfigurer le truc. Et on a eu une coupure d’électricité il y a deux jours, plus de service cloud !
Quand c’est comme cela, j’essaie plutôt d’investiguer les services en ligne sur mon hébergement de blog. Mais bon, comme vous avez pu le constater ce n’est pas exempt de panne non plus. Et cela fait maintenant plus d’une semaine que mes mails mettent des plombes à arriver, plantent une fois sur deux, que le blog fait des time-out etc.
En gros, c’est la vie habituelle des services mutualisés, avec tout de même là un truc qui me les casse bien menu menu. Parce que du coup, j’arrive à avoir des codes envoyés par email qui finissent pas expirer parce que je n’arrive pas à lire mes emails. Je pourrais aussi tout mettre sur le NAS, mais imaginez une panne, les disques durs qui pètent, ou le truc qui plante alors que je suis en vacances quelque part ? Ou un cambriolage après tout ?
Bref, on comprend aussi bien pourquoi c’est tout de même sacrément confortable d’avoir Gougueule et consorts qui rendent tout cela d’une simplicité enfantine, toujours là, toujours en ligne et fluide, compatible avec tout, interconnecté en un clic, zéro paramètre, zéro réglage, et ça coûte pas un kopeck. ^^
J’avoue être régulièrement à deux doigts de tout envoyer bouler, et de revenir dans le giron rassurant de mon amant de Mountain View, mais je tiens bon !! Je vais au moins aller au bout de ma découverte du « libre », et sur le chemin j’apprends des tas de geekeries qui me divertissent aussi beaucoup.
C’est génial les cartes ! Oui je suis aussi un nerd des cartes !!! Hu hu hu. Et là c’est via un post LinkedIn qui lui-même évoque un truc posté sur Reddit il y a trois ans, mais les voies des Internets étant impénétrables, nous y voilà. Il se trouve que je suis inscrit à ce fil Reddit qui se prénomme joliment et simplement : MapPorn. Mouarfff.
Et là le truc fascinant, ce sont les quatre cartes suivantes de notre pays qui représente deux zones colorées. Eh bien sachez qu’il y a autant de gens dans l’une couleur que dans l’autre… Voilà par exemple, une des représentations en faisant une césure horizontale.
Et ce qui est encore plus drôle, c’est cette vision verticale assez parfaite et vraiment peu intuitive pour moi. Il y a autant de gens qui vivent à droite, qu’à gauche. ^^
J’adore les enquêtes, et je suis un sacré geek devant l’Éternel, alors un billet de blog qui raconte comment un expert IT a compris un dysfonctionnement grâce à la PQR et une opiniâtreté assez confondante : c’est tellement ma came. ^^
[Via Mastodon] encore un super contenu BD pour tout comprendre de la fameuse projection Mercator. Je connaissais bien les différentes projections et leurs avantages et inconvénients, mais j’ai appris des trucs sur les cartes d’autres pays et la redécouverte de Ptolémée (à la Renaissance, soit plus de 1000 ans plus tard) que je n’avais pas imaginé (je m’étais dit que ça avait juste dû marcher à son époque) !! ^^
Bon, ce n’est pas grand chose mais c’est un truc assez important pour moi. J’aime vraiment la permanence des choses, et quand j’ai démarré le blog c’était majeur pour moi de rester sur la même adresse internet, et d’avoir le plus de stabilité possible. Je m’enorgueillis donc d’avoir pendant plus de vingt ans conservé mes articles à la même adresse, et donc il n’y a aujourd’hui aucun lien mort de l’extérieur qui pointent vers ici.
Quand j’ai commencé à bloguer, le truc chic c’était d’avoir un sous-domaine dédié, c’est à dire un truc en blog.blablabla.net (le .net se faisait beaucoup pour faire genre altermondialiste ^^ ). Cela mettait en avant le « blog » en l’associant au nom de domaine, et c’était cool pour le référencement, en plus d’avoir une « tête d’adresse » originale à communiquer. Bon, inutile de dire que tout cela est parfaitement obsolète. Et je n’ai jamais trouvé quoi faire d’autre avec le matoo.net, sinon d’y mettre un message un peu énigmatique et nerd comme j’aime en mimant le fameux perdu.com des années 90.
Cela faisait quelques temps que je me disais que je devrais simplifier l’url du site en étant simplement matoo.net ! Voilà qui est fait. Cela supprime même la notion de blog de l’adresse, mais bon c’est toujours écrit en gros tout en haut. Hu hu hu. Et puis on s’en fout quoi. ^^
Normalement toutes les redirections sont faites, donc toutes les anciennes adresses fonctionnent et fonctionneront. Le seul truc qui m’ennuie c’est le changement d’adresse pour les flux de syndication qui permettent de me suivre sur des lecteurs de flux, mais bon j’ai aussi mis une redirection en ce sens. On verra si ça fonctionne.
Donc si vous me suivez par lecteur de flux, la nouvelle adresse est https://matoo.net/feed !
Comme c’est un post parfaitement inutile et visant surtout à tester la finalisation de la migration (et voir si le post apparaît partout ^^ ), je vous livre les deux photos de week-end des chatounettes. C’était hier samedi alors qu’on avait un brin de soleil, et les deux en ont profité pour ronfler en se dorant un peu la pilule. Rien de nouveau sous le soleil.
Je suis depuis maintes années ce blogueur dont j’aime les goûts éclectiques, et l’esprit parfois fantasque et toujours terriblement nerd. Et là il sort un livre qui est tellement ma came. ^^ Tout est basé sur le fameux cavalier d’Euler… (C’est un ouvrage pour David Madore aussi tiens.)
Le programme que j’ai mis au point pour produire mon petit livre n’est pas très intelligent, il est même particulièrement laborieux. Il commence avec le cavalier blanc de gauche (B1), qui a trois déplacements possibles (A3, C3, D2). Il choisit une de ces destinations au hasard. Une fois sur la seconde case, il vérifie le nombre de possibilités qui lui sont offertes et choisit, toujours aléatoirement, une de celles-ci, en excluant de la liste les éventuelles cases sur lesquelles il est déjà passé. Et ainsi de suite jusqu’au moment où il n’est plus possible de trouver une case qui n’a pas été visitée. Là, je stocke le trajet et je recommence en partant de la cases B1. Quand j’ai obtenu 64×64 (4096) trajets différents, je les classe par nombre de sauts puis les calculs s’arrêtent et je passe à la mise-en-page du livre.
Le programme commence par créer un fichier pdf, passe une page, écrit le titre, puis dessine les soixante-quatre premiers circuits sur une page, les soixante-quatre suivants sur une la page suivante, et ainsi de suite jusqu’à obtenir soixante-quatre pages qui, donc, contiennent chacune soixante-quatre circuits réalisés sur un échiquier (que l’on doit deviner, car je ne le dessine pas, lui) de soixante-quatre cases. Mais ce n’est pas tout à fait terminé : une fois l’ensemble des dessins réalisés, le programme se lit lui-même et s’ajoute au livre. Ainsi, on revient à l’antiquité de la micro-informatique, quand les programmes ne se stockaient pas sur des supports magnétiques mais sur du papier : la personne patiente qui recopiera mon code (un code assez foutraque et hésitant) pourra produire mon livre, ou plutôt, une version de mon livre, puisque celui-ci, partiellement construit par le hasard, ne contient jamais que 4096 trajets du cavalier parmi les 13 267 364 410 532 possibles.
Mon programme ajoute enfin le colophon au cahier intérieur, puis crée la couverture du livre en y dessinant le dernier des trajets réalisés par mon cavalier — le plus complexe —, et en dessinant sur la quatrième le premier et le plus sommaire de ces circuits. Entre le moment où j’ai lancé le programme et le moment où le livre était fait et prêt à être imprimé, il s’est écoulé deux minutes, mais évidemment, le programme n’a pas été écrit en deux minutes, lui. Je n’ai nullement l’ambition de résoudre une quelconque énigme mathématique, mes lignes de code se contentent, poussivement, erratiquement, de dessiner 4096 circuits de complexité graduelle, et échoue à parcourir (il eut fallu un beau hasard pour que cela arrive) l’ensemble des soixante-quatre cases de l’échiquier. Échouer aux Échecs, ça semble être dans l’ordre des choses. Mon cavalier fait de son mieux, errant au gré du hasard et des contingences. Confusément, je me dis qu’on peut en tirer une métaphore de l’existence, mais ne philosophons pas trop, nous n’en avons pas les moyens et cela risquerait de se voir.
Nan mais qui garde une cassette audio à bandes magnétiques dans ses affaires juste pour faire de l’archéologie 25 ans plus tard ? Bah oui, moi vraiment et sans vergogne. Hu hu hu. Je me souviens très bien m’être dit, tiens je m’en fous maintenant mais je vais garder ce truc là au fond d’un tiroir. Et j’ai aussi gardé le petit magnétophone offert par mon oncle dans les années 80 pour stocker les programmes informatiques (à une époque où on enregistrait des programmes sur des cassettes audios) de mon ZX81.
En cherchant une agrafeuse dans ce fameux tiroir, je me suis demandé ce qu’il pouvait bien y avoir comme cassette dans ce magnétophone et de quand ça datait. En réalité, c’est allé assez vite, je me suis souvenu dès le premier bip et la médiocre qualité sonore qu’il s’agissait de la cassette de mon répondeur téléphonique, et que j’avais enfoui cet artefact dans des strates géologiques pour que j’en sois quelques années plus tard le redécouvreur. Et c’est marrant car le tout premier message donne un indice majeur sur le moment où nous sommes.
Manuel
Il le dit bien « nous sommes le dimanche 12 septembre », et il n’est pas très difficile de dater le message à l’année 1999. Il s’agit bien sûr d’un antique répondeur électromécanique, donc on appelait chez moi sur un téléphone fixe, et on laissait parfois des messages. Ils n’étaient pas horodatés, donc c’était courant quand on appelait de préciser la date et l’heure.
Je me doutais bien que c’était vers cette période, pour la simple et bonne raison que j’ai emménagé à Paris en février 1998. Mais les téléphones portables commençaient déjà à bien fleurir, et les services vocaux pour les fixes allaient bientôt complètement remplacer ces machines (proposant des options de répondeur dématérialisé). Et rapidement, on allait remplacer les répondeurs par un appel sur le mobile, puis un message sur la « boîte vocale ». Mais à cette époque, force est de constater que les répondeurs « machines » sont encore bien utiles et utilisés. On entend d’ailleurs clairement les gens m’appeler d’abord sur le fixe, puis tester le portable, et je me rappelle aussi que j’écoutais souvent mon répondeur « à distance » puisqu’on pouvait aussi consulter ses messages en appelant chez soi avec un certain code.
Je suis un conservateur et un archiveur, mais pas non plus un accumulateur. Je me débarrasse de plein de choses régulièrement, mais je garde toujours une petite trace ou un « souvenir ». Et je fais la même chose numériquement, même si j’ai souffert du virus Tchernobyl le 26 avril 1999 et rebelote comme un con le 26 avril 2000. J’ai perdu beaucoup de photos de webcam notamment auxquelles je tenais, mais tant pis ! Il me reste par exemple de cette époque cette photo webcam (circa 1999, pixélisation d’époque) mise en proue d’un selfie minaudant dans mon petit appartement de 14m2 à Bastille où j’ai vécu très très heureux sous les toits pendant quelques années.
On n’a pas l’impression mais on voit en réalité tout mon appartement de là. A droite on peut apercevoir mon four posé sur un placard, avec une plante devant, eh bien juste à côté c’est la kitchenette et juste derrière une douche et des toilettes (sur 2 bons mètres carrés). Derrière moi c’est un rideau occultant la porte (car c’était une passoire thermique évidemment), et on aperçoit ma petite décoration (photos et tableaux) avec mon futon qui n’est pas visible (sans doute replié en canapé). Et voilà !!
Ce premier message de Manuel est emblématique pour moi car c’est un copain de Lycée, et donc en 99 j’avais encore pas mal de contacts avec mes amis d’IUT ou de Lycée, et donc avec des hétéros. C’était justement une période mixte et hybride très heureuse, où la jointure entre les deux mondes était plutôt fructueuse et sympathique. On a fini par prendre des chemins assez séparés par un simple effet de tempus fugit.
Comme d’habitude je publie plus pour moi que pour vous, et mon but là est de poster ces audios pour les archiver en ligne et pouvoir y revenir potentiellement. Cela m’amuse aussi de repasser par cette époque, par mes 23 ans aussi, et d’y saisir un peu l’air du temps. Ce temps du changement de millénaire, et ce temps du changement pour moi aussi. Les messages vont jusqu’à janvier 2000.
Sean est le premier des trois, et donc ce message c’était alors qu’on n’était plus ensemble depuis longtemps. On ne va plus être en contact pendant très longtemps, et tant mieux car la relation s’étiolait sérieusement (on peut le sentir je crois).
Diego
Diego est mon pilier depuis notre rencontre 1998, une amitié qui dure toujours et qui me fait toujours aussi chaud au cœur. Il me laissait toujours des messages assez longs et il raconte souvent des trucs. On a énormément traîné ensemble dans le Marais à discuter, à se faire des petits restos (« pas chers, japonais, chinois ou pizzeria ») et à disserter sur la vie dans les backrooms. Assez marrant son message me proposant de me faire découvrir les MTV Music Awards, sachant qu’à l’époque on avait bien sûr la télé uniquement par voie hertzienne, et donc peu de chaînes, et qu’on enregistrait sur K7 vidéo des émissions ou des films. Et MTV c’était le nec plus ultra des programmes hype et dans le vent.
Inconnu
Et là bah, je ne sais pas qui c’est… Il parle du RER, et cette voix me rappelle bien quelque chose mais impossible d’en savoir plus. Hu hu hu.
Fabrice
Fabrice c’est encore un ami aujourd’hui, il habite à Londres et c’est par exemple avec lui que j’ai vu Totoro au Barbican l’année dernière. On a eu une histoire littéralement éphémère (en 24h c’était plié) mais je ne sais plus si c’était en 98 ou 99, en tout cas c’était au tout début de notre rencontre (des amis en commun). Il dit qu’il passe chez moi à minuit, alors je ne sais plus du tout comment interpréter cela. Mouahahahahahah.
Céline
Céline c’était la copine de Caroline, mon amie la plus chère à l’époque. Rencontrée via ma copine de Lycée Virginie, Caro a été mon intronisation dans le « milieu gay parisien » et m’a appris toutes les ficelles du métiers (Mouahahahaha). Le meilleur ami de Céline c’était David, et en 1996, je suis sorti avec lui. Evidemment. ^^
Elle dit qu’elle va voir « Les convoyeurs attendent » avec une copine, et comme le film est sorti le 15 septembre 1999, on est raccord.
Caroline
Eh bien voilà donc Caroline dont je viens juste de parler. On se donnait toujours des infos sur notre joignabilité avec des indications horaires. Donc on était joignable à tel endroit à partir de telle heure, ou alors sur le mobile ou chez un tel à tel numéro etc. C’était important pour qu’on puisse tous jouer le rôle de relai dans un réseau d’informations très efficace mais reposant sur une communication bidirectionnelle tout à fait analogique.
Diego
Diego vous allez souvent l’entendre, et souvent c’est juste pour papoter et savoir « qu’est-ce que tu foutais ? ». ^^
Nicolas
Nicolas ou comme je l’ai nommé dans le blog Nicolas IV est un mec important dans ma vie (ou je les numérote, ils sont trop nombreux ^^ ). Il me souhaite une bonne fête donc c’est le 21 septembre 1999. Et le ton m’indique qu’on est encore ensemble, mais non ça n’a duré que quelques semaines ou mois et il a rompu l’été 99. Et j’en ai chié, mein gott que j’en ai chié. J’étais vraiment très très amoureux, et lui aussi. D’ailleurs on s’est recroisé en 2003 et ça avait fait des étincelles. On s’est revu une seule fois, juste deux minutes en septembre 2017 à la gare d’Aix en Provence TGV. Il était avec son mec, et il partait en vacances je ne sais où. Nos sourires n’avaient rien perdu de leurs connivences, mais on savait qu’on était bien mieux dans nos souvenirs. Hu hu hu.
Diego
Diego qui appelle d’une cabine pour discuter un peu avec moi… Et ma « petite voix » qui l’a inquiété ça devait être déjà les prémices de la chienlit avec Nicolas. Drama queeeeeeen !!!
Joris
Bon, ça c’est Joris donc je suis pas là, il m’appelle sur mon portable. Jo est un ami d’IUT qui a eu l’idée de me présenter Nicolas, son meilleur pote pédé. Et même si Nicolas et moi lui avons dit « Mais purée tu crois vraiment que parce que tu connais deux pédés, ils vont se renifler le cul ? C’est vraiment une idée d’hétéro ça. », eh bien il a pu nous dire « Je vous l’avais dit !!! ».
Éric
Ah ah c’est marrant ça, c’est Éric qui est le pote d’un pote, et qui était vaguement intéressé par moi j’imagine. Je ne savais pas bien si c’était amical ou plus que cela, mais ça n’est jamais allé plus loin. Je l’aimais bien, mais je n’avais pas envie de plus en tout cas. Encore une fois, on laisse sur le répondeur son numéro de portable, mais avant son numéro de fixe chez soi et celui au bureau (pour bien être joignable au maximum).
Joris
Arf arf, je n’ai pas dû le rappeler assez rapidement. C’est bien une remarque de Jo ça (on le sent le mâle dominateur hétéro qui a l’habitude qu’on lui obéisse non ? Hu hu hu) !!! ^^
Yves
Yves c’est marrant car c’est un copain de Paris, mais qui est comme moi du 95. Il était même en fac avec une copine de lycée à moi, et on a été proche pendant de nombreuses années. Je l’avais connu par Ali de manière assez inopinée, mais Yves était surtout le petit copain de Diego avant qu’on se connaisse, et c’est donc lui qui nous a présenté. Mais bon, on a réussi à se retrouver à Barcelone l’été 2021, comme quoi tout est possible !
Je ne reconnais vraiment pas la voix… mais il m’appelle « beau gosse » et veut qu’on se fasse un ciné. Alors j’imagine que c’était une touche ? Je n’ai jamais su rester célibataire que quelques semaines, je suis terrible. ^^
Virginie
Virginie bien sûr, on se voyait encore très très souvent. Amie de lycée et copine de toujours, j’en ai déjà parlé.
Padrino
C’était son pseudo évidemment, et on habitait à quelques encablures dans le 11ème. On s’entendait super bien, et on mangeait souvent un bout ensemble. Vraiment j’aimais beaucoup ce mec et c’était devenu un ami proche. On a été séparé suite à des dissensions dans un groupe d’amis, mais j’ai toujours regretté cet éloignement. On avait nos habitudes dans une petite crêperie de la rue Oberkampf qui était excellente, Jour de Fête, et tenue par une lesbienne butchissime flamboyante.
Inconnu
Cette voix est très particulière, mais je n’arrive plus du tout à me rappeler de qui il peut bien s’agir.
Jonathan
Ok donc Fabrice est déjà à Londres (où il réside encore aujourd’hui), et j’ai dû aller le voir là-bas et rencontrer Jonathan. Il me laisse un message et c’est adorable avec son accent britannique à couper au couteau. Je me rappelle que je le trouvais vraiment charmant comme tout, et je me souviens qu’il s’était aussi cassé les dents sur Fabrice. C’est peut-être ce qui nous avait rapproché. Hu hu hu.
Padrino
Ah ah, Padrino qui m’appelle pour avoir des conseils pour téléchager des mp3 « je sais pas quoi »… Bon évidemment, je suis connu comme geek depuis très longtemps. A l’époque on se renseignait sur Napster (1999) pour télécharger des musiques illégalement, et le format mp3 était encore balbutiant. On écoutait d’ailleurs de la musique surtout sur Winamp (1997). Les vidéos étaient téléchargées en format DivX sur Morpheus (2001), Kazaa (2001) ou eDonkey (2000).
Padrino
Il dit que c’est « encore » lui donc il a dû rappeler tout de suite après. Et donc il voulait vraiment qu’on mange ensemble !!! Adorable !!
Sophie
Une copine du boulot de l’époque, Sophie, que j’aimais beaucoup et avec qui je suis resté en contact pendant pas mal de temps. Ils devaient m’attendre pour une bouffe entre collègues (on était jeunes, on sortait après le taf).
Céline
Céline qui me demande de convaincre Caro (son ex) de venir avec nous plutôt qu’avec Marine (la nouvelle en vue). Bref, une affaire de lesbiennes. ^^
Diego
Ah ah, c’est cette période où les gens se plaignent que j’ai beaucoup de messages sur mon répondeur et que les bips sont interminables. Apparemment on allait aux Bains1 avec Ali, et avant des verres à l’Okawa. Tout cela est sans doute lié aussi au message de Céline. Une soirée classique de 1999 qui se goupille avec les moyens de l’époque.
Nicolas
Ah le retour de Nicolas… On est encore en contact, mais je ne comprends pas trop ce qui se passe entre nous. Il dit qu’il va être en « perm » donc il doit toujours faire son service militaire, et je me souviens que c’est pendant qu’il m’a largué l’été 99. Bon un peu confus cette « timeline » !!!
Padrino qui m’invite à dîner avec Ali. ^^
Virginie
Ah tiens Virginie qui me demande comment le séjour en Angleterre s’est passé ! Donc j’ai dû aller voir Fabrice. C’est vrai que c’est à peu près la période où il a dû me faire découvrir Queer as Folk UK et les soirées mémorables au Two Brewers à Clapham North.
Diego
J’ai dû consulter Diego en urgence sur celui-ci parce que je ne comprenais vraiment pas de qui il s’agissait. Mais apparemment, c’était un plan cul que je lui avais présenté (un mec de Yarps). Mouahahahah.
Christian
Hé hé hé, Christian, un allemand rencontré via Yarps aussi, et qui était quelques mois en France. On s’est vu quelques temps, notamment avec Diego. Et un soir, de manière assez incroyable, on a dormi tous les trois chez moi après une soirée tardive. En tout bien tout honneur bien sûr. Sauf que sur le matin, on s’est tripoté avec l’allemand qui était entre Diego et moi. Et que j’ai appris plus tard par Diego, qu’il s’était aussi tripoté avec l’allemand pendant la nuit. Donc voilà c’est notre seule relation ayant dérapé au-delà de l’amitié avec Diego, un plan cul par transitivité. ^^
Cécilia
Le chouette message d’une copine de lycée qui habitait juste en face de chez mes parents, et avec qui j’ai noué une relation très intime pendant quelques années. Une vraie très bonne copine, comme Virginie, mais que je ne vois plus même si j’ai toujours quelques nouvelles éparses, souvent de proche en proche.
Seb (Anorak)
Vous allez voir il y a pas mal de messages de Seb, mais il ne s’étale jamais trop. On reconnaît sa voix si douce et son petit accent toulousain qui pointe (ce que j’ai aimé cet accent alors ^^ ). Donc je démarre là une des plus belles histoires d’amour de ma vie, quelques mois vraiment très forts et intenses, un truc beau et doux comme lui. Et forcément à 23 ans, bah c’est de l’amour quoi. Hu hu hu. Seb c’est aussi Anorak de Caramail, toute une époque où on tchattait toute la nuit dans les salons virtuels de Cara. Et j’ai fait des rencontres folles et géniales, des personnes que je connais encore aujourd’hui d’ailleurs. Caramail a été supprimé en 2009, mais vraiment c’est un marqueur générationnel indéniable.
On est tombé amoureux en ligne, et on balisait à fond quand je suis allé le voir à Toulouse pour la première fois (et pas la dernière). Mais on a transformé l’essai avec un naturel déconcertant, et on a vécu une courte et belle histoire.
Virginie
Ah ah, Virginie qui me propose de me ramener chez mes parents à Berville. Elle habitait à quelques kilomètres quand on allait au lycée ensemble. Elle était dans le 5ème arrondissement à Paris, et elle avait une super 4L. On rentrait souvent ensemble car à cette époque, je rentrais chez mes parents le week-end au moins toutes les 3 semaines.
Seb (Anorak)
Il m’a toujours appelé « mon cœur ». Et je me rends compte aujourd’hui qu’il le dit quasiment comme le Frenchie dans la série The Boys. ^^
J’avais dû lui envoyer un truc par courrier. J’envoyais encore énormément de lettres et de plis à l’époque, et on correspondait encore beaucoup de manière épistolaire.
Seb (Anorak)
Je sais que c’est répétitif, mais je vous l’ai dit c’est pour moi cet article. ^^
Sandra
Oh Sandra c’était une bonne copine de ma copine Cécilia (une autre), et c’est devenu une amie au fur et à mesure de nos rencontres. On s’aimait beaucoup, et elle aurait beaucoup aimé que je sois hétéro. ^^
Padrino
Padrino qui n’aime pas les dimanches soirs et qui donc clairement m’appelle pour papoter.
Seb (Anorak)
Seb était une énorme Drama Queen qui a quitté Caramail plusieurs fois définitivement. C’est vrai qu’il avait une certaine aura en ligne, et donc il avait ses fans et ses détracteurs, et déjà bien sûr du harcèlement en ligne qui pouvait être assez dur à gérer.
Diego
Diego qui était avec son copain Thibault à Barcelone et qui galère avec son portable (qui ne fonctionnait pas encore super bien en Espagne). Je crois qu’il attendait des nouvelles pour ses études ou pour un stage, un truc comme ça.
Ana
Ana était la meilleure amie de Diego, et elle investigue la récupération d’invitations à la fête de Pierre. Ah ah, ces flash-backs sont assez fous, car c’est tellement trivial, mais je m’en rappelle tellement bien.
Seb (Anorak)
Bah oui, on se faisait des déclarations d’amour sur nos répondeurs dans les années 90. Hu hu hu. Là en l’occurrence, je crois me rappeler que c’est un peu le début de la fin. La distance était difficile à vivre, et on avait pas forcément les moyens pour se voir aussi souvent qu’on voudrait. Et puis il a un de ces chouettes caractères de merde que j’adore chez les mecs. ^^ Donc si je me souviens, il avait voulu rompre, et s’était repris tout de suite avec ce message. Cela avait été un sacré coup de semonce pour moi, et ça m’avait durablement refroidi en tout cas.
Seb (Anorak)Seb (Anorak)
Bon bah, ça a l’air reparti comme en 40. Un peu comme un retour de flammes après une rupture, malgré tout.
Joris
Alors là, j’avoue avoir oublié cette histoire. Joris doit voir Marie (j’ai oublié qui c’est ou alors une vague réminiscence) et il pensait que je serais là. Mouahahaha. Débrouillez-vous les hétéros !!
Diego
Diego en galère de stage d’avocat, mais qui traîne dans le Marais, et qui me demande si je veux bien dormir avec lui parce qu’il est en grande période d’angoisse. C’est trop chou ça, je me rappelle super bien de cette période. On avait passé la soirée à parler, comme d’habitude. Diego est sans aucun doute la personne avec qui j’ai le plus conversé dans ma vie. ^^
Diego
Ah là là les galériens !! Il attend que je rentre du boulot et donc poireaute en bas de chez moi. C’est drôle car on avait bien nos portables, mais on ne captait pas bien et pas partout, alors on avait l’habitude de compter sur nos téléphones fixes et ces répondeurs.
Christophe
Aucun souvenir de qui est ce Christophe !! Mais on s’est envoyé des SMS et tout. On disait aussi « télémessages » à l’époque. A ce moment, il y a 3 manière de markéter les SMS : Orange parle de mini-messages, SFR de Texto et Bouygues Telecom de Télémessages. Rapidement le mot « texto » va s’imposer, et ce message a au moins le mérite de donner quelques infos sur les forfaits télécom de l’époque. Mein gott!! Le téléphone coutait une blinde, et on ne pouvait vraiment pas facilement ou longuement appeler un mobile d’un fixe par exemple, mais les forfaits pouvaient parfois être assez généreux sur les appels des mobiles vers les fixes. Et il y avait eu des moments où les opérateurs lançaient des soirées spéciales ou les appels vers les fixes étaient gratuits. Je me rappelle qu’on en profitait pour s’appeler des heures à ce moment là. Et vraiment on était à l’affût de ce genre d’occasion.
JorisJoris
Les deux appels successifs de Joris, le second est plus intéressant. On apprend que cette Marie en a pris pour son grade. Mein gott. Mouahahahaha.
Christophe
Ah ok, je me souviens de Christophe !! C’était un mec de Caramail. Et il avait la langue bien pendue. En effet, il m’avait dit un truc que je ne devais pas répéter, mais j’ai tout dit à Anorak et qui a bien sûr pété un boulon. Hé hé hé. Ce qui est intéressant là c’est qu’il évoque une tornade et me demande si ça va. Donc cela permet de bien dater l’enregistrement, nous devons être autour de Noël 1999, et de la fameuse Tempête de 99 du 26 décembre.
Seb (Anorak)
Ah tiens, on doit être le 31 décembre 1999, car il me souhaite un bon réveillon.
Caroline
Caroline qui appelle, elle-aussi, souvent juste pour papoter et prendre des nouvelles, et qui m’appelle « Mat of the night » en clin d’œil au surnom que Thomas m’avait donné.
Virginie
Ah nous sommes en janvier 2000, Virginie vient de me souhaiter une bonne année sur mon répondeur.
Seb C.
C’est un autre Sébastien, à la base un excellent pote de Caro, et qui est devenu un ami assez proche. Il était aussi un des rares (des amis IRL2) à être sur Caramail et à avoir connu par ce biais des personnes aussi fréquentées en ligne. Là il est avec un autre Seb, de Rouen, et aussi mon Seb (Anorak). Nan mais trois Sébastiens ensemble là, mais purée quoi !!! Surtout je sens dans sa voix que quelque chose ne va pas… J’imagine que je me suis décidé à rompre avec Anorak, mais que je fais traîner le truc ou que je ne sais pas encore comment m’y prendre. De toute façon j’ai toujours été nul en rupture, quand je n’ai pas été un vrai connard en dessous de toute bienséance. Et là c’est encore plus compliqué, car il a recommencé à avoir des doutes et à avoir surtout plein de problèmes à gérer et du mal à envisager une relation en plus. Mais moi j’en ai ras la casquette sur le coup, et je crois que je suis décidé de passer à autre chose.
Manuel
On doit encore être en janvier, et c’est marrant que mon premier message (de cet article) est de Manu, et que c’est un des derniers de lui aussi. C’était chou encore !
Seb C.
Sébastien C. encore qui me donne un rdv téléphonique dans une cabine. Le genre de truc qu’on faisait encore en 2000. Hu hu. Mais donc ça confirme que je fais le mort, et que je me demande bien comment rompre… Evidemment tout le monde s’inquiète.
Inconnu
Je ne me souviens pas du tout de qui il s’agit. Mais c’est affreux, j’ai l’impression que je viens de rompre, et que j’ai déjà des vues sur un autre !! C’est tout à fait possible. Horrible, mais tout à fait possible.
Seb (Anorak)
Donc c’est ça, j’avais bien rompu, et le garçon inconnu doit être Franck mais je ne reconnais vraiment pas sa voix. J’ai hésité à mettre ce message car c’est très très intime, mais en même temps ça a 25 ans et c’est beau, c’est fort. C’est aussi ça les relations amoureuses. Et je me dis que le pourcentage de gens qui descendront jusque là est tellement minime que c’est quasi anonyme.
SabrinaSabrina
Sabrina était une amie très proche de Seb, et elle m’a laissé ces deux messages pour me parler de lui. Il ne va pas bien, et elle essaie de voir si elle ne peut pas nous rabibocher. Je crois que je filtre là sur le second message, je me souviens l’avoir écouté comme ça. On pouvait en effet aussi laisser le répondeur en marche, et écouter le message pendant que les gens le laissaient (et prendre l’appel si finalement on voulait lever le « filtre »).
C’était un moment vraiment d’une tristesse abyssale, mais j’étais vraiment passé à autre chose. Et je ne me sentais pas la force de subir d’autres moments de faiblesse où la relation serait encore mise en doute, mais ce n’était sincèrement pas très généreux ou altruiste de ma part, même si les amis proches me comprenaient. J’ai gardé malgré tout un souvenir prégnant de ces moments, et on ne tombe pas autant que cela amoureux dans sa vie pour ne pas se construire un autel secret dans son cœur et ses souvenirs où revenir de temps en temps.
Voilà donc de septembre 1999 à janvier 2000, ma vie à partir de mes messages de répondeur. C’est évidemment très parcellaire, mais d’une telle évocation que c’est terriblement troublant. On ne gardait rien de l’époque, car les supports étaient fragiles et analogiques, mais quand on a la chance de l’avoir un peu conservée dans le formol cette époque, c’est assez magique de la revivre ainsi en bribes, en anecdotes et en évocations. Aujourd’hui comme on garde tout, on ne conserve finalement rien ou beaucoup trop. C’est toujours intéressant de relire le palimpseste de nos vies, et de voir ce qu’on peut encore déchiffrer en dessous en filigrane, voué à disparaitre de nos mémoires comme de ces supports pulvérulents à leur tour.
Il s’agit des Bains-Douches, une boîte de nuit et pas une soirée au sauna hein. ↩︎
Voilà le genre de truc qui me ravit. Huhuhu. Je ne sais pas comment j’ai pu rater ce truc, mais dès 1997 un sympathique geek a recréé « image par image » le film Star Wars (La Guerre des Étoiles donc, celui de 1977) en lettres et symboles (qui correspondent à la norme ASCII, la plus classique, ancienne et répandue depuis les débuts de l’informatique) d’un simple clavier d’ordinateur.
Et donc ça consiste VRAIMENT à refaire chaque image avec uniquement ce jeu de caractères, et à avoir tout le film animé de cette manière. C’est tellement inutile que c’en est d’une beauté et ingéniosité indispensable à l’humanité. Et moi je trouve que ça se regarde plutôt bien !!! ^^
J’ai trouvé ça via un article en ligne de The Verge qui évoque un projet similaire : ASCII Theater. Il vise à également diffuser des films avec un formalisme proche, même si on peut remarquer l’extraordinaire évolution en qualité et en rendu.
Evidemment tout cela est fort illégal, mais je n’arrive pas à savoir en quoi cela fait du mal ou pourrait s’apparenter à du piratage dans les faits…
J’ai adoré cet article de The Verge qui explique la fin des réseaux sociaux tels qu’on a pu les connaître peu à peu depuis 2007. Sur une bonne quinzaine d’années donc, on a vu la croissance de ces services plus ou moins gratuits (puisqu’on ne fait que vendre son âme lorsqu’un service est gratuit en apparence sur les Internets), fonctionnant sur de la pub ou de la vente de données (c’est à peu près la même finalité, modulo le renversement d’élections…), mais globalement sur une philosophie d’ouverture relative (sous forme de plateformes collaboratives permettant de récupérer ou d’exposer ses propres données à des services tiers tout aussi peu scrupuleux). C’est-à-dire qu’on est ouvert tant qu’on est petit, et dès qu’on a conquis suffisamment d’audience, et qu’on la considère captive, alors on peut se refermer et faire mourir les entités rendues dépendantes, des plus petits concurrents ou encore rendre payant ce qu’on considère à présent comme un service qui doit trouver son modèle économique en ponctionnant une chaîne de valeur ainsi constituée.
The Verge publie un article intéressant qui raconte la naissance, la vie et la mort de Google Reader. C’était une sacrée mauvaise nouvelle en 2013, alors que c’était pour moi et toute un groupe d’amis devenus un outil génial de partage, d’échange, et vraiment les prémices d’une « intelligence collaborative » dont on n’a pas encore réussi à reproduire la vigueur ou l’originalité. D’un bête lecteur de flux RSS, c’était devenu toujours cela, donc une manière de se tenir au courant de l’actualité de ses blogs et autres sites « syndiqués », mais surtout un outil de partage et de commentaires à propos de ces flux et articles. On parlait à l’époque de syndication mais aussi de curation, et rien ne vaut la curation d’informations par ses proches (même si on sait qu’elle tend à être terriblement biaisée, mais ce n’est pas le sujet).