Encore des jeux de mots à la con de PunHub qui me font mourir de lol. ^^



Sources : PunHub Online
Diane Segard est une comédienne qui a percé sur Instagram avec une galerie de personnages et des saynètes courtes, où elle s’exprime seule face-caméra pendant quelques minutes, souvent en conversation avec un tiers. Dans le même genre, j’aimais beaucoup les Caractères de Lison Daniel. Cette dernière a aussi défrayé la chronique des Internets avec néanmoins une assiduité de plus en plus réduite, et un passage progressif à des médias classiques.
Là où Diane Segard m’épate c’est qu’elle dure et qu’elle est d’une productivité effrayante. Efficience également redoutable puisqu’elle est prolifique, mais presque toujours hilarante. Je dois aussi sans doute être un bon candidat pour son humour, mais vraiment je la trouve super douée. Donc quand on m’a dit qu’elle faisait un show, j’ai vraiment voulu la voir sur scène. On sent tout son potentiel dans les vidéos, avec une personnalité qui transparaît de tous ses personnages, une gouaille française qui est irrésistible, et une apparente facilité à débiter à la vitesse de la lumière des expressions « à peu près » et des aphorismes en-dessous de la culotte à s’en taper le cul par terre.
Mais qu’est-ce que ça peut donner sur scène ?
Ce qui est drôle, c’est que c’est sans doute la crainte de tous les spectateurs, puisqu’on veut à la fois la retrouver sur scène comme sur le net, mais on veut « plus », et on se demande « Es-ce que ça sera aussi bien ? ». Pour en avoir fait la récente expérience, ce n’est pas toujours le cas, et mimer les Internets fait irrémédiablement manquer d’un petit « supplément d’âme ». Eh bien là, Diane Segard en prend carrément le contre-pied et en fait le sujet principal de son spectacle.
On la retrouve ainsi tout de suite dans la peau d’un de ses personnages, mais pour nous expliquer que la comédienne est dans les coulisses et flippe à mort de ne pas être aussi bonne que sur ses vidéos en ligne. Se succèdent alors quelques personnages, puis carrément le florilège de ses « incarnations » les plus fendardes.
Et là, je vous le dis tout de suite, j’ai eu très peur !! Le début n’est pas très bon, mais vraiment pas très bon du tout à mon avis. On ne rit pas, on sourit tout au juste, et ça dure un poil trop longtemps. Mais à un moment, il se passe un truc, un vrai déclic théâtral. Parce que ce n’est pas juste un seul-en-scène de Diane Segard, c’est un moment de théâtre, et une comédienne qui se livre comme jamais elle ne le fait dans ses vidéos. Et c’est là que ça prend, que ça ne vous lâche plus, et que ça finit dans une apothéose géniale. A la fin, j’étais profondément déçu que ça s’arrête, c’est dire si les sentiments se sont bien inversés pendant le spectacle.
Il y a à la fois l’arrivée de ces personnages géniaux comme la maman de Garance ou la mère de Lola, ou encore Anne-So la déglingo, Elo from le Crédit A ou Tata Clope et l’EHPAD des glaïeuls. Et c’est vrai que d’un seul coup, la salle s’enflamme de retrouver ses héroïnes, mais elle nous les sert d’une manière particulière, tout en continuant de broder sur son sujet de base. Elle se découvre ainsi continuellement, nous faisant comprendre ses failles autant que son immense talent de comédienne. On continue maintenant en toute complicité à attendre que Diane Segard sorte des coulisses, et le spectacle même s’il est hilarant, prend une drôle de teinte tragicomique à mesure que l’on voit de mieux en mieux l’angoisse existentielle1 qui s’immisce dans les interstices des personnages endossés.





Et cette fin est incroyable, et la conquête du public est complète et superbe. Les gens applaudissaient à tout rompre, et moi avec eux. La manière subtile et habile avec laquelle elle donne tant d’elle-même, tout en se grimant et se masquant de ses inventions comiques qui ne sont que des extensions d’elle-même, est une méthode imparable pour remporter tous les suffrages et ravir nos petits cœurs sensibles.
Cette générosité, cette authenticité et cet humour flamboyant en font une artiste qui a réussi à surprendre, à aller au-delà des Internets tout en ne reniant pas ce qui a fait son succès.

C’était tellement cool d’avoir l’opportunité de voir en live un tel comédien de stand-up !! Comme beaucoup de gens (pédés ^^), je vois ses vidéos depuis quelques années, et j’admire son humour « camp » irrésistible et son immense talent de réparti. C’est vraiment l’archétype du comédien new-yorkais de stand-up qui tchatche, et improvise même, en interagissant avec des spectateurs sur fond d’un mur de brique dans un sous-sol d’un café-théâtre. Mais là en plus, c’est pédé à mort, et donc c’est trop cool. Hu hu hu.
Autant je me rappelle avoir vu Margaret Cho dans un cadre assez exceptionnel il y a une dizaine d’années (c’était à la Java !!!), autant maintenant on a assez de gens intéressés par des shows en VO pour avoir récemment vu Hannah Gadsby au Trianon. Et là ce sont donc des comédiens et comédiennes queers ce qui les place, j’imagine, dans une niche rendant encore plus compliqué leurs venus. C’est sans doute très chouette et émouvant pour eux de savoir qu’ils ont autant de fans dans le monde entier, et pour nous de voir ces génies de la scène en France1.
J’ai adoré ce moment de pur stand-up à l’américaine avec un Matteo Lane qui enchaîne les histoires, et qui a un chouette rythme et une jolie habileté à placer ses blagues et ses chutes, ce qui est tout le talent de ce genre d’exercice. J’étais surpris de cela, mais même à Paris, il a réussi à interagir avec des personnes du public, et à les mettre en boîte de manière très sympathique. J’ai retrouvé quelques blagues que je connaissais déjà, mais c’était malgré tout une grande découverte, et j’ai vraiment ri de bon cœur.
J’avais un peu peur car récemment je trouvais qu’il était un peu trop sûr de lui, ou jouant un peu trop sur son côté gym-queen, tout dans l’apparence et « fake« , et je redoutais que ça devienne un peu trop « A-Gay »2 pour moi. Mais le voir en live et avec surtout la manière ultra-décomplexée qu’il a de jouer sur son côté folle et bottom, j’ai plutôt été rassuré.
J’étais déçu qu’il n’y ait pas de rappel, et que ce soit même un chouïa trop court, j’aurais bien aimé encore l’écouter et rigoler avec. Je me dis que ça doit être top dans un vrai contexte de comedy-club à NYC, et que c’est sans doute la meilleure manière de goûter à ce genre d’humour.
