Patti & Lana

Incroyable et émouvante performance de Patti Smith qui interprète la célèbre chanson de Lana Del Rey : Summertime Sadness.

Source : @thisispattismith emotional dedication to her late husband Fred “Sonic” Smith. She explained this song reminded her of her reckless lifestyle with Fred when they were young. Summertime Sadness Lana Del Ray @honeymoon so beautiful with so many tears. Brighton 2024.

Mathieu Burgalassi

Après avoir partagé une connerie, je me suis dit qu’il fallait aussi que je partage un truc chouette et sérieux. ^^ Et Mathieu (quel beau prénom ^^ ) c’est carrément dans cette catégorie. Car en plus d’être très joli, il est redoutablement doué, opiniâtre et sagace. Sur son compte Insta notamment, il a publié de nombreuses vidéos, et il est intervenu aussi dans un certain nombre de médias, en lien avec ses activités d’auteur et d’anthropologue, dans lesquelles il évoque et développe des sujets en rapport avec la politique.

C’était souvent clairement en lutte contre la haine, et principalement des mouvances d’extrême droite, mais plus récemment il essaie plutôt de varier ses messages en utilisant des exemples tirés de la culture pop(ulaire) tout en continuant dans les mêmes ressorts et gimmicks. Cela reste intelligent, argumenté, structuré et éclairant.

Comme beaucoup de personnes que je suis, il se prend des seaux de merde dans la tronche à chaque vidéo, et cela va loin en termes de haine justement et d’un déferlement de violence ou harcèlement qui dépasse l’entendement. Cela explique aussi son revirement vers des sujets plus pop tout en continuant à être aussi pertinent sur les liens et métaphores politiques ou idéologiques.

En tout cas moi, il me fait un bien fou. C’est un peu mon philosophe des Lumières dans ce siècle obscurantiste et crépusculaire. ^^

Le compte Insta de Mathieu Burgalassi.

Calembredaines angloises

J’aime tellement les jeux de mots, et les plus pourris sont les meilleurs, mais là en plus il y a ces images « stock » qui sont utilisées en mode « roman photo » et qui ajoutent encore aux hilares phylactères.

Le compte Insta PunHub me fournit régulièrement ce qu’il faut de ce genre d’humour irrésistible (pour moi), je vous le conseille ardemment.

L’académie des 9

Un bon jeu de mot pourri pour mon premier post de 2024, et pour prouver que je suis toujours là, mais toujours en vacances et donc atteint de flemmingite aiguë !! C’est juste pour partager mon « BestNine » de l’année dernière, c’est le truc qui se fait à partir d’Instagram et qui permet de rassembler les 9 vignettes des 9 photos qui ont été le plus « liké » sur mon compte. J’aime bien car on retrouve à la fois une certaine constance, mais on a aussi des choses qui changent (pas de chatte cette année, c’est un scandale !!!).

Presque tous les ans en N°1, il y a la photo de mariage que je publie pour fêter notre anniversaire de mariage, y’a pas à dire ça fait toujours recette alors que nous pénétrons allègrement dans la dixième année de ce convolage en justes noces. Et là en deuxième, j’en suis tellement content de cette photo du concert de Madonna que j’ai vraiment adoré, et dont je garde un souvenir impérissable (même si j’étais tout en haut trèèèèès loin de la scène).

Plus surprenant, ensuite c’est le souvenir d’un très chouette week-end en Normandie avec la petite maisonnette adorable qu’on avait loué avec notre copine Jacotte. Ensuite, c’est aussi un moment mémorable mais pas vraiment bon de 2023, c’est la photo que j’avais demandé à mon chéri de prendre de moi avec mes deux écharpes orthopédiques pour cette jolie double fracture des deux coudes suite à un soleil en vélo dans les bois. Plus trivial, on passe à une photo où je fais mon malin avec un mouchetis malencontreux de crème solaire qui pouvait faire penser à une éjac faciale qui aurait mal tournée (oui bon je sais, on ne se refait pas hein ^^ ). Bon après je fais un selfie en mode Kenny de South Park, et ce n’est pas que cette photo est follement créative, mais les autres photos de l’album figure mon mari qui fait le con, les gens aiment bien. Hé hé hé.

Il y a aussi les albums de nos visites dans des Prides locales, et ça ça me fait plaisir, soit celle du Vignoble Nantais à Clisson (pour la toute première fois) ou celle de Quimper (la seconde édition). Et bien sûr pour finir, un selfie avec le chéri, parce que l’amour ça vend bien aussi. ^^

Tout le monde se souhaite beaucoup trop une bonne année dans tous les sens depuis quelques jours, donc je ne le fais pas à mon tour. Je vous souhaite de beaucoup lire de choses sympas sur ce blog parti sur sa vingt-et-unième année d’existence pleine d’alacrité et de curiosité sur ses contemporain·e·s. ^^

Parades (Diane Segard) à la comédie de Paris

Diane Segard est une comédienne qui a percé sur Instagram avec une galerie de personnages et des saynètes courtes, où elle s’exprime seule face-caméra pendant quelques minutes, souvent en conversation avec un tiers. Dans le même genre, j’aimais beaucoup les Caractères de Lison Daniel. Cette dernière a aussi défrayé la chronique des Internets avec néanmoins une assiduité de plus en plus réduite, et un passage progressif à des médias classiques.

Là où Diane Segard m’épate c’est qu’elle dure et qu’elle est d’une productivité effrayante. Efficience également redoutable puisqu’elle est prolifique, mais presque toujours hilarante. Je dois aussi sans doute être un bon candidat pour son humour, mais vraiment je la trouve super douée. Donc quand on m’a dit qu’elle faisait un show, j’ai vraiment voulu la voir sur scène. On sent tout son potentiel dans les vidéos, avec une personnalité qui transparaît de tous ses personnages, une gouaille française qui est irrésistible, et une apparente facilité à débiter à la vitesse de la lumière des expressions « à peu près » et des aphorismes en-dessous de la culotte à s’en taper le cul par terre.

Mais qu’est-ce que ça peut donner sur scène ?

Ce qui est drôle, c’est que c’est sans doute la crainte de tous les spectateurs, puisqu’on veut à la fois la retrouver sur scène comme sur le net, mais on veut « plus », et on se demande « Es-ce que ça sera aussi bien ? ». Pour en avoir fait la récente expérience, ce n’est pas toujours le cas, et mimer les Internets fait irrémédiablement manquer d’un petit « supplément d’âme ». Eh bien là, Diane Segard en prend carrément le contre-pied et en fait le sujet principal de son spectacle.

On la retrouve ainsi tout de suite dans la peau d’un de ses personnages, mais pour nous expliquer que la comédienne est dans les coulisses et flippe à mort de ne pas être aussi bonne que sur ses vidéos en ligne. Se succèdent alors quelques personnages, puis carrément le florilège de ses « incarnations » les plus fendardes.

Et là, je vous le dis tout de suite, j’ai eu très peur !! Le début n’est pas très bon, mais vraiment pas très bon du tout à mon avis. On ne rit pas, on sourit tout au juste, et ça dure un poil trop longtemps. Mais à un moment, il se passe un truc, un vrai déclic théâtral. Parce que ce n’est pas juste un seul-en-scène de Diane Segard, c’est un moment de théâtre, et une comédienne qui se livre comme jamais elle ne le fait dans ses vidéos. Et c’est là que ça prend, que ça ne vous lâche plus, et que ça finit dans une apothéose géniale. A la fin, j’étais profondément déçu que ça s’arrête, c’est dire si les sentiments se sont bien inversés pendant le spectacle.

Il y a à la fois l’arrivée de ces personnages géniaux comme la maman de Garance ou la mère de Lola, ou encore Anne-So la déglingo, Elo from le Crédit A ou Tata Clope et l’EHPAD des glaïeuls. Et c’est vrai que d’un seul coup, la salle s’enflamme de retrouver ses héroïnes, mais elle nous les sert d’une manière particulière, tout en continuant de broder sur son sujet de base. Elle se découvre ainsi continuellement, nous faisant comprendre ses failles autant que son immense talent de comédienne. On continue maintenant en toute complicité à attendre que Diane Segard sorte des coulisses, et le spectacle même s’il est hilarant, prend une drôle de teinte tragicomique à mesure que l’on voit de mieux en mieux l’angoisse existentielle1 qui s’immisce dans les interstices des personnages endossés.

Et cette fin est incroyable, et la conquête du public est complète et superbe. Les gens applaudissaient à tout rompre, et moi avec eux. La manière subtile et habile avec laquelle elle donne tant d’elle-même, tout en se grimant et se masquant de ses inventions comiques qui ne sont que des extensions d’elle-même, est une méthode imparable pour remporter tous les suffrages et ravir nos petits cœurs sensibles.

Cette générosité, cette authenticité et cet humour flamboyant en font une artiste qui a réussi à surprendre, à aller au-delà des Internets tout en ne reniant pas ce qui a fait son succès.

  1. Le truc de tous les artistes qui ont un brin de discernement et d’humilité. Hu hu hu. ↩︎