Iwak #18 – Conduire (Drive)

Apprendre à conduire na jamais été dans mes priorités, et mes parents l’ont vite compris en m’obligeant à suivre la Conduite Accompagnée. Là je n’ai pas eu le choix, et pourtant j’avais clairement exprimé que je n’en avais pas envie. Mais ma mère a été radicale en mode non-négociable : t’habites en grande banlieue, tu passes ton permis !

Tout a été pénible et flippant pour moi dans ce processus. Le code, raté la première fois, et les heures de conduite : supplice d’Ixion1 par excellence. J’y allais la boule au ventre, je subissais ces soixante minutes infernales sous l’autorité du vieux proprio de l’auto-école qui était très sévère et parfaitement désagréable, mais c’était trop cool d’apprendre à conduire me disait tout le monde, et mes parents me payaient tout ça, c’était une chance. Youpi les Babous.

Ce moniteur décati, ma redoutable némésis à double-pédalier, me faisait mille reproches, ne comprenant pas mon ignorance des bases de la mécanique, ou que mon père ne m’ait pas déjà fait conduire avec lui, ou encore que je ne sache pas utiliser les pédales2 ou passer les vitesses alors que ce sont des réflexes instinctifs chez les hommes. Et il pilait en plein milieu d’une rue alors que je conduisais pour me gueuler dessus, ce qui me faisait peur, me disait que j’étais nul, qu’il me faudrait au moins trois ou quatre tentatives pour avoir mon permis.

Mais môman avait bien senti que j’étais pas dans mon assiette, et j’ai fini par cracher ma valda. J’avais été très surpris, car pour l’école, par exemple, même avec les pires psychopathes, il fallait s’adapter et manger son caca. Mais là ce n’était pas l’Education Nationale, là c’était mes parents qui payaient et une sacrée somme pour eux. Donc elle s’est déplacée pour expliquer que si l’on ne me trouvait pas un moniteur plus adéquat, elle refusait de payer la suite et elle me bougeait d’endroit. Je n’ai plus jamais revu le proprio que de loin. Ouf !

Et j’ai eu Marielle en monitrice, et c’était génial. Elle était douce, gentille et pédagogue. Je pense qu’elle était trop fille à pédé, et qu’elle m’a directement grillé en réalité. Tant mieux pour moi !! On a fait un virage à 180°, je suis allé à mes leçons le cœur léger, et on a beaucoup ri et échangé. Et j’ai réussi la conduite.

L’inspecteur a dit « Il faut vraiment que je sois un supporter de la conduite accompagnée pour vous la donner. C’est vraiment parce que vous allez conduire deux ans avec vos parents !! ». Bon ok, mais c’était une victoire !! Et ça s’est plutôt bien passé avec mes parents qui étaient vraiment très très chouettes avec moi, autant mon père que ma mère d’ailleurs. J’ai conduit 3000 km, et ça m’a bien aidé pour le vrai passage.

J’avais plutôt bien réussi mes études jusque là, et cet apprentissage de la conduite m’avait vraiment fait miroiter un échec cuisant. Mais finalement, c’était une leçon supplémentaire. Même sans grand talent (c’est vraiment pas mon point fort, hu hu) et motivation, mais avec de la gentillesse et de la pédagogie, je sais que je peux faire beaucoup de choses, même d’un niveau médiocre.

J’avais besoin surtout de prendre confiance. Mais dans l’absolu, c’est juste que la conduite pour moi c’est forcément tranquille et cool. Jusqu’à 110, ça va très bien, mais au-dessus, donc sur l’autoroute, j’ai vraiment peur des voitures et des embardées possibles. Cela ne se passe pas du tout quand je suis passager, mais en conducteur vraiment je n’aime pas ça. Vous imaginez mon trauma pour l’accident de l’été dernier

30 ans plus tard, je suis au moins capable de conduire un véhicule à peu près partout (Paris ne m’a jamais posé de problème par exemple, y compris la fameuse place de l’Etoile), même si j’ai mes limites et ne serai jamais Fangio. D’ailleurs quand j’accélère un peu sur la route, le chérichou me lance tout de suite « Ooooh qu’est-ce qu’il t’arrive Gran Turismo ?! ». Voilà c’est mon surnom de conducteur, parfaitement idoine. ^^

PS: Vous noterez que je vous livre la photo de mon permis, comme quoi vraiment je vous donne tout sans aucune retenue. Hu hu hu.

  1. C’est ça son histoire. ^^ ↩︎
  2. Pourtant… ^^ ↩︎

Iwak #17 – Journal

Je suis très très fan de cette planche (de feu Franquin et ses Idées Noires) pastichée par le grand dessinateur (et grand BDblogueur) Boulet.

Tiens mais cela fait longtemps qu’on a pas parlé de blog sur ce blog non ??? C’est marrant car depuis le début de ce phénomène de la toute fin des années 90 au début des années 2000, il est l’objet de son propre medium. Et vngt ans après, je continue à pas mal m’exprimer sur cela. Ce qui me plaît, ce qui fait que je continue, et sur cette mort annoncée qui telle une Diva revient pour une nouvelle tournée d’adieu tous les ans.

Force est de constater que la majorité des potes qui bloguaient et se sont convertis aux réseaux sociaux ne le regrettent pas, et trouvent même toute satisfaction à pouvoir s’exprimer et se relier avec ses proches, ou se renifler les fesses avec d’autres coreligionnaires qui passent par là. Mais quelques uns persistent. Je vois surtout les quelques communautés très endogames des plateformes bien installées qui perdurent malgré l’adversité : les blogspot/Blogger et les WordPress.com surtout. Après les dotcleariens s’accrochent aussi bien aux branches, et il y a toujours quelques irréductibles, et même des nouveaux, mais force est de constater qu’on est tous et toutes en danger critique d’extinction. Tiens je vais rajouter ça dans mon blog dans le pied de page. ^^

Récemment, j’ai fait mon coming-out de blogueur (une fois de plus), et on m’a dit avec un sourire en coin : « Ah oui genre comme un Skyblog ou un MySpace ? ». Et ça m’a bien plu de répondre « Oui oui assez proche de cela, un journal intime en ligne en somme. » La personne n’a pas su quoi répondre ensuite vu que c’était plutôt un pied de nez qui était censé me faire rire, pour lui expliquer ensuite vraiment ce que j’entendais par « blog ». Sérieusement. Hu hu hu. ^^

Un journal (intime ou pas) comme on pouvait le lire avant sur les Internets, ou bien un carnet, sans doute une plus jolie et idoine traduction du weblog. Mais passée la commisération sur le c’était mieux avant, c’est tout de même également vachement bien aujourd’hui. C’est fou, jamais je n’aurais cru avoir encore assez de feu sacré pour continuer comme cela à me répandre sur la toile, et surtout pas pendant vingt balais (purée !).

Mais donc continuons à écrire ces billevesées pulvérulentes et translucides qui s’éparpillent au gré des liens et des publications sur les réseaux et les arcanes du ouaibe.

Iwak #16 – Grungy

J’ai plutôt choisi de retenir le côté anglais cette fois, et pour moi le Grunge c’est avant tout un courant musical pile-poil de ma génération. Et son représentant le plus emblématique, et c’est peut-être une vue de l’esprit ou un truc très personnel, c’est le groupe Nirvana et le fameux album Nevermind de 1991. J’avais 15 ans.

Kurt Cobain s’est suicidé en en 1994. J’en avais donc 18, l’année de mon bac. On était en plein mania du chanteur, et encore largement sur cet album mythique. Et ce fut une émotion gigantesque dans le monde, et d’autant plus sur la jeunesse d’alors. Il fait partie de cet étonnant club des 27 (ans) qui est un âge funeste pour un nombre trop important d’artistes, je pense notamment à Amy Winehouse quand j’écris cela.

Ce que j’aime c’est que lorsque je réécoute l’album (je pense que tous les 3-4 ans, ça me revient par hasard ou bien délibérément), je suis immédiatement replongé dans ces années là. Je revis vraiment de drôles de sensations entre le souvenir de l’adolescence, et des frémissements de l’âge adulte. Et ces chansons n’étaient que des sérénades torturées et d’une noirceur qui correspondaient bien à l’air du temps.

Come as you are, as you were
As I want you to be
As a friend, as a friend, as an old enemy
Take your time, hurry up
The choice is yours, don’t be late
Take a rest, as a friend, as an old memoria

Iwak #15 – Guide de voyage (Guidebook)

Comment reconnaît-on des français en voyage à l’étranger ? D’abord avec des vêtements de la marque Quechua : chaussures, sacs à dos, polaire. C’est un vrai bon signe de ralliement gaulois ! Mais ces dernières années, Decathlon a bien essaimé en Europe, et ce n’est plus aussi fiable. En revanche, il reste vraiment un signe extérieur de francitude tout à fait manifeste depuis 1926 : un Guide Vert Michelin à la main !!

Je ne fais pas exception à la règle, car je reste très très attaché au fameux Guide Vert. J’ai beau en avoir essayé d’autres, j’y retourne toujours. Et à voir la surreprésentation de livres verts aux mains de nos compatriotes en vacances et en polaires Quechua, je ne suis pas le seul. ^^

Et moi qui suis le gars qui tire moins de cent euros par an de liquide (plutôt 50 d’ailleurs maintenant), qui paye surtout avec son mobile (maintenant la carte physique c’est une fois sur vingt ou trente) et qui n’a pas de badge d’impression au boulot, bah je ne me suis pas fait à des guides en ligne. C’est comme la bédé, et même encore plus, le guide se consomme en papier. Il a besoin d’être feuilleté, annoté, corné, on a besoin de passer de la carte au détail, de repérer les trois étoiles sur le parcours, de faire un crochet pour ce truc que souligné mais qui a l’air tout de même pas mal (hein bidoubouchou ??), de regarder la carte parce que Maps n’est pas à jour, de vérifier si le resto n’est pas trop un attrape-touriste, de chuchoter la description du retable rococo de la petite l’église trop cool hors des sentiers battus (sauf par d’autres porteurs de livres verts à la francité exacerbée et au pompes Quechua rutilantes), de lire dans la voiture à son chéri qui conduit le résumé de la région dans laquelle nous arrivons etc.

« Tu prends le guide ? »

« Tu as pris le guide ? »

« Purée, il est dans la voiture ! »

Ce fameux guide nous a d’ailleurs procuré une expression idiomatique très locale, à l’échelle de notre couple carrément : « faire une sarlate ». Je vous explique.

A l’été 2011, on avait décidé d’un chouette périple façon roadtrip mais dans le sud-ouest de la France, et en essayant de voir des « Grands sites de France« . On a vu plein de trucs géniaux malgré une météo pas très clémente. Je crois que c’est vers Rocamadour, qui nous avait déjà bien fait bifurquer de notre route, que je vois que la ville de Sarlat n’est pas très loin et que c’est trois étoiles dans le Guide Vert (!!!)1. Mais non c’est une heure de détour, ça fait planter tout l’itinéraire, c’était pas prévu, nanananananana.

Je dis « bon ok, tant pis ». Et oui, ok, peut-être que j’ai répété une petite centaine de fois par la suite que « C’était tout de même dommage de ne pas être passé à Sarlat parce que tout de même : y’avait trois étoiles !!! ». Depuis les occasions manquées de ce genre, et de tous les gens, sont des sarlates ! Quand il m’entend dire d’un air dépité « ok tant pis2« , il faut que j’assure que ce n’est pas une sarlate !! (Sinon on fait demi-tour sur l’autoroute en pleine nuit, et on ne prend plus l’avion qui était prévu !! ^^ )3

Dernière mise en application : pendant les dernières vacances, typiquement nos dialogues en voyage (je dis ce que je veux visiter, et c’est lui qui fait l’itinéraire, il est assez génial il arrive à caser 95% de mes desiderata4 ^^ ).

« Ah bon ? On ne peut pas passer voir la cathédrale de Worcester et celle de Gloucester en chemin vers celle d’Exeter ??? »

« Bah non, on n’a pas le temps, Exeter c’est tout ce qu’on peut faire avant le ferry !! »

« Ok, tant pis, mais elles ont l’air vraiment vraiment vraiment incroyables, c’est vraiment dommage. Tant pis. »

 » Tu vas pas me faire une sarlate hein ?? » (Parce qu’il sait mon assuétude des cathédrales gothiques…)

  1. Logiquement c’est le sésame imparable. Car il peut être difficile à convaincre, mais il cède à la vue des trois étoiles du Guide Vert. ↩︎
  2. Parce qu’il déteste ne pas me faire plaisir. ^^ ↩︎
  3. Je refuse habilement d’ailleurs d’aller à Sarlat aujourd’hui car j’ai peur que ce soit décevant et me faire coincer, et lui insiste pour qu’on y aille juste pour pouvoir me dire que c’est pourri justement. ^^ ↩︎
  4. Mes desideratata parfois oui. ^^ ↩︎

Iwak #14 – Errer (Roam)

Je n’aime pas trop me perdre complètement et errer dans un hasard total, mais à la manière des jeux vidéos où l’on découvre peu à peu une carte, j’aime bien aller à la découverte aléatoire des terra incognita1 de mon environnement proche. Donc cela consiste à toujours vouloir aller un peu plus loin, de voir ce qui se cache derrière ce promontoire ou cette colline, au bout de ce chemin de traverse, suivre le bord du ruisseau pendant 5 minutes avant de revenir sur mes pas. Et c’est comme ça que de manière tout à fait stochastique, j’ai découvert des petits trésors. J’aime beaucoup cette sérendipité des mes errances solitaires (ça n’est souvent pas possible en groupe).

Et clairement, le point de vue sur le pré Mathurin dans la forêt de Carnoët est une de ces précieuses errances maîtrisées. ^^

Et depuis qu’on a déménagé à Nantes, je pratique de la même manière. C’est comme cela que je suis tombé sur ce petit étang nourri par la Chézine que j’aime beaucoup.

Et il y a des tas et des tas de petits trucs comme cela qui sont mon émerveillement à moi, et je l’admets, peu compréhensibles de mes contemporains. Hu huhu. Et comme en plus souvent je baptise ces lieux lorsqu’ils n’ont pas de nom, c’est vrai que ça peut donner des choses un peu curieuses.

Il y a une vraie sensation grisante, en même temps qu’une petite peur, à affronter ainsi l’inconnu, les sens aux aguets, et la conscience en contact direct avec son environnement. Sachant que dans 90% des situations, je me retrouve au bout d’un cul de sac, à visiter la décharge sauvage locale, agrippé par les ronces d’un chemin de forêt qui n’en était pas un, les pieds dans la boue ou une pompe engloutie dans la vase, ou en panique parce que je ne retrouve pas mon chemin. ^^

Et là ma conscience me dit : putain de merde, tu t’es encore planté en voulant jouer les aèdes explorateurs de mes couilles du bois joli espèce de gros con, on va te retrouver dans trois semaines bouffé par les renards et colonisé par les cordyceps2 !!!

  1. Tiens, c’est une expression invariable apparemment. J’étais tenté par un terrae je sais pas quoi, mais non. ^^ ↩︎
  2. Ce qui donne au moins l’espoir de revenir à la maison sous forme de zombie un de ces quatre. ↩︎

Iwak #12 – Remote (À distance)

On avait vraiment parlé d’un avant et d’un après COVID, et force est de constater, même si je pensais que c’était du flan à l’époque, que certaines choses ont l’air en effet de s’inscrire dans la durée. Par exemple, certaines personnes, comme en Asie par exemple, mettent un masque quand elles sont malades, et plus souvent en mettent quand elles veulent éviter de se contaminer (notamment tous ces vieux qui s’accrochent à leurs retraites ^^ ). Cet altruisme asiatique (qui est aussi une gêne et un sentiment d’opprobre quand on ne met pas un masque après avoir toussoté ou éternué même pour une allergie) n’est pas chose commune, mais c’est vrai que je le remarque de temps en temps.

Une autre chose étonnante c’est qu’on a perdu de manière assez durable, j’ai l’impression, et je n’y croyais pas non plus, le fait de se faire la bise ou même de se serrer la main. C’était un truc assez fort au boulot pourtant, me concernant, et je vois bien que c’est clairement en voie de disparition. L’histoire de la bise avec les femmes, c’est plutôt pas mal car c’était franchement subi pour beaucoup de mes collègues. Mais je regrette le serrage de pinces, que je trouvais un truc assez sympa le matin en arrivant. Après ce n’est pas une mauvaise chose pour éviter en effet qu’on se refile des miasmes, et serrer la main doit être pire que se faire la bise.

Donc aujourd’hui, c’est anecdotique quand on se fait serrer la main, et c’est arrivé récemment pour des personnes que je rencontrais en réunion (genre un commercial qui voulait vendre sa came). Clairement on a tous regardé le gars comme s’il faisait un truc très étrange. En revanche, avec sa famille et ses amis, les bisous sont revenus, et ça c’est très cool. Parce que faut pas déconner, les bisous c’est chouette !! Enfin moi je suis très pour. ^^

Et puis l’autre truc, c’est le télétravail, le distanciel comme on dit maintenant ou le remote pour les plus franglais d’entre nous. C’est devenu le grand classique d’avoir 2 jours de télétravail par semaine pour la plupart des jobs de bureau. Et comme je suis un burolier1, j’ai ce même privilège. Et là, on est tous schizophrène avec ça. C’est super, on en veut plus, mais on se plaint aussi de ne plus voir ses collègues qu’en conférence téléphonique, de n’avoir aucun confort dans des bureaux en flex (sans place attitrée), pas assez de salles de réunion ou de « coworking ». On est mieux chez soi, mais pas toujours, on est mieux au boulot avec ses collègues, mais pas toujours. C’est pratique de pouvoir faire un brin de ménage ou garder ses mômes, ou se faire livrer des trucs, ou surveiller ses travaux, et donc ça empiète bien sur le taf, mais non pas du tout, on est plus concentré, on bosse mieux sans être dérangé toutes les trois secondes. Mais avec l’ultraconnectivité, on est de toute façon dérangé que ce soit au boulot ou à la maison.

Donc on dit juste tout et son contraire sur les vertus ou des défauts du télétravail ! Mais la constante c’est que c’est séduisant, même si c’est l’horreur quand on intègre une nouvelle boite, et que ce n’est pas parfait. Mais ça permet aussi à certains de réussir à bosser loin d’où on habite, et à d’autres de concilier aussi d’autres choses. Après je vois aussi que c’est super dur pour les stagiaires et alternants qui débarquent, et que l’on peut aussi bien dissimuler du taf non fait que trop de taf chez soi, mais ces notions sont tout aussi éloquentes sur le lieu de travail. Hu hu hu. ^^

Je crois que ça a juste permis de rajouter des tas de sujets de commisérations à des tas de gens (dont moi). Mais au moins, ça me fait des chouettes week-ends et vacances prolongés à Clohars, ça me permet de passer l’aspirateur entre deux réunions (youhouuuuu !), et de dormir un peu plus le matin (c’est toujours bon à prendre), j’aime bien aussi prendre un kawa avec mon mari dans la journée (et déjeuner ensemble) et faire comme si on était collègues, et les chatounettes adorent passer devant ma caméra ce que mes collègues attendent inexorablement maintenant quand on est en visioconférence. ^^

  1. Référence au Père Noël est une ordure, vous l’aviez ? ↩︎

Iwak #11 – En-cas (Snacks)

En 1975, mes parents ont passé trois semaines de vacances en Bretagne, en plein mois d’août, pour la première fois de leur vie. Trois semaines à Pouldreuzic, dans le Finistère, la ville natale du célère manufacturier de pâté : Jean Hénaff. Trois semaines de flotte !! Mais genre non-stop !! Cela a développé en eux une haine assez viscérale de la Bretagne, et il ont alors juré de ne plus jamais y remettre les pieds.

Mais voilà, ce jeune couple de 25 ans, avec un enfant en bas-âge, devait bien occuper ses journées pluvieuses. Alors ils décidèrent de procréer de nouveau, pour tuer le temps, entre deux tartines de pâté, et le biberon du petit dernier. Et c’est ainsi que je naquis neuf mois plus tard à Pontoise dans le Val d’Oise. Et toute ma vie, je serai attiré par la Bretagne et les bretons !!! Hasard ? Bien sûr que non, c’était le destin, tel le saumon qui retourne au lieu de sa conception ! ^^

Mes parents ont une anecdote sur ces vacances que j’ai entendu mille fois. Il y avait dans le village un café tenu par deux vieilles bretonnes bigoudènes qui portaient la coiffe traditionnelle. Vous savez genre Tipiak-Pirates quoi ! Et mes parents demandèrent un jour s’ils pouvaient avoir des sandwichs pour aller se promener (entre deux averses).

– Des quoi ?? Des sanduiches ? Des sandouiches ? Sandouitches ? Kécésséça ?
– Vous savez du jambon et du beurre et deux tranches de pain ?
– Aaaaaah, vous voulez des casse-croûtes ?? Bien sûr qu’on peut vous faire des casse-croûtes.

Et apparemment, ces casse-croûtes étaient vraiment fameux, tant d’ailleurs qu’ils en parlent encore.

On parle tout le temps de sandwichs, et je me rappelle qu’en effet le mot « casse-croûte » était beaucoup plus commun et usité quand j’étais gamin. Et j’adore ce mot composé, je le trouve super beau et drôle, et tout en relief avec son petit accent argotique.

Je milite dorénavant pour le retour du casse-croûte !!!

Iwak #10 – Nomade (Nomadic)

Mon premier nomade moderne, littéralement, c’était Gustav1 ! Je l’ai découvert il y a une dizaine d’années avec un blog qui s’appelait justement The Modern Nomad. Ce qui avait commencé par une geekerie de plus, m’avait fait débarquer sur son site où il explicitait avec moult détails son existence et sa subsistance de nomade d’aujourd’hui (d’hier plutôt). Tout cela est encore en ligne et donc largement consultable, même si ça commence à prendre sérieusement la poussière.

Ses expériences m’avaient vraiment impressionné, et je l’avais suivi avec intérêt et attention. Mais je dois reconnaître que j’avais vite remarqué qu’il était gay, et terriblement sexy et kinky, et OUI ça m’avait convaincu de le suivre d’un peu plus près. OUI OUI OUI, guilty as charged!!! Il est aujourd’hui un peu plus sédentaire mais a toujours, j’ai l’impression, cette chouette philosophie d’une vie de globe-trotter avec des amis dans le monde entier, et des pans de vie qui passent d’un continent à un autre.

Je le suis principalement sur Instagram où ses jolies tenues en cuir affriolantes sont un plaisir non dissimulé pour les yeux. Et au-delà de mes remarques de pervers cacochyme, c’est vraiment un mec très sympa et adorable. ^^

Mais il y a quelques années, c’est un autre nomade que j’ai commencé à suivre. A la base c’était juste un type écossais sur son vélo qui traversait l’Europe. Classique périple d’un mec qui veut voyager au rythme de ses coups de pédales, un peu détaché des commodités du monde, en solitaire, et baguenaudant au fil de ses rencontres inopinées. Mais voilà qu’il rencontre Nala entre la Bosnie et le Monténégro, et depuis c’est Dean et Nala !

Leur rencontre était donc vraiment touchante, et j’ai suivi ensuite le périple avec ce petit bout de félin qui s’est très bien fait à la situation. C’est tout mignon de voir à quel point elle est devenu un compagnon essentiel pour ce grand bonhomme. Il s’est mis à faire des efforts et adapter tout son mode de vie pour elle, et pour lui faciliter les choses. Evidemment c’est devenu un succès de réseaux sociaux puis médiatique, et sur son site on peut acheter des produits dérivés et tout pour payer les croquettes et le véto. ^^

Dean et Nala continuent leurs aventures nomades en vélo à travers le monde. Voilà vous avez le droit de verser votre larmichette devant cette belle anecdote, alors qu’on se fait chier au taf toute notre vie. ^^

  1. Il est suédois de naissance, et à chaque fois que je voyais son nom je ne pouvais que développer des images mentales de Krisprolls (Gustav !!!!). Je reconnais. ^^ ↩︎

Iwak #9 – Soleil (Sun)

Quand Pachamama prend le soleil dans ses bras, s’ouvre la Cité d’Or de Tseila !

Les Mystérieuses Cités d’Or ont véritablement forgé en moi une vraie fascination pour les civilisations précolombiennes, et si on ajoute le côté Indiana Jones des mécanismes en pierre et solaires de ouf, ou le côté geek antique de Tao et ses racines de l’Empire de Mu, ou encore Zia et la lecture des quipus, on a vraiment tout ce qu’il faut pour faire un dessin animé génialissime (qui n’a presque pas pris une ride).

Et ce moment là, alors qu’on a déjà eu un bateau dingue avec un panneau solaire qui active des centaines de rames, avec ce rai de soleil qui touche la déesse, et lorsque les médaillons sont posé sur sa poitrine, on voit alors les portes s’ouvrir !!! Ouuuuuuuuh, je me rappelle comme si c’était aujourd’hui à quel point on était totalement ému par tout ça. Et un épisode plus tard, c’est carrément au tour du Grand Condor de faire son envol.

Et tout ça, grâce au soleil, grâce à Inti, et grâce à Esteban : le fil du Soleil.

Je vous dis pas comment je vais être dingue le jour où je vais à Machu Picchu, ou Palenque, Chichén Itzá, Tulum ou Uxmal !!!

Dites-vous qu’il y a des fans qui ont même conjecturé l’emplacement des lieux (fictifs mais en effet inspirés par l’archéologie) cités dans le dessin animé, et tenté de reconstitué l’immense voyage des protagonistes. ^^