Iwak #31 – Repère

Où qu’on soit dans le monde, on a besoin de repère. On tout cas on les recherche pour se rassurer, pour se établir ses marques ou simplement en clin d’œil de ralliement qui nous fait sourire. Et pour moi, il y a plusieurs typologies de repères, dont d’abord je pense le côté français. Que ce soit par les guides verts, l’usage de l’Euro dans nos pays de l’UE (qui est malheureusement le seul élément « patrimoine commun » de l’Europe, mais c’est une monnaie : un des piliers qui font une nation), ou la bouteille de Bordeaux au supermarché local, la baguette d’une boulangerie, ou le drapeau bleu blanc rouge sur une ambassade ou un consulat, tout cela me fait un petit chaud au cœur. Et c’est bien un mélange de sentiment doucement chauvin, mais aussi de « oh c’est chez moi ça », et parfois un truc rassurant.

Quand j’ai passé une année à Newcastle au millénaire précédent, donc sans moyen de communication très évolué ni bon marché, j’allais de temps en temps dans une fromagerie m’acheter un bout de camembert, et c’était juste une garantie de vingt minutes de bonheur le soir même. ^^

Entendre parler français est aussi un truc qui me fait du bien lorsque je suis à l’étranger pendant un moment. Et là c’est juste une question de pratique linguistique, donc quand j’ai bossé en 2003 à Aïchi, au Japon, pour l’Expo Universelle, j’ai adoré papoter avec des francophones de pays d’Afrique de l’Ouest (béninois, ivoiriens, gabonais et sénégalais), et nous retrouver à nous sourire juste sur cette connivence.

Aujourd’hui, on est moins seul et moins perdu, notamment grâce au smartphone et aux télécoms, et l’un des effets positifs de la globalisation c’est aussi de trouver ses « marques » à peu près partout dans le monde. « Où est le Starbucks local ??? » C’est triste mais très très vrai. Cette uniformisation du monde réduit le sentiment « dépaysant » mais est un vrai facteur de rapprochement des gens, je pense.

Mais vous me voyez venir je suis sûr, moi le pédé militant wokistan islamogauchiste en chef, ce qui m’a fait d’abord un bien inimaginable lorsque je suis allé sur Paris les premières fois dans les années 90, c’est de voir le drapeau Rainbow, ce fameux drapeau LGBTQ+ de Gilbert Baker de 1978. Depuis lors, c’est sans doute le repère le plus porteur de sourire, de chaleur, de bien-être et de sécurité que je peux trouver dans le monde entier. Et comme nous partageons à la fois le sentiment d’homophobie (et ses effets bien pragmatiques) et ce repère coloré de notre communauté, voir ce drapeau, où que ce soit dans le monde, veut dire que c’est un endroit sûr et accueillant : un repère pour un repaire.

Iwak #25 – Scarecrow

De prime abord, je suis d’abord allé du côté de l’épouvantail, et ça m’avait fait revenir vers Matthew Shepard qui, lorsqu’il agonisait ensanglanté sur une barrière à l’orée d’un champ, avait été pris par un épouvantail par des témoins. Mais Monsieur Fraises l’a évoqué pour les mêmes raisons, et même si ce sujet me touche particulièrement, c’est vrai que j’ai déjà parlé et parlé de lui ici (et je continuerai). Malgré tout je remets ici la citation de la policière qui l’a retrouvé et que j’ai utilisé jadis pour le titre d’un article : « Le seul endroit où il n’y avait pas de sang sur son visage, c’était là où ses larmes avaient coulé. »

Mais donc basta les épouvantails, et plutôt que scarecrow : lovecrow !!! J’ai toujours eu un truc pour les corvidés : corbeaux, corneilles et pies. Les bestioles pourtant ne sont pas les plus aimées, et sont même associées à des trucs plutôt sombres ou diaboliques (coucou les Oiseaux). Lors d’un précédent IWAK, j’avais plutôt filé la métaphore du corbeau délateur, mais là je voudrais juste m’esbaudir quelque peu sur ces corvidae omniprésent dans notre environnement proche. Ils sont partout, et autant en ville que dans les campagnes.

Autant à Paris en plein territoire urbain comme autant de petits rats à ailes tout mignon. Parce qu’il faut reconnaître que ce plumage d’un noir… corbeau est splendide. Mais en plus, ils ont l’œil intelligent et sont peu farouches.

Et c’est la même en plein Bryce Canyon à 2700m d’altitude, avec ce vieux briscard attentif aux miettes des sandwichs des touristes.

Après ce ne sont pas des enfants de chœurs, et leur côté opportuniste et omnivore font qu’ils sont à la fois rat des villes, rat des champs et parfois même tueurs à gage de pauvres pigeons bobos. En 2009, j’avais assisté, depuis mon bureau, à une scène terrible ou deux corbeaux s’étaient ligués pour assassiner et bouloter un pauvre pigeon tout abandonné à son triste sort.

Il me semble qu’ils ont été bien réhabilités par Game of Thrones qui a fait des « ravens », des pigeons voyageurs un peu plus couillus et steampunkmédiévistes.

Il y a quelques années le cousin d’Alex avait même recueilli et élevé une corneille qui était parfaitement à l’aise en famille, comme un animal de compagnie. Les interactions possibles étaient très impressionnantes.

J’ai sans doute, comme notre Mylène nationale et son concert Nevermore, été influencé par Edgar Poe et son poème Le Corbeau qui en 1845 a publié ce texte magnifique et fascinant. Il narre sa rencontre avec un corbeau qui s’installe chez lui, et quand il lui adresse la parole celui-ci ne répond que par cette étrange locution : Never more, jamais plus. Le corbeau a beau encore être une peinture très sombre et inquiétante, ce texte le rend aussi très mystérieux, impénétrable et porteur de tous les possibles.

Iwak #23 – Rouille (Rust)

J’ai déjà évoqué une certaine appétence à la rouille depuis la petite enfance et les lits en métal pour la sieste en maternelle. Mais en plus de jouer avec des poules ou des boulets de charbon chez mon grand-père, j’ai évoqué une vision plus rose chez ma grand-mère, mais c’était en oubliant l’arrière de sa maison où on adorait jouer près des cuves à mazout rouillées. Vous me reconnaissez peut-être sur cette photo, où je suis avec mon frangin et mes deux cousines, près des fameuses cuves dont l’odeur nous prenait un peu la tête, mais qu’on aimait bien.

Mein gott, entre les merdes de poule, la peinture au plomb qui s’écaillait, le mazout qui fuyait de cuves rouillées, on est absolument tout sourire, et j’adore que quelqu’un (sans doute ma môman) a jugé bon de nous immortaliser ainsi, dans ce décor idyllique. Mouahahahah. Mais bon c’était aussi ça l’insouciance de cette époque, et pour moi ce sont des souvenirs géniaux. Je n’avais aucune conscience de ce mode de vie très prolo et d’une simplicité déconcertante. Mais c’est vrai qu’on laissait facilement les gamins à s’amuser un peu comme bon leur semblait tant qu’ils fichaient le camp dehors.

Je me souviens aussi que je ne comprenais pas pourquoi tout le monde n’utilisait pas Frameto !!! Il y avait la pub mille fois par jour, et j’étais fasciné par celle avec le plongeur qui date de 1986 (comme quoi mes souvenirs sont potables, j’avais 10 ans). Je trouvais génial ce truc qui permettait de transformer la rouille en métal, et après tu veux vivre dans l’eau sans rouiller. Fabuleux ! Donc j’arrêtais pas de promouvoir ça auprès de ma grand-mère et mes parents, mais tout le monde souriait poliment, et m’ignorait. Apparemment la publicité n’avait pas le même effet sur eux. Mais je trouvais ça fou car cette panacée aurait pu prolonger l’existence de cette pauvre cuve à mazout souffreteuse et phtisique.

Après, je n’avais pas pour autant tenté de convertir mes parents à Ovomaltine (j’ai dix s’condes pour vous dire) ou Juvamine (Juvabien ?), donc peut-être que le moustachu made in 1986 a aussi eu un impact sur mon assuétude à Frameto. ^^

J’aimais aussi beaucoup la pub Ricoré (on était des consommateurs) et la chanson que tout le monde connaissait sur l’Ami Ricoré (chantée par Corinne Hermès en 1982, vous le saviez ?). Donc je ne résiste pas à vous partager le nouvel Ami Ricoré… du Nord. ^^

Iwak #6 – Randonnée (Trek)

Plutôt qu’un trek en montagne, pourquoi pas une randonnée dans les étoiles ? Star Trek ? ^^ Et pour cela, je suis obligé de me remémorer ce moment culte, où on nous présente une race extraterrestre parfaitement indolente qui va se montrer très agressive par la suite. Mouahahahahahah.

On est au tout début de la série, et clairement les moyens n’étaient pas incroyables, donc on est allé chercher le toutou local et on lui a collé un petit costume avec une monocorne et des antennes de coléoptères !! C’est tellement convaincant ! Il faut dire que Star Trek c’est parfois des décors dignes d’un Bioman des années 80, à grands renforts de polystyrène et de contreplaqué.

Mais ça n’empêche que c’est une série géniale, et d’une inventivité folle, qui va marquer des générations entières. Elle a développé des histoires et des scénarios de SF qui ont inspiré jusqu’au « Space Opera » d’aujourd’hui.

Pédélogie comparée

J’avais bien aimé les « 6 types of gay men » basés sur des Pokémons, mais là c’est vraiment d’un autre niveau. Et c’est tellement tellement bien vu !! Je suis ultra fan.

Au-delà des classifications bien connues des twinks, bears et consorts, là on a vraiment les professions de foi de tous les pédés de l’Univers Connu. Evidemment on peut même cocher plusieurs cases, c’est d’ailleurs conseillé. ^^

(J’ai malheureusement oublié la source exacte, même si cela vient d’Instagram. Si jamais je retrouve, j’éditerai l’article.)

Calembredaines angloises

J’aime tellement les jeux de mots, et les plus pourris sont les meilleurs, mais là en plus il y a ces images « stock » qui sont utilisées en mode « roman photo » et qui ajoutent encore aux hilares phylactères.

Le compte Insta PunHub me fournit régulièrement ce qu’il faut de ce genre d’humour irrésistible (pour moi), je vous le conseille ardemment.

L’état d’esprit de l’année

On m’a demandé au boulot de choisir une image, une vidéo ou une musique pour illustrer mon impression de l’année écoulée. Ce sera diffusé alors que je dois faire un petit compte-rendu sur un sujet lors d’un événement jeudi.

Voilà ce que j’ai choisi. Je n’ai jamais trouvé mème plus proche de ce que j’ai exactement en tête en ce moment quand je pense au travail. ^^