Avant et après la pluie

On a vu une éclaircie, on s’est dit qu’il fallait tenter notre coup, et franchement on a bien fait, car c’était super agréable de marcher par ce temps incertain. Et quand il flotte comme ça, les éclaircies fournissent en général une lumière magnifique comme là au Pouldu avec le soleil qui éclaire la côte.

On n’a pas arrêter de passer entre les gouttes, mais quand on a vu sur l’horizon ce magnifique nuage gris qui pleuvait déjà généreusement sur l’océan, on s’est dit qu’on en n’avait plus pour longtemps.

Malgré tout, dans ce cache-cache avec Hélios, ça a donné une assez jolie conjonction avec le calvaire de Bellangenet et sa crucifixion en contre-jour.

On a vite filé vers la voiture pour s’abriter, mais à peine revenu à nos pénates, qu’il faisait de nouveau beau. Alors j’ai tenté ma chance avec le bord de mer vers Moëlan, et en passant j’ai vu que les maïs avaient été coupé dans le champ de Kerc’hordonner et qu’on pouvait accéder aux mégalithes. Et comme j’ai toujours louché sur l’endroit, et que j’étais tout seul (mon mari ne veut jamais qu’on s’arrête ^^ ), j’ai enfin pu admirer l’endroit, et il est absolument remarquable. Il est indiqué comme Kercordonner sur les plans, mais je me fie au panneau, sans doute en breton, que je vois depuis que je viens dans le coin.

Il s’agit donc d’une allée couverte précédée d’un menhir qui est juste dans l’alignement. Mais l’originalité c’est leur emplacement, puisqu’ils sont en plein milieu d’un champ cultivé, et il y a juste un mince chemin pour s’y rendre.

Le menhir présente une face importante de profil comme on le voit, mais en réalité il est comme sur la tranche et très mince lorsqu’on est dans l’alignement de l’allée couverte. C’est vraiment ces deux mégalithes en conjonction qui fait que c’est un lieu singulier, en plus de cette position incongrue aujourd’hui en pleines cultures.

L’alignement est-ouest fait que le soleil se couche dans cet axe longitudinal, et il faut que je revienne pour la conjonction idéale, peut-être au solstice d’hiver (comme beaucoup de ces mégalithes semblent y être adaptés).

Cela fait presque vingt ans que je veux voir ce truc, alors je suis très content d’avoir eu cette occasion. ^^

Le menhir surtout est d’une beauté hallucinante. Oui je sais c’est chelou, mais j’aime beaucoup les menhirs.

J’ai terminé ma course à Kerabas pour le coucher de soleil, mais malgré le retour du « beau temps », ce n’était pas dingue. Mais ce n’était pas moche non plus. Hu hu hu.

Ça déménage !

Allez zou, de retour à Nantes pour la dernière ligne droite. Mais avant cela, on a eu un chouette final à l’anse de Kerliguet, avec pique-nique au soleil couchant.

On a vraiment encore des températures plus que clémentes, mais l’arrivée à Nantes se fait sous une drôle de canicule irrespirable.

Hier on avait aussi découvert un nouveau sentier à Moëlan. C’est le chemin qui mène du Port du Bélon à la côte. C’est super mignon avec un décor de pins et un cheminement en hauteur avec le Bélon qui déploie toute la clarté de ses eaux et son reflet vert très caractéristique. On est entre Moëlan-sur-Mer et Riec-sur-Bélon, et la prochaine fois il faudra qu’on prolonge un peu plus le parcours du sentier.

Gwrez

On a eu une accalmie avec deux jours de fraîcheur, mais ça reprend là, et même pour ici le stress hydrique est manifeste. C’est vraiment fou ce changement qui nous frappe, car il ne s’agit finalement que d’une statistique qui se renforce, mais on a l’impression d’une sorte de point de non retour. On voyait bien le réchauffement s’installer, et les aléas climatiques devenir systématiques et systémiques, mais j’ai l’impression que c’est la goutte d’eau là, et donc le débordement qui nous fait tous prendre conscience des difficultés à venir.

Pour prendre un peu le frais, nous avons aussi tenté la forêt, mais je n’ai jamais connu sous-bois plus secs ou carrément chaud, on n’a plus cette moiteur classique, les fougères ont roussi, les rus ont disparu, et la rivière du coin, le Frout, qui se jette dans la Laïta est famélique. D’ailleurs, on a constaté qu’elle avait des bras morts, et qu’en réalité l’eau coulant faiblement dans le mauvais sens indique plutôt que c’est de l’eau de mer qui remonte exceptionnellement jusqu’ici.

Mais bon, c’était bien joli et agréable tout de même, de marcher à l’ombre des chênes et châtaigniers. Et j’ai pu traverser à pied la rivière pour prendre une photo du Pont de Pierre (18ème s.) qui projette un cercle parfait entre son arche et le reflet de celle-ci.

Hier soir, c’était dîner avec vue sur la petite plage moëlanaise de Kerfany-les-Pins qui est un magnifique endroit du coin. Et le spectacle fut complet avec un coucher de soleil dramatique comme j’aime. ^^

La mi-août marque un petit goût de fin de vacances, mais pour nous c’est un particulier puisqu’il va falloir se remettre dans les cartons et dans la dernière ligne droite avant le déménagement !! C’est frustrant de devoir cramer ses vacances avec ça, mais on avait expérimenté aussi le déménagement tout en bossant, et ce n’est pas un très bon souvenir. Alors tant pis, ce n’était pas aussi idéal que ça aurait pu l’être sur le papier, mais il y en aura d’autres !!

Oh un coucher de soleil ?!

Quoi, moi j’aurais la goutte à l’imaginative avec mes titres de posts ??? Nooooon. ^^

Mais bon voilà quoi, encore un coucher de soleil à Kerabas qui valait son pesant de cacahouètes.

Et j’en profite pour vous conseiller cet épisode d’Avec philosophie sur le thème des pouvoirs du silence : Après 1945 : les silences du trauma.

C’est une émission passionnante qui investigue en effet le silence qui a entouré et entoure les familles qui ont été de près ou de loin impliquées dans la collaboration en France ou bien dans le parti Nazi en Allemagne. Là l’échange qui m’a frappé, c’était avec une traductrice allemande dont le grand-père était nazi et une autrice française dont le père était un collabo. Cette dernière explique qu’après un long travail et beaucoup de souffrance, elle a publié un ouvrage qui lui a permis aussi de pardonner à son père, et de retrouver un peu de « souffle » (cette écrivaine est la sœur d’Anne Sylvestre). La traductrice allemande est clairement choquée car elle continue à vivre avec une immense culpabilité, et comme un devoir de mémoire et elle explique qu’on ne « peut pas pardonner une chose pareille », on doit vivre avec une infinie tristesse toute sa vie en somme.

J’ai adoré ce contraste très France/Allemagne selon moi, avec une française qui a besoin de « passer à autre chose » et de renouer avec « son papa », même si elle ne nie pas les horreurs de son passé. Et cette femme franco-allemande qui continue à se flageller comme Sisyphe pour un truc dont finalement elle n’est pas responsable, mais dont elle se sent comme dépositaire pour une essentielle mémoire à transmettre, quitte à en souffrir toute son existence. Evidemment les deux n’ont ni tort ni raison, et c’est très intéressant de les écouter ainsi.

Pomponneries

Clohars-Carnoët c’est une commune qui rassemble, comme souvent en Bretagne, une kyrielle de hameaux, mais là aussi un port et une station balnéaire qui sont deux anciennes communes indépendantes qui sont assez connues. Il s’agit du port de Doëlan et Le Pouldu, mais il y a aussi la grande forêt domaniale de Carnoët qui court aussi sur Quimperlé. Et évidemment il y a la Laïta, le fleuve côtier qui part de Quimperlé (à partir des rivières Isole et Ellé) et qui s’écoule dans l’océan Atlantique au niveau du Bas-Pouldu. En face, c’est Guidel qui est dans le Morbihan, puisque la Laïta marque également la séparation entre les deux départements.

Ces derniers jours, on a essaye de trouvé un peu de fraîcheur sous le couvert des arbres, et le long de la Laïta, mais il faut avouer que c’est resté bien trop chaud encore.

Mais les couchers de soleil étaient bien jolis, et à Doëlan l’heure dorée a fourni quelques clichés sympathiques.

Et puis du côté du Pouldu, les pompons étaient là, parfaitement desséchés par le soleil.

Avant-hier, c’était Moëlan et l’anse de Kerliguet, et c’était joli comme tout.

L’été sera chaud

Et zou, de retour en Bretagne, avec un passage éclair à Rennes pour visiter un appartement…

Le parlement de Bretagne à Rennes

Après bien des péripéties de trains (c’est vraiment pas le bon moment pour prendre le train…), je suis arrivé à bon port. Il fait une chaleur de gueux en Bretagne également, c’est impensable avec si peu de vent et une ambiance parfaitement méridionale. Un peu dingue.

Mais le coucher de soleil à Kerabas valait le coup d’œil ce soir.