Moukmouk de Pohénégamouk

C’est via un post Instagram de Sacripanne que j’apprends la disparition du blogueur Moukmouk de Pohénégamouk. Il écrivait des articles complètement dingues et poétiques, et avec une fixette sur le grand nord canadien et ses paysages de glace ou sa faune des calottes arctiques, ses grands fleuves, ses baleines, ses phoques ou ses ours. Il évoquait aussi des tas de patronymes inuites ou du moins c’est l’impression euphonique que cela me procurait.

Je l’avais cité il y a quelques années à propos d’un texte qui m’avait particulièrement plu. Je ne connais presque rien de lui, mais vraiment rien, juste ses textes, et ce nom tellement étrange que vous le retenez dès la première lecture. A part l’île Moukmouk ou la ville de Pohénégamook (obtenu à grand renfort de gouglages bien évidemment), je n’avais pas beaucoup d’indices. Je me suis souvent demandé si c’était quelqu’un qui était vraiment dans des contrées nordiques, ou si c’était des souvenirs, ou complètement inventés comme le Douanier Rousseau qui peignait selon des cartes postales des paysages exotiques faisant penser qu’il avait vraiment voyagé aux confins exotiques et tropicaux du monde.

J’ai aussi pensé à un moment que c’était une invention d’une copine des blogs, je ne sais pas pourquoi, je pense que c’est parce que je percevais ses accointances avec certaines dans les colonnes de commentaires. J’ai d’abord justement pensé que c’était Sacripanne qui s’amusait à écrire des contes imaginaires derrière cette façade givrée et aquatique. Après j’ai été persuadé que c’était Samantdi pour à peu près les mêmes raisons et facéties d’autrice. ^^

J’ai lâché l’affaire bien sûr, parce que ce n’était pas si important d’avoir ce fin mot. Et je réalise aujourd’hui que même si le post d’Anne a levé le voile au moins sur le fait que c’était une personne à part entière, le mystère reste complet. Il reste ces lignes merveilleuses qui perdureront au moins quelques temps, et puis s’en iront sans doute dans les limbes des Internets, et resteront quelques temps en plus archivés par une des petites merveilles des débuts de la toile, parmi les modestes 867 milliards de pages ouvertes à la libre consultation. ^^

[Edit du 23/11/2023] Anne a publié un bel article pour évoquer le blogueur en question sur le blog de ce dernier, et son carnet est en réalité hébergé par elle, donc il restera en ligne à priori très longtemps. C’est une bonne chose, ça me fait plaisir.