Révolution expIAtoire

Je crois que je ne vais pas me lasser de sitôt à chercher des tas d’opportunités de mettre IA à la place de ia dans les mots et expressions les plus improbables. Hu hu hu. Là je voulais juste vous partager quelques liens qui ont retenu mon attention, comme cet article tout frais du jour de Tristan Nitot qui s’interroge sur la définition même du prolétariat, et qui se demande si ce n’est pas ce que l’IA générative fait de nous : des prolos.

le prolétariat, c’est ceux qui perdent leur savoir, parce que leur savoir est extériorisé dans les machines

Tristan qui cite Bernard Stiegler,

Sinon deux passionnants articles qui proposent une vision que je n’imaginais vraiment pas… En gros, cette quête de l’IA s’accompagne d’une gabegie en ressources et d’une course à l’échalotte en production d’électricité, mais la bulle de l’IA va finir par éclater, et ces deux-là professent qu’on va se retrouver dans un monde avec de l’énergie assez propre et peu cher, et que ça pourrait même être compatible avec nos objectifs de transition écologique. Ce sera assez fou si vraiment c’est le bon scénario.

Lire l’article de Ploum : Quand éclatera la bulle IA…

Lire l’article de Charlie : The pivot.

La poule ou l’outil ?

Il y a des tas de réflexions que je trouve assez passionnantes sur la manière de s’exprimer sur les Internets. Comment le faire, sur quels espaces et avec quels outils ? L’accessibilité de tout cela, la portée aussi et les valeurs philosophiques par rapport à l’essence même des principes moraux qui ont porté le web des débuts, à ce qu’ils en sont aujourd’hui, et ce que la société (capitaliste) en a fait aussi de son côté.

Certains dinoblogueurs comme Ploum se sont mis à Gemini qui est un protocole assez récent (rien à voir avec l’IA de Gougueule hein), et qui est plutôt bien adapté à des échanges en ligne par texte, avec bien sûr ses particularités. Imaginez que c’est comme avoir un autre réseau que celui des Internets tel qu’on le connaît. Et donc on se retrouve avec Gemini (que j’ai testé aussi de mon côté évidemment) sur une toile absolument vierge ou presque. Il y a quelques points de repères et de départ où des sites sont référencés, mais il n’y a pas vraiment de moteur de recherche, c’est vraiment un retour au web de 1994. Soooo refreshing!!!

Il y a aussi cette volonté de se réinventer en partant de zéro pour également y tester de nouveaux paradigmes. Et dans cette idée, il y a de plus en plus de blogueurs qui se sont débarrassés de WordPress pour repartir avec des sites statiques plus malléables, légers et surtout minimaliste. Des textes, des idées et de quoi s’exprimer à l’écrit, tout en se liant aux autres. Evidemment je ne compte pas quitter WordPress de mon côté, pas avec 5 929 articles et 45 878 commentaires en banque depuis 2003. ^^

Alors tout cela implique une sacrée aisance et connaissance en informatique, ce que je n’ai vraiment pas, mais je regarde tout cela avec beaucoup d’attention et de curiosité intellectuelle. Mais là ce qui m’a interpelé chez Ploum, ce sont les remarques suivantes :

[…] Mais je n’ai pas rejoint Gemini parce que je me sentais un minimaliste numérique dans l’âme. Je n’ai pas quitté WordPress par amour de la low-tech. Je n’ai pas créé Offpunk parce que je suis un guru de la ligne de commande.

C’est exactement le contraire ! Gemini m’a illuminé sur une manière de voir et de vivre un minimalisme numérique. Programmer ce blog m’a fait comprendre l’intérêt de la low-tech. Créer Offpunk et l’utiliser ont fait de moi un adepte de la ligne de commande.

La pensée fait le penseur ! L’outil fait le créateur ! Le logiciel libre fait le hacker ! La plateforme fait l’idéologie ! Le vélo fait la condition physique !

Peut-être que nous devrions arrêter de nous poser la question « Qu’est-ce que cet outil peut faire pour moi ? » et la remplacer par « Qu’est-ce que cet outil va faire de moi ? ».

Car si la pensée fait le penseur, le réseau social propriétaire fait le fasciste, le robot conversationnel fait l’abruti naïf, le slide PowerPoint fait le décideur crétin.

Qu’est-ce que cet outil va faire de moi ?

Citation à partir de l’article Qu’est-ce que l’outil va faire de moi ? de Ploum.

C’est intéressant non ? On cherche d’abord un outil pour faire quelque chose, mais l’outil va aussi nous conformer à sa propre nature et son propre schéma directeur. Cette prise de conscience permet aussi sans doute d’avoir un peu plus de prise sur son destin et ses valeurs. ^^

GNU is not Unix since 1983

Rhoooo ce sont les 40 ans de GNU, c’est super important (pour moi et quelques guiques ^^ ). Ce très chouette article de Ploum en parle très bien, et rappelle l’incroyable don que nous a fait Richard Stallman il y a donc 40 ans. J’ai appris par la même occasion que GNU est un acronyme récursif qui veut dire « GNU is Not UNIX » alors que c’est bien basé sur UNIX mais distribué librement dans le cadre du fameux copyleft de Richard Stallman. C’est cocasse, et c’est bien une blague d’informaticien ça tiens !! (Me likey!!!)

Et GNU bah c’est également ce qui vous permet de me lire aujourd’hui, puisque la licence GNU GPL (qui date de 1989) est dans cette continuité philosophique majeure qui a nourrit tout ce qu’il y a de plus beau dans les Internets, c’est à dire notamment les logiciels libres qui motorisent à peu près tout ce qui fonctionne correctement dans ce bas monde (cruel et macroniste). ^^