Que ma joie demeure ?

Sacrip’Anne et moi j’ai l’impression qu’on est dans une résonnance qui parfois me file le vertige. Alors qu’on s’est vu une demi-fois dans nos vies mais qu’on se lit depuis toujours, je pourrais faire mien tant de ses articles…

Et celui-ci fait mouche à un point assez dingue.

[…] Je crains, profondément, viscéralement, que les années à venir seront terribles, qu’on a mangé notre pain blanc et que la fin de nos vies (pour les gens de ma génération) sera beaucoup plus sombre que le début. On est trop nombreux, on a trop foutu en l’air tant de choses essentielles à notre survie, on n’a pas trouvé moyen de faire entendre raison au club des superpuissants.

[…] Mon système de survie, celui qui me rend capable de me lever le matin et de faire ce que j’ai à faire, à ma microscopique échelle, c’est de cultiver les bonheurs à ma portée, plus ou moins intenses, plus ou moins fugaces.

[…] Ce qui se présente à nous comme portes ouvertes sur le bonheur, c’est tout ce qu’il y a. Même incertain, même fragile, même risqué. Tout ce à quoi on puisse prétendre. Alors tant que je peux, je resterai là, bras et coeur ouverts. Même si ça fait, aussi, parfois hurler de douleur, d’être capable de ressentir ça. Inconsolable, peut-être. Mais jamais incapable d’amour, j’espère. Même quand viendra le pire.

Sacrip’Anne dans In pursuit of happiness

Alors il y a sans doute notre proximité en âge et extraction, et globalement en expériences, mais cela va au-delà. Peut-être un marqueur générationnel de ces jeunes quinquas ou en devenir ( ^^ ), mais clairement on n’arrive plus à s’enchanter d’un monde qui dépérit à vue d’œil à tant d’égards. Et malgré tout cela, on essaiera. Toujours, toujours.

Rangée des bagnoles

Un très bel article de Sacrip’Anne sur l’amour et ses prises de tête, mais pas que. C’est beau, c’est bien écrit, c’est exactement ce que j’ai dans la tête et qu’elle arrive à dire (j’admire ^^ ). Et il y a même les blagues acrimonieuses pour détendre l’atmosphère qu’on se fait dans notre tête (parce qu’on est nombreux dans nos têtes).

Je ne sais pas s’il a perçu quoi que ce soit, de son côté, à part peut-être « elle en fait une drôle de tête, pourvu qu’elle ne me vomisse pas dessus ».

La réponse était dans le flux

Je lisais ce matin un article de Sacrip’Anne dans mon lecteur de flux. Et j’ai ouvert la page pour y répondre, et puis comme ça arrive parfois, j’ai tourné mon commentaire 7 fois dans ma bouche, et j’ai renoncé. Trop de banalités ou de trucs qui pourraient apparaître comme des gentillesses polies un peu trop gnangnantes.

Mais ça m’a saoulé car j’aurais voulu dire tout de même quelque chose, parfois on voudrait juste que l’auteur sache « Yes gurl, I feel you« . Et puis comme par magie, trois clics plus loin, hop un article qui est la réponse qu’il me fallait.

Donc voilà. CQFD.

Merci les potoblogueurices de faire mon taf. ^^

Moukmouk de Pohénégamouk

C’est via un post Instagram de Sacripanne que j’apprends la disparition du blogueur Moukmouk de Pohénégamouk. Il écrivait des articles complètement dingues et poétiques, et avec une fixette sur le grand nord canadien et ses paysages de glace ou sa faune des calottes arctiques, ses grands fleuves, ses baleines, ses phoques ou ses ours. Il évoquait aussi des tas de patronymes inuites ou du moins c’est l’impression euphonique que cela me procurait.

Je l’avais cité il y a quelques années à propos d’un texte qui m’avait particulièrement plu. Je ne connais presque rien de lui, mais vraiment rien, juste ses textes, et ce nom tellement étrange que vous le retenez dès la première lecture. A part l’île Moukmouk ou la ville de Pohénégamook (obtenu à grand renfort de gouglages bien évidemment), je n’avais pas beaucoup d’indices. Je me suis souvent demandé si c’était quelqu’un qui était vraiment dans des contrées nordiques, ou si c’était des souvenirs, ou complètement inventés comme le Douanier Rousseau qui peignait selon des cartes postales des paysages exotiques faisant penser qu’il avait vraiment voyagé aux confins exotiques et tropicaux du monde.

J’ai aussi pensé à un moment que c’était une invention d’une copine des blogs, je ne sais pas pourquoi, je pense que c’est parce que je percevais ses accointances avec certaines dans les colonnes de commentaires. J’ai d’abord justement pensé que c’était Sacripanne qui s’amusait à écrire des contes imaginaires derrière cette façade givrée et aquatique. Après j’ai été persuadé que c’était Samantdi pour à peu près les mêmes raisons et facéties d’autrice. ^^

J’ai lâché l’affaire bien sûr, parce que ce n’était pas si important d’avoir ce fin mot. Et je réalise aujourd’hui que même si le post d’Anne a levé le voile au moins sur le fait que c’était une personne à part entière, le mystère reste complet. Il reste ces lignes merveilleuses qui perdureront au moins quelques temps, et puis s’en iront sans doute dans les limbes des Internets, et resteront quelques temps en plus archivés par une des petites merveilles des débuts de la toile, parmi les modestes 867 milliards de pages ouvertes à la libre consultation. ^^

[Edit du 23/11/2023] Anne a publié un bel article pour évoquer le blogueur en question sur le blog de ce dernier, et son carnet est en réalité hébergé par elle, donc il restera en ligne à priori très longtemps. C’est une bonne chose, ça me fait plaisir.

Folie textuelle

Oh mais que j’aime cet article de Sacrip’Anne !! Je suis intrigué par un post si beau et mystérieux, mais j’attends la suite. ^^

A cet instant précis et très étrange de ma vie où je m’interroge sur l’immense place qu’ont eu les mots pour moi, mais aussi sur une forme de désir inabouti, je trace des lignes entre les points et je me dis que finalement, ces mots, ces histoires, lues, ou à l’écriture plus ou moins ébauchées, intimes ou publics, racontant la vie réelle ou des vies imaginées, c’était l’un des plus forts actes d’amour que je connaisse.

L’acte d’amour ultime de Sacrip’Anne