Relatif

Quand je me coupe les ongles, si jamais Sookie est près de moi et qu’elle entend le clac très aigüe du coupe-ongle en fin de course, elle sursaute comme une dingue. Vraiment ça fait des années que cela fait ça, et on a remarqué qu’elle stresse de plus en plus, et ne voit même pas d’où ça vient, ça la fait juste sursauter, et au bout d’un moment ça pourrait presque lui produire un malaise ou en tout cas un mal-être extrême. Donc je fais grosso modo attention quand je me coupe les ongles pour être éloigné d’elle. Oui je sais c’est tragique. ^^

La semaine dernière, je n’ai pas fait attention, et j’ai fait la totale : les mains et les pieds, dans la salle de bain. Or la petiote était dans la chambre attenante, et je suppose que ça l’a mise en PLS. En tout cas, j’ai retrouvé la couette pleine de pisse de chat, et on sait qui nous fait régulièrement ces surprises là (mais c’est la première fois depuis qu’on est à Rennes). J’ai supposé que ma séance de coupe-ongles l’a stressé à ce point. (Ou alors je suis complètement dingue, mais le chéri trouvait ça également crédible. Mais bon comme on est tous les deux folles à chattes hein. ^^ )

Donc go tout laver couette, couette d’hiver (spécial mari frileux), protège-matelas, draps et tutti quanti (parce que c’était un pipi d’angoisse de 33 litres, merci Sookie). Et pour que ça aille plus vite, je préfère faire ça en laverie. Donc je retrouve mes habitudes de jeunot (si vous l’avez oublié, c’est un des articles qui avait beaucoup ému à l’époque, aujourd’hui je pense qu’on me traiterait de tous les noms ^^ Ô tempora, ô mores.), et je file à la laverie du coin pour laver mes frusques. Vous me direz que j’ai déjà bien illustré la relativité des causes et des conséquences, mais j’y arrive !

A la laverie, j’ai une heure à tuer, donc j’ouvre l’app Arte TV, et je pioche un documentaire. Je tombe sur ce double documentaire à propos d’Albert Einstein et Stephen Hawking qui promettent de nous expliquer l’univers en deux heures. Allez ! Je me suis dit que j’allais renoncer au bout de vingt minutes et me retrouver à doomscroller sur Instagram, mais même pas !! Le truc est tellement prenant, tellement bien écrit et scientifiquement couillu, tellement bien troussé, que j’ai été subjugué du début à la fin.

Le premier épisode explique diablement bien la relativité restreinte puis générale, et c’est génial de comprendre aussi simplement que possible, cette notion parfaitement contre-intuitive, du temps qui n’est pas le même partout. J’adore cette métaphore de la voiture qui roule avec un lanceur de balles à l’arrière, et de s’imaginer que pour un observateur au bord de la route : si la voiture roule à 60km/h et que les balles sont tirées à cette vitesse, eh bien il l’a l’impression qu’elles tombent à la verticale.

On apprend aussi des choses sur Einstein, et il y a quelques ponts sympas faits sur Hawking. Les deux sont largement évoqués dans les deux parties, mais le premier fait un peu plus la part belle à Albert, et le second à Stephen en se focalisant sur les trous noirs. On finit bien sûr par parler de de E=mc2, mais c’est en comprenant que la première bombe nucléaire (Trinity) c’était moins de 1g de matière qui fut convertie en énergie…

Par la suite, les explications sur le rayonnement Hawking, les trous noirs et les ondes gravitationnelles sont plutôt bien fichues également, et on a des exemples étonnamment assez parlants. Ces deux là ont eu un impact complètement fou sur notre vision du monde, et toujours avec des paradigmes assez contre-intuitifs comme celui de l’évaporation des trous noirs !! ^^

Alors bah juste pour cette découverte, je ne regrette pas la laverie, le pipi et de m’être coupé les ongles (enfin si la pauuuuuvrette fifille !!! ^^ ).

Tout est relatif. Mouaaarf.

L’effet Matilda

L’été est là, et c’est la fin de la publication régulière de mes podcasts. J’aime bien cette période où ma FOMO1 se calme un peu, et au contraire je me mets à écumer les archives pour essayer de voir ce qui pourrait me plaire dans des épisodes manqués. Et donc j’ai repris notamment les chemins de la Philosophie de France Culture, et j’avais raté cet épisode absolument génial à propos du rôle des femmes dans la science. J’ai eu un peu de mal avec l’arrivée de Géraldine Muhlmann à la tête de l’émission, mais je m’y suis fait, et elle aussi je pense, et je trouve qu’elle a bien trouvé ses marques, et imposé aussi son style.

Je ne vais pas faire genre car j’ai simplement appris pour la première fois tous les concepts et les personnalités dont on parle dans l’épisode. Hu hu hu. Mot-dièse béotien. Mais donc l’épisode disserte largement sur l’effet Matilda qui évoque la minimisation systématique et systémique des femmes dans l’univers de la recherche scientifique. Cet effet Matilda est en miroir (déformant) d’un effet Matthieu qui lui-même traite des méthodes et « systèmes » qui font qu’on ne prête qu’aux riches. J’ai bien aimé que ce soit une origine biblique, et donc de St Matthieu, avec le célèbre « car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a« .

Mais vraiment, je suis surtout content d’avoir découvert une des invitées qui était Élisabeth Bouchaud. Cette dernière a une palette de talents assez folle puisqu’elle est à la fois physicienne, actrice et dramaturge. Et elle a de quoi bien s’exprimer au sujet de l’effet Matilda, mais on apprend aussi sa contribution à sortir de l’oubli d’incroyables chercheuses et trouveuses qui ont été souvent dépecées par leurs collègues, confrères ou supérieurs hiérarchiques masculins. Pendant l’émission, elle m’a totalement bluffé et conquis avec le jeu en live d’une scène d’une pièce qu’elle a écrite, et dans laquelle elle joue le rôle de Lise Meitner.

Cette dernière a une histoire incroyable puisqu’elle est carrément à l’origine de la découverte de la fission nucléaire ! Alors qu’on balançait des neutrons en se disant que ça alourdirait des éléments (d’uranium), ils étaient plus légers !! Elle a conjecturé, avec l’aide de son neveu, Otto Frisch, qu’on avait de nouveaux noyaux qui avaient été créés par « division » de l’uranium et que cela libérait aussi une quantité dingue d’énergie au passage. Elle a collaboré surtout pendant trente ans avec Otto Hanh, mais elle a subi l’antisémitisme nazi et a dû fuir l’Allemagne. A cause de tout cela, et malgré ses contributions majeures dans ces découvertes, les scientifiques allemands (pas forcément nazis bien sûr) ont publié dans jamais la mentionner. C’est très intéressant aussi évidemment de prendre en considération toutes les autres nuances : misogynes, sexistes ou simple jalousie.

L’épisode parle aussi de Rosalind Franklin dont c’est encore plus fou puisqu’elle est maintenant bien identifiée comme la personne qui a véritablement découvert la forme en double hélice de l’ADN, ses recherches ayant été tout bonnement spoliées par Watson et Crick. La troisième personne souvent citée pour ce genre d’injustice de l’histoire des sciences est Marietta Blau. Elle a été clef dans l’étude des particules, et surtout leurs manifestations empiriques sous forme de traces photographiques.

Bon bah hop, rattrapez donc moi ça mes chéris et chéries ! ^^

  1. Fear Of Missing Out ou littéralement la peur de rater un truc. ↩︎

33 fois Paris

Je n’en avais pas entendu parler avant je crois… Mais il y a donc un iceberg gigantesque, le plus grand du monde, qui s’est détaché de la banquise en 1986, et qui fait son chemin à travers l’océan Austral. Il fait 3500 km2 le machin (80 km de long) et s’appelle A23a1 !!!

Source : article France24 Le plus grand iceberg du monde va percuter une île britannique

C’est fou car il est resté immobile pendant très longtemps, mais petit à petit il s’est délogé de la banquise, et se déplace plus librement.

Et là le hic, c’est qu’il va probablement rencontrer une île, et même si elle n’est pas habitée en permanence, il s’agit de l’île de Géorgie du Sud qui est un territoire essentiel pour énormément de bestioles du pôle sud. Bon, apparemment c’est un phénomène naturel, et ça arrive (mais ça pourrait arriver plus souvent avec le réchauffement climatique).

  1. On aurait tout de même pu lui trouver un plus joli nom de baptême. ↩︎

Les cartes et Mercator

[Via Mastodon] encore un super contenu BD pour tout comprendre de la fameuse projection Mercator. Je connaissais bien les différentes projections et leurs avantages et inconvénients, mais j’ai appris des trucs sur les cartes d’autres pays et la redécouverte de Ptolémée (à la Renaissance, soit plus de 1000 ans plus tard) que je n’avais pas imaginé (je m’étais dit que ça avait juste dû marcher à son époque) !! ^^

Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget

C’était un peu compliqué et relou d’arriver jusqu’au musée, mais alors le jeu en vaut la chandelle. Le lieu est vraiment superbe, et j’ai beaucoup aimé le fait qu’on soit dans un vrai aéroport, et donc les avions présentés sur le tarmac, ne sont à quelques dizaines de mètres de vrais avions qui décollent. On est vraiment sur un musée à la fois très théorique et historique, avec des tas de maquettes et des explications très pédagogiques sur l’évolution de l’aéronautique, mais aussi un lieu avec des tas d’avions et objets volants réels, avec certains même qui se visitent.

La première vertu c’est qu’on réalise vraiment bien la taille des engins et leurs matières, et peu à peu aussi leurs degrés d’ingénierie, et l’ingéniosité des personnes qui ont permis d’accomplir ces miracles scientifiques. Clairement la première partie avec tous les faucheurs de marguerites faits d’armatures en bambou avec des petits moteurs qui permettaient à peine de décoller sont juste épatants. Et rapidement, avec l’explosion pendant la première guerre mondiale, on bat records sur records, avec des avions qui prennent de plus en plus de vitesse, d’ampleur et d’usages !

Cela parle d’avions bien sûr, mais on va jusque dans l’espace avec des fusées ou des satellites, et c’est génial de voir à quoi ressemble un lanceur Ariane !!! (Ce n’est pas si gigantesque. ^^ ) Et le hall où on peut voir toute l’histoire de la dissuasion nucléaire française durant la guerre froide, et les satellites (pareil, c’est pas aussi grand que je pensais, surtout Spoutnik !!). Ce hall est assez spectaculaire avec 4 niveaux reliés par des passerelles, avec des tas de maquettes, vidéos et explications sur la conquête de l’Espace.

A l’extérieur, on peut donc visiter et découvrir des avions divers et variés, soit de la seconde guerre mondiale ou très contemporains (j’aime tellement les lignes du Rafale !!).

On peut entrer dans quelques avions, comme, et le sentiment est assez exceptionnel, dans deux Concordes, mais aussi un 747 à moitié désossé qui permet de voir comment c’est fait dedans.

Et donc ce hall dédié au Concorde est juste bluffant pour moi qui l’a entendu à 11h15 tous les matins quand il passait son boum suprasonique au-dessus de chez moi dans le Val d’Oise. Les avions sont d’un design assez incroyable, et technologiquement très impressionnants. C’était top de découvrir à la fois le 001 qui a servi à toutes les expérimentations, et le modèle qui a servi de ligne commerciale transatlantique, le fameux Concorde qui permettait de faire Paris-New York en 4h et d’arriver avant même d’être parti. ^^

Bref, c’était vachement bien, et je vous le recommande chaudement. Après c’est vrai que ça parle particulièrement à mon esprit scientifique et nerd de ces trucs-là. Malgré le fait que ce sont des hérésies écologiques, il y a un côté très chouette de célébration de l’ingéniosité des gens et du dépassement de soi des scientifiques qui deviennent des aventuriers.

Illusions d’optrique

Je tombe depuis quelques jours sur les Internets sur ces images générées par ordinateur (je subodore) et qui donnent d’incroyables illusions d’optique découvrant des textes kinky. J’adore ce truc qui est parfaitement inoffensif de près avec des chatons, et qui se lit ensuite de loin avec des mots tout à fait éloignés du sujet.

Il y a aussi celui-ci dans le genre qui est encore plus dingue, et drôle quant à l’éloignement du fond de la forme. ^^