Cœur de Poupée

Le Roncier, qui est un blogueur cher à mon cœur, a longtemps blogué et milité et journalisé sur la lutte contre le VIH, et parfois son propre VIH à lui. Après des années à vivre avec le virus et forcément s’imaginer tous les impacts liés à cela, tout en étant de plus en plus relax à ce sujet, il se découvre aujourd’hui des problèmes cardiaques. Entre inquiétude, ironie du sort et remobilisation, il écrit un magnifique article de mise à distance et d’emplafonnement non simulé (en oxymoron donc ^^ ).

Ces derniers temps, j’avais oublié que j’étais un assemblage miraculeux de cordes, de tuyaux et de sentiments trop puissants, et qu’on ne guérit jamais d’être en vie, parce que la machine est le fantôme. Tout petit vaisseau de rien du tout, qu’on amarre du mieux que possible à la lumière des autres, une merveille éphémère, monstrueuse et sensible, terriblement fragile. Je sais qu’il n’y aura pas d’autre corps, il n’y aura que celui-là, avec son hôte dompté, avec ses douleurs et son gras, avec ses bulles dans les ventricules.

Le fantôme dans la machine (Le Roncier)

Toute la beauté et le sang versé (Nan Goldin)

Je viens juste de parler de Nan Goldin qui était présente à l’exposition EXPOSÉ·ES au Palais de Tokyo, et je me rappelle de la claque énorme qu’a été ma première rencontre avec cette photographe géniale. Le Centre Georges Pompidou avait fait cette exposition avec des centaines d’œuvres de l’artiste, et j’avais été profondément marqué par ces séries qui mêlaient des clichés familiers avec une subtile beauté et une lumière intérieure qui m’étaient alors complètement inconnues dans le domaine de la photo.

Continuer la lecture de Toute la beauté et le sang versé (Nan Goldin)

EXPOSÉ·ES

Le sida a marqué mon enfance et mon adolescence, mais c’était très loin de moi avant que je ne devienne moi-même actif sexuellement (pas spécialement pédé, vu que je suis pédé depuis la naissance ^^ ). Je me rappelle de la peur qui était instillée chez tout un chacun, et ce n’était pas facile de vivre avec cette peur de la sexualité (raccourcis vraiment très courant à l’époque, même certains vivaient encore l’insouciance des vertes années). La maladie ayant décimé nos aînés pédés, elle a aussi énormément marqué les artistes, eux-mêmes queers ou allié·e·s, et cette exposition est passionnante dans ce qu’elle convoque les oeuvres d’hier et d’aujourd’hui sur cette épidémie qui comme on le voit sur le bandeau d’accueil ne fait que commencer.

Continuer la lecture de EXPOSÉ·ES