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The Brutalist

Bon bah, je vais devoir un peu être à contre courant pour ce film. Il remporte en ce moment beaucoup de suffrages avec des tas de nominations et de promesses de prix. Et c’est en effet un plutôt bon film, vraiment de bonne facture en tout cas, mais c’est loin d’être un chef d’œuvre selon moi, et il est notamment perclus de pas mal de maladresses d’écriture.

On suit l’histoire d’un architecte, brutaliste donc, juif hongrois qui se retrouve immigrant aux USA après la seconde guerre mondiale, et le traumatisme des camps. Il a été séparé de son épouse (envoyée avec leur nièce dans un autre camp) qui est encore coincée en Europe. La première partie c’est la rencontre de cet architecte (Adrien Brody)), qui se retrouve simple manutentionnaire dans une usine, avec un millionnaire américain très suffisant (Guy Pearce) qui lui demande de construire un projet. Leurs rapports sont très particuliers avec l’américain particulièrement xénophobe et autoritaire, un petit tyran bourgeois parfait. La seconde partie voit l’arrivée de l’épouse de l’architecte (Felicity Jones) et de leur nièce, avec un déroulé de projet qui subit bien des péripéties. Il y a aussi un épilogue qui se passe lors d’une biennale d’architecture dans les années 80 à Venise.

Le film est connu pour avoir une forme très singulière pour un film de 2025 puis qu’il dure 3h30, est présenté en deux parties avec un entracte, est filmé comme dans les années 50 avec de la vraie péloche en format Vistavision, et fait la promesse d’un vrai et beau spectacle de cinéma. Et ça c’est vraiment le cas. La mise en scène est très efficace, même si parfois un brin emphatique, et sert très bien son propos. Formellement, c’est vraiment réussi, et cela prouve que l’on est encore capable aujourd’hui de produire un cinéma aussi exigeant et aux résultats probants. Mais là où le film est le plus réussi c’est pour les trois comédiens : Adrien Brody, Guy Pearce et Felicity Jones. Et Adrien Brody en particulier qui est fabuleux, et mérite à lui seul un bel Oscar pour ce rôle incroyable qu’il tient d’une main de fer du début à la main.

Et parfois, on a de très bon films pour lesquels on aimerait qu’on prenne son temps pour raconter des choses sur des durées moins concises. Mais là en l’occurrence, autant la première partie tient bien la route, selon moi, autant la seconde est trop longue, et n’arrive pas bien à tenir en haleine. On a l’impression d’avoir compris où on va, et que tout est répété en boucle sans beaucoup d’intérêt. Là où ces minutes supplémentaires auraient pu nourrir un récit plus riche, j’ai plus eu l’impression de rodomontades qui auraient pu être coupées.

Et puis on a des choix d’écriture qui m’interrogent vraiment, entre l’évocation de la toxicomanie ou du viol, mais surtout celui de placer dans l’épilogue les clefs essentielles du film. Pourtant ça pourrait aussi être une sorte de révélation et de « twist » qui peut aussi être un super moment de jubilation. Mais là non, j’aurais pris beaucoup plus de plaisir si ces informations avaient été instillées dans le film avant. De même quant aux allusions des camps, elles sont presque absentes et c’est dommage. Devoir arrivé aux dernières minutes du film, pour mieux comprendre le pied de nez global m’est presque apparu comme un gâchis. Et puis avec ce qui arrive à Guy Pearce à la fin, ou la disparition de Felicity Jones, il y a des tas de petites choses que je n’ai pas comprises ou appréciées. Trop délayé pour des répétitions inutiles, et pas assez de réponses qui m’intéressaient à priori.

On a donc une forme sympa, des interprétations magnifiques, mais une certaine incongruité dans la narration, et des longueurs au final qui sont difficilement pardonnables dans un film de 3h30. Tout ça pour ça quoi…

0 réflexion au sujet de « The Brutalist »

  1. Même en étant fan de Guy Pearce, 3h30 dans une salle de cinéma est complètement rédhibitoire pour moi… Surtout si je perçois des longueurs… La bande-annonce me donnait envie, mais j’ai décrété que ça attendra qu’il sorte sur une plateforme pour être vu dans le confort de mon canapé…

    1. Le truc c’est qu’on s’est dit que si on avait vu ça à la maison, on n’aurait pas été tenu en haleine. La salle de cinéma oblige au moins à ça, et c’est parfois un bien pour profiter pleinement du film. Mais je suis d’accord que c’est moyen comme argument. :gene: :rire:

      1. Oui, je peux comprendre ça. Sans oublier la magie de la salle de ciné, l’expérience collective, toussa, toussa, qui peuvent booster le plaisir d’un film…
        D’après ce que j’ai cru lire, vous n’avez pas vraiment été tenus en haleine au final non plus… huhuhu 🙂

        1. Oh si ce n’est pas un mauvais film, donc ça s’est plutôt bien passé, surtout pour la première partie. C’est la seconde qui m’a paru le plus pédaler dans la choucroute, et qui à la maison m’aurait sans doute lassée et peut-être détournée. Le film est globalement de bonne facture, ce n’est juste pas, selon moi, le chef d’œuvre auquel « tout le monde » crie. :gene:

  2. Vu hier. On ne comprend pas où le film veut en venir. Au début j’ai cru à une célébration du rêve américain, puis à une dénonciation de tous pourris… Et finalement un monument commémoratif des camps ?

  3. J’ai vraiment beaucoup aimé ce film. J’ai trouvé que, justement, mettre la clé de la construction du bâtiment donnait beaucoup de force. Qu’il y a des moments de grâce absolue dans la deuxième partie, notamment le passage dans les carrière de marbre avec le récit sur la résistance italienne. Enfin bref, chacun son chemin dans une oeuvre 🙂

    1. Je n’ai pas détesté, juste été un peu déçu par certains aspects, mais ces clefs distillées avant auraient donné une super puissance au récit selon moi, une vraie connivence avec le héros aussi… J’ai bien aimé aussi les plans sur la carrière, mais tu vois j’ai trouvé un peu banals les approches avec des images de l’Italie ou de Venise pour faire comprendre où on est… La seconde partie vaut surtout pour Felicity Jones que je trouve géniale, et qui a un très beau rôle là selon moi !! :coeur:

      Mais oui, je peux vraiment comprendre qu’on puisse vivre l’œuvre très différemment. Et ça m’arrive couramment dans l’autre sens. :gene:

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