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5 ans de confinement

Bien sûr ça n’a pas duré 5 ans, mais c’est sans doute le truc qu’on a retenu de ces 5 années écoulées, et le truc emblématique de cette pandémie intergalactique qui a bouleversé nos petites vies. Car c’est mon blog donc j’y parle un peu de moi ( ^^ ), et clairement je n’ai pas souffert pendant cette période ou très banalement, et plus de manière existentielle qu’autre chose.

Les soignants sont sans doute ceux qui ont vécu le plus ce combat extraordinaire contre ce qu’on appelait encore plutôt le (un des) Coronavirus et aujourd’hui avec ce mot universel qu’est le (ou la) COVID-19. Mais les autres comme moi qui n’avaient pas trop à craindre pour leur boulot, et qui avaient un domicile bien équipé, en plus d’un conjoint sympathique, ont juste eu à tuer le temps et à ne pas trop ronger leurs freins. Les pénuries de farine pour faire son pain, le manque de balcon ou de sortie malgré le beau temps, ou bien le mal au dos d’être trop dans son canapé à regarder Netflix ne sont pas des affections trop compliquées à relativiser.

Mais l’angoisse, aussi existentielle soit-elle, était bien là. Et on croyait tout de même un petit peu à une fin du monde qui s’annonçait ainsi en grande pompe. La maladie ou les crises économiques dont on se demandait laquelle serait le premier des cavaliers de l’Apocalypse à venir nous achever. J’avais bien aimé ce mème d’ailleurs à l’époque :

Mais non, et tout est reparti comme en 40. Même si mon mari a fait de manière inattendue un burn-out dans ces incroyables conditions, et que nous avons finalement filé à l’anglaise quand la possibilité nous a été donnée de quitter Paris une fois les crises passées.

Mais cette période très particulière du confinement qui a démarré ce 17 mars 2020 reste dans nos esprits vraiment quelque chose d’unique et spécifique à chacun (et tous à la fois). La veille nous étions allés prendre l’air comme beaucoup de gens (un peu cons, je reconnais) et on pouvait sentir une stupéfaction dans l’air, une atmosphère étrange et impalpable. Un petit truc de la Quatrième Dimension.

A partir de là, on était à la maison, et internet était plus que jamais notre salut. Travailler, communiquer, jouer, se divertir, s’informer… C’était déjà largement mon cas, mais ça s’est généralisé à l’échelle d’une société, et pas forcément pour le mieux. Car ça a aussi fait éclore au grand jour tous les complotimses1, et dans toutes les familles (y compris dans la mienne, où des antivaxs y sont apparus en véritable phénomène de génération spontanée).

Mais il y a eu des bingo-drags confinés, des défis improbables et même un Paris-Carnet en ligne, vrai revival des années 2000 !!

A Paris, c’était aussi des paysages lunaires et désolés, des visions postapocalyptiques où un chaleureux printemps avec plein de petites fleurs explosait dans un silence assourdissant. Ce n’était que mutisme urbain, et écho des cuicuis des oiseaux (que j’entendais pour la première fois) dans des rues vides et des pavés immaculés. Les cieux nocturnes étaient noirs et follement étoilés, la Seine était lisse comme au premier jour, et le canal St Martin se découvrait jusque ses tréfonds verdoyants.

Encore une fois, le parisien qui bosse, qui est en couple, et est en bonne santé, n’a pas eu tant de difficultés ni même de manquements à sa vie2. En revanche, je pense à tous les autres, et notamment à des gens qui cherchaient du taf ou un appartement, ou même des jeunots et jeunottes qui n’ont pu étudier, ou même socialiser pendant cette période3. Je trouve que c’était très notable pour ces derniers car à cet âge là si on a raté son intégration dans une école, ou si on rate l’année de ses 20 ans, bah ça ne se rattrape pas vraiment. Il y a certains moments dans la vie qui sont un peu uniques, et je pense que c’est pour cela que les jeunes ont tant été atteints. De la même manière, à l’autre bout de l’échiquier, les personnes âgées ont aussi perdu un temps bien trop précieux pour le passer encore plus esseulées. Ne parlons pas des enterrements sans public ou famille étendue qui ont subtilisé certains deuils avec des marques indélébiles pour certains et certaines.

Cette année 2020 a vu aussi des Marches des Fiertés annulées partout en France. Et ça m’a beaucoup peiné pour Matthieu Jeanneau qui avait créé cette affiche merveilleuse pour la Pride toulousaine. Je la republie parce que vraiment c’est l’œuvre que tout le monde aurait adoré avoir en tête de proue de sa Pride.

Mais pour lutter contre l’adversité, on aussi ri et ironisé et beaucoup mèmé ! ^^

Evidemment, je vous remets celui-ci qui est tellement génial et résonne encore avec le récent décès de David Lynch.

Je l’ai postée plusieurs fois car cette vidéo ne cesse pas de me faire rire ! Et j’adore les mèmes basés sur ce film (La chute) consistant à écrire de nouveaux sous-titres à ce passage emblématique où Adolphe pète un plomb dans son bunker. Et là à propos de Buzyn, Macron et du confinement (et de la bite à Griveaux)…

Source de la vidéo : Chaîne « Discord Insoumis » qui diffuse des vidéos pro-LFI.

Voilà un petit florilège des choses que j’ai pu poster durant cette première phase confinée.

Et pour finir, un de mes favoris !

Ce qui est fou c’est que 5 ans plus tard, on pense encore beaucoup à ces moments-là. Et on a tous été touché d’une manière ou d’une autre. Avec le recul, et n’ayant plus les angoisses de ne pas savoir comment ce truc allait évoluer, c’était une période assez sympa pour moi (modulo gérer un mari qui n’allait pas bien ^^ ). Paris était plus belle que jamais, je n’avais pas beaucoup de boulot mais assez pour être occupé sans être trop stressé tout en étant en télétravail à 100%, c’était plutôt très agréable d’être avec le chéri et les chatounettes en plein printemps, les blogueurs et les blogueuses avaient momentanément repris du poil de la bête…

La seule chose peut-être qui a perduré4 ou qui n’est pas complètement revenu à la normale, c’est, j’ai l’impression, notre propension à sortir versus rester chez soi. Il me semble que cette période a fait relativiser à beaucoup leur FOMO5 en leur permettant justement de ne plus en avoir du tout pendant quelques semaines. On entend plus de gens assumer le côté casanier et le fameux Netflix & chill, et globalement les espaces publics me paraissent un chouïa moins occupés le soir et les week-ends (mais c’est aussi moi qui vieillit bien sûr ^^ ).

En tout cas, c’était malgré tout, et avec le recul, la bonne chose à faire pour maîtriser la pression dans les hôpitaux, faute d’avoir un système de santé assez robuste ou résilient pour s’adapter à une telle crise. Personne ne voudrait sans doute remettre le couvert, mais le monde a survécu, et je crois que c’est ce qui me surprend le plus. Arff.

  1. Oui c’est comme le cyclimse avec George Abitbol. ↩︎
  2. Oui je me mets à parler de moi à la troisième personne. Hu huhu. ↩︎
  3. Ne parlons pas de tous ces plans cul qui n’ont pu se faire !! Tragédie !! ^^ ↩︎
  4. Modulo les cinéfolles !!! ↩︎
  5. Fear of Missing Out : la peur de rater un truc si on est pas là où sont nos amis ou connaissances. ↩︎

0 réflexion au sujet de « 5 ans de confinement »

  1. « Les pénuries de farine pour faire son pain, le manque de balcon ou de sortie malgré le beau temps, »

    aaaah moi j’ai fait à l’époque presque 1 km pour trouver.. de la … levure de boulanger qui manquait partout. Et quoi des pénuries de sortie ? on avait droit à 1 heure et hélas juste 1km de distance. J’en ai profité et abusé dans Paris, et j’ai même violé la distance en courant plus d’une fois pour sortir de Paris et aller dans le bois de Vincennes. Si je n’avais pas ça, j’aurai fini aux urgences psy.

    Mais comme tu le dis on se souvient de cette période qui nous a marqué, époque où beaucoup de gens ont vrillé : anti-vax ils sont devenus complotistes, avec des bulles de filtre dans les réseaux sociaux, de la haine et tout ça s’est vu dans les réseaux sociaux et on en subit les conséquences désormais. C’est le souvenir que j’ai de cette période. Des gens ont développé des troubles psy à cause de tout ça, dont beaucoup de jeunes : c’est triste. Beaucoup de gens qui étaient seuls , se sont trouvés encore plus seuls pendant cette période sans contacts.

    J’ai vu aussi des trucs fous dans Paris, des pompiers en tenue NBC pour récupérer des gens morts dans ma rue. J’ai eu peur pour mon père, vieux à la campagne a coté de chez ma soeur. Surtout que le covid trainait aussi à la campagne… et que le beauf l’avait attrapé (à cause d’un collègue de travail inconséquent) quelques mois plus tard.

    Et bravo pour tes belles photos de Paris vide, ça me rappelle des souvenirs.

    1. Le fait qu’on n’ait pas tous vécu ça de la même manière est normal, et je ne jette pas la pierre à ceux qui n’ont pas pu respecter toutes ces règles (parfois ubuesques). Je ne l’ai pas évoqué mais le plus dramatique pour moi c’était de voir les SDF errer dans les rues comme des zombies, autant démuni par l’absence de gens que par la disparition de leurs maigres possibilités de subsistance (dans notre quartier beaucoup font de la manutention pour des bars et restos en échange de la pitance). :triste:

  2. Je valide l’expression « on a beaucoup mèmé. » Tant de choses à dire sur les trucs dingues qu’on a lues, vues, entendues, vécues. Comme tu le dis, des mois vécus totalement différemment selon le statut, l’environnement, la classe sociale, etc. J’avais ajouté mon immodeste pierre à cette tour de Babel avec un journal de bord sur mon blog. En tout cas, tu en fais un billet complet et qui nous replonge dans cet unbilibeubole vortex.

    1. Moi ça m’a donné assez d’impulsion pour reprendre sérieusement le blog, et être encore là, pendant 5 ans. Donc c’était une sacrée impulsion !!!

  3. Ce que j’ai constaté surtout, c’est beaucoup de trucs chelou qui se produisent « de manière inattendue » (tu le dis plein de fois). Les burn-out sans prévenir, les dépressions deux ou trois ans plus tard chez des gens qui avaient l’air bien, d’autres qui ne veulent plus sortir de chez eux… J’en vois plein, des trucs comme ça.

    Et en tant que prof, je peux vous dire que les ados sont beaucoup plus atteints de troubles psys depuis le confinement. On n’a pas encore établi de lien, ceci dit…

    Bref, prenez soin de vous et de vos proches, même de ceux qui ont l’air de péter la forme.

  4. Sympa ce post mémoriel, quelle histoire quand même, j’en retiens pour ma petite personne un changement de vie brutal, au delà du confinement, avec l’arrêt et définitif de mes nombreux déplacements et, plus anodin la fin de ma vie souterraine :sourire: . Et sans doute le début de ma fin de vie professionnelle avec un monde devenu radicalement insupportable, et ce quoi qu’il en coûte. Un monde qui ne devait plus être comme avant et qui n’a fait qu’empirer.
    Et merci d’être toujours là, donc !

    1. La fin de la vie souterraine, ça paraît plutôt pas mal ça !! Sauf si tu aspires à vivre dans une taupinière, et pourquoi pas !!!? :rire: :huhuchat: :ok:

  5. J’ai beaucoup souffert d’être seule pendant deux ans. J’ai bien aimé faire à manger pour mes voisins âgés. J’ai haï enseigner en ligne. J’ai survécu grâce à mon blog et mon chat.

  6. Ah, je découvre ces couvertures de Tintin et Martine revisitées… Je ne connaissais pas ton blog, il y a 5 ans.
    Pour moi, le confinement a été le moyen de prendre définitivement conscience que je ne pouvais vivre avec mon mari. Paradoxalement, une libération.

  7. Merci pour l’extrait d’Adolf ! Excellent.
    Merci aussi pour cet article intéressant et pour les commentaires qui le sont tout autant.
    Chacun a réagi à sa façon ; les jeunes sont encore déglingués. Je connais même un psy qui a pété un boulon.

    1. Je peux vraiment comprendre toutes ces affections, et moi-même cela m’a atteint malgré les apparences. Donc pour des personnes en fragilité ou bien dans des moments de vie qui nécessitaient des contacts rapprochés, de l’intimité ou de la sociabilisation, bah ça a vraiment pué du cul ce confinement et cette période au global !!
      :croa:

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