L’Enfer des bibliothèques, cet endroit où l’on entreposait les livres interdits, j’ai toujours pensé que c’était un truc médiéval qui correspondait littéralement à la mise à l’index des hérésies écrites. En réalité, c’est plutôt une conception du 19ème siècle, et c’est clairement à ce moment que c’est devenu un truc institutionnel.
Bon, ça n’empêche que les bouquins étaient frappés d’interdit pendant l’Inquisition, mais je me suis toujours demandé ce qui faisait qu’on les conserve plutôt qu’on les détruise comme des barbares. Comme si la postérité était la plus forte, ou qu’on puisse considérer que les temps peuvent changer… Et puis ça n’empêche bien sûr pas les autodafés. Je sais aussi que c’était plus des questions de morale publique et de cacher certains ouvrages pour mieux les réserver à quelques élites en capacité de les consulter. Y compris, et surtout, pour les bouquins qui parlaient, ou montraient, de machins sexuels !! Hu hu hu.
J’ai été surpris de lire ça dans l’article Wikipédia sur le sujet :
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Enfers n’avaient pas pour seule vocation de cacher leurs collections à la vue de tous, mais aussi de les conserver comme héritage culturel. En effet, l’abbé Grégoire, membre de la Convention Nationale et commissaire délégué à l’Instruction publique écrivait en 1794 « ces ouvrages, si condamnables d’ailleurs, ont une autre sorte de mérite qui les rend précieux ; ils servent à l’histoire de l’humanité, des mœurs, des coutumes et des arts ». Au XXe siècle, et principalement dans les bibliothèques classées, la mise aux Enfers a aussi pour vocation de protéger les livres de belle facture puisque l’il a été établi que découper des représentations dans des livres érotiques était un usage des lecteurs.
Artice Wikipédia Enfer (bibliothèque)
Et sur l’histoire plus récente encore aux USA :
Au début de 1882, le Board Examining Committee de la Boston Public Library recommanda dans son rapport de retirer la majorité des auteurs cités par Hubbard dans son pamphlet de 1881, et de les mettre dans l’endroit qui sera connu maintenant comme l’Enfer (Inferno). Au début du siècle suivant, l’Enfer de la Boston Public Library contenait 200 ouvrages identifiés avec 1 étoile (ceux qui ne peuvent sortir de la bibliothèque sauf sur permission spéciale) ou 2 étoiles (pour consultation sur place seulement). Parmi ces livres, on a recensé ceux de Zola, Ouida, Balzac, Boccaccio et plusieurs ouvrages médicaux.
Artice Wikipédia Enfer (bibliothèque)
Mein gott, Zola ou Balzac mis à l’index dans des époques tout à fait contemporaines, ça paraît fou. Mais comme nous sommes rentrés dans notre propre époque obscurantiste, finalement c’est sans doute assez prémonitoire. ^^
J’étais presque sûr que ce serait par le biais des livres et des bibliothèques que tu aborderais le mot du jour…
J’ai gagné quoi ?
Je crois que tu me connais un peu depuis plus de 25 ans qu’on se fréquente sur les Internets. C’est fou surtout. :chatlove: :amitie: